Échec à la dépression

LETTRE OUVERTE À UN DÉPRESSIF

Mon cher Jacques,

J’ai appris ta peine et n’ignore pas que tu es en plein tunnel depuis bientôt un an. Cette vie sans ressort et sans joie te démoralise, mais c’est ainsi et tu n’y peux rien. Dans le passé, à maintes reprises, tu as essayé d’en sortir, tu as supplié Dieu … en vain. Aussi, es-tu las et désemparé.

De plus, le traitement que tu suis depuis des mois ne donne pratiquement aucun résultat. De petits progrès suivis de reculs désespérants. Toujours au même point. De son côté, ta famille souffre de te voir dans cet état, bloqué, et tu souffres plus encore de devoir vivre à ses crochets. Ah ! comme je voudrais t’aider ! Sache que je te comprends, ayant jadis un peu goûté à ce que tu ressens aujourd’hui.

Certainement, tu souhaites vivement retrouver ta vigueur d’autrefois mais cela t’apparaît bien improbable. Eh bien, je voudrais t’encourager. La guérison peut t’être accordée avant longtemps. Tu es chrétien et tu attends de Dieu le secours. Mais réfléchis. Ce mal qui t’enlève toute énergie, ce tourment qui te terrasse, viennent-ils de Dieu ou de Satan ? Peux-tu imaginer un instant que le Père céleste se plaise à te maintenir dans cet état des mois durant et qu’il souhaite te voir broyer du noir longtemps encore ? C’est impensable puisqu’il ordonne la joie et la paix (1 Thessaloniciens 5.16). Non ! C’est Satan – et tu dois le démasquer énergiquement – qui veut te jeter par terre et t’anesthésier sous ce voile de tristesse. Es-tu d’accord, lucidement d’accord avec mes conclusions ? Les acceptes-tu pour vraies ? Peux-tu dire maintenant : « Ce n’est pas Dieu qui me tourmente mais l’Adversaire, et c’est la raison pour laquelle je refuse d’être plus longtemps dans cet état. Je dis non à ce désordre intérieur qui n’est pas l’œuvre de mon Maître, lui qui veut la santé de mon âme afin que je le serve avec joie, dès aujourd’hui ».

Ce qui t’arrête, je le devine, c’est la peur du lendemain. L’avenir t’inquiète. Tu es en âge de prendre un travail et tu n’as pas de diplôme, aucune qualification précise, à ce que tu dis. A cause de cette longue maladie, tu as dû abandonner tes études et je comprends ton anxiété : « Que vais-je faire maintenant ? » Remets au Seigneur ce souci légitime, décharge-toi sur lui de ce fardeau car il « prend soin de toi ». A quoi bon imaginer demain ? Tu supposerais le pire bien inutilement. Es-tu disposé à laisser ton avenir entre les mains de Celui qui veille sur toi comme un Père ?

Pour permettre à Dieu d’agir en toi MAINTENANT, livre-toi à lui pour qu’il te rende l’équilibre nerveux. Dis « oui » à sa joie. Un oui authentique, sans réserve, le fruit d’une détermination lucide. Cesse de dire : « Pourquoi Dieu … ? » Considère plutôt les motifs de tes réticences, examine-les sérieusement, reconnais qu’elles te tiennent éloigné de lui puis confesse-les à Celui qui pardonne. Pourquoi douter de son amour. As-tu réellement dis « non » au tourment et « oui » à l’action du Seigneur ?

Cependant, ne te triture pas l’esprit pour savoir ce que tu dois faire pour guérir. N’essaie pas de te dégager de ce bourbier, par tes propres efforts. Tes échecs sont là pour me donner raison. Le plus simple, le plus rapide et le plus efficace en définitive, c’est de renoncer à faire quoi que ce soit, pour confier ton problème au Sauveur. Donne à Jésus ton épreuve, ta dépression, te souvenant qu’il s’en est chargé pour te redonner forces et joie de vivre. Toutefois, étant donné ton état physique actuel, il me paraît sage de continuer tes soins pour récupérer les forces qui te manquent. Elles reviendront d’autant plus vite que ton âme aura retrouvé sa pleine santé.

Et maintenant, si ton fardeau est déposé, ne sois pas dans l’inquiétude en cherchant ici ou là une guérison qui ne vient pas. Ne lâche pas sous prétexte que rien ne change. Tu dois regarder, non à la guérison mais à Jésus ta guérison. Tu es maintenant dans ses mains et tu peux lui faire confiance. « Ne promène pas des regards inquiets » mais bénis ton Seigneur. Et si l’angoisse revient, refuse-là. Dépose une fois de plus tes craintes devant lui. Maintenant, tout à l’heure, demain, toujours … Il est la paix de ton âme. Gloire à son nom.

Si tu restes confiant, il ne tardera pas à se manifester : « Il restaurera ton âme et te conduira vers des eaux paisibles. Même, il dressera devant toi une table et parfumera ta tête » (selon le Psaume 23).

Es-tu convaincu que tu ne dois pas accepter la défaite ? Crois-tu que toute débâcle nerveuse est l’œuvre de Satan et qu’il faut le démasquer et refuser son action avec détermination ? As-tu amorcé ce tournant ? As-tu les « regards sur Jésus » – ta force et ton équilibre – lui qui sur la croix a emporté la maladie qui t’afflige ?

Alors prends un bout de papier et écris les lignes qui suivent (elles t’aideront à l’heure difficile, lorsque tu seras incapable de réfléchir) :

  1. Je refuse désormais toute tristesse ou angoisse parce que Dieu ne tourmente pas mais veut ma joie. Je m’humilie d’avoir trop longtemps accepté la défaite, toléré l’œuvre de Satan.
  2. Conscient que je ne puis me dégager moi-même, je me confie dans le Seigneur « qui s’est chargé de ma maladie » pour m’en délivrer aujourd’hui. Je le crois.
  3. Je dépose mon fardeau, mes problèmes, mes angoisses et mon désarroi et les donne à Jésus qui, en retour « m’accorde sa paix » (Jean 14.27). Je ne regarde pas à ma guérison mais au Seigneur qui me guérit.
  4. Je le loue pour son œuvre en moi, pour sa patience à mon égard et la victoire qu’il m’accorde. S’il le faut, je reviendrai à lui instant après instant pour lui confier mon âme assiégée.

Assuré d’apprendre de bonnes nouvelles de toi, je t’adresse, cher Jacques, mes plus affectueux messages en Jésus le vainqueur.

Ton ami.

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