Préparation évangélique

LIVRE XV

CHAPITRE L
DE L’ÉCLIPSE DU SOLEIL (Plut. ibid, L. 2 c. 24.)

« Thalès, le premier, a dit que l’éclipsé du soleil provenait de ce que la lune, qui est d’une nature terreuse, se plaçait dans la ligne perpendiculaire de la terre au soleil. On voit, en effet, qu’elle est placée inférieurement à son disque.

« Anaximandre veut qu’elle résulte de ce que la bouche qui jette le feu s’est fermée : Héraclite, de ce qu’ayant la forme d’une nacelle, dans le revirement, la partie concave de la lune fait face à ce qui est supérieur, et la partie convexe au bas, c’est-à-dire à notre point de vue.

« Xénophane l’attribue à l’extinction de sa lumière, lorsqu’un autre soleil reparaît des bords de l’orient. Il a bâti cette fable, qu’une éclipse de soleil peut durer un mois, qu’elle peut aussi être tellement complète, que le jour paraisse une nuit : d’autres supposent que c’est dû à l’opacité de certaines nuées invisibles qui s’étendent devant le disque du soleil.

« Aristarque (de Samos) place le soleil parmi les fixes, et fait mouvoir la lune autour du cercle solaire, en assurant que son disque est obscurci par les inclinaisons qui ont lieu dans les tournants.

« Xénophane admet plusieurs soleils et plusieurs lunes, d’après les climats terrestres, les sections et les zones. A certaines époques son disque tombe dans les régions de la terre qui sont inhabitées par nous, et par ce fait, roulant à faux, il éprouve ce que nous nommons une éclipse. Le même dit que le soleil marche suivant une progression infinie, que la distance nous fait prendre pour un mouvement circulaire. »

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