Saint en Christ

VINGT-NEUVIÈME JOUR
Sainteté et châtiment

Dieu nous châtie pour notre profit, afin de nous rendre participants de sa sainteté.

Recherchez la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur. {Heb 12.14}

Aucune portion du livre de Dieu ne jette sur la « souffrance » autant de divine lumière que l’épître aux Hébreux, et cela parce qu’elle nous montre ce que furent les souffrances du Fils de Dieu. En rendant parfaite son humanité, elles le rendirent apte à son œuvre de souverain Sacrificateur compatissant. Elles ont aussi prouvé que Celui qui avait accompli la volonté de Dieu par l’obéissance dans la souffrance, était vraiment digne d’en être l’exécuteur dans la gloire, et de s’asseoir à la droite de la majesté de Dieu dans les cieux. « Il était convenable que Dieu élevât par des souffrances au plus haut degré de perfection et de salut, Celui qui voulait conduire un grand nombre de fils à la gloire ». « Quoique Fils, il a appris l’obéissance par les choses qu’il a souffertes ».—« Et ayant été rendu parfait, il est devenu l’auteur d’un salut éternel pour tous ceux qui lui obéissent ».—« Je me sanctifie moi-même », a dit Jésus, et ces paroles témoignent que ses souffrances ont été pour lui le chemin de la perfection et de la sainteté.

Ce que Christ a été et ce qu’il a acquis nous appartient en entier. La puissance que la souffrance a manifestée en lui pour l’amener à la perfection, est le témoignage de la vie nouvelle qui se communique de lui à nous. Nous discernons à la lumière de son exemple que la souffrance est pour l’enfant de Dieu la preuve de l’amour du Père et le canal de ses plus riches bénédictions. Le mystère apparent de la souffrance ne semble plus être alors qu’une divine nécessité, la légère affliction qui accomplit et produit en nous une gloire infiniment excellente. « Puis qu’il était convenable que Dieu rendît parfait par les souffrances l’auteur de notre salut, combien n’est-il pas plus convenable que nous aussi soyons sanctifiés par la souffrance ».—« Il nous châtie pour notre profit afin de nous rendre participants de sa sainteté ».

De toutes les précieuses paroles que l’Ecriture renferme pour les affligés, il n’y en a aucune qui nous introduise plus directement et plus profondément dans la plénitude des bénédictions que la souffrance a mission de nous apporter. C’est de la SAINTETÉ même de Dieu que nous devons être faits participants.

L’épître avait parlé très clairement du côté divin de notre sanctification telle qu’elle nous a été acquise par Jésus-Christ lui-même « Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont un », ou : « Car Celui qui sanctifie aussi bien que ceux qui sont sanctifiés, sont tous issus d’un même Père ». {Heb 2.11} « Nous avons été sanctifiés une fois pour toutes par l’oblation du corps de Jésus-Christ». Dans notre texte nous apparaît un autre côté de la sanctification : l’œuvre progressive par laquelle nous acceptons personnellement et nous nous approprions volontairement cette sainteté divine. En vue de tout ce qui, en nous, est contraire à la volonté de Dieu et qui doit être découvert et brisé, afin que nous abandonnions notre volonté propre pour nous réjouir en celle de Dieu ; en vue de la communion personnelle aux souffrances de Christ, en vue aussi de notre entrée personnelle dans la pensée de l’amour de Dieu à notre égard et de la joie que nous y trouvons, le châtiment et la souffrance sont les éléments indispensables dans l’œuvre de notre sanctification. Sous ces trois aspects, nous verrons comment ce dont le Fils avait besoin, est aussi ce dont nous avons besoin; ce qui était pour lui d’une valeur infinie ne sera pas moins riche de bénédictions pour notre âme.

Le châtiment nous amène à l’acceptation de la volonté de Dieu.—Nous avons vu que la volonté de Dieu à notre égard est notre sanctification par Christ ; plus encore, qu’il nous a sanctifiés en se sanctifiant lui-même pour nous par l’abandon absolu de sa volonté à son Dieu.

Sa déclaration : « Me voici, ô Dieu ! pour faire ta volonté », ou : « Je me plais à faire ta volonté », tire toute sa valeur de son continuel : « Non point ce que je veux ». Sous quelque forme que Dieu envoie le châtiment ou la souffrance, le premier objet qu’il a en vue est de demander, et d’opérer en nous une union complète avec sa sainte volonté, afin que par cette union nous soyons faits participants de son amour. Sur tel ou tel point, sa volonté contrarie nos plus chères affections et il nous demande l’abandon de notre volonté pour la remplacer par la sienne. Lorsque ceci est fait volontairement et avec amour, il conduit l’âme plus loin et lui montre comment la demande du sacrifice en question est au fond la revendication d’un principe : en toutes choses sa volonté doit être notre seul désir. Heureuse l’âme pour qui l’affliction n’est pas une série d’actes isolés, de luttes et de soumission à la volonté de Dieu, mais bien l’entrée dans l’école où nous apprenons à considérer la volonté de Dieu comme bonne, parfaite et acceptable !

Il est arrivé même à des enfants de Dieu que l’affliction n’a pas été en bénédiction ; au contraire, elle a tellement réveillé la mauvaise nature et a fait jaillir si fortement l’opposition du cœur à la volonté de Dieu, qu’elle a ravi la paix et la piété qui paraissaient régner autrefois dans ce cœur. Même alors, l’affliction atteint le but que Dieu se propose. « Afin de t’humilier et de Réprouver, pour te faire ensuite du bien », {De 8.16} explique encore aujourd’hui pourquoi il conduit plusieurs de ses enfants dans le désert. Nous ne nous rendons pas compte jusqu’à quel point notre religion est superficielle et égoïste. Lorsque nous acceptons l’enseignement de l’épreuve en découvrant la volonté propre et l’amour du monde qui existent encore en nous, nous avons appris une des plus importantes leçons. Cette leçon rencontre des difficultés spéciales lorsque l’épreuve ne nous vient pas directement de Dieu, mais des hommes et des circonstances. En regardant aux causes secondes et en cherchant à les faire disparaître, nous oublions souvent dans notre indignation ou notre chagrin de voir la volonté de Dieu en tout ce que sa Providence permet. Aussi longtemps que nous en sommes là, le châtiment ne porte pas de fruit et peut-être qu’il nous endurcit davantage. Si notre étude du chemin de la sainteté a éveillé en nous le désir de nous soumettre et d’adorer, et de nous tenir ferme dans la volonté de Dieu, apprenons en premier lieu à reconnaître cette volonté dans tout ce qui nous arrive. Le péché de celui qui nous irrite n’est pas la volonté de Dieu.

Mais c’est sa volonté que nous soyons dans cette position difficile afin d’être éprouvés. Que notre première pensée soit : « Cette position difficile est voulue de mon Père pour moi. J’accepte cette volonté comme la position choisie pour m’éprouver ». C’est ainsi que l’épreuve se change en bénédiction et nous amène à demeurer plus constamment dans la volonté de Dieu.

Le châtiment conduit à la communion du Fils de Dieu. —En dehors de Christ, la volonté de Dieu est une loi que nous sommes incapables d’accomplir, tandis que la volonté de Dieu en Christ est une vie qui nous remplit; il est venu au nom de notre humanité déchue et il a accepté toute la volonté de Dieu, telle qu’elle s’est manifestée envers nous, soit par les exigences de la loi, soit par les conséquences que le péché avait attirées sur nos têtes. Il s’est donné entièrement à la volonté de Dieu quoi qu’il pût lui en coûter. C’est dans la force que Christ nous donne par sa communion que nous aussi, nous pouvons aimer le chemin de la croix comme le meilleur pour arriver à la couronne. L’Ecriture dit que la volonté de Dieu est notre sanctification, et que Christ est notre sanctification. En Christ seul nous pouvons aimer et nous réjouir dans la volonté de Dieu. Il est devenu notre sanctification une fois pour toutes, en faisant de la volonté de son Père ses délices.

O vous, les souffrants, vous tous que le Père châtie ! venez et voyez Jésus souffrant, faisant le sacrifice de sa volonté, étant rendu parfait, se sanctifiant lui-même pour nous. Ses souffrances sont le secret de sa sainteté, de sa gloire, de sa vie. Ne bénirez-vous pas Dieu pour tout ce qui peut vous faire entrer dans une communion plus intime avec notre bien-aimé Sauveur ? N’accepterons-nous pas toute épreuve, petite ou grande, comme un appel de son amour ? C’est là la sainteté: être un avec Christ en faisant la volonté de Dieu.

Le châtiment nous amène à la jouissance de l’amour de Dieu.—Plus d’un père a été surpris de voir que son enfant, après avoir été puni avec amour, s’est attaché à lui plus tendrement qu’auparavant. Ainsi tandis que la misère et la souffrance paraissent ébranler la confiance dans l’amour de Dieu pour ceux qui vivent loin de leur Père, c’est justement par la souffrance que l’enfant de Dieu apprend à connaître la réalité de cet amour. L’action de châtier est si clairement la prérogative du Père; elle nous conduit si directement à avouer sa nécessité et l’amour qui le commande ; elle éveille si puissamment l’ardent désir du pardon, de la consolation, de la délivrance, qu’elle devient, en effet, quelque étrange que cela puisse paraître, un des guides les plus sûrs à une expérience plus profonde de l’amour divin.

Le châtiment est l’école à laquelle s’apprend la précieuse leçon que la volonté de Dieu est tout amour, et que la sainteté est la flamme de l’amour, consumant, afin de purifier, ne détruisant que les scories, afin d’assimiler à sa pureté parfaite tout ce qui cède à ce changement merveilleux.

Nous avons connu l’amour que Dieu a pour nous, et nous avons cru. Dieu est amour, et celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. La destinée de l’homme, c’est la communion avec Dieu, la communion, l’habitation mutuelle de l’amour. Ce n’est que par la foi que cet amour de Dieu peut être connu. La foi ne peut se développer que par l’exercice ; elle ne peut grandir que par l’épreuve ; lorsque les choses visibles viennent à manquer, ses énergies sont réveillées et poussées à céder pour que l’invisible, le divin, prenne possession de ce qui lui appartient de droit. Le châtiment nourrit la foi, il conduit celui qui en est l’objet à une connaissance plus profonde de l’amour de Dieu. C’est le chemin, la voie nouvelle et vivante, le chemin de la chair déchirée, en communion avec Jésus et conduisant dans le lieu très saint. La justice qui ne veut pas épargner l’enfant et l’amour qui le soutient et le sanctifie, sont unis dans la sainteté de Dieu. O vous, les saints que Dieu châtie, vous qui êtes d’une manière toute spéciale conduits dans le chemin qui va à travers le voile déchiré de la chair ! vous avez la liberté d’entrer. Approchez-vous, venez et demeurez dans le lieu très saint ; là vous êtes faits participants de sa sainteté. Le châtiment amène votre cœur à s’unir avec la volonté de Dieu, le Fils de Dieu, l’amour de Dieu.

« Soyez saints, car je suis saint ».

O Dieu saint ! une fois de plus, je te bénis pour la merveilleuse révélation que tu me donnes de ta sainteté ! Non seulement je t’ai entendu me dire : « Je suis saint » ; mais tu m’as invité à une communion intime avec toi en me disant ; « Sois saint, car je suis saint ».

Je te bénis pour ce que tu nous as révélé par ton Fils, par ton Saint-Esprit, par ta Parole, de la voie de la sainteté. Mais comment te bénirai-je de la leçon que tu m’as donnée aujourd’hui, qu’il n’y a ni perte, ni douleur, ni souffrances, ni soucis, ni tentations, ni épreuve, que ton amour ne fasse servir à opérer la sainteté, dans l’âme des membres de ton peuple ?

Père saint ! tu sais combien souvent j’ai regardé les circonstances et les difficultés de cette vie comme des obstacles. Oh ! que dès cette heure, à la lumière du divin but que tu te proposes, ils soient pour ton enfant autant d’aides, de secours. Par-dessus toutes choses, que le chemin qu’a suivi ton Fils bien-aimé, et qui nous montre dans la souffrance la discipline de l’amour d’un Père, le secret de la sainteté. Oh ! que ce chemin devienne le mien pour me rendre participant de ta sainteté. Amen.

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