Le temps de notre témoignage est court

Le temps de notre témoignage est court

Dans tous les pays, d'un pôle à l'autre pôle, des hommes de toute race et de toute religion attendent, sans la définir vraiment, une chose extraordinaire qui doit bouleverser le cours de l'histoire.

Cet événement, les chrétiens le connaissent. C'est la grande espérance de l'Epouse du Christ, qui dit avec l'Esprit : « Viens, Seigneur Jésus ! » (Apoc. 22 v. 17, 20).

Sentinelles vigilantes dans la dernière veille de la nuit, gardiens du bon dépôt par le Saint-Esprit qui habite en nous, nous avons à rendre gloire à Dieu en attendant le lever de l'Etoile du matin, la venue soudaine de Jésus qui va ravir les siens auprès de Lui avant même que le jour se lève — avant qu'à Son retour en gloire paraisse aussi le matin sans nuage, le Soleil de justice qui apportera à Israël, puis au monde entier, la guérison sous Ses ailes (Mal. 4 v. 2).

Prélude à la grande aurore, le départ des enfants de Dieu dont le royaume n'est pas de ce monde, approche !

Si nous ne savons ni le jour, ni l'heure, il doit

pourtant coïncider avec une aggravation du mal sur la terre avec des obstacles toujours plus grands pour les fidèles. Le témoignage des chrétiens authentiques doit se heurter de plus en plus au scepticisme et à l'indifférence des masses en attendant l'apogée de la grande apostasie, le rejet ouvert des vérités du christianisme, l'instauration d'une religion nouvelle, du culte de l'homme, qui aura pour adeptes tous ceux qui n'auront pas eu l'amour de la vérité pour être sauvés. Ils croiront alors au mensonge, une énergie d'erreur survenant sur eux ...

Ce sera la Pentecôte de l'Antichrist, de l'homme de péché. L'apparition de cet impie se fera par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent. Dieu envoie ce baptême infernal, cette puissance d'égarement à tous ceux qui n'ont pas cru la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, afin qu'ils soient condamnés (2 Thess. 2. v. 3-11).

Déjà nous avons atteint « le temps où les hommes ne supporteront plus la saine doctrine ; mais ayant la démangeaison d'entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l'oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables » (2 Tim. 4 v. 3-4).

L'Ecriture Sainte nous avertit donc clairement que nous ne marchons pas vers la christianisation des peuples, mais vers l'apostasie de la chrétienté.

La bonne nouvelle du Royaume qui doit être prêchée dans le monde entier avant que vienne la fin, ne convertit pas les peuples, mais doit servir de témoignage à toutes les nations (Matth. 24 v. 14).

Depuis le rejet du Christ, le monde déjà jugé ne va pas au-devant de la lumière ; il va vers l'ombre de la mort, vers les grands jugements apocalyptiques qui seront à la mesure de ses iniquités.

Avant que le Christ apparaisse avec ses saints glorifiés, la nuit doit se faire plus obscure — la Bible nous l'enseigne avec certitude — et les pieds de ceux qui annoncent la bonne nouvelle se heurteront de plus en plus contre les montagnes de la nuit.

Le crépuscule descend en effet sur le monde et, dans les ténèbres qui l'envahissent de toutes parts, on voit se profiler sur le ciel immobile les montagnes du doute, de l'erreur, du mensonge, de l'incrédulité, de la haine, du désespoir, de la mort. Ce sont les montagnes de la nuit — de la nuit en laquelle personne ne peut travailler.

Alors qu'en des temps moins éclairés où le progrès, le confort et la technique n'étaient pas ce qu'ils sont de nos jours, une foi toute simple, grosse comme un grain de moutarde, suffisait pour jeter ces montagnes dans la mer.

Au jour où la connaissance est augmentée, et où la foi véritable disparaît de la terre, les montagnes de la nuit surgissent de l'agitation des peuples comme des flots de la mer (Es. 57 v. 20).

Les Ecritures ne nous laissent pas ignorer en quel temps nous sommes. Bien avant le déluge, Enoch, le septième depuis Adam, a décrit l'époque de la venue du Christ en ces termes :

« Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades pour exercer un jugement contre tous, et pour faire rendre compte à tous les impies parmi eux de tous les actes d'impiété qu'ils ont commis et de toutes les paroles injurieuses qu'ont proférées contre lui des pécheurs impies. »

« Ce sont des gens qui murmurent, qui se plaignent de leur sort, qui marchent selon leurs convoitises, qui ont à la bouche des paroles hautaines, qui admirent les personnes par motif d'intérêt. » (Jude 14-16.)

A la lumière des déclarations apostoliques, nous pouvons comprendre sans difficulté que nous sommes arrivés à cette époque appelée les derniers jours.

Ecoutons ce que déclare Paul à Timothée :

« Sache que, dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force. » (2 Tim. 3 v. 1-5.)

Pierre veut éveiller par des avertissements la saine intelligence de ses lecteurs, afin qu'ils se souviennent « des choses annoncées d'avance par les saints prophètes, et du commandement du Seigneur et Sauveur, enseigné par les apôtres, sachant avant tout que, dans les derniers jours, il viendra des moqueurs avec leurs railleries, marchant selon leurs propres convoitises, et disant : Où est la promesse de son avènement ? Car depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le commencement de la création. » (2 Pi. 3 v. 1-4.)

De même, Jude écrira : « Vous, bien-aimés, souvenez-vous des choses annoncées d'avance par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ. Ils vous disaient qu'au dernier temps il y aurait des moqueurs, marchant selon leurs convoitises impies ; ce sont ceux qui provoquent des divisions, hommes sensuels, n'ayant pas l'esprit. » (Jude 17-19.)

Il ressort donc clairement qu'aux derniers jours les trois vertus chrétiennes tendront à disparaître de la terre.

Certes, il y aura encore beaucoup d'œuvres, mais peu de foi sincère ...

« Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il de la foi sur la terre ? » (Luc 18 v. 8.)

On verra beaucoup de travail, mais peu d'amour véritable :

« Parce que l'impiété se sera accrue, la charité du plus grand nombre se refroidira. » (Matth. 24 v. 12.)

Il y aura. beaucoup d'espoirs, mais peu d'espérance vivante :

« Où est la promesse de sa venue ? » (2 Pi. 3 v. 4.)

Et Jésus déclarait lui-même qu'au jour où le Fils de l'homme paraîtra, il en sera de même qu'au temps de Noé, et qu'aux jours de Lot.

Le temps de Noé était celui des alliances monstrueuses, où des géants, des hommes de renom se promenaient sur la terre. C'était un temps de prospérité où les hommes mangeaient, buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants. Mais la violence et la corruption étaient sur la terre et Dieu voyait que la méchanceté des hommes était grande sur la terre, et que toutes les pensées de leur cœur se portaient chaque jour uniquement vers le mal.

De même aux jours de Lot, les hommes mangeaient, buvaient, achetaient, plantaient, bâtissaient ... Mais le péché de Sodome et de Gomorrhe s'était accru et criait vers le ciel.

Et quel était le péché de Sodome ? L'Eternel lui-même nous renseigne par la bouche d'Ezéchiel :

« Elle avait de l'orgueil, elle vivait dans l'abondance et dans une insouciante sécurité, elle et ses filles, et elle ne soutenait pas la main du malheureux et de l'indigent. Elles sont devenues hautaines et elles ont commis des abominations devant moi. Je les ai fait disparaître, quand j'ai vu cela. » (Ez. 16 v. 49-50.)

« Nous tenons pour certaine la parole prophétique, à laquelle nous ferons bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur... » (2 Pi. 1 v. 19.)

Car nous sommes dans la nuit, la dernière nuit de l'histoire du monde dominé par Satan. Une nuit toute semblable à celle que vécut Daniel aux jours du fils de Nebucadnetsar. Avec ses grands, ses femmes et ses concubines, le roi buvait le vin dans des vases d'or et d'argent tirés du temple de la Maison de Dieu à Jérusalem, louant les dieux d'or, d'argent, d'airain, de fer, de bois, et de pierre.

Il n'est en effet pas de jour où Satan, le prince de ce monde, n'offre un véritable festin de Belshatsar à une multitude de convives...

Témoins du Dieu saint dans une terre étrangère, comme Daniel nous vivons aujourd'hui la nuit de toutes les profanations, la nuit où les nations dites chrétiennes louent les faux dieux du présent siècle, tout en buvant à la coupe du Seigneur.

C'est la nuit du grand mélange, de toutes les associations, de toutes les compromissions.

La nuit de tous les abandons et de toutes les folies.

La nuit qui se termine dans une ruine soudaine, dans l'ombre de la mort, alors que l'on criait : « Paix et sûreté ! » (1 Thess. 5 v. 1-11.)

C'est la nuit où les sages et les grands de ce monde errent, ne connaissant ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu.

La nuit où les conducteurs spirituels devenus aveugles et conducteurs d'aveugles ne savent pas déchiffrer les mots terribles qu'une main invisible écrit sur les murs de nos cités.

Seul l'homme fidèle qui vit avec Dieu, près de Dieu, et en Dieu, peut lire aujourd'hui l'Ecriture divinement inspirée, et proclamer qu'elle parle de la fin d'un âge, de la menace qui pèse sur ceux dont le temps a été compté, et qui pesés à la balance de Dieu ont été trouvés légers.

Dans cette nuit de Babylone, Daniel ne pouvait rien faire sinon être le témoin de son Dieu au sein de ce peuple impie.

Depuis le jour où il avait arrêté dans son cœur qu'il ne se souillerait pas avec les mets délicats du roi, son témoignage avait laissé en ceux qui l'avaient rencontré le souvenir d'un homme en qui vivait l'esprit des dieux, et qu'habitaient une lumière, une intelligence et une sagesse extraordinaires — d'un homme capable d'expliquer des énigmes et de résoudre des problèmes difficiles.

Refusant les honneurs, les dons et les présents du monde, Daniel annonça au roi ce que dit l'Ecriture à tous ceux qui n'ont pas glorifié le Dieu qui a dans sa main leur souffle et toutes leurs voies.

Aujourd'hui, l'Esprit Saint nous conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, de prêcher la Parole, insistant en toute occasion, favorable ou non, reprenant, censurant, exhortant avec douceur et en instruisant (2 Tim. 4 v. 1-2).

Pour nous, le temps de notre témoignage est court !

« Celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas. » (Héb. 10 v. 37.)

« Sa venue est aussi certaine que celle de l'aurore. » (Osée 6 v. 3.) « Mais ses jugements aussi sûrs que la nuit. » (Es. 21 v. 12.)

Noé eut cent vingt ans pour avertir, dans l'esprit de Christ, ses contemporains incrédules des choses qui devaient arriver, lorsque la patience de Dieu se prolongeait pendant la construction de l'arche (Gen. 6 v. 3 ; 1 Pi. 3 v. 18-20).

Le juste Lot, qui habitait à Sodome et qui était profondément attristé de la conduite de ces hommes sans frein dans leur dissolution, n'eut qu'une nuit pour avertir ses gendres du jugement qui allait atteindre la ville. Trop compromis dans les affaires de Sodome, il n'avait pu que tourmenter journellement son âme juste à cause de ce qu'il voyait et entendait de leurs œuvres criminelles (Gen. 19 ; 2 Pi. 2 v. 7-8).

Daniel à Babylone n'eut qu'une heure pour parler à Belshatsar et à ses invités... de la ruine de l'Empire de Nebucadnetsar. Son royaume allait être divisé et donné aux Mèdes et aux Perses.

Pour nous qui savons que la dernière heure a commencé depuis le rejet de Jésus-Christ, et qui savons que l'Antichrist vient (1 Jn. 2 v. 18), il ne nous reste plus que quelques minutes pour rendre témoignage dans ce monde et donner gloire à notre Dieu !

Ne voulons-nous pas nous ressaisir, nous qui disons connaître le Seigneur ?

Ne voulons-nous pas envisager sous l'angle de l'éternité le temps qui nous reste à passer ici-bas ?

Si, préoccupés des choses de la terre, de notre situation dans le monde, nous voulons briller sous le ciel de Satan, notre éclat ne durera que le temps de ces astres errants auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour l'éternité.

Si par contre les choses qui sont En haut se sont emparées de nos pensées et de nos cœurs, nous oubliant nous-mêmes, nous vivrons pour le salut des autres, pour enseigner la justice à la multitude. Alors, dans la résurrection, nous brillerons comme la splendeur du ciel, comme les étoiles, à toujours et à perpétuité (Dan. 12 v. 3).

Ecoutons enfin l'avertissement du Seigneur :

« Prenez donc garde à vous-mêmes, de crainte que vos cœurs ne s'appesantissent par les excès du manger et du boire, et par les soucis de la vie, et que le jour du Seigneur ne vienne sur vous à l'improviste ; car il viendra comme un filet sur tous ceux qui habitent sur la face de toute la terre. Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d'échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l'homme. » (Luc 21 v. 34-36.)

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