Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE XIV

Je renvoyai ensuite mes collègues à Jérusalem, et m'appliquai tout entier à faire provision d'armes, et à fortifier les places. Cependant je fis venir les plus déterminés de ces libertins qui ne vivaient que de brigandages ; et n'ayant pu les faire résoudre à quitter les armes, je persuadai au peuple de leur payer une contribution ; ce qu'il fit comme plus avantageux que de souffrir les ravages qu'ils faisaient à la campagne. Ainsi je les renvoyai après les avoir obligés par serment de ne point venir dans le pays si on ne les mandait, ou si on manquait de les payer ; et leur défendis de courir ni sur les terres des Romains ni sur celles de leurs voisins. Or comme je n'avais rien de plus à cœur que de maintenir en paix la Galilée, je fis amitié avec soixante-dix des principaux du pays, afin qu'ils me fussent comme autant d'otages ; et ce dessein me réussit ; car je gagnai leur affection en prenant leur avis et leur conseil en plusieurs choses, et surtout en ne faisant rien contre la justice, et en ne me laissant point corrompre par des présents.

chapitre précédent retour à la page d'index chapitre suivant