Le Miracle de l’Esprit

— CHAPITRE 12 —

QUI EFFAÇERAIT LA SIGNATURE DE DIEU ?

La quatrième opération instantanée : LE SCEAU DE L’ESPRIT

Non seulement Dieu nous engendre et nous sommes ses propres enfants — quelle richesse ! mais il va jusqu’à nous sceller ! Voici les textes qui nous le disent :

« En lui (Christ) vous avez cru et vous avez été scellés du Saint-Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de notre héritage1. »

« Dieu nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit2. »

« N’attristez pas le Saint-Esprit de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour le jour de la rédemption3. »

1 - Ephésiens 1.13-14
2 - 2 Corinthiens 1.22
3 - Ephésiens 4.30

Origines bibliques de l’idée du sceau de l’Esprit

Christ, dont les quatre Évangiles nous présentent le portrait, est l’arbre de vie. Les Actes, les épîtres et l’Apocalypse représentent le développement de la vie de cet arbre : les branches, la fleur, le fruit. Mais puisque les racines de l’arbre se trouvent dans l’Ancien Testament, c’est là que nous allons chercher les origines de la doctrine apostolique du sceau de l’Esprit.

Ainsi nous trouvons, dans le livre de Néhémie, un incident important de l’histoire d’Israël qui nous donne la clef de sa signification. Esdras et Néhémie, à une époque de faillite nationale, réussirent, par leurs prières, leur action et leur enseignement de l’Écriture, à amener le peuple de Dieu à une repentance générale, au point de s’engager à suivre l’Éternel. Les chefs firent alors une alliance ou un contrat avec Dieu. Nous lisons1 qu’ils « apposèrent leur sceau » à l’écrit qu’ils avaient établi. En français moderne on dirait qu’ils signèrent ce document. On pourrait même traduire le mot biblique « sceau » par « signature », ce qui nous en donne le sens fondamental.

1 - Néhémie 9.38-10.1. Parmi d’autres passages intéressants dans l’Ancien Testament, notons les suivants : 1 Rois 21.8 ; Esther 8.8, 10 ; Job 38.14 ; Cantique 4.12 ; 8.6 ; Esaïe 8.16 ; 29.11 ; Jérémie 32.10, 14 ; Ezéchiel 28.12 ; Daniel 9.24 ; 12.4, 9.

Les deux signatures

Un contrat, pour être valable, a besoin de deux signatures, celle de chaque parti dans l’affaire. Toute la structure de la société humaine est fondée sur un système de contrats : le mariage, l’emploi, les accords internationaux... Les hommes s’engagent à respecter mutuellement une certaine décision.

Voilà pourquoi Dieu aussi, lorsqu’il traite avec toi la question du salut, exige deux signatures : la sienne et la tienne. Dès que tu acceptes son Fils comme ton Sauveur et ton Seigneur, tu signes alors, aux yeux de Dieu, le document qu’il appelle la « nouvelle alliance », soit le « nouveau testament ».

La signature de Dieu

Pour lui, ton engagement est sérieux et il ne manque pas de signer à son tour cette alliance : il signe ton cœur du nom de Jésus-Christ. Tu portes cette signature dans ta personne. Et cela arrive à l’instant de ton pardon et de ta nouvelle naissance.

Dès lors, tu appartiens à Dieu. Tous les anges de Dieu reconnaissent cette signature ; les démons aussi la reconnaissent. Le diable même, voyant ce sceau, est absolument conscient de ton appartenance à Dieu ; il sait qu’il n’a plus aucun droit sur toi. Cela est bon à savoir, mon frère ! La signature de Dieu te protège et garantit ton salut éternel.

Et cette signature n’est autre chose que le sceau de l’Esprit.

L’arc-en-ciel, signe de l’alliance

C’est du temps de Noé que Dieu fit pour la première fois une « alliance » avec les hommes. Après le déluge, Noé exprima sa reconnaissance envers Dieu pour sa délivrance en bâtissant un autel, sur lequel il offrit un holocauste1. Pour Noé, le sang qu’il avait ainsi versé représentait le précieux sang du Sauveur qu’il attendait encore. Sur la base de cette foi, Dieu fit alors une alliance avec Noé et avec toute sa postérité2, en ajoutant à sa promesse les éléments d’une loi universelle qui, d’ailleurs, n’a jamais été abrogée (Genèse 9.3-6). Cette alliance reste valable pour tous les hommes et non seulement pour Israël, car Israël n’existait pas encore à l’époque.

Mais ce qui retient ici notre attention, c’est le fait que Dieu ajouta à l’alliance un signe. D’ailleurs, chaque nouvelle alliance faite par Dieu dans la Bible fut normalement accompagnée d’un signe ou d’un « sceau ». Ainsi Dieu dit à Noé3 : « C’est ici le signe de l’alliance que j’établis entre moi et vous et tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour les générations à toujours. J’ai placé mon arc dans la nue et il servira de signe d’alliance entre moi et la terre. Quand j’aurai rassemblé des nuages au-dessus de la terre, l’arc paraîtra dans la nue et je me souviendrai de mon alliance entre moi et vous et tous les êtres vivants, de toute chair... L’arc sera dans la nue. Je le regarderai pour me souvenir de l’alliance perpétuelle. » L’arc-en-ciel est donc le signe de l’alliance que Dieu fit avec Noé et avec tous les êtres vivants sur la terre. L’arc-en-ciel est, pour ainsi dire, la signature de Dieu dans le ciel, dans la nue, qui garantit sa promesse. Par ce signe il rappelle au souvenir de tous les hommes, non seulement sa promesse de ne plus envoyer un déluge universel, mais aussi sa loi et sa prophétie concernant l’avènement de Christ4.

1 - Genèse 8.20
2 - Genèse 8.21-9.17
3 - Genèse 9.12-17
4 - Genèse 3.15

Pourquoi l’arc-en-ciel ?

Ce symbolisme est remarquable. Dans l’Ancien Testament, comme nous l’avons vu, Dieu imposa sa présence à son peuple sous la forme d’une nuée. Parce que le peuple ne pouvait le regarder en face, Dieu cachait sa gloire : la nuée lui servait de voile1. Mais le feu de cette gloire apparaissait la nuit comme une colonne flamboyante et, de temps à autre, il éclatait de façon fulgurante. Parfois même il tuait2. La gloire était en effet dans la nuée, mais l’homme ne pouvait pas se sentir à l’aise auprès d’un Dieu qui s’exprimait en coup de foudre3 !

L’homme ne peut pas regarder Dieu en face ; il se détruit s’il essaie d’affronter celui qui est la source de toute lumière, de toute justice, de toute vérité. L’homme a pourtant profondément besoin de « voir » Dieu, c’est son plus grand besoin. Mais personne ne peut voir un Dieu caché, un Dieu qui voile sa face ; néanmoins, personne ne pourrait le voir, non plus, s’il se dévoilait... à moins que sa gloire ne se manifeste sous une forme que l’homme puisse supporter et comprendre. Or, c’est en Christ que Dieu se révèle à l’homme.

L’arc-en-ciel est une image extraordinaire de Christ. Le spectre contient tous les éléments de la lumière blanche solaire. Si l’homme veut fixer le soleil de ses yeux, il devient aveugle ; mais, dans l’arc-en-ciel, il peut contempler, émerveillé et sans frayeur ni danger, tous les rayons de cette lumière. Ainsi, en contemplant l’homme Jésus, tu vois « toute la plénitude de la divinité4 » sous une forme que tu saisis et que tu aimes.

Comme la nuée voilait alors la présence de Dieu, ainsi l’humanité de Jésus voile la gloire ineffable de Dieu. Pourtant, toute la divinité y est ; seulement nous la voyons, non plus comme un soleil qui nous brûle les yeux, mais comme un « arc-en-ciel », comme une « analyse » du caractère du Créateur sous une forme accessible à notre conscience et d’une beauté incomparable.

Le symbolisme de la nuée revient souvent dans la Bible. Par exemple, Dieu apparaissait au grand sacrificateur dans la nuée d’encens au-dessus de l’arche dans le sanctuaire5. C’était aussi au moment où la nuée lumineuse descendit sur Jésus sur le mont Hermon que les disciples le virent rayonnant de gloire6. Quand il partit de ce monde à l’Ascension, ils le virent disparaître dans une nuée7 et, à son retour, il viendra dans, ou sur, une nuée, avec un éclat de gloire inimaginable8. Dans tous ces cas, c’est Jésus qui rayonne la gloire de Dieu à travers la nuée.

Voilà pourquoi Dieu choisit l’arc-en-ciel comme sceau, ou signature, de son alliance avec Noé. L’arc-en-ciel est un symbole de Christ qui est, comme le dit si bien Paul, « l’image du Dieu invisible ». Il est le « spectre » de la lumière absolue de Dieu.

Dieu, en léguant ce signe à Noé, ou plutôt en donnant à l’arc-en-ciel cette nouvelle signification, voulait faire comprendre que l’accomplissement de sa promesse et la réalisation de son alliance auraient lieu à l’avènement de Christ. Il choisit un signe visible aux yeux de tous les hommes sur la terre, afin que tous comprennent son dessein. Que les hommes sont oublieux ! Que le cœur de l’homme est insensible !

1 - Exode 13.21-22 ; 19.16-20 ; 33.9-11 ; 34.5-8 ; 40.34-35.
2 - Lévitique 9.23-24 ; 10.2 ; Nombres 14.10 ; 16.19 etc.
3 - Hébreux 12.18-22.
4 - Colossiens 2.9
5 - Lévitique 16.2
6 - Matthieu 17.5
7 - Actes 1.9
8 - Luc 21.27 ; Apocalypse 1.7

Le signe de l’alliance d’Abraham

C’est avec Abraham que Dieu fit sa deuxième alliance. Tout son plan de salut pour les nations dérive de la foi de cet homme, car c’est lui qui donna au monde Israël et, par lui, la Bible et le Messie.

De lui aussi viennent notre Évangile et l’Église. Dieu se révéla en tout sept fois à Abraham, en lui renouvelant chaque fois sa promesse1. À la quatrième révélation (ch. 15), il renforça sa promesse par une alliance. Comme Noé, Abraham offrit un sacrifice dont le sang, à ses yeux, symbolisait sans aucun doute celui du Messie qu’il attendait et en qui il exprimait ainsi sa foi. À la cinquième révélation (ch. 17) Dieu ajouta un sceau, un signe d’alliance, qu’Abraham devait porter dans sa chair jusqu’au jour de sa mort. C’était le signe de la circoncision. La circoncision, petite excision extrêmement douloureuse, ôte un élément inutile de la chair et, par ce fait, devient irréversible. On ne peut plus « redevenir incirconcis ». Par la circoncision, Abraham portait dans son corps un signe lui rappelant, tous les jours de sa vie, l’immense privilège et l’immense responsabilité que Dieu lui avait confiés. C’était un sceau de l’alliance éternelle par laquelle Dieu s’engageait à bénir à travers sa postérité, toutes les nations de la terre2. Dieu appela cet acte « le signe de l’alliance » entre lui et Abraham3. L’histoire des 4000 ans écoulés depuis Abraham jusqu’à nos jours fournit l’évidence indéniable du sérieux de cette alliance traitée par Dieu avec l’homme qu’il aimait. Comme il avait fait pour Noé, Dieu accorda à Abraham aussi sa signature indélébile et irréversible, le sceau de son alliance, la certitude de son destin éternel.

1 - Genèse 12.1-3 ; 12.7 ; 13.14-17 ; 15.1-21 ; 17.1-21 ; 18.18-19 ; 22.15-18.
2 - Genèse 12.3 ; 22.18
3 - Genèse èse 17.11

Le signe de l’alliance du Sinaï

Dieu fit ensuite alliance avec le peuple qu’il avait fait naître d’Abraham. Moïse, comme Noé, comme Abraham, bâtit un autel au moment de conclure une alliance définitive avec Dieu. Il répandit le sang du sacrifice sur le peuple en disant : « Voici le sang de l’alliance que l’Éternel a faite avec vous selon toutes ces paroles1. » En effet, Dieu venait de prononcer le décalogue, gravé par son doigt sur les deux tables de pierre2. Moïse plaça ensuite ces tables dans l’arche de l’alliance, dans le « cœur » même du tabernacle qu’il avait construit. Il les appela « l’alliance » ou « le témoignage ». Sur le couvercle de cette arche, appelé le « propitiatoire », le souverain sacrificateur devait asperger chaque année le sang de l’alliance. C’est là, dans la nuée de parfum, que Dieu se révélait à son peuple3.

