« Anaximandre dit que le soleil est un cercle vingt-huit fois plus grand que la terre, dont la circonférence ressemble à la roue d’un char, dont la jante creuse est remplie de feux, qui se montrent en partie par une petite ouverture, comme par une bouche fistuleuse. Tel est le soleil.
« Xénophane prétend qu’il est formé de la réunion de petits feux qui s’amassent des exhalaisons aqueuses et qui composent le soleil de nuages enflammés.
« Les Stoïciens le considèrent comme un flambeau intelligent qui s’est allumé dans la mer ;
« Platon, comme sortant du plus grand feu.
« Anaxagore, Démocrite et Métrodore veulent que ce soit une masse ou pierre incandescente : Aristote, une sphère du cinquième corps (l’Entéléchie). Philolaüs le Pythagoricien, un disque semblable à du verre, qui reçoit la réverbération du feu qui est dans le monde et nous distille la lumière, en sorte que le feu du soleil, répandu dans le ciel, ressemble au jeu de lumières disséminées, par réflexion, du foyer d’un miroir. Par cette explication, ce que nous nommons le soleil ne serait que l’image d’une première image.
« Empédocle reconnaît deux soleils : l’un archétype, qui est un feu placé dans l’autre hémisphère de l’univers, qui remplit tout cet hémisphère, et qui se range toujours contrairement à la réflexion ; l’autre, apparent, n’est que la réverbération de celui qui est dans l’autre hémisphère, qui, se remplissant d’un air mélangé de chaleur, par l’effet de la rotondité de la terre, se réfléchit dans notre soleil, d’une nature cristalline, entraîné qu’il est par le mouvement du soleil de feu ; ou, pour le dire en un mot, le soleil n’est que la réverbération du feu répandu autour de la terre.
« Épicure en fait une condensation terrestre de la nature des pierres ponces ou des éponges, qui s’enflamme par ses interstices. »