Le Culte du Dimanche : 52 simples discours

2.
La Société spirituelle

Or Jésus étant né à Bethléhem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici des mages d’Orient arrivèrent à Jérusalem, disant : Où est le roi des Juifs qui est né ? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus l’adorer. Le roi Hérode, l’ayant appris, fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Et ayant assemblé tous les principaux sacrificateurs et les scribes du peuple, il s’informa d’eux où le Christ devait maître. Et ils lui dirent : A Bethléhem de Judée ; car c’est ainsi qu’il a été écrit par le prophète : Et toi, Bethléhem, terre de Juda, tu n’es pas la moindre entre les principales villes de Juda ; car de toi sortira un conducteur qui paîtra Israël mon peuple. Alors Hérode ayant appelé secrètement les mages, s’enquit auprès d’eux exactement du temps où l’étoile avait paru. Et les envoyant à Bethléhem, il dit : Allez, et informez-vous exactement de ce petit enfant, et quand vous l’aurez trouvé, annoncez-le moi, afin que j’aille moi aussi, et que je l’adore. Eux donc, ayant ouï le roi, s’en allèrent ; et voici l’étoile qu’ils avaient vue en Orient allait devant eux, jusqu’à ce qu’étant arrivée au-dessus du lieu où était le petit enfant, elle s’arrêta. Et quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une fort grande joie. 11. Et étant entrés dans la maison, ils virent le petit enfant, avec Marie sa mère, et se prosternant, ils l’adorèrent ; et, après avoir ouvert leurs trésors, ils lui présentèrent des dons : de l’or, et de l’encens, et de la myrrhe. Et ayant été divinement avertis en songe de ne pas retourner vers Hérode, ils se retirèrent dans leur pays par un autre chemin.

Or après qu’ils furent partis, voici un ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph, disant : Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et t’enfuis en Egypte, et te tiens là jusqu’à ce que je te parle ; car Hérode cherchera le petit enfant pour le faire périr. Lui donc s’étant levé, prit de nuit le petit enfant et sa mère, et se retira en Egypte. Et il fut là jusqu’à la mort d’Hérode, afin que fût accompli ce que le Seigneur avait déclaré par le prophète, disant : J’ai appelé mon fils hors d’Egypte.

Alors Hérode, voyant qu’il avait été joué par les mages, fut fort en colère ; et il envoya mettre à mort tous les enfants qui étaient dans Bethléhem et dans tous ses environs, depuis l’âge de deux ans et au-dessous, selon le temps dont il s’était exactement enquis auprès des mages. Alors fut accompli ce qui avait été dit par Jérémie le prophète, disant : Une voix a été ouïe dans Rama, des pleurs et de grands gémissements : Rachel pleurant ses enfants ; et elle ne voulait pas être consolée, parce qu’ils ne sont plus.

Or Hérode étant mort, voici un ange du Seigneur apparaît en songe à Joseph, en Egypte, disant : Lève-toi, prends le petit enfant et sa mère, et va au pays d’Israël ; car ceux qui cherchaient la vie du petit enfant sont morts. S’étant donc levé, il prit le petit enfant et sa mère, et alla au pays d’Israël. Mais ayant appris qu’Archélaüs régnait en Judée à la place d’Hérode son père, il craignit d’y aller ; et ayant été divinement averti en songe, il se retira dans les quartiers de la Galilée ; et y étant allé, il habita dans une ville appelée Nazareth ; afin que fût accompli ce qui avait été dit par les prophètes : Il sera appelé Nazaréen.

(Matthieu 2)

Avant la venue de Jésus sur la terre, les prophéties qui l’annonçaient étaient lues, non seulement dans le texte au sein de la nation juive, mais encore dans des traductions au milieu de peuples divers. Aussi, même d’après le témoignage d’auteurs païens de l’antiquité, tout l’Orient était-il alors dans une attente anxieuse d’un être extraordinaire. On comprend donc très bien que des sages, pleins de leurs études du saint Volume, aient été, encore plus que le vulgaire, attentifs aux signes des temps, afin de découvrir les lieux et le jour où devait naître ce Messie libérateur, Roi des Juifs et Fils de Dieu.

Aussi trouvons-nous tout naturel que quelques-uns de ces mages, partis d’Orient, viennent en Judée chercher et adorer Celui que l’étoile miraculeuse leur désignera. Faire un voyage et même un long voyage pour contempler le Sauveur du monde, est-ce donc trop ? Déposer devant lui des présents d’or et d’encens, est-ce prodigalité ? Se prosterner devant sa face et adorer en silence le Fils du Créateur des cieux et de la terre, qui lui-même va créer bientôt un monde moral, est-ce une exagération ? Non, sans doute. Il n’y a que simple harmonie entre la naissance d’un Sauveur et l’adoration des sauvés. Aussi la lecture de cette histoire n’a-t-elle rien qui nous surprenne. Nous trouvons tout simple, tout naturel, que les mages soient partis du fond de l’Orient, venus jusqu’en Judée ; qu’ils aient répandu leurs trésors et leurs âmes devant le Seigneur. Mais si nous ne sommes pas étonnés de la conduite des mages, est-ce bien parce qu’elle est toute simple, toute naturelle, toute en harmonie avec l’objet important qui la dirige ? Oui, probablement. Toutefois, pour répondre avec encore plus de certitude, examinons un fait analogue, mais plus récent.

On nous apprend qu’un certain nombre de jeunes missionnaires chrétiens sont partis pour aller en Afrique annoncer aux indigènes qu’un Sauveur leur est né, et qu’il est mort pour eux. On nous apprend de plus qu’après avoir écouté ces missionnaires, ces indigènes, plein de joie, se sont convertis à l’Évangile. Toutes ces nouvelles n’ont rien qui nous étonne. Je ne voudrais pas dire que nous y soyons indifférents ; mais enfin depuis longtemps on nous en répète de semblables sans beaucoup nous surprendre. N’est-ce pas aussi parce que nous trouvons tout simple que ces jeunes missionnaires, sauvés par Jésus-Christ, aillent, par reconnaissance, faire connaître leur Sauveur à ceux qui l’ignorent ? N’est-ce pas parce qu’il nous paraît tout naturel que la Bonne Nouvelle du salut réjouisse des idolâtres gémissant sous le poids de leur longue dépravation ? En un mot, notre calme ne vient-il pas de ce que nous trouvons que missionnaires et indigènes ont fait ce qu’ils devaient faire ? Oui, probablement. Maintenant comparons ces faits si simples, si naturels, les mages d’Orient et des missionnaires d’Afrique, à d’autres faits non moins connus de nous et peut-être moins rares.

Chaque jour les chaires de nos églises, les livres de nos maisons, les journaux de nos docteurs, les bulletins de nos sociétés, chaque jour ces mille voix chrétiennes nous entretiennent de l’amour immense de Jésus pour nous. Toutes nous répètent à l’envie que Christ est mort pour effacer nos péchés, que Dieu nous offre les dons de son Esprit, que le ciel nous est assuré, et que nous, qui sommes là, nous plongés dans la misère, la souffrance, les tentations et le péché, nous, nous-mêmes, dans quelques années, nous serons portés près de Dieu pour y vivre heureux durant une éternité. Certes, si jamais nouvelle grande, douce, réjouissante, nous fut annoncée, c’est bien celle-là. Si jamais pensée fut capable d’émouvoir le cœur et de renouveler la vie, c’est bien cette pensée ; et une existence toute d’adoration pour Dieu, toute de charité pour nos frères, ne serait qu’une suite bien naturelle, bien simple, de ces dons magnifiques. Comment se fait-il donc qu’il n’en soit pas ainsi ? Que dis-je ? comment se fait-il qu’il arrive exactement le contraire ? Comment se fait-il que ces nouvelles si bonnes nous laissent si froids ? Comment se fait-il que ces promesses si grandes nous laissent sans émotion ? Enfin comment un avenir si brillant laisse-t-il notre présent tellement pâle qu’il soit impossible aux hommes qui se croisent avec nous dans ce monde de soupçonner en nous de futurs habitants des cieux ?

Serait-ce que nous nions les faits évangéliques ? Non, car ce serait être incrédule, et nous professons d’être croyants.

Si nous ne nions pas les faits évangéliques, contestons-nous leur importance, et disons-nous que ce n’est pas la peine d’être si constamment touchés d’un pardon absolu, et si fort réjouis par le don d’un ciel et d’un Dieu ? Non ; car, lorsqu’on nous oblige à répondre individuellement, nous avouons que rien de comparable ne nous a jamais été présenté ; nous convenons, avec l’apôtre, que le monde entier n’est rien « en comparaison du poids éternel d’une gloire infiniment excellente. »

Non, nous ne nions pas les faits ; non, nous ne contestons pas leur importance ; et toutefois ces faits magnifiques, ces faits qui nous sauvent, ces faits qui nous ouvrent le ciel, mis devant nos yeux, ces faits nous laissent indifférents ! Oui, Jésus est mort pour moi ; oui, je suis un être immortel ; oui, je vais partir bientôt pour les cieux ; je sais tout cela. Vous me le répétez, mais c’est inutile. Je devrais m’en réjouir, je le sais bien, et cependant je reste froid ; comme rassasié de cette nourriture spirituelle, j’en ai perdu le goût ; mon palais en est blasé, et si vous insistez pour me l’offrir encore, vous soulèverez mes dégoûts !

Je le demande : est-ce là une conduite toute simple, des sentiments tout naturels ? Y a-t-il conséquence, y a-t-il harmonie entre ces grandes vérités évangéliques et la mesquine conduite, les mesquins sentiments qu’elles obtiennent de nous ? Non, sans doute, non ; et si maintenant nous nous reportons à la conduite des mages venant du fond de l’Orient pour adorer Jésus, ou bien aux sentiments pieux de sauvages convertis, peut-être ne les trouverons-nous plus aussi simples, plus aussi ordinaires ; car, à coup sûr, nous, aujourd’hui sauvés par le même Jésus, nous ne serions pas pour lui prêts à faire le voyage d’Orient, pas plus qu’à partir pour l’Afrique.

D’où vient cette différence entre la conduite de ces mages, les sentiments de ces sauvages, d’un côté, et notre propre conduite, nos propres sentiments, de l’autre ? Je pourrais, mes frères, vous rapprochant de ces hommes, m’efforcer de vous faire rougir par une comparaison qui ne tournerait pas à votre avantage. Mais non, je ne veux rien exagérer. Prédicateur du moment, je ne tirerai pas avantage de ma position pour vous accuser, vous mes auditeurs, moi votre frère dans le péché. Non, vous n’êtes pas pires que ces hommes de jadis. Je pense, au contraire, que ces mages et ces idolâtres, à votre place, eussent exactement agi comme vous ; comme vous ils eussent été froids en face de l’ardent amour du Sauveur. Je vais plus loin, et je crois que vous, mis à la place de ces mages et de ces idolâtres, vous eussiez fait tout aussi bien qu’eux, vous fussiez partis d’Orient ; vous eussiez donné votre or, converti votre vie, et répandu votre âme en actions de grâces. Ne nous y trompons pas : l’homme est le même, dans tous les temps et dans tous les lieux ; ce n’est donc pas dans la différence qu’il y a entre vous et ces hommes, vos semblables, qu’il faut chercher l’explication de vos conduites différentes ; non, il faut la chercher dans la différence de vos positions. Expliquons-nous.

D’abord il est si vrai que, mis à la place des mages et des idolâtres convertis, vous eussiez fait comme eux, que vous pouvez trouver dans votre propre passé des sentiments et des actes semblables aux leurs. Oui, vous avez une fois tressailli à la pensée saisissante qu’un Dieu était mort pour vous ; oui, vous avez senti dans votre cœur la présence et les joies du Saint-Esprit ; oui, enfin, vous avez jadis eu du zèle, de l’activité, de l’amour pour vos frères, et peut-être pourriez-vous citer telle époque de votre vie où vous eussiez donné votre sang par amour du Sauveur.

Comment se fait-il donc qu’il n’en soit plus ainsi ? Hélas ! je l’ai fait pressentir en rappelant votre conduite chrétienne : ce sont là vos sentiments et vos actes de jadis ; oui, de jadis : ce mot dit tout. Quand, pour la première fois, vous avez compris l’amour de Dieu et cru qu’il vous avait sauvé, votre cœur en a été transporté. Mais, chose étrange ! à mesure que vous vous êtes éloignés de ce moment de révolution, vous vous êtes refroidis ; plus longtemps on vous a répété que Dieu vous aimait, moins vous avez été sensibles à son amour ; plus longuement on a déroulé devant vous la liste de ses bienfaits, moins vous vous êtes sentis reconnaissants. Quand on vous en reparlait, vous vous disiez en vous-mêmes que vous saviez tout cela, qu’il n’y avait là rien de nouveau, rien de saisissant. Les paroles d’amour frappaient votre âme comme les sons d’une cloche, un long jour de fête, frappent notre oreille et finissent par n’en plus être entendus. Pour dire tout en un mot qui rendra bien notre pensée, vous vous êtes habitués à être pardonnés, habitués à être sauvés, habitués à l’héritage du Ciel, habitués à la possession de tous les biens évangéliques ; et ainsi, riches depuis longtemps, vous n’avez plus senti les joies de la richesse que Dieu vous avait donnée dans votre pauvreté.

L’habitude, l’habitude, voilà le grand ennemi de la spiritualité de notre vie ; voilà ce qui endort l’esprit, voilà ce qui engourdit l’âme et laisse le corps, comme un somnambule, tenir une conduite sans valeur parce qu’elle est privée de sentiment. Oui, nous nous lassons de penser, de sentir, d’aimer, hélas ! Tout ce qui est esprit devient fatigant pour nous, et nous mettons à la place l’acte matériel machinalement accompli par l’habitude ; et ainsi nous arrivons à agir bien sans plaisir, à contempler la vérité sans joie, à nous voir sauvés sans étonnement.

Ce n’est pas tout : non seulement l’habitude nous porte par paresse d’esprit à isoler l’acte du sentiment, mais encore elle nous conduit à jouir des privilèges les plus grands, des faveurs les plus inattendues, comme si ces faveurs et ces privilèges nous étaient dus, comme s’ils étaient nos biens propres, comme si nous les avions acquis par nos forces ou nos mérites ; en sorte que nous acceptons, par exemple, le ciel en don et nous disposons à y pénétrer sans reconnaissance. Que Jésus soit mort pour nous, qui ne sait cela ? Combien de fois ne nous l’a-t-on pas dit ? N’est-ce pas avec cette vérité que nos nourrices ont bercé notre enfance ? cette vérité que nos maîtres nous ont fait réciter dans notre jeunesse ? dont nos pasteurs nous ont saturés pendant notre instruction religieuse ? Enfin, n’est-ce pas cette vérité qu’on nous répète en chaire sans cesse et sans se fatiguer ? C’est la religion de notre enfance, de nos parents, de notre pays. Nous en avons toujours entendu parler ; c’est notre propriété ; comment donc en serions-nous surpris, émerveillés ?

Oh ! tristes effets de l’habitude ! coupable mollesse de notre cœur, indigne paresse de notre esprit, que ne pouvons-nous les détruire comme nous pouvons les signaler ! Eh quoi ! les grandes vérités évangéliques, pour être déjà connues de nous, ont-elles donc perdu de valeur ? L’or s’évapore-t-il en vieillissant ? Ne sommes-nous pas tout aussi sauvés aujourd’hui que le jour où nous l’avons appris pour la première fois ? Le ciel, pour nous avoir été donné jadis et ainsi pour être plus près de nous, en est-il moins précieux ? Si la main de Dieu se retirait de nous aujourd’hui, serions-nous plus capables de nous soutenir au-dessus de l’abîme des enfers que nous ne l’avons été jadis de nous en éloigner ? Pour nous avoir aimé longtemps, Jésus est-il moins digne de notre amour ? Parce que son héritage est plus près de nous échoir, l’apprécierons-nous moins ? Faudrait-il enfin, pour nous rendre à notre premier amour, que Dieu nous retirât quelques-uns de ses bienfaits ? Eh bien, oublions notre passé, effaçons de notre âme les tristes plis de l’habitude, redevenons des êtres neufs qui n’auraient jamais entendu parler de Christ, et qui pour la première fois apprendraient, comme les mages, au milieu d’un monde plongé dans le péché, qu’un être extraordinaire vient de naître. Regardons : une étoile se lève et marche ; l’Esprit-Saint nous dit de la suivre ; nous arrivons près d’une crèche, et sur un peu de paille nous trouvons gisant le Fils de Dieu ! Ce Sauveur se lève, grandit, instruit le monde ; et quand ce monde méchant ne veut plus l’entendre, ce Sauveur tend les bras, présente son côté, appelle le fer, donne son sang, et, sans qu’ils le veuillent, sans qu’ils le sachent, il ouvre à ses ennemis une voie de salut. Son œuvre accomplie, il monte au ciel ; là il prie encore son Père pour les générations à venir, et, au fur et à mesure que nous, hommes, passons sur cette terre, ce Sauveur dans les cieux intercède pour nous, en sorte qu’à cet instant même pour moi, moi-même qui prononce ces paroles, pour vous, pour vous-mêmes qui les écoutez, Jésus vit, aime et prie dans le ciel. Faut-il inventer de nouveaux mots pour prévenir l’effet de l’habitude sur ces choses anciennes, mais toujours vraies, toujours vivantes, toujours actuelles ? ou bien faut-il inventer des choses nouvelles, mais fausses, pour éveiller votre attention et remuer votre âme ? Ah ! luttez, luttez plutôt vous-mêmes contre cette apathie qui engourdit comme le sommeil, gagne en s’avançant comme la paralysie, s’étend de membre en membre comme la gangrène, et se propage jusqu’à ce que mort s’ensuive. Réveillez-vous, secouez l’habitude, et, pour y réussir, priez plus souvent votre Dieu, non plus avec ces prières d’habitude elles-mêmes, faites à heure fixe et dans des mots récités ; mais avec ces prières comme vous en adressez aux hommes dans vos moments d’angoisses, ces prières senties, brûlantes, qui forcent la grâce à descendre des cieux. Ensuite méditez, au lieu de la parcourir, la sainte Parole que par habitude encore vous lisez avec tant de nonchalance. Lisez-la comme vous liriez une lettre venue de Dieu, ou seulement, hélas ! comme vous lisez la lettre d’un simple homme impatiemment attendue. Enfin, descendez plus souvent dans votre conscience ; creusez-la plus profondément, sans paresse, sans pitié ; creusez votre conscience comme le médecin creuse de son fer la plaie qu’il veut guérir, au lieu de la bander comme le malade en détournant les yeux ; et peut-être alors apprécierez-vous mieux et plus constamment le prix d’un Sauveur pour lequel des sages n’ont pas cru trop faire en venant du fond de l’Orient pour l’adorer et déposer à ses pieds leurs dons les plus précieux.

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