Préparation évangélique

LIVRE XIII

INTRODUCTION

Puisque, dans les livres précédents, nous avons reconnu que la philosophie de Platon n’était, en très grande partie, qu’une interprétation développée et transportée en langage grec, de Moïse et des discours sacrés des Hébreux, je vais poursuivre ma tâche, en ajoutant d’une part ce qui a été omis, et en répétant ce qui a déjà été dit par ceux qui ont traite ce sujet avant nous, puis, en nous justifiant d’une attaque spécieuse qu’on pourrait nous faire si l’on venait à nous dire : Pourquoi donc, puisque vous avouez, que Moïse et Platon sont d’accord dans leur philosophie, n’adoptez-vous pas celle de Platon, et préférez-vous celle de Moïse ? c’est le contraire, que vous auriez dû faire ; car joignant à la parité de doctrine, d’être Grec, n’était-il pas convenable que Grec vous-même, vous donnassiez la préférence à Platon sur un barbare ? Mon respect pour le philosophe me rend circonspect sur la manière de réfuter cet argument : j’en différerai en conséquence la réponse. Je vais citer d’abord ce que j’ai annoncé devoir examiner en premier lieu. Prenez donc et lisez l’opinion que ce même Platon professait à l’égard des théologiens et des poètes Grecs : voyez comment il réduisait à rien toutes les traditions concernant les dieux, en en faisant voir l’absurdité.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant