Les règles du combat

Première partie

Construire le caractère du soldat

1. Notre lutte pour l'obéissance

Chacun d'entre nous est engagé dans la bataille spirituelle entre les forces de Dieu dans l'univers, et les forces de votre ennemi, le diable. L'Esprit du Seigneur se meut à travers le monde entier cherchant un certain type de personnes pour servir dans l'armée de Dieu, celles dont le cœur est parfait envers Dieu. Quand le Saint-Esprit trouve un tel caractère chez un soldat, il prend plaisir à montrer sa force à travers cette personne et à manifester ouvertement sa puissance et son approbation dans sa vie et dans son ministère.

Mais soyons clairs : même si les récompenses sont nombreuses, la perspective du combat spirituel n'est jamais facile. Le désir de le servir avec un cœur parfait demande de tout donner. La Bible nous dit qu'Abraham était ce type de soldat. Et Job aussi. L'Écriture dit qu'ils avaient ce genre de cœur. Ils ont accepté de relever les défis et ont atteint l'apogée de la croissance spirituelle.

Mais attendez ! Dites-vous. Prenons les choses dans l'ordre. Je ne suis pas Abraham ni Job. Comment pourrais-je avoir un cœur parfait devant Dieu ? Si c'est ce qu'il me faut pour me préparer à mon rôle dans la bataille spirituelle, si les règles du combat ne peuvent être adoptées que par ceux dont le cœur est parfait devant Dieu, il est possible que je cours à la défaite avant même de commencer !

Non, vous n'êtes pas Abraham mais vous pouvez accepter un nouveau défi venant de Dieu. Et vous n'êtes pas Job, mais vous pouvez avoir la bonne attitude envers Dieu et envers le mal. Vous voyez, nous allons découvrir qu'il n'y a pas de neutralité dans la perfection envers Dieu. Un soldat dans son armée ne se compromet pas avec ce qui déplaît à Dieu ; vous devez absolument vous engager à obéir, peu importe ce que cela coûte. Et souvenez-vous, comme tout soldat le sait, le fait d'être approuvé de Dieu aura un coût.

Nous sommes arrivés au point de l'achèvement du dessein de Dieu pour ces temps. Et le message de Dieu pour chaque personne qui va prendre sa place dans ce que Dieu est en train de faire est : « Marche devant ma face et sois parfait ». C'est ainsi que nous accomplirons nos rôles dans la bataille spirituelle, pour les épreuves quotidiennes d'aujourd'hui et les plus grandes batailles à venir.

Durant plus de cinquante ans, j'ai essayé d'aider des gens qui avaient d'innombrables problèmes dans leurs vies. En fait, j'en suis arrivé à une conclusion surprenante : notre problème principal en tant qu'êtres humains, c'est que nous ne réalisons pas la valeur que nous avons. Plus loin dans le chapitre suivant, nous devrons nous focaliser plus sur la façon dont Dieu nous voit plutôt que sur celle dont nous nous voyons. Nous manquons souvent l'appel du ralliement à la grande bataille parce que nous pensons que nous n'avons pas le niveau.

C'est ainsi que nous faisons les erreurs les plus dramatiques. Nous sommes comme quelqu'un qui est légalement héritier d'une grande fortune mais qui vend tout son héritage pour quelque chose qui a infiniment moins de valeur : du sexe pour une nuit, une aventure dans le monde de la drogue, une fête trop alcoolisée, un plan financier frauduleux.

Ou nous pouvons un peu nous surestimer, peut-être pour chercher une position prestigieuse en politique ou dans le monde du spectacle, ou même une position ecclésiastique élevée. Pourtant, tout ce prestige, n'a aucune valeur comparée à la valeur de notre héritage, quoi que ce soit que nous donnions en échange.

Dieu veut agir avec puissance dans nos vies. Il veut se manifester victorieusement dans les années à venir, pour que nous en apprenions plus sur lui et sur nous-mêmes. Ainsi, nous allons couvrir beaucoup de terrain en prenant notre place dans la bataille spirituelle qui fait rage autour de nous. Nous allons apprendre comment le caractère d'un soldat se développe et ce qu'il faut faire en temps d'épreuve. Nous allons entrer dans le camp d'entraînement du plus grand aide et enseignant de la terre : le Saint-Esprit. Puis nous allons entrer dans la bataille dans les lieux célestes, en découvrant les nombreux plans de l'ennemi. Et enfin, nous allons accepter notre position et mettre à l'épreuve le caractère qui perdure.

