Jérôme Savonarole, chevalier du Christ | Théophile Geisendorf (1943) |
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Les protestants se souviennent vaguement de son martyre, peut être aussi de son profil effrayant de moine austère, à nez crochu et à lèvres épaisses, tel que l’a peint Fra Bartolomeo, mais la vie de Jérôme Savonarole leur reste généralement peu connue, parce que ce dominicain du quinzième siècle n’a pas été vraiment un théologien précurseur de Luther et de Calvin, comme on l’entend parfois. Savonarole n’a jamais prêché la justification par la foi seule, mais il a été incontestablement animé de l’Esprit de Dieu pour dénoncer la vénalité et les turpitudes de la curie romaine, qui débordaient à l’époque de la Renaissance. Il l’a fait avec une telle force que ses contemporains l’ont souvent comparé aux prophètes de l’Ancien Testament, et que comme eux, il a dû en payer le prix fort. La principale qualité de sa courte biographie écrite par Théophile Geisendorf (1874-1953, théologien suisse, docteur ès lettres, fondateur des éditions Labor et Fides) est de balayer de nos mémoires la caricature d’un religieux fanatique qui pouvait y traîner, pour nous laisser apercevoir chez le Frate, comme on appelait alors Savonarole à Florence, une sensibilité poétique, un amour du peuple italien, une passion pour le règne de Christ assez remarquables.
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