Vie - Flavius Josèphe

CHAPITRE LVI

Sur quoi Ananias, l'un d'entre eux, qui était un fort méchant homme et fort artificieux, proposa de publier un jeûne pour le lendemain et que chacun se rendit sans armes au même lieu et à la même heure pour témoigner qu'ils ne pouvaient rien sans le secours et l'assistance de Dieu. Ce qu'il ne disait pas par zèle de religion ; mais afin de me désarmer moi et tous les miens. Je fus contraint néanmoins d'y consentir de peur qu'il ne semblât que je méprisasse ce qui avait une si grande apparence de piété.

Aussitôt que l'assemblée fut séparée, Jonathas et ses collègues écrivirent à Jean de se rendre auprès d'eux le jour suivant avec le plus de gens de guerre qu'il pourrait, pour m'assister, et venir ainsi à bout de ce qu'il désirait, dont ils lui faisaient voir la facilité. Ces lettres le réjouirent fort ; et il ne manqua pas de se mettre en état d'exécuter ce dessein. Le lendemain, je dis à deux de mes gardes très vaillants et très fidèles de cacher sous leurs habits de courtes épées et de me suivre, afin que s'il en était besoin nous pussions nous défendre de nos ennemis. Je pris aussi une cuirasse et une épée qu'on ne voyait point, et m'en allai en cet état au lieu où l'on était assemblé.

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