L’écriture prophétique ayant dit : « Fils de l’homme, voici que la maison d’Israël m’a été faite par un amalgame d’airain, d’étain, de fer et de plomb, qui se trouve fondu au milieu d’un fourneau à épurer l’argent. C’est pourquoi dites : Voici ce que le Seigneur dit : En raison de ce que vous êtes devenus tous dans un amalgame complet, je vous, éprouverai comme on éprouve l’argent, l’airain, le fer, le plomb et l’étain, au milieu d’un fourneau, en y soufflant le feu et en les mettant en fusion. »
Ecoutez maintenant comment Platon dit les mêmes choses :
« Ecoutez donc le reste de la fable. Nous sommes tous frères en tant que nous habitons une même cité. Cependant, dirons-nous, en continuant la fable, Dieu, en moulant son ouvrage, a su mêler l’or dans l’engendrement de ceux d’entre nous qui sont propres à gouverner ; ce qui fait qu’ils sont les plus honorés. Viennent ensuite les auxiliaires, auxquels il a mêlé l’argent, le fer et l’airain ont été employés pour les laboureurs et les autres artisans. En effet, quoique étant tous unis par la communauté d’origine, et quoique nous engendrions le plus souvent des fils qui nous ressemblent, néanmoins il arrive que l’or soit engendré de l’argent, et tous les autres pareillement les uns des autres. C’est donc d’abord et principalement au magistrats que Dieu prescrit de ne se montrer diligents conservateurs d’aucune chose plus que du mélange des races, en démêlant ce qui constitue le meilleur amalgame des éléments des âmes ; rien ne mérite autant de fixer leur attention. Si, parmi eux, il est né quelque sujet qui tienne de l’airain et du fer, ils ne doivent à aucun titre se prendre de corn passion pour lui ; mais rendant à chaque nature l’honneur qui lui est dû, ils le repousseront parmi les artisans et les laboureurs. Si, en échange, du sein de ces derniers, sort une liguée qui participe à l’or ou a l’argent, en lui rendant le rang qui lui appartient, ils en appelleront, les uns à la conservation des lois, les autres à en être le soutien ; car un oracle a déclaré, que l’Etat doit périr lorsque le fer présidera à ses destinées ou que l’airain, sera chargé de sa garde. Connaissez-vous quelque moyen de faire croire à cette fable ? »