Notre but est de nous préparer. Commençons par revenir au commencement de l'histoire biblique : tout d'abord à Adam, l'ancêtre de notre race, et ensuite à Jacob un patriarche qui, à bien des égards, illustre parfaitement notre lutte pour l'obéissance. C'est dans ces anciens récits que nous trouvons le plus vieil obstacle à l'acceptation des règles de Dieu pour l'engagement au combat. L'indépendance.

Notre motivation perdue

« Vous serez comme Dieu connaissant le bien et le mal. » (Genèse 3.5) C'est certainement un idéal noble et louable de vouloir être comme Dieu. Comment pourrait-il y avoir quelque chose de mauvais là-dedans ? Pourtant, dans la bouche de Satan qui se manifeste sous la forme d'un serpent, cela séduit Adam et Eve de façon désastreuse dont les conséquences mauvaises ont affecté tous leurs descendants.

Quel était ce piège qu'ils n'ont pas décelé, dans lequel Adam et Eve sont tombés ? C'était la motivation, inexprimée mais implicite, de la promesse de l'indépendance. Une fois que vous connaitrez le bien et le mal, vous serez libres de prendre vos propres décisions. Vous ne serez plus dépendants de Dieu. Ce désir d'affirmation de soi, d'indépendance a été transmis par héritage à toute la race humaine. C'est le signe distinctif du “vieil Adam”, la nature pécheresse et déchue qui est tapie en chacun de nous.

Historiquement, l'humanité a suivi différentes voies pour chercher à être indépendante de Dieu. La première est la connaissance. Dans le jardin d'Eden, il y avait deux arbres spéciaux : l'arbre de la vie et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Ce fut un moment critique dans l'histoire de l'humanité quand Adam et Eve se sont détournés de l'arbre de la vie et ont choisi l'arbre de la connaissance.

Depuis lors, la quête de la connaissance a été l'un des buts principaux de l'humanité. Durant les deux ou trois siècles derniers cela s'est exprimé par une accentuation toujours croissante de la science. (Notre mot français science dérive directement de scientia, le mot latin pour “connaissance”).

Cette exposition de la science n'a cependant pas résolu les problèmes fondamentaux de l'humanité : l'injustice, la cruauté, la pauvreté, la guerre, la maladie. En fait, à certains égards, elle les a même fait progresser. La science a donné à l'homme des armes de destruction massive qui pourraient anéantir la race humaine toute entière en faisant de la terre un endroit dévasté et désert. De plus, certaines de ces armes sont entre les mains d'hommes cruels et violents qui n'hésiteront pas à les utiliser, faisant fi de toute considération de morale ou de piété.

Une deuxième voie suivie par l'humanité pour chercher à obtenir l'indépendance de Dieu peut tout d'abord surprendre. C'est la religion. Sous différentes formes les hommes ont établi des règles et des systèmes religieux d'adoration si complets et qui se suffisent à eux-mêmes, qu'il n'y a plus besoin de Dieu. Tout ce qu'ils ont à faire, c'est d'observer les règles.

C'est vrai de la façon dont certaines formes de religions majeures sont pratiquées : le judaïsme, l'islam, le bouddhisme et même certaines formes de chrétienté. Dans toutes ces religions les gens peuvent être si satisfaits de leurs règles et de leurs rites, qu'ils deviennent indépendants de Dieu. Cela explique pourquoi des gens religieux sincères sont parfois les plus réticents à répondre à l'offre de grâce de l'Évangile qui ne peut pas se mériter.

Une troisième voie par laquelle l'homme cherche à acquérir l'indépendance vis-à-vis de Dieu, c'est en amassant des possessions matérielles. Jésus nous donne la parabole du riche propriétaire qui a tant prospéré qu'il n'a plus de place pour stocker sa récolte (voir Luc 12.16-20). Il décide de construire un grenier encore plus grand et il dit à son âme :

« ... Mon âme, tu as beaucoup de biens en réserve pour plusieurs années ; repose-toi, mange, bois, et réjouis-toi. Mais Dieu lui dit : Insensé ! Cette nuit même ton âme te sera redemandée ; et ce que tu as préparé, pour qui cela sera-t-il ? » Luc 12.16-20

De nombreuses personnes à travers l'histoire ont été tentées de faire cette même erreur tragique. Beaucoup la font encore aujourd'hui.

Le désir d'être indépendant vis-à-vis de Dieu, en empruntant ces voies, est la marque distinctive de ceux qui appartiennent au royaume de Satan : les anges rebelles, les démons, l'humanité déchue. C'est aussi la marque distinctive du “monde” dont Jésus parle à ses disciples : « Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde » Jean 17.16.

En ce sens, le “monde” est composé de tous les gens qui ne sont jamais soumis à l'autorité du roi choisi par Dieu, le Seigneur Jésus-Christ. Certains d'entre eux sont des gens moraux, religieux, mais quand ils sont confrontés aux exigences de Dieu de soumission sans réserve à la souveraineté de Jésus, le “vieil homme” rebelle et indépendant revient à la surface et ils rejettent l'offre de Dieu de salut à travers la grâce seule.

Le retour à la dépendance

Sur la croix, Jésus a prévu un double remède à notre condition déchue. Tout d'abord il a payé pour nous toute la peine de nos péchés, rendant ainsi possible pour Dieu de nous pardonner sans compromettre sa propre justice. Ensuite, Jésus s'est aussi identifié avec l'ego indépendant et égoïste qui domine notre nature déchue. En Jésus, ce rebelle a été mis à mort. « Notre vieil homme (le rebelle) a été crucifié avec lui. » (Romains 6.6)

Pour devenir disciples de Jésus, nous devons nous prévaloir de ce double remède. Tout d'abord, nous devons nous assurer, à travers la repentance et la foi, que tous nos péchés ont été pardonnés. Ensuite, nous devons accepter la sentence de mort prononcée sur nos egos rebelles et indépendants.

C'est pourquoi Jésus a posé ces conditions pour devenir un disciple : « Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple. » (Luc 14.33)

Le mot traduit “renoncer” pourrait être rendu par “dire adieu à”. Devenir un disciple de Jésus signifie dire adieu à tout ce dont nous dépendons normalement : famille, amis, argent, carrière, honneur du monde ou prestige. Une fois que nous avons réellement renoncé à toutes ces choses, Dieu peut nous les redonner toutes si cela rentre dans son dessein pour notre vie. Mais nous n'en sommes plus possesseurs, nous sommes seulement des intendants à qui on demande de rendre compte de l'utilisation que nous en faisons. Notre dépendance n'est plus qu'envers Dieu.

Parfois il faut une crise ou même un désastre apparent pour nous amener à l'endroit où nous reconnaissons pleinement notre dépendance envers Dieu. Je pense au voyage de Paul à Rome, décrit dans Actes 27-28. Dieu avait un plan particulier pour Paul en l'amenant à Rome, la capitale de l'empire romain. En tant qu'apôtre des gentils, il avait une contribution unique à apporter à l'Église de Rome.

Pourtant Paul a voyagé en tant que prisonnier dans les chaînes. Le bateau sur lequel il voyageait a rencontré une tempête si terrible que durant deux semaines personne n'a vu le soleil de jour, ni la lune de nuit. Enfin, ils ont fait naufrage sur la côté déchiquetée de Malte. Là, pour couronner le tout, Paul a été mordu par un serpent venimeux ! Si c'était la volonté de Dieu que Paul aille à Rome, pourquoi a t-il expérimenté des épreuves aussi extraordinaires lors de ce voyage ?

En réfléchissant à cela, je me suis souvenu d'une phrase d'Actes 27.20 : « Nous perdîmes enfin toute espérance de nous sauver. » C'était le but des épreuves de Paul : l'amener à un stade où tout espoir était perdu. Là, Paul n'avait plus d'autre espoir en dehors de Dieu. C'est là qu'il a connu par expérience que Dieu est celui qui suffit. Dieu nous amène à un stade de totale dépendance envers lui pour démontrer qu'il est totalement digne de confiance.

En arrivant à ce stade de totale dépendance, Paul était prêt pour exercer son ministère envers les chrétiens de Rome. Son voyage l'avait préparé. Dépourvu de toute suffisance, il était un canal consacré à travers lequel les bénédictions de Dieu pouvaient couler. Nous avons tendance à oublier que Paul était un apôtre, il était aussi toujours un disciple sous la discipline du Seigneur.

Petit à petit, à travers les années, j'ai appris cette leçon de dépendance totale. Je dois confesser qie j'ai été lent à apprendre. Dieu a utilisé différentes circonstances à différents moments pour que j'applique la leçon. Mais j'ai découvert que plus je dépendais complètement de Dieu, plus les résultats étaient surprenants, des résultats que je n'aurais jamais pu obtenir en dépendant de mes propres efforts.

L'abandon de Jacob

Jacob est l'un des personnages de la Bible qui s'est littéralement battu physiquement avant d'abandonner son indépendance. En tant que jeune homme, il était malin, ambitieux, égoïste. Il avait exploité un moment de faiblesse physique de son frère Ésaü pour lui acheter son droit d'aînesse (qui lui revenait en tant que fils aîné) contre un bol de soupe. Puis pour obtenir la bénédiction paternelle (qui normalement allait de pair avec le droit d'aînesse) il avait trompé son père Isaac, qui était aveugle et s'est fait passer pour Ésaü.

Pourtant, ni le droit d'aînesse ni la bénédiction n'ont été bénéfiques à Jacob. Pour échapper à la vengeance d'Ésaü, il s'est enfui en Mésopotamie et est devenu un réfugié chez son oncle Laban. Encore une fois il a démontré sa duplicité. Il a épousé les deux filles de Laban et a acquis la plupart de ses richesses.

Puis le Seigneur lui a dit qu'il était temps de retourner au pays de son héritage. Sur le chemin du retour, il a cependant rencontré un mystérieux étranger et il s'est battu toute la nuit avec lui. À la fin, l'étranger a déboîté la hanche de Jacob (qui était le muscle le plus fort de son corps) et Jacob s'est raccroché à lui en signe d'impuissance et de dépendance. Ce n'est seulement qu'après cette rencontre que Jacob a pu retourner à son héritage. Durant le reste de sa vie il a marché en boitant, la marque extérieure de la capitulation de l'indépendance.

Qui était l'étranger qui s'est battu avec Jacob ? Tout d'abord, il nous est dit que c'est un homme (voir Genèse 32.24). Mais le jour suivant, Jacob dit : « J'ai vu Dieu face à face » (Genèse 32.30). Plus tard le prophète Osée a dit de cette rencontre : « Il (Jacob) lutta avec l'ange. » (Osée 12.4)

Ainsi cette même personne était un Homme, était aussi Dieu et un Ange, c'est-à-dire un messager de Dieu. Il n'y a qu'une seule personne dans l'univers qui corresponde à cette description. C'est la personne qui s'est manifestée dans l'histoire humaine comme Jésus de Nazareth : un Homme, mais aussi Dieu et un messager de Dieu pour l'humanité.

Le destin de Jacob a finalement été scellé par cette rencontre. Après cela, il a été restauré dans son héritage et s'est aussi réconcilié avec son frère Ésaü.

Il est temps de s'engager

Peut-être réalisez-vous que jusqu'à présent vous ne vous êtes pas pleinement engagé. Votre cœur a été plus comme celui d'Adam ou de Jacob que comme celui d'Abraham ou de Job. Vous aussi, vous vous êtes battu par vos propres forces au lieu de laisser Dieu diriger votre vie. S'il en est ainsi, vous devez simplement faire ce qu'a fait Jacob : vous abandonner sans réserve au Seigneur Jésus-Christ.

Voulez-vous régler cela avant d'aller plus loin dans votre chemin ? Voici une prière que vous pouvez faire :

Seigneur, je crois que tu es vraiment mon Sauveur et que tu désires un engagement d'obéissance absolue. Mais je n'ai pas gardé mon cœur “parfait” envers toi. Je me suis compromis en cherchant mon propre chemin et en me confiant dans mes propres forces. Je me repens ! J'abandonne mon indépendance et je me soumets sans réserve à ta seigneurie. À partir de maintenant, je vais dépendre de ta grâce qui pourvoit à tous mes besoins.

Prêt ? Allons de l'avant ! L'armée est en marche.

Mise en pratique

  1. Que signifie pour vous le fait que le salut ne vienne que par grâce et non pas à travers vos actions ?
  2. Adam et Eve ont été séduits par la promesse d'indépendance. Avez-vous suivi l'une de ces voies vers l'indépendance mentionnées ici, avec la même arrière pensée ?
  3. Avec vos propres mots, décrivez les deux parties du double remède pour notre condition déchue et ensuite comment vous vous en êtes servi.

Verset à mémoriser

« Il n'est pas de soldat qui s'embarrasse des affaires de la vie, s'il veut plaire à celui qui l'a enrôlé. » (2 Timothée 2.4)

La réponse de la foi

Seigneur Jésus, je crois que tu es vraiment mon Sauveur et que tu désires un engagement d'obéissance absolue. Merci d'avoir payé le prix pour mes péchés, je me repens et je demande ton pardon. Merci aussi parce que mon “vieil homme” rebelle a été mis à mort en toi. J'accepte cette sentence de mort et je regarde à toi pour me diriger.

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