Parmi les dix commandements du décalogue, il y en avait un qui concernait le sabbat, dont Dieu fit un signe distinctif de ce peuple, une obligation qui le mettrait à part, qui le distinguerait de tous les peuples de la terre. « Le sabbat, dit-il, sera entre moi et vous un signe auquel on connaîtra que je suis l’Éternel qui vous sanctifie... Ce sera entre moi et les enfants d’Israël un signe qui devra durer à perpétuité4. C’est à ce moment-là que Moïse reçut les deux tables du témoignage écrites du doigt de Dieu5.

1 - Exode 24.4-8
2 - Exode 31.18
3 - Lévitique 16.14, 2
4 - Exode 31.13-17
5 - Exode 31.18

La signature de Dieu est irréversible

Hélas ! Les hommes n’ont jamais su garder l’alliance de Dieu. Abraham même faillit. Israël faillit, au point de crucifier le Messie ! Pourtant rien ne peut altérer la signature de Dieu. Il a mis à part ce peuple et il a garanti sa réintégration ultérieure dans son plan de salut pour le monde. Malgré l’infidélité d’Israël, c’est tout de même par lui que Dieu a pu transmettre au monde la vérité qui nous sauve, la vérité de Christ. « Si leur rejet a été la réconciliation du monde, s’écrie l’apôtre Paul, que sera leur réintégration sinon une vie d’entre les morts1 ? » Quelle joie ce sera pour le monde entier lorsqu’Israël acceptera Jésus comme son Messie ! En attendant, quelle confusion autour de ce peuple ! On dirait un tourbillon de trouble au milieu des nations...

1 - Romains 11.15

La circoncision du cœur

Moïse reconnut avec tristesse que l’alliance qu’il avait établie entre son peuple et Dieu n’eut pas l’effet qu’il avait souhaité. Il comprenait très bien que le rite de la circoncision physique ne pouvait rien apporter de spirituel à l’homme. C’est pourquoi, à la fin de sa vie, Moïse dit : « Vous circoncirez donc votre cœur1. » Dans ce but, quelques jours avant sa mort, il renouvela l’alliance entre le peuple et Dieu2 ; il voyait la nécessité absolue d’une alliance nouvelle, puisque Israël avait déjà brisé les commandements de Dieu. Le sang des boucs et des taureaux ne pouvait d’ailleurs jamais ôter le péché3. Seul le sang du Messie, de l’Agneau de Dieu, pouvait réconcilier les hommes avec le Créateur. Moïse savait très bien que son système de sacrificature n’était qu’une ombre, une image des réalités spirituelles qu’il attendait.

C’est pourquoi il dit au peuple : « Jusqu’à ce jour l’Éternel ne vous a pas donné un cœur pour comprendre, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre4. » Pauvre Moïse ! Après toutes ses peines, ses larmes, ses prières, il voyait devant lui une nation « ayant l’apparence de la piété mais reniant ce qui en fait la force5 ». Pourtant, dans sa grande prophétie, il prédit avec conviction la régénération de ce peuple à la fin des temps, après sa repentance, le jour de l’avènement du Messie. « L’Éternel, ton Dieu, dit-il, circoncira ton cœur et tu aimeras l’Éternel de tout ton cœur6. Mais la promesse de Dieu ne pouvait se réaliser avant la mort du Messie et l’offrande de son sang. C’était le paradoxe qui passionnait tous les prophètes7.

1 - Deutéronome 5.29 ; 10.16.
2 - Deutéronome 29.1, 9, 12.
3 - Hébreux 10.1-4.
4 - Deutéronome 29.4
5 - 2 Timothée 3.5
6 - Deutéronome 30.4-6
7 - 1 Pierre 1.10-12

Le nouveau cœur

Pour Moïse, le point crucial du salut de Dieu consistait en cette « circoncision du cœur ». Le mot « cœur » dans l’Ancien Testament signifie la source même de la personnalité, le siège de la volonté, la racine de l’incrédulité, et de la foi. Si le cœur est changé, l’être tout entier change. Pour les Français, le mot « cœur » signifie plutôt les sentiments ; mais dans la Bible ce mot n’a pas ce sens, il signifie infiniment plus que les sentiments. « Le cœur » est la fontaine et la clef de l’âme. Moïse soupirait après la régénération spirituelle du peuple d’Israël. Pour lui, la circoncision physique n’était qu’une ombre, une image fragmentaire, un symbolisme de cette réalité spirituelle qu’Israël aurait dû comprendre1.

