Explication du Psaume 51

Verset 7

Purifie-moi du péché avec de l’hysope, et je serai net ; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige.

Jusqu’ici le Prophète a condamné en général toutes les justices, les sagesses et les vérités étrangères, et a établi uniquement cette seule vérité et cette seule sagesse cachée et mystérieuse, qui est de connaître, confesser et sentir ses péchés, et d’espérer en la miséricorde de ce Dieu qui seul justifie les pécheurs, comme en Jean 1.12-13, la même vérité est clairement confirmée : Mais à ceux qui l’ont reçu, il leur a donné le droit d’être faits enfants de Dieu, savoir, à ceux qui croient en son nom (de Jésus), lesquels ne sont point nés du sang ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais sont nés de Dieu. L’Esprit de Dieu condamne en ces paroles, tout ce que la raison, tout ce que l’homme ou la nature humaine dans sa sagesse et par ses forces peut faire sans le Saint-Esprit, et il donne tout à la confiance et à la foi en Jésus. Maintenant notre Prophète à cette réfutation générale de toutes les justices des hommes, en joint une plus particulière, il rejette aussi et montre la faiblesse des justices de la loi de Moïse et de toutes les aspersions légales, faisant voir que Moïse ne peut pas arroser les consciences de ceux qu’il veut sanctifier d’une manière efficace, mais qu’il faut pour les purifier une aspersion plus excellente et plus puissante.

§ 64. Les cérémonies du clergé romain sont des singeries des rites de l’Ancienne alliance.

La Loi avait plusieurs aspersions qui se faisaient, comme on le sait, avec de l’hysope et de la laine, parce que le sacrificateur et tous les ustensiles du service divin étaient consacrés par des aspersions ; le but de cette manière de consacrer n’était pas seulement de séparer ce qu’on consacrait aux usages divins, des usages profanes et communs, mais aussi pour avertir le peuple que c’était dans le tabernacle que les choses sacrées se trouvaient, et qu’ainsi il regardât comme souillés tous les autres lieux et toutes les autres manières de servir Dieu, hors celle que Dieu avait consacrée. C’était là sans doute le but de ces consécrations légales pendant que le service de Dieu était encore attaché à un certain lieu, et à un certain peuple. Ce qui fait voir que ce qui se fait dans le Papisme à l’imitation de ces consécrations ne sont que des singeries, puisque le but et la raison en sont levés, et qu’ils ne font cela que par une folle imitation, sans fondement dans la Parole de Dieu.

Il y avait encore une autre sorte d’aspersion dont il est parlé (Nombres ch. 19) qui se faisait avec de l’eau, de la cendre de la génisse rousse, qu’ils appelaient l’eau de purification : d’où nos singes du Papisme ont tiré leur eau bénite, qu’ils ont recommandée et qu’ils recommandent aux hommes comme un second baptême, et à laquelle ils ont attaché une force et une vertu de laver les péchés véniels et de chasser les démons ; d’où sont venues ensuite mille superstitions inventées par les faibles cerveaux des vieilles. Quoiqu’en soi-même ce ne soit pas un mal de bénir une créature, parce que toutes choses sont sanctifiées par la Parole, et toutes choses sont saintes à ceux qui sont saints ; cependant c’est une extrême impiété d’attribuer ainsi sans l’autorité de la Parole de Dieu aux créatures qu’on consacre, une force de justifier et de sanctifier. Car si même ces consécrations de la Loi, commandées de Dieu, ne pouvaient pas donner la rémission des péchés, ni consoler les consciences, n’étant que des cérémonies établies pour la purification extérieure et charnelle, afin qu’il y eût de la différence entre les vases sacrés et les vases profanes : que dirons-nous de toutes ces consécrations papistiques qui se font sans la Parole de Dieu, et sans aucune vue ni nécessité légitimes. Toute la religion judaïque était attachée et comme liée au Tabernacle, dans lequel était le propitiatoire ; c’est là qu’ils avaient un témoignage assuré de la Parole, et qu’ils étaient assurés que Dieu aurait pour agréable leur service, et exaucerait leurs prières. Pour détourner donc les cœurs de l’idolâtrie qu’ils commettaient dans les autres lieux et en se servant d’autres ustensiles que de ceux qui étaient consacrés, il commanda que tout le temple, le Tabernacle, les vases et les ustensiles fussent consacrés.

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