Le Saint-Esprit oui ! mais...

LE SAINT-ESPRIT ET L'ÉGLISE

Tous les membres doivent être des “membres actifs”

Dans la plupart des églises, l'initiative et les activités ont été confiées à une petite minorité. Les membres n'ont pas grand'chose à faire, sinon chanter le cantique numéro 115. Bien sûr, on a parfois une chorale ou un petit groupe musical. Toutefois, la plupart des activités et des initiatives sont abandonnées à une ou deux personnes, tandis que tous les autres membres de l'assemblée demeurent à l'état de « membres passifs ».

Une personne dirige les chants, une autre prie, une troisième prêche. On ne demande rien aux « participants », sinon de dire « amen » de temps à autre.

Si vous considérez la vie et les activités cultuelles de l'église primitive, vous verrez qu'elle n'était pas composée de « membres passifs » . Pourquoi ? Parce que le Saint-Esprit dirigeait les activités de l'église et de chaque chrétien.

C'est à lui qu'on laissait l'initiative !

Les dons, les manifestations spirituelles, sont donnés à l'Église par l'intermédiaire du chrétien. Les dons spirituels n'ont généralement pas de raison d'être hors de l'Église.

“Or, à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune. Un seul et même Esprit opère toutes ces choses (les dons spirituels), les distribuant à chacun en particulier comme il veut.” (1 Corinthiens 12.7, 11)

La Bible dit donc clairement que les dons spirituels sont confiés à des individus. Mais elle ne s'arrête pas là :

“Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part.” (1 Corinthiens 1.27)

Tous les dons qui peuvent être confiés au chrétien, le sont pour qu'il les communique à l'ensemble du Corps.

“Et Dieu a établi dans l'Eglise premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues.” (1 Corinthiens 12.28)

Tous ces ministères et ces dons sont donnés dans l'Église.

Ils ne sont pas destinés à un usage privé, mais public — dans le Corps de Christ.

“On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le chandelier, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison.” (Matthieu 5.15)

La Bible parle souvent par symboles. Il est question ici d'une lampe et d'un chandelier. On peut expliquer facilement le symbole du chandelier en se référant à Apocalypse 1.20 : « Les sept chandeliers sont les sept églises. » Dans la Bible, le chandelier est un symbole de l'Église.

Quant au symbole de la lampe qu'on allume, voici un verset qui peut éclairer notre lanterne :

“Le souffle (ou l'esprit) de l'homme est une lampe de l'Éternel.” (Proverbes 20.27)

La lampe allumée est un symbole de l'esprit de l'homme qui diffuse la lumière de l'Esprit de Dieu venu en lui.

Une lampe qu'on cacherait ne serait d'aucune utilité : elle doit être placée sur le chandelier. De même, la place du chrétien est dans l'assemblée.

La responsabilité du déroulement du culte ne doit pas reposer sur une ou deux personnes seulement, mais sur toute l'assemblée !

Il faut que les membres se servent les uns les autres — dans l'ordre, l'amour et l'harmonie.

“Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu'il a reçu. Si quelqu'un parle, que ce soit comme annonçant les oracles de Dieu ; si quelqu'un remplit son ministère, qu'il le remplisse selon la force que Dieu communique, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus-Christ.” (1 Pierre 4.10-11)

Les diverses grâces de Dieu : Dieu est riche ! il est si riche que sa grâce a suffisamment d'aspects différents pour que chaque membre du corps de Christ puisse en manifester un.

Tous les membres sont concernés : « Que chacun de vous mette au service des autres le don qu'il a reçu » ; il n'y a pas d'exception : chaque chrétien peut manifester un ministère ou un don. Il n'est pas question de spécialistes, de professionnels.

“Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de vous de n'avoir pas de lui-même une trop haute opinion, mais de revêtir des sentiments modestes, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun. Car, comme nous avons plusieurs membres dans un seul corps, et que tous les membres n'ont pas la même fonction, ainsi, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps en Christ, et nous sommes tous membres les uns des autres. Puisque nous avons des dons différents, selon la grâce qui nous a été accordée, que celui qui a le don de prophétie l'exerce selon l'analogie de la foi ; que celui qui est appelé au ministère s'attache à son ministère ; que celui qui enseigne s'attache à son enseignement, et celui qui exhorte à l'exhortation. Que celui qui donne le fasse avec libéralité ; que celui qui préside le fasse avec zèle ; que celui qui pratique la miséricorde le fasse avec joie.” (Romains 12.3-8)

À nouveau, il est question de chaque membre. À chaque membre, Dieu a confié un don ou un ministère, et accordé un certain « capital » de foi pour l'exercer.

Admettons que tous les dons ne fonctionnent pas dans l'église ; cela ne signifie pas que Dieu les ait retirés, mais plutôt que les chrétiens n'ont pas été enseignés à ce sujet ! ou qu'ils sont indifférents ou incrédules.

Il y a trois dons que Paul cite plus particulièrement : le parler en langues (ou glossolalie), l'interprétation des langues et la prophétie.

“Je désire que vous parliez tous en langues, mais encore plus que vous prophétisiez. Celui qui prophétise est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n'interprète, pour que l'église en reçoive de l'édification.” (1 Corinthiens 14.5)

C'est sous l'inspiration du Saint-Esprit que Paul a écrit ces lignes ; il révèle la volonté de Dieu pour son peuple. Le chrétien qui n'exerce pas ces dons est mal enseigné, ou il n'a pas su s'approprier la plénitude de son héritage en Jésus.

“Josué était vieux, avancé en âge. L'Éternel lui dit alors : Tu es devenu vieux, avancé en âge, et le pays qui te reste à soumettre est très grand.” (Josué 13.1)
“Aspirez aux dons les meilleurs.” (1 Corinthiens 12.31)
“Recherchez la charité. Aspirez aussi aux dons spirituels, mais surtout à celui de prophétie.” (1 Corinthiens 14.1)

L'Église se trouve dans la même situation que le peuple d'Israël du temps de Josué : il y a encore beaucoup à s'approprier !

“C'est pourquoi, que celui qui parle en langues prie pour avoir le don d'interpréter.” (1 Corinthiens 14.13)

Il est inutile de prier pour demander des choses qui ne sont pas dans la volonté de Dieu. Par contre, sa volonté est que si nous parlons en langues, nous priions pour demander le don d'interpréter.

Plus loin dans la lettre aux Corinthiens, Paul donne quelques directives quant à l'utilisation du don de prophétie.

“Pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent.” (1 Corinthiens 14.29)

Paul limite le nombre de ceux qui prophétisent lors d'une réunion : « deux ou trois ». il n'y a pas qu'une seule forme de révélation qui doit prévaloir, et il serait dangereux que l'exercice du don de prophétie prenne toute la place dans le culte. En outre, la prophétie doit être jugée, éprouvée, évaluée.

« Que les autres jugent », dit Paul. Les autres, c'est le reste de l'assemblée. Il ne dit pas « que le pasteur juge » ! mais il précise que tous les membres ont une responsabilité bien définie dans ce domaine, même si la responsabilité première repose sur celui qui préside la réunion.

“N'éteignez pas l'Esprit. Ne méprisez pas les prophéties. Mais examinez toutes choses ; retenez ce qui est bon.” (1 Thessaloniciens 5.19-21)

Ces exhortations s'adressent à tous les chrétiens ; il faut les replacer dans leur juste contexte. Éteindre l'Esprit, c'est rejeter les œuvres et les manifestations du Saint-Esprit. Évitons de mépriser la prophétie, ne soyons ni négatifs ni incrédules. Mais n'avalons pas tout les yeux fermés ! Éprouvons le contenu de ce qui nous est communiqué par les frères ou les sœurs. Éprouvons-le en relation avec la Parole de Dieu, et conservons ce qui est bon.

Que se passera-t-il dans une église où tous les membres se sentent l'entière liberté d'exercer les dons spirituels ?

“Que faire donc frères ? Lorsque vous vous assemblez, chacun d'entre vous a un cantique, une instruction, une révélation, une langue, une interprétation. Que tout se fasse pour l'édification.” (1 Corinthiens 14.26)

Paul revient sur cette affirmation essentielle : chacun d'entre vous (et non « les uns ou les autres ont-ils... ? », comme traduit Segond)... Aujourd'hui, bien souvent, les chrétiens se réunissent pour recevoir plutôt que pour donner. Ils viennent pour être bénis, guéris, pour écouter un prédicateur réputé. Il n'en était pas ainsi dans la première église ! Les membres ne venaient pas pour recevoir, mais pour donner.

“Comme de bons dispensateurs des diverses grâces de Dieu, que chacun de vous mette au service des autres le don qu'il a reçu.” (1 Pierre 4.10)

Notre capacité de se mettre au service des autres dépend avant tout de notre apport en dons spirituels. On se demande pourquoi certains pasteurs souffrent de tension nerveuse... c'est parce que, bien souvent, ils portent des fardeaux que Dieu ne leur a jamais demandé de porter. Il faut que l'Église redécouvre la présidence du Saint-Esprit pour pouvoir sortir de ses retranchements. C'est lui qui distribue les dons à chacun selon sa volonté. Les limites naturelles tombent, et L'Église pénètre dans un domaine spirituel où chaque membre peut s'exprimer et travailler à l'édification des autres.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant