Le Culte du Dimanche : 52 simples discours

1.
Pour le premier jour de l’année

Prière de Moïse, homme de Dieu.
Seigneur, tu nous as été une retraite d’âge en âge !
Avant que les montagnes fussent nées,
Et que tu eusses formé la terre, la terre habitable,
D’éternité en éternité, tu es le Dieu fort.
Tu réduis l’homme mortel en poussière,
Et tu dis : Fils d’hommes, retournez !
Car mille ans sont à tes yeux
Comme le jour d’hier, quand il n’est plus,
Et comme une veille dans la nuit.
Tu les emportes comme par un torrent, ils sont un songe ;
Au matin, ils se renouvellent comme l’herbe ;
Au matin, elle fleurit et se renouvelle ;
Le soir, on la coupe, et elle sèche.
Car nous sommes consumés par ta colère,
Épouvantés par ton courroux.
Tu as mis devant toi nos iniquités
Et devant la lumière de ta face nos fautes cachées.
Car tous nos jours s’en vont par ton courroux,
Et nous exhalons nos années comme un souffle.
Les jours de nos années : c’est soixante-dix ans,
Et pour les plus robustes, quatre-vingts ans,
Et ce qui en fait l’orgueil n’est que tourment et vanité,
Car il s’en va soudain, et nous nous envolons.
Qui prend garde à la force de ta colère
Et à ton courroux, selon la crainte qui t’est due ?
Enseigne-nous si bien à compter nos jours,
Que nous en ayons un cœur sage !
Reviens, ô Éternel ! Jusques à quand… ?
Et repens-toi en faveur de tes serviteurs !
Rassasie-nous dès le matin de ta bonté,
Et nous chanterons d’allégresse ;
Nous nous réjouirons tout le long de nos jours.
Réjouis-nous à proportion des jours que tu nous as affligés
Et des années où nous avons connu le malheur.
Que ton œuvre apparaisse en faveur de tes serviteurs
Et ta gloire sur leurs fils,
Et que la bienveillance du Seigneur notre Dieu soit sur nous !
Affermis pour nous l’œuvre de nos mains,
Oui, affermis l’œuvre de nos mains !

(Psaume 90)

Une année vient de finir. – Une nouvelle année commence.

Sous laquelle de ces deux formes s’est présentée ces jours derniers à votre esprit ce passage du 31 décembre au premier janvier ? Si je connaissais votre âge, je pourrais faire votre réponse. Jeune, et dès lors chargé d’espérances et de projets, vous dites : « Une nouvelle année commence. » Vieilli, et dès lors oppressé de regrets et de craintes, vous murmurez : « Une année vient de finir. »

Cette tristesse attachée à la fuite du temps ne tient donc pas à la tournure de tel esprit ; elle naît chez tous avec l’âge ; elle arrivera pour les jeunes gens d’aujourd’hui comme elle est venue pour les hommes mûrs, jeunes gens d’autrefois. Ces joies et ces tristesses sont deux expériences à faire avec les années : ceux qui parcourent maintenant la seconde ont jadis traversé la première ; ceux qui traversent encore la première parcourront la seconde, si du moins, hélas ! ils vieillissent à leur tour ! Aujourd’hui heureux d’un nouveau pas fait dans la vie, plus tard ils en gémiront ; après avoir souri d’espérance, ils pleureront de déception ; et même, pour eux comme pour d’autres, à la suite des jouissances s’attacheront les dégoûts. Ne nous y trompons donc pas : quelles que soient notre jeunesse et nos pensées joyeuses dans ce moment, un jour vient où le timbre qui sonne une nouvelle année nous fera pleurer ou gémir.

Ce fait est général ; il ressort de notre nature ; il a été voulu par notre Créateur. Nous aurions donc tort de résister aux impressions tristes et sérieuses qui chaque année reviendront plus tristes et plus sérieuses. Les fuir ne serait pas en arracher les amères racines, mais en perdre les doux fruits. Cherchons plutôt les sources de cette tristesse ; peut-être en les découvrant parviendrons-nous à les tarir.

Le jeune homme, la jeune fille sont joyeux à la pensée d’une année ajoutée à leur âge, parce qu’ils espèrent beaucoup de cette vie. Ils marchent vers le jour où ils comptent dire à ce monde, comme l’Enfant prodigue à son Père : « Donne-moi la part des biens qui doit me revenir ; ma part de fortune, ma part de liberté, ma part d’influence, ma part de plaisir. » L’enfance leur semble une prison, et ils s’estiment heureux de voir s’avancer leur temps de réclusion !

D’où vient donc que ce jeune homme, cette jeune fille, vingt ans plus tard, s’attristent à la pensée qu’ils ont un an de plus ? C’est évidemment que ces vingt ans de vie ne leur ont pas tenu ce qu’ils avaient promis. A leurs premiers mécomptes, ces jeunes gens ont cru que la réalisation de leurs espérances n’était que retardée ; ensuite ils se sont dit qu’elle n’avait fait que changer de nature ; plus tard, ils ont reconnu qu’il fallait en attendre moins de bonheur ; et enfin ils en sont venus à confesser qu’ils avaient été complètement trompés dans leur attente. Aussi, vieillis d’âge et d’expérience, sont-ils aujourd’hui sans illusion et presque sans espoir pour l’avenir. Telle est la première cause de notre tristesse au commencement d’une nouvelle année.

Mais n’allons pas plus loin sans adresser quelques mots à ceux qui, tout en convenant de cette vérité pour nous, jeunes gens de jadis, ne veulent pas se l’appliquer à eux, jeunes gens d’aujourd’hui ; à ceux qui pensent que leurs pères ont été moins habiles qu’ils ne le seront eux-mêmes pour trouver le bonheur, illusion que nous comprenons d’autant mieux que nous aussi nous l’avons partagée.

Jeunes amis, vous croyez que la vie tiendra pour vous les promesses qu’elle n’a pas tenues pour nous ; mais voyez : nous aussi l’avions cru comme vous, et maintenant cette vie expérimentée par nous met à nu notre erreur. Quand nos pères nous disaient ce que nous vous disons, nous ne voulions pas les croire, comme ils nous assuraient aussi n’avoir pas voulu croire leurs pères leur tenant le même langage ; en sorte que, remontant de génération en génération, nous mettons en présence de vos espérances uniques une longue chaîne de déceptions. Croyez-vous donc encore découvrir autre chose que ce qu’ont trouvé tous les âges depuis Salomon, s’écriant : « Tout n’est que vanité ; » depuis Jacob, disant : « Nos jours ont été courts et mauvais ? » Oh ! mes amis, confiez-vous à l’expérience des siècles : vos espérances ne sont pas des nouveautés ; nous les avons eues ; elles nous ont trompés, elles vous tromperont. Nous avons sur vous l’avantage d’avoir traversé votre âge, et vous n’avez pas traversé le nôtre. Croyez-nous : la vie est une menteuse qui abuse de votre crédulité ; et plus tard, vous aussi serez tristes au commencement d’une nouvelle année.

Sans doute la déception est pénible ; mais elle ne suffit pas à nous expliquer la tristesse profonde de l’homme mûr avançant encore en âge ; car, après tout, si nos mécomptes étaient notre unique cause de larmes, nous pourrions nous consoler et accepter joyeusement une vie donnant moins, mais enfin donnant quelque chose. Pourquoi donc sommes-nous plus tristes que cette déception ne semble le justifier ? C’est qu’à la suite des déceptions de la vie vient inévitablement la pensée de la mort. La vie est peu de chose, cette découverte est pénible à faire ; mais bientôt cette vie ne sera rien : il faudra mourir ! et voilà ce qui assombrit encore des pensées déjà sombres. Celui qui reconnaît chaque année que l’attente de l’année précédente était vaine peut encore se persuader que celle de l’année suivante ne le sera pas, et ainsi d’année en année conserver ses vieilles illusions en les rafraîchissant. Mais quant à l’approche de la mort, il ne saurait en être ainsi. Le plus obstiné est bien obligé en vieillissant de reconnaître que sa fin est chaque jour plus probable, chaque jour plus prochaine, et que, quelque habile, quelque robuste qu’il soit, il y faudra venir. Cette pensée devient pour lui toujours plus présente, plus vive, plus vraie, ou du moins d’une plus éclatante vérité.

« J’avance vers la mort. » Comment cette pensée n’attristerait-elle pas la vie ? Sur le petit nombre d’années qu’il me reste, une vient d’être retranchée ; encore quelques renouvellements semblables, et puis moi, moi qui parle, moi qui écoute, moi, moi, non pas un autre, mais moi je mourrai ! On m’enveloppera d’un drap mortuaire, on déposera mon corps dans une bière, et mon corps et ma bière seront portés au cimetière voisin. » Voilà non pas du probable, mais du certain. Et tout cela s’approche, tout cela n’est qu’à deux pas. Oh ! comment ne pas s’effrayer à de telles réflexions, et comment fuir de telles réflexions quand une nouvelle année commence ?

Mais est-ce bien là tout ? Aucune autre cause de tristesse ne vient-elle se mêler aux premières ? Hélas ! nous le voudrions croire, mais nous ne le pouvons pas. Il y a sur le lit de mort de ces terreurs, de ces larmes, de ces regrets, disons-le, de ces remords que l’attente du néant ne peut pas expliquer. Sans aller épier le lit d’un moribond, je découvre dans la vie des hommes en santé de ces traits qui décèlent un esprit occupé d’autres craintes. Et si vous me parliez du calme de tel incrédule ou même de ses mépris et de ses attaques contre toute foi religieuse, je trouverais là même de nouveaux indices que cet homme redoute un sort pire que la mort. Voyez quelle antipathie il manifeste au seul nom de Dieu ! quelle vivacité quand on lui parle de jugement ! quelle moquerie haineuse quand on l’entretient d’un avenir ! Pourquoi se soulever si violemment contre ce qui, selon lui, n’existe pas ? Pourquoi maudire un Dieu qu’il nie ? Pourquoi blasphémer une religion qu’à son avis il faut conserver, sinon pour lui, du moins pour les autres ? Ah ! c’est qu’au fond de cet homme est une conscience plus forte que sa volonté, lui criant qu’il existe un maître dans le ciel et du péché dans son cœur.

Oui, pour l’incrédule comme pour le croyant, voilà la dernière et la plus puissante des causes qui l’attristent en avançant dans la vie. Il a fait le mal ; il ne veut pas se l’avouer, et ce mal accompli, semblable à la flamme qu’on repousse sur un point, se fait jour sur un autre ; ou si, comme la flamme encore, on lui ferme toute issue, ce mal consume cet homme à l’intérieur. Il y a incendie dans sa maison, bien que les portes et les fenêtres soient fermées. Ne soyez donc pas étonnés s’il souffre ; attendez-vous bien plutôt à voir avec ses années s’accroître ses souffrances.

En effet le péché s’accumule dans sa vie, et chaque jour ses souvenirs plus nombreux deviennent plus poignants. Ajoutez, à ce nombre toujours croissant, la lucidité de vue que donne l’approche de la mort ; cette conscience qui reprend d’autant plus de ressort que les passions affaiblies par l’âge pèsent moins sur elle ; et vous comprendrez alors que l’homme réfléchi s’inquiète en faisant un compte toujours plus long de ses jours et de ses péchés.

L’illusion détruite, la mort prochaine, le souvenir du péché, voilà donc la triple source d’où jaillit notre tristesse au renouvellement de chaque année. Si notre corps se plaint d’une maladie unique, comment notre âme ne gémirait-elle pas sous trois souffrances morales ? Ah ! sans doute, en voilà plus qu’il n’en faut pour nous expliquer ce que ces jours derniers quelques-uns de nous ont senti, et ce que plus tard, jeunes gens, vous devez sentir à votre tour.

C’est ainsi que le jour de la vie va se décolorant de teinte en teinte jusqu’aux ombres de la nuit. Et que les plus sages d’entre nous ne s’imaginent pas pouvoir, eux mieux que d’autres, échapper aux tristesses de la déception, aux terreurs de la mort et aux angoisses du péché. Non, et s’ils y parvenaient, ce ne serait que pour être plus malheureux, en trompant ainsi des plans de miséricorde à leur égard. Dieu a fait notre cœur tel que tout s’y assombrit à mesure que le flambeau de notre vie va faiblissant. Il a voulu ces tristesses, ces terreurs, ces angoisses, et, si nous réussissions à nous y soustraire, ce Dieu nous ramènerait encore au même but par notre santé faiblissant avec l’âge, nos sens s’émoussant de jour en jour, nos dégoûts croissant, cris d’avertissements jetés dans notre vie pour nous faire songer à la mort, au jugement, à l’éternité. Si notre existence eût toujours été pleine d’espérances, de santé, de désirs ; si la probabilité de notre mort n’eût pas été chaque jour croissante, il est certain que nous fussions toujours restés loin des idées sérieuses et par conséquent de salut. C’est précisément l’incertitude de notre vie et la certitude de notre mort qui, comme deux aiguillons dans nos flancs, nous poussent vraiment aux idées religieuses, et sans elles nous nous endormirions volontiers ici-bas pour rêver aux ombres passagères de cette vie.

Pour nous en mieux persuader, aidons-nous d’une supposition. Admettons que notre vie terrestre, coule toujours à pleins bords ; que ni souffrance, ni vieillesse ne viennent nous avertir de son terme ; supposons ensuite que notre existence puisse se prolonger ici-bas cinquante siècles aussi probablement que cinquante années ; en un mot supposons que rien ne nous fasse pressentir la mort, et que notre vie puisse être durable comme un soleil ou passagère comme une vapeur ; quelles croyez-vous que seraient alors nos pensées habituelles ? Nous comparerions-nous à ceux qui ne vivraient que quelques jours, ou à ceux qui vivraient quelques siècles ? Nous promettrions-nous l’existence prolongée, ou celle sans lendemain ? Et dans cette vie où rien ne viendrait pâlir nos espérances affaiblir notre santé, détromper nos illusions, aiguillonner notre conscience, nous arracherions-nous bien aisément au tourbillon de nos affaires du moment pour nous occuper d’une vie à venir, ne commençant peut-être qu’au bout d’une longue chaîne de siècles ?

Ah ! vos consciences ont déjà répondu : Non, non. Dans une telle existence nous vivrions de la vie du jeune homme qui se croit si loin de la mort et de la souffrance qu’il se plaît à les affronter ! Nous vivrions de cette vie insouciante, molle, pécheresse, qui nous éloignerait toujours plus de Dieu. Aussi ce Dieu n’a-t-il pas voulu nous donner une telle existence, longue et prospère ici-bas. Aussi ce Dieu a-t-il accumulé dangers, déceptions, incertitude, douleurs et mort dans les étroites limites de quelques années, et, s’il l’a voulu, c’est qu’il était bon pour nous qu’il en fût ainsi. Comment, dans une existence qui faiblit dès le lendemain du jour où l’on y entre ; comment, au milieu de biens qui se rouillent du jour même où on les amasse, dans une vie où toute joie trompe, toute espérance ment, toute action laisse un regret et si souvent un remords, enfin comment, dans une vie qui ne varie pas entre la durée d’un soleil et la durée d’une vapeur, mais bien entre un quart et un demi-siècle ; comment, dis-je, dans une vie tellement restreinte, l’homme pourrait-il ne pas songer à la mort et se dérober à la pensée de l’éternité ? Non, c’est impossible ! Et c’est précisément dans cette impossibilité que Dieu a voulu nous enserrer pour nous contraindre à réfléchir.

L’incrédule dit en souriant que les vieillards deviennent religieux parce qu’ils ont peur de la mort. Eh bien, oui, cela est vrai, très vrai ; mais qu’est-ce que cela prouve, sinon que Dieu a mis dans le cœur de l’homme la crainte de la mort pour le contraindre à devenir religieux ? N’est-ce pas précisément parce que cela arrive que cela devait arriver ? Dès lors ne devient-il pas évident que Dieu l’avait ainsi préparé, ainsi voulu ! Le vieillard, en suivant cette marche, échappe-t-il donc à sa nature ? Non ; et plus vous me montrez d’exemples d’hommes devenus croyants sous les désenchantements de la vie et les craintes de la mort, mieux j’en conclus que ce résultat n’était pas imprévu de son Créateur.

Ainsi ne vous bercez pas d’une illusion de plus : inévitablement la vie pâlira pour vous comme elle a pâli pour d’autres : elle est faite pour cela ; vous ne pouvez pas échapper à des lois que Dieu lui-même a posées. Et si vous le pouviez à force de dureté de cœur et d’aveuglement d’esprit, alors malheur, malheur à vous ! car vous auriez échappé aux derniers efforts de la bonté de votre Créateur pour vous amener à votre véritable destinée !

Ne vous débattez donc plus sous les étreintes de la nécessité ; pour vous, la vie deviendra pauvre ; pour vous, chaque fin d’année deviendra triste ; et la pauvreté de votre vie, la tristesse de vos fins d’année croîtront toujours, comme toujours aussi vos jours s’abrégeront.

Et maintenant, de ces maux inévitables indiquerons-nous le remède ? Ne l’avez-vous pas déjà deviné ? Qui nous consolera de nos illusions sur la terre, si ce n’est l’assurance du bonheur dans les cieux ? qui nous rassurera à l’approche de la mort et nous la fera presque désirer, si ce n’est la certitude d’une vie au-delà de la tombe, d’une vie sans souffrance et d’une vie sans mort ? Mais pardessus tout, qui calmera les angoisses de notre conscience, qui nous déchargera de ce poids de péchés, si ce n’est la Bonne Nouvelle que nous avons un Sauveur qui nous arrache à la condamnation, et un Dieu qui nous a aimés jusqu’à nous donner, malgré nos fautes, une éternelle béatitude qui n’était due qu’à la sainteté ?

Oui, une réception complète de l’évangile, voilà ce qui changerait la triste perspective de notre vie. Mais, hélas ! voilà ce que nous sommes loin d’avoir réalisé. Nous espérons en partie ; nous croyons en partie, nous nous sanctifions modérément ; nous prenons le remède sur le bord des lèvres. Ne soyons donc pas étonnés de n’être pas encore guéris. Quand nous avons bu à la coupe de la foi, nous en avons été rafraîchis ; quand, au contraire, nous avons éloigné la céleste boisson de notre bouche, nous avons été plus souffrants, et toujours nos joies et nos peines ont été dans la juste mesure du remède que nous avons accepté.

Ne nous plaignons donc plus de nos maux ; il dépend de nous d’en être soulagés. Approchons-nous de Dieu ; tenons-nous fermes aux promesses de l’Évangile, et les années, en s’accumulant sur notre tête, loin de nous effrayer, nous trouveront plus calmes ; car chaque pas vers la mort de la terre nous rapprochera de la vie des cieux.

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