Huit cents ans plus tard, juste avant la destruction de Jérusalem par Nebucadnetsar, le prophète Jérémie reprend la plainte et la prière de Moïse. Voyant le cœur endurci de son peuple, il s’écrie : « Circoncisez-vous pour l’Éternel. Circoncisez vos cœurs2 ! » À cela il ajoute : « Purifie ton cœur du mal, Jérusalem ! » Pour lui la circoncision spirituelle consistait dans la purification de l’être intérieur. Dans un autre passage il avertit « les circoncis qui ne le sont pas de cœur » et il se plaint du fait que « toute la maison d’Israël a le cœur incirconcis3 ». Lui, comme Ezéchiel aussi, prophétisa que, sous la nouvelle alliance, Dieu donnerait à Israël un nouveau cœur, un cœur pur et dans lequel la loi de Dieu serait à jamais gravée4.

1 - Jean 3.10
2 - Jérémie 4.4, 14
3 - Jérémie 9.25-26
4 - Jérémie 31.33-34 ; 32.39,0 ; Ezéchiel 36.26-27

La réalité spirituelle

Cherchons maintenant dans le Nouveau Testament la contrepartie de ce symbolisme, la signification spirituelle de la circoncision. Pour l’apôtre Paul, le rapport entre le symbole et la réalité est extrêmement clair. C’est surtout dans l’épître aux Romains qu’il analyse la question : « La circoncision est utile, affirme-t-il, si tu mets en pratique la loi. Mais si tu transgresses la loi, ta circoncision devient (aux yeux de Dieu) incirconcision » ; car « la circoncision (c’est-à-dire, la vraie), ce n’est pas celle qui est visible dans la chair mais... c’est celle du cœur selon l’Esprit et non selon la lettre1. » « Car en Jésus-Christ, ni la circoncision, ni l’incirconcision n’a de valeur, mais la foi qui est agissante par l’amour2. » Paul rappelle aux Colossiens que « c’est en lui que vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement de la substance (ou de la réalité) de la chair3. (Certaines versions traduisent : « du corps de la chair » ; mais ici le mot grec soma signifie plutôt : la substance, la réalité, qui se distingue de l’ombre.) Selon Paul, la circoncision de l’Ancien Testament n’était qu’une ombre, alors qu’en Christ nous recevons la vraie circoncision, celle du cœur, la réalité spirituelle. Cette action dépouille notre « chair » de sa force ou de sa réalité aux yeux de Dieu. « Chair » dans ce contexte signifie le principe du péché qui réside en l’homme. Dans la théologie de Paul, c’est un terme technique pour décrire cette racine néfaste qui est en nous tous et qu’il faut distinguer du corps physique proprement dit. Il dit que la circoncision spirituelle nous enlève la « substance » de cette tendance pécheresse. C’est exactement ce que Moïse et Jérémie avaient souhaité, en prophétisant, avec tant de souffrance et de foi, la nouvelle alliance.

1 - Romains 2.25-29
2 - Galates 5.6
3 - Colossiens 2.11

La circoncision spirituelle est le sceau de l’Esprit

Paul développe cet argument dans le quatrième chapitre de son épître aux Romains1. En se basant sur les termes de l’alliance que Dieu avait faite avec Abraham, Paul insiste sur la nécessité de la justification par la foi. Il cite Genèse 15.6 où nous lisons : « Abraham crut à l’Éternel qui le lui imputa à justice. » C’est-à-dire, Dieu considéra Abraham comme étant juste à cause de sa foi, car Abraham croyait en Christ par anticipation. Lorsque l’homme croit à la vérité de Dieu, Dieu justifie l’homme. La seule justice dont l’homme est capable consiste à reconnaître la justice de Dieu ; c’est sur cette base que Dieu est prêt à dialoguer avec lui.

Paul montre, non seulement qu’Abraham fut justifié par la foi uniquement2, mais que sa justification eut lieu avant sa circoncision (v. 10). « Et il reçut le signe de la circoncision comme sceau de la justice qu’il avait obtenue par la foi quand il était incirconcis3. » Abraham crut d’abord et par conséquent Dieu le justifia ; ensuite, afin de perpétuer le souvenir de ce pardon, Dieu « signa » ou confirma sa justification par le « sceau » ou la « signature » de la circoncision. Ce n’est pas la circoncision qui apporta à Abraham la justification ; c’est parce qu’il était déjà justifié qu’il fut ensuite circoncis.

La circoncision d’Abraham était donc le sceau, la confirmation de Dieu sur l’alliance déjà établie entre eux. C’était la signature de Dieu sur le contrat qui les liait ensemble. Une étude du récit de la vie d’Abraham révélera en fait que sa justification par la foi (Genèse 15.6) précéda d’une quinzaine d’années sa circoncision (Genèse 17.1, 10, 11).

Pour nous, qui bénéficions de la nouvelle alliance dans le sang de Christ, c’est la circoncision du cœur qui est le sceau de Dieu, sa signature garantissant notre justification. Ce sceau nous est donné dès notre justification. D’abord nous « signons », nous croyons en Christ4 ; Dieu alors nous justifie de pure grâce et signe lui-même le contrat en circoncisant notre cœur.

1 - Romains 4.1-3, 6, 9-13, 16, 23-25. (Ce serait bien de lire le chapitre en entier.)
2 - Romains 4.3
3 - Romains 4.10-11
4 - Jean 3.33

Tu portes en toi la signature de Dieu

Quelle merveille ! Chaque fois que tu marches dans la rue, tu peux te dire que les anges et les démons voient dans ton cœur, imprimée de façon indélébile, la signature du Créateur. Ils voient son nom gravé sur ton esprit, dans l’intimité la plus profonde de ton être. Rien ne peut révoquer cet acte de Dieu. Dieu a même retranché de ton cœur ce qu’il appelle la « substance » ou la « réalité » du péché1. C’est un fait accompli. Pour lui, d’ailleurs, ce péché n’existe plus. Toi, tu en es conscient, c’est vrai, mais aux yeux de Dieu tu es un homme « crucifié » que la loi considère comme étant déjà mort. Tu souffres encore un peu sur ta croix !... mais tu as la certitude de ne plus appartenir à ce monde. Dans la mesure où tu crois à la « mort » de la racine de péché qui est en toi, tu trouveras qu’en effet, elle est réduite à l’impuissance. Bientôt le jour viendra, au retour de Christ, où tu en seras à jamais et totalement débarrassé. Dans la nouvelle création, celte chose affreuse n’existera plus, tu n’en seras même plus conscient.

C’est en somme la présence de l’Esprit de Dieu lui-même en toi qui constitue le sceau. Or, le nom de Dieu est l’équivalent de la personne de Dieu. En signant de son nom, il imprime en toi l’image de sa personne. La signature d’un homme représente ce qu’il est ; elle est presque une photographie de la personne. D’ailleurs, c’est un fait que l’on voit le caractère d’un homme dans son écriture, comme dans tout ce qu’il fait. Quand on signe un document, on engage sa personne, tout son être.

Dieu, à l’origine, fit l’homme à son image, mais cette image fut ensuite abîmée, dégradée par la chute. L’homme ne ressemble plus à son Créateur. Mais dès que l’Esprit de Christ pénètre dans ton cœur, il y introduit à nouveau l’image de Dieu. Ce nouvel être qui naît en toi porte le nom de Christ et lui ressemble. Dieu, regardant cette image, l’aime comme il aime son Fils ; ce nouveau « toi » qu’il vient d’engendrer n’est, en fait, autre chose que Christ. À partir de ce jour, Dieu désire par-dessus tout développer, faire croître cette image jusqu’à la maturité. Il veut que la personnalité de Christ s’épanouisse en toi, afin que le monde le voie, lui, à travers ta vie et, qu’en le voyant, il se convertisse.

1 - Colossiens 2.11

Les arrhes de l’Esprit

Ainsi, le sceau de l’Esprit est un trésor acquis. Nulle part le Nouveau Testament ne suggère que l’enfant de Dieu ne l’ait pas ou qu’il doive encore chercher à obtenir ce privilège. Tous les passages qui en parlent disent qu’il est déjà scellé de l’Esprit, qu’il a déjà en lui ce sceau. Aux Corinthiens Paul dit : « Dieu nous a marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit. » Aux Ephésiens, il dit : « Vous avez été scellés du Saint-Esprit, lequel est un gage (grec : les arrhes) de notre héritage en vue de la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis. » Il est à noter que Paul emploie chaque fois ici en grec le temps passé simple.

Ces deux passages relèvent un nouvel aspect de cette vérité. En parlant du sceau, Paul emploie aussi l’expression : les arrhes de l’Esprit. Le sceau de l’Esprit constitue « les arrhes », autrement dit, le « gage » ou la « garantie » de notre héritage en Christ. L’image est très claire. Si, au moment d’acheter une montre, tu n’as pas suffisamment d’argent sur ta personne, tu peux généralement donner des arrhes à titre d’acompte, ou bien laisser un gage chez l’horloger.

En versant, par exemple, la moitié du prix de la montre, tu en assures l’achat dès cet instant. L’horloger sait très bien que tu reviendras avec le reste de l’argent, sinon tu perdrais tes arrhes. Par conséquent, il garde précieusement la montre pour toi en attendant que tu reviennes avec le montant complet. Ce jour-là, ta montre est « rachetée » ; elle était déjà à toi auparavant, mais désormais tu l’as entre les mains.

Certitude du salut, certitude de la résurrection

Dieu promet de nous ressusciter ; il va nous donner un nouveau corps ; il nous réserve un héritage dans le royaume de Christ. Tout cela est difficile à croire ! Si nous commençons à réfléchir là-dessus, la chose paraît invraisemblable. Aux yeux du monde nous sommes fous, nous vivons une hypothèse irréalisable... Mais à cela nous répondons que nous sommes moins fous que le monde puisque nous avons déjà les arrhes de cet héritage. Nous possédons une preuve tangible de ce que nous croyons.

La nouvelle naissance, la présence de l’Esprit en nous, la vie éternelle que nous possédons, la transformation de notre cœur, la circoncision spirituelle que nous avons reçue de la main de Dieu : cette immense opération déjà accomplie est, pour nous, la preuve absolue que Dieu va finalement ressusciter notre corps. Dieu nous demande de croire, mais il n’exige pas de croyance aveugle, sans aucune évidence, ou contre toute raison. Toutes les religions du monde — et bien des idéologies athées aussi — nous demandent des actes de foi impossibles ; elles exigent que nous acceptions des théories que personne ne peut jamais prouver. Le résultat c’est que les gens se bercent d’illusions terribles. Mais, pour nous, ce n’est pas le cas. La foi dont parle la Bible est, au contraire, « la ferme assurance (grec : la réalité) des choses qu’on espère, la démonstration (la preuve irréfutable) de celles qu’on ne voit pas1. » La foi vit dans l’espérance, c’est vrai, mais c’est une espérance certaine2. Abraham ne voyait que de loin la cité que Dieu lui avait promise, pourtant il la voyait, il n’était pas victime d’une « illusion d’optique3 ». L’histoire a donné raison à Abraham. L’histoire nous donnera raison aussi. Cette œuvre spirituelle intérieure, dont nous sommés déjà tellement conscients, est pour nous la preuve irréfutable que Christ reviendra en gloire et nous ressuscitera, même corporellement. Si Dieu peut changer notre cœur, il peut changer aussi notre corps ! Il est plus difficile de changer le cœur de l’homme que de changer son corps. Dieu peut faire les deux choses et il le prouve en commençant par la plus difficile, en changeant le cœur ! Voilà l’immense valeur du sceau de l’Esprit.

Paul dit que nous avons été scellés par le Saint-Esprit de Dieu jusqu’au jour de la rédemption, c’est-à-dire de la résurrection4. Cela signifie que rien ne peut empêcher l’accomplissement de cet acte de Dieu : il est garanti par sa signature. O mon frère, que tu es privilégié !

1 - Hébreux 11.1
2 - Romains 8.24-25
3 - Hébreux 11.8-10, 12-16 ; Romains 4.17-20
4 - Ephésiens 4.30

La marque sur le front

Voici quelque chose d’encore plus merveilleux ! Juste avant la destruction de Jérusalem par Nebucadnetsar 600 ans av. J.C. le prophète Ezéchiel aperçut en vision un ange en train de faire une marque sur le front de tous les hommes qui restaient fidèles à l’Éternel, afