Préparation évangélique

LIVRE XV

CHAPITRE LX
DES PARTIES DE L’ÂME (Plut. ibid. L. 4. c. 4.)

« Pythagore et Platon, d’après les considérations les plus vastes, disent que l’âme est formée de deux parties : l’une possède la facilité de raisonner, l’autre est irraisonnable. En examinant la chose de plus près et avec plus d’attention, ils lui découvrent trois parties ; car ils divisent la partie irraisonnable en deux, celle des mouvements passionnés et celle des désirs.

« Les Stoïciens disent qu’elle est composée de huit parties, cinq pour les sens : celui de la vue, celui de l’ouïe, l’odoratif, les sens du goût et du toucher ; la sixième partie est la faculté de parler ; la septième, celle de la procréation ; enfin, la huitième, celle du commandement ou de la direction, à l’aide de laquelle l’âme s’étend à toutes choses, pour en disposer suivant ses organes propres, à la manière des fils du polype.

« Démocrite et Épicure n’admettent que deux parties dans l’âme : la raisonnable qu’ils placent dans la poitrine ; l’irraisonnable qu’ils dispersent dans tout l’organisme du corps. Démocrite ajoute que tout ce qui est possède une âme quelconque, même les corps privés de la vie ; c’est la cause qui fait qu’ils conservent une chaleur latente et une certaine sensibilité, lorsqu’ils exhalent la plus grande partie de leur vitalité. »

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