Irréprochables devant sa gloire

2. LE JOUR DE LA RENCONTRE

« Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui restera debout quand il paraîtra ? »

(Malachie 3.2)

“Quiconque a cette espérance en Lui se purifie comme Lui-même est pur (1 Jean 3.3)…”

Vous êtes heureux si l’espérance, dont parle Jean, vous habite et si vous êtes de ceux qui attendent Sa venue avec confiance et impatience. Vous êtes heureux si vous avez la ferme assurance d’être un enfant de Dieu, sauvé par grâce, un citoyen du ciel dont l’assurance repose sur l’œuvre expiatoire du Fils de Dieu ainsi que sur Son action présente auprès du Père.

Mais… avez-vous réfléchi à ce que pourrait être, pour vous, la rencontre avec le Christ glorieux au jour tant attendu ? Vous êtes-vous préoccupé de savoir si vous remplissez l’unique condition qu’exige Dieu pour que ce soit une heureuse et merveilleuse rencontre ?

Certainement vous êtes au courant de l’expérience que fit jadis l’apôtre Jean, exilé à Patmos (Apocalypse 1). Lorsqu’il se trouva en présence du Fils glorifié, il s’écroula, saisi de terreur (et pourtant ce n’était là qu’une vision) : “Quand je le vis, je tombai comme mort à ses pieds” (Apocalypse 1.17).

Comment comprendre cela ? L’apôtre Jean, cet homme de Dieu exceptionnel, connu pour avoir vécu en intime communion avec son Maître (1 Jean 1.1-5), n’était-il pas réconcilié avec Dieu, lui le prédicateur infatigable de l’Evangile ? Comment comprendre que ce disciple, qui avait côtoyé de près le Sauveur durant trois années, n’ait pu se tenir debout, dans la joie et l’émerveillement, en voyant l’éclatante majesté de Celui qu’il avait servi avec zèle. N’était-il pas, comme disent certains “sous le sang de Christ”, lui dont la foi reposait sans partage sur le Christ et son œuvre expiatoire ?

On se souvient également de l’expérience – ô combien inoubliable ! – que firent Pierre, Jacques et Jean, sur la montagne de la Transfiguration. Ces disciples, eux aussi, furent saisis “d’une grande frayeur” à la vue du Fils transfiguré, aux vêtements resplendissants. Comme Jean à Patmos, les trois ne purent rester debout ; ils “tombèrent sur leur face” quand la voix de Dieu se fit entendre du ciel (Mathieu 17.6).

“Tomber comme mort”, “grande frayeur” sont des expressions qui pourraient nous faire douter un instant de l’accueil que nous recevrons lorsque nos yeux verront le Christ dans sa gloire, au jour tant attendu de l’inévitable rencontre dans l’au-delà ou lors de son avènement.

En répondant aux questions de ses disciples concernant les temps de la fin, Jésus leur fit cette recommandation combien solennelle : “Veillez et priez en tout temps afin que vous ayez la force… de paraître debout devant le Fils de l’homme” (Luc 21.36). Dans son excellent commentaire de l’Evangile de Luc, Frédéric Godet explique : “l’expression ‘Rester debout’ (Luc 21.36 ; Romains 14.1-4 et 1 Jean 2.28) fait pressentir tout ce qu’il y aura de saisissant et de terrifiant dans l’apparition du Christ glorieux. Il faudra être soutenu par ‘une force surnaturelle’ pour ne pas s’affaisser à la vue du Fils de l’homme manifesté dans sa gloire et pour ne pas s’écrier : ‘montagnes, tombez sur nous, et couvrez-nous…’ (Luc 23.30 ; Apocalypse 6.16)”. Cette explication n’est pas forcée, si l’on pense à l’expérience (citée plus haut) de Jean à Patmos ou des trois disciples sur la montagne.

Il est certain que “la force surnaturelle” dont parle Godet est celle que communique le Seigneur Lui-même : “Il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir d’affermir" (Romains 14.4). Il n’empêche que l’on peut se poser la question que formule Malachie (3.2) : “Qui pourra soutenir le jour de sa venue ? Qui restera debout quand il paraîtra ? Si l’apôtre Jean s’est écroulé devant le Christ, alors qu’en sera-t-il de moi ? Est-ce que je tiendrai debout en ce jour glorieux, bien redoutable pour moi ?

Ici, soyons rassurés et fixons les regards sur le Christ ressuscité. A la droite du Père, Il intercède en faveur des siens, avec succès, afin qu’aucun d’eux ne manque à l’appel, conformément à l’ordre qu’il a reçu de son Père : “Or, dit Jésus, la volonté de Celui qui m’a envoyé, c’est que je ne perde rien de tout ce qu’il m’a donné, maïs que je le ressuscite au dernier jour” (Jean 6.39).

Aussi longtemps que l’homme est sur la terre avec son corps et ses yeux de chair, il ne peut supporter le moindre rayon de la gloire de Dieu. “L’homme ne peut voir Dieu et vivre (Exode 33.20). Mais Dieu soit béni ! A la résurrection, les élus revêtiront un corps et des yeux nouveaux.

“Changé en un instant” en ce jour glorieux, l’homme recevra des yeux capables de soutenir, debout et dans l’allégresse, la gloire éclatante de Dieu, lumière jusqu’ici insoutenable ; en effet, le corps ressuscite glorieux, plein de force, spirituel (1 Corinthiens 15.42-47). Alors “nous le verrons tel qu’Il est” (1 Jean 3.2).

Etes-vous encore inquiet, saisi de crainte en pensant que le Christ pourrait, à cause de vos multiples défaillances, vous rejeter à jamais ? Ce serait oublier que le Seigneur est fermement résolu, comme nous le disons plus haut “à ne perdre aucune de ses brebis” (Jean 6.39 ; Matthieu 18.14).

Vous perdre ? Est-ce possible ? Celui qui a payé si cher votre rachat et subi à votre place, pour vous, des souffrances indicibles, comment pourrait-il, maintenant, vous abandonner ? “Dieu, qui n’a point épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi toutes choses avec lui” (Romains 8.32) ? Lorsqu’une personne consent à débourser une somme énorme pour acquérir un objet, elle donne la preuve qu’elle tient à posséder cet objet, à le garder jalousement, l’estimant trop précieux pour songer un seul instant à s’en séparer. Qui possède un trésor d’une valeur inestimable se hâte de le mettre en lieu sûr, à l’abri des voleurs.

Au fond, n’est-ce pas pour nous rassurer que Jésus cite deux paraboles : celles de la drachme perdue et de la brebis égarée (Luc 15) ? Leurs propriétaires ne peuvent se résoudre, sans agir, à perdre des biens si précieux… Dans le cas de la drachme, la maison sera mise sens dessus dessous, fouillée de fond en comble, visitée dans chaque recoin pour retrouver la pièce égarée. Tout enfant de Dieu est d’un prix inouï aux yeux du Père, infiniment plus qu’une perle de grande valeur, puisque le Père a été amené à sacrifier ce qu’il avait de plus cher – son Fils unique – à payer le prix exorbitant de la Croix. “Ne crains rien, dit le Seigneur car je te rachète. Tu es à moi… Tu as du prix à mes yeux, (Esaïe 43.1-4). Et comme si le Sauveur craignait qu’on doutât de lui, Il ajoute la parabole de la brebis égarée. Le Bon Berger recherchera sa brebis sans se laisser arrêter par les buissons et les épines. Il battra les bois et la campagne jusqu’à ce qu’il l’a ramène vivante au bercail. Et quelle joie alors, lorsqu’Il portera dans ses bras la brebis enfin retrouvée ! (Luc 15.6 et 10).

L’épître aux Hébreux nous encourage : le Christ “peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur” (Hébreux 7.25). “S’il se tient debout ou s’il tombe, cela regarde son maître. Mais il se tiendra debout, car le Seigneur a le pouvoir de l’affermir” (Romains 14.4). Alléluia !

Utiles définitions :

Justifié. L’apôtre Paul déclare : “l’homme est justifié par la foi, sans les œuvres de la Loi” (Romains 3.28). “Justifier” signifie “déclarer juste”, reconnaître devant le tribunal que le prévenu n’est coupable d’aucune faute, n’encourt aucune sanction, donc qu’il peut jouir de tous les privilèges accordés à ceux qui ont respecté la Loi. Le juge prononce le verdict de l’acquittement, opposé à la condamnation.

“L’homme justifié est assuré que rien ne peut le séparer de l’amour de son Sauveur. (Romains 8.35 et suivants). Lorsqu’il comparaîtra devant le tribunal de Christ (Romains 14.10-12 ; 2 Corinthiens 5.10), il pourra éventuellement perdre des récompenses qu’une plus grande fidélité lui aurait values (1 Corinthiens 3.15), mais il ne sera jamais dépouillé de son statut d’homme justifié, qui lui est acquis pour l’éternité” (J. Packer, connaître Dieu).

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