Explication du Psaume 51

Verset 16

Car tu ne prends point de plaisir aux sacrifices, autrement j’en donnerais ; l’holocauste ne t’est point agréable.

Il veut donc annoncer la louange de son Dieu, parce que les sacrifices ne lui sont point agréables. Mais n’était-ce pas là une thèse peu orthodoxe dans le temps que le culte lévitique était encore dans toute sa force ? Et véritablement j’admire souvent la hardiesse des prophètes qui parlaient d’une manière si méprisante des sacrifices, contre tout ce que la Loi en disait, et contre les coutumes du peuple. Oh ! si le Pape pouvait prouver ses cérémonies par la parole de Dieu, comme les Juifs pouvaient prouver leurs Sacrifices, certainement je n’aurais pas osé souffler contre lui. Mais comme il les a introduites dans l’Église, outre et même contre toute la parole de Dieu, nous avons infiniment de droit de le condamner. Mais combien la victoire que nous pourrions remporter sur le pape et sur ses cérémonies en les condamnant, est-elle au-dessous de celle des prophètes lorsqu’ils combattaient les Juifs et qu’ils condamnaient leurs sacrifices, et toutes leurs cérémonies qui étaient pourtant commandées de Dieu ?

David semble donc parler ici contre l’Écriture, contre Moïse qui parlait de la part de Dieu, et contre tous les exemples des saints patriarches.

Avant d’en venir à l’explication de ce verset, observons que si David, par le Saint-Esprit, condamne ainsi les sacrifices qui pourtant étaient d’institution divine, avec quel front nos moines pourront-ils se vanter de leurs vœux, de leurs frocs, de leurs ordres, comme de quelque chose de saint ? Avec quelle audace les pontifes pourront-ils attribuer à leurs inventions humaines, et à leurs cérémonies quelque justice et quelque mérite, eux qui ne sauraient montrer dans la parole de Dieu un seul iota qui les y autorise ? Sachez donc que ce n’est pas seulement contre la Loi et les cérémonies légales, mais contre tout le Papisme et contre toutes ses traditions que le Saint-Esprit a fait coucher par David, cet excellent verset, par lequel il les condamne comme désagréables à Dieu.

Lors donc que David descend à une espèce particulière de culte, et qu’il condamne le plus considérable service ordonné par la Loi, il veut par là nous faire toucher au doigt qu’il fait une différence et une distinction de toutes les religions du monde, et même de celle qui avait été établie par Moïse, par le commandement de Dieu ; il met toutes ces sortes de religions à part et les condamne, pour embrasser et autoriser la seule et unique qui est par la foi en Jésus-Christ, dans laquelle les péchés sont pardonnes, et la justice véritable est gratuitement appliquée avec la vie éternelle, sans aucune œuvre, sans aucun mérite, uniquement parce que Dieu est miséricordieux et bon, et qu’il prend plaisir à pardonner par Jésus-Christ. Cette religion enseigne qu’il ne faut pas vouloir faire des bonnes œuvres, afin de croire apaiser par elles la divinité, vu que les péchés ne sauraient être expiés par aucun mérite humain, ni par sacrifice, ni par jeûnes, ni par toutes sortes de vertus morales, ni par aucun travail humain ; que sans doute il y a des bonnes œuvres, mais si elles se font dans d’autres vues que dans celles pour lesquelles Dieu les a établies, non seulement elles ne plaisent point à Dieu, mais même elles l’offensent. Car si les holocaustes ne sont point agréables à Dieu, quelle folie est-ce à nous de vouloir lui être agréable par des choses que nous faisons contre sa parole et que nous avons inventées. C’est pourquoi il dit, Psaume 50 : Je ne prendrai point de veaux de ta maison, car toutes les bêtes des forêts sont à moi, le monde et tout ce qui y est, m’appartient. Comme s’il disait : C’est en vain que vous prétendez m’apaiser par vos propres œuvres, parce que tout ce que vous êtes et tout ce que vous avez m’appartient déjà : vous tenez de moi, en pur don, votre âme, vos sens, votre vie, et toutes choses. Si donc j’avais besoin de ce que vous avez, vous les aurais-je donnés ? car d’où un moine a-t-il le pouvoir de jeûner, de prier, et de faire autre chose, n’est-ce pas de ce que je lui donne la volonté et la faculté de faire ces choses ? Si donc c’est moi qui te les donne, pourquoi penses-tu me les rendre comme en ayant besoin ? Ainsi nous n’avons rien à donner à Dieu, et il ne demande rien de nous, si non que nous lui rendions nos actions de grâces pour ses dons. Car tout ce que nous sommes, tout ce que nous avons et tout ce dont nous vivons sont des dons de Dieu, comme il est dit (Romains ch. 2) : Qui lui a donné le premier ? Quand donc nous faisons tout ce que nous pouvons, nous ne faisons que rendre ce que nous avons reçu ; et que faisons-nous en cela de singulier et de méritoire ?

Que ceux qui veulent établir leur propre justice répondent donc. Ils disent : Nous voulons mériter quelque chose et faire voir que nous avons une volonté libre. Qu’est-ce là autre chose que de donner à Dieu des choses qui lui appartiennent déjà, de les lui présenter, non comme siennes, mais comme nôtres ? Or la raison même repousse et condamne une telle impiété et une telle folie, de vouloir être libéral, non du sien propre, mais du bien d’autrui. Voici donc ce qu’il faudrait faire : ce serait de reconnaître que tout ce que nous sommes, ce que nous avons, et ce que nous pouvons, que tout cela vient de Dieu et de sa grâce, et lui donner gloire en confessant que c’est lui qui nous fortifie par son Esprit de franchise et de liberté qui ouvre notre bouche et qui la remplit de sa louange, etc.

§ 79. Déjà dans l’Ancienne alliance, les cérémonies avaient été déclarées sans valeur aux yeux de Dieu.

Ainsi ce passage sert non seulement à nous instruire et à nous consoler, mais aussi à réfuter et à convaincre nos adversaires. Car, lorsque pour prouver la justification par la foi sans les œuvres de la loi, nous nous servons du passage de saint Paul aux Romains, ch. 3 ; ils répondent que saint Paul ne veut exclure que les œuvres de la loi cérémonielle, et non de la loi morale : comme un certain Sadolet se donne beaucoup de peine pour expliquer ce passage des Romains dans son commentaire sur cette épître ; il tord d’une telle façon les paroles de saint Paul, que non seulement il n’en touche pas le sens en un seul point, mais même bien souvent il ne se soutient pas et ne s’entend pas lui-même. Nos adversaires en cela produisent leur ignorance et leur peu d’expérience dans les Écritures ; ils montrent qu’ils ne savent pas les choses les plus communes, qu’ils n’entendent pas ce que c’est que la loi cérémonielle et les œuvres cérémonielles. Voici comment ils expliquent saint Paul : Nous sommes justifiés sans les œuvres de la Loi, c’est-à-dire sans les cérémonies légales, parce que les cérémonies sont abrogées. Or qu’est-ce là dire ? Ne serait-ce pas avancer que même du temps de Moïse, les cérémonies étaient abrogées, et qu’on était libre en ce temps-là de se circoncire, ou de ne se point circoncire ; parce que déjà à cette époque les cérémonies légales ne justifiaient pas, comme le prouve ce passage de David, et si nous remontons jusqu’au temps de David, où elles n’étaient point encore abrogées, mais tenues pour des œuvres saintes et nécessaires, justifiaient-elles alors ? Non, sans doute, car tu n’as point voulu de sacrifice, dit David. C’est donc une chose indigne d’un théologien, et même d’un homme tant soit peu éclairé, que d’expliquer cette déclaration de saint Paul, seulement des cérémonies légales, comme de choses bien au-dessous des œuvres et des devoirs de la loi morale. Nous voyons que le Sabbat est une loi cérémonielle ; cependant il est mis dans la première table du décalogue devant tous les devoirs de la deuxième table de la Loi morale : voyez et examinez tout l’Ancien Testament, vous remarquerez partout que les cérémonies étaient d’une nécessité indispensable et d’une haute dignité : et quoique maintenant elles soient abrogées, elles ne l’étaient pas alors, et pourtant il était vrai que l’homme n’était pas justifié par les œuvres de la Loi. Il faut donc dire que saint Paul parle des œuvres de toute la Loi, tant morale que cérémonielle, que c’est à ces œuvres-là, quelles qu’elles soient, qu’il ôte la vertu de justifier, et que la justice consiste uniquement à embrasser la miséricorde de Dieu, qui n’impute point, mais qui pardonne les péchés à ceux qui croient en Jésus. Voilà la thèse que saint Paul défend dans son Épître aux Romains ; et ceux qui ne remarquent pas cette vue de l’Apôtre, n’entendent rien dans toutes ses paroles et dans son discours.

C’est ce sentiment que David établit aussi ici, lorsque du temps même de l’ancienne Alliance, quand le temple et les sacrifices étaient encore dans leur pureté, il dit en termes si exprès que les sacrifices ne sont rien, parce que Dieu n’y regarde point. Or c’est là abolir tout le service légal, quoiqu’il ait été établi de Dieu, et qu’il ait été nécessaire alors de l’observer. Car il ne faut pas affaiblir et détruire la dignité et l’excellence des cérémonies que nous voyons avoir été établies de Dieu si authentiquement ; et pourtant David dit à ce sujet : Tu n’y prends point plaisir ; et Esaïe dit après lui : Les holocaustes des moutons et des bêtes grasses ne me sont point agréables ; et dans le Psaume 50, David disait déjà. Je ne te reprendrai point pour tes sacrifices. Sans doute que de telles prédications étaient regardées par les purificateurs comme hérétiques et hétérodoxes, et c’est pourquoi aussi les Prophètes ont presque tous laissé la vie au milieu de ces témoignages qu’ils rendaient aux Juifs.

Mais on ne doit pas regarder les prédications des Prophètes comme condamnant simplement et absolument ces choses sacrées ; car ce à quoi les Prophètes regardaient surtout et ce qu’ils condamnaient, étaient les dispositions et les intentions dans lesquelles on rendait ce culte. Or le but et la fin des sacrifices et des autres cérémonies légales, n’étaient pas pour justifier devant Dieu ; cette œuvre était réservée uniquement au sacrifice méritoire du Messie, duquel les sacrifices extérieurs étaient des ombres et des types. Car outre que Dieu avait voulu par ces sacrifices séparer son peuple des autres nations de la terre, et qu’il leur avait commandé de lui marquer en ceci leur obéissance, ces sacrifices étaient aussi des symboles et des images du sacrifice futur du Messie, afin d’avertir ainsi et de faire ressouvenir le peuple de la rédemption future.

Or il est certain que les Juifs, pour la plupart, par la séduction et les tromperies des sacrificateurs mêmes, sacrifiaient dans la vue d’obtenir la rémission de leurs péchés. Ce qui était vouloir égaler le sang d’un taureau au sang de Christ, et égaler un sacrifice brute et irraisonnable au sacrifice du Fils de Dieu ; c’est cette opinion impie et fausse qui portait les Prophètes à parler avec tant de zèle contre les sacrifices ; ce n’était pas la chose même qu’ils blâmaient, mais c’étaient les mauvaises dispositions et les mauvaises vues dans lesquelles on la faisait ; car, quant à l’exactitude dans l’extérieur, fort souvent il n’y manquait rien ; ils faisaient leurs sacrifices dans le lieu, et selon les cérémonies commandées de Dieu : mais la fin et le but étaient contre les intentions de Dieu.

C’est aussi de la sorte que nous condamnons les messes de nos adversaires, non que ce soit en soi une chose mauvaise, que de participer à la Cène du Seigneur ; mais parce qu’on y mêle une infinité d’opinions erronées, comme d’en faire un sacrifice pour les vivants et pour les morts, de lui attribuer une efficace intrinsèque hors de l’usage, et malgré toutes les indignes dispositions du communiant : nous n’attribuons donc rien à l’opus operatum, mais nous disons que dans les sacrements, il faut la foi qui embrasse la grâce qui y est présentée. Mais comme David avait ses adversaires qui combattaient cette doctrine, ainsi nous avons aussi les nôtres qui nous chargent de calomnies, de haine, et qui nous persécutent par leur cruauté et leurs excommunications à cause de cette doctrine que nous professons.

Que ce soit donc ici une vérité théologique qui demeure inébranlable, que dans l’œuvre de la justification, lorsqu’il s’agit de consoler et de relever une conscience, et d’effacer le péché, ni la loi cérémonielle, ni la loi morale n’y peuvent rien, car la Loi n’a point été donnée afin qu’elle justifiât, comme l’apôtre l’assure, de toute la Loi en général (Galates ch. 3) ; mais il n’y a que la seule miséricorde de Dieu en Jésus, qui vaille ici, laquelle Dieu nous a présentée dans le sacrifice de son Fils, et qui doit être embrassée et reçue par la foi. Les cérémonies donc tant de l’Ancien que du Nouveau Testament, sont bonnes et saintes, mais dans leur légitime usage. Les bonnes œuvres prescrites par la loi morale sont bonnes, lorsqu’elles sont faites dans le but et les vues de Dieu. Mais dans l’œuvre de la justification, elles sont non seulement inutiles, mais elles ne sont pas plus regardées que s’il n’y en avait point, car cela appartient uniquement au sacrifice de Christ, au prix duquel toutes les cérémonies légales et toutes les meilleures œuvres ne sont rien.

Les vertus politiques sont sans doute très utiles et très bonnes dans leurs fins ; savoir, afin qu’on entretienne la paix et les rapports parmi les hommes. Mais si, parce que tu es un bon bourgeois, un homme chaste, un homme juste et équitable dans ton commerce, tu voulais pour cela être justifié devant Dieu, tes bonnes œuvres deviendraient des abominations insupportables à Dieu : tenons donc pour assuré que nous sommes justifiés par la pure miséricorde de Dieu, et que c’est par elle que nous avons droit à l’héritage céleste ; et ensuite montrons et témoignons notre obéissance par une vie sainte, qui n’entre pas sans doute dans l’essence et dans la nature de la justification, mais dans le devoir où nous sommes de rendre à Dieu nos actions de grâces et nos louanges pour la grande miséricorde qu’il nous témoigne en son Fils. Alors il arrivera que comme les sacrifices étaient une odeur de bonne senteur à Dieu, quand ils étaient faits dans la confiance qu’une âme justifiée mettait en sa miséricorde, de même nos bonnes œuvres et la sainteté de notre vie plairont à Dieu, à cause de la foi au Messie, quand elles demeureront dans la fin pour laquelle elles doivent être faites, qui est, non de justifier devant Dieu, mais de témoigner que nous sommes reconnaissants de la miséricorde gratuite par laquelle Dieu nous justifie. Car il faut, que l’arbre soit bon avant qu’il puisse produire de bons fruits, comme David le dit ensuite quand il ajoute : Alors tu prendras plaisir aux sacrifices ; savoir, quand les murs de Jérusalem auront été édifiés. Samuel disait à Saül : L’Esprit de l’Éternel te saisira, et tu seras changé en un autre homme ; alors fais ce qui te viendra à faire ; il ne prescrit point à Saül quelques œuvres particulières, mais après qu’il aurait été changé, il veut qu’il entre, pour ainsi dire, dans une forêt de bonnes œuvres ; car puisqu’il est devenu un autre homme, il fera aussi de nouvelles œuvres.

Voici une théologie que nos adversaires n’entendent point, mais ils renversent l’ordre ; ils veulent travailler jusqu’à ce qu’ils soient changés. Mais ils se trompent. Il faut que la personne soit premièrement changée, comme notre psaume le dit, et ensuite il arrivera que tout ira bien, soit que tu sois circoncis, soit que tu sacrifies, soit que tu te laves, soit que tu t’occupes aux œuvres de ta vocation, que tu manges, que tu boives, que tu te maries, etc., tout sera bon et agréable à Dieu parce que la personne lui est agréable, non pour l’amour d’elle-même, mais à cause du sacrifice de Christ, et de la miséricorde qui est embrassée par la foi.

Il faut donc bien remarquer la cause pour laquelle David condamne les sacrifices ; c’est à cause de la mauvaise fin et du mauvais but qu’on s’y propose, c’est dans l’œuvre de la justification qu’il les rejette : car en ce cas-là, non seulement les cérémonies, mais les meilleures œuvres de la Loi morale sont vicieuses. C’est donc une mauvaise explication des paroles de Saint Paul que de dire qu’il ne veut parler que des cérémonies lévitiques. Car ces cérémonies étaient aussi nécessaires et aussi saintes sous l’ancienne économie, que les bonnes œuvres de la Loi morale le sont sous la nouvelle. Car comme nous sommes aujourd’hui obligés d’accomplir les vertus politiques et économiques, et la charité fraternelle, aussi étaient-ils obligés aux cérémonies. Ce n’est donc rien dire ; les cérémonies aujourd’hui sont abrogées, alors elles ne l’étaient pas et pourtant elles ne justifiaient pas, comme aussi, maintenant, les vertus morales et politiques ne nous justifient pas… Retournons maintenant à la consolation que donne ce passage.

C’est une chose pleine de consolation que de voir ici David rejeter et condamner les sacrifices et les cultes extérieurs qui se font dans l’intention d’apaiser la colère de Dieu. Car par là, il nous recommande admirablement la miséricorde de Dieu, qui veut pardonner gratuitement le péché et justifier le pécheur. Car ceux qui cherchent leur justice dans leurs œuvres, veulent être eux-mêmes l’objet de leurs louanges, ils veulent être leur propre créateur, contre ce que dit l’Écriture : C’est lui qui nous a faits, et ce n’est pas nous qui nous sommes faits : le premier être que nous avons reçu, qui est le charnel, nous le tenons de Dieu ; et celui qui est le spirituel et l’éternel, c’est-à-dire la vie éternelle, nous voudrions le tenir de nous-mêmes et de nos forces ! C’est donc non seulement un sentiment faux et mensonger, mais aussi impie et injurieux à Dieu, que de croire qu’il puisse être apaisé, et nous devenir propice par nos propres œuvres, et que pour l’amour d’elles, il nous donne la justice et la vie. Car s’il ne veut pas même souffrir que les œuvres qu’il a commandées soient faites dans cette vue, combien moins acceptera-t-il les différentes œuvres que nous inventons et choisissons pour plaire par elles à Dieu.

Il faut donc bien remarquer cette parole de David, qu’il prononce ici contre Moïse, contre la Loi, contre toutes sortes d’œuvres et de religions : Tu n’as point pris plaisir aux sacrifices ; savoir, pour pouvoir trouver en eux une justice qui te soit agréable, qui ne se trouve qu’en Jésus-Christ par la foi. Mais cette déclaration de David ne semble pas tant être contraire à la Loi qu’aux inclinations naturelles de notre cœur. Car de notre nature, nous souhaiterions toujours de pouvoir apporter quelque chose devant Dieu, par où nous puissions l’apaiser, et notre cœur n’ose s’abandonner entièrement à une pure miséricorde : c’est pourquoi nous sentons qu’il est enclin au désespoir quand il sent le péché et qu’il a fait quelque mal : au contraire, il tombe dans la présomption, lorsqu’il croit avoir fait quelque chose de bon. Mais pourquoi sommes-nous présomptueux dans les choses que nous tenons d’autrui et qui ne sont pas à nous ? Car même les actions de grâces et les louanges que nous rendons à Dieu, sont des dons qui nous viennent d’ailleurs, et combien plus donc les grâces pour lesquelles nous rendons grâces ? C’est donc en vain qu’on cherche sa réconciliation et sa paix avec Dieu par ses propres œuvres. Mais puisque David dit que Dieu ne veut point de sacrifices, que veut-il donc ? C’est ce qu’il enseigne dans le verset suivant.

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