Théologie Systématique – III. Prolégomènes et Cosmologie

II. à la canonique

1. L’Ecriture sainte de l’Ancien et du Nouveau Testament est l’ensemble des documents contenant les principales révélations faites par Dieu au peuple d’Israël et à l’Eglise chrétienne du premier siècle, et communiquées à certains organes privilégiés par voie d’inspiration surnaturelle.

2. L’inspiration des auteurs bibliques se distingue de l’inspiration religieuse générale en ce qu’elle a été l’expression immédiate et créatrice des faits surnaturels et divins accomplis aux diverses époques de la préparation et de l’accomplissement du salut, tandis que toute inspiration religieuse subséquente n’a pu et ne peut être que médiate et reproductrice dans le domaine de ces révélations.

3. Le don d’inspiration des organes de la révélation a respecté, tout en l’exaltant, l’individualité de chacun d’eux, ce qu’atteste la variété des conceptions et du langage que leurs discours et leurs écrits nous présentent.

4. L’action inspiratrice de Dieu dans la parole humaine, à ses divers degrés d’intensité, a créé tout ensemble la matière et la forme, en adaptant constamment et parfaitement la seconde à la première.

5. Le don d’inspiration des organes de la révélation s’est étendu à toutes les fonctions de leur ministère, en sorte que l’inspiration d’où sont issus leurs écrits a été homogène à celle qui a animé leurs paroles.

6. L’inspiration des auteurs bibliques n’a pu porter que sur les faits et les doctrines renfermés dans la préparation et l’accomplissement du salut, sans préserver ces auteurs d’erreurs indifférentes à cette cause dans les différents ressorts des connaissances humaines.

7. Le canon traditionnel des Saintes-Ecritures confère à toutes les parties dont il se compose, à l’exclusion de tout écrit postérieur, l’autorité de fait qui revient à tout témoignage contemporain ou voisin des événements, confirmée d’ailleurs spécialement dans le cas qui nous occupe, par la diffusion prodigieuse et unique dans l’histoire des littératures, du volume biblique. Pour ces raisons, nous nions qu’aucun document nouveau puisse être ajouté au canon traditionnel ; mais nous réservons à la critique le droit constant d’éprouver si telle ou telle fraction en doit être retranchée.

8. Les critères de canonicité des livres de l’Ancien Testament résident dans les témoignages rendus à l’autorité de ces livres par Jésus et les apôtres ; et les critères de canonicité des livres du Nouveau Testament résultent à la fois du caractère de l’époque dont ils sont issus, de la qualité de leurs auteurs, et des témoignages qui leur ont été rendus par Jésus-Christ, ou que ces auteurs se sont rendus à eux-mêmes.

9. Le caractère de canonicité dans le Nouveau Testament sera attribué en premier rang aux paroles de Jésus-Christ reconnues authentiques par une critique impartiale ; en second lieu, aux écrits reconnus d’origine apostolique ; et en troisième, aux écrits non apostoliques.

10. Les écrits qui, tout en étant contenus dans le canon traditionnel du Nouveau Testament, seraient reconnus inauthentiques par la critique, ne serviront de documents pour notre dogmatique que pour autant que nous en constaterons l’accord avec les écrits reconnus canoniquesb.

b – Cette deuxième catégorie est représentée pour nous par la deuxième Epître de Pierre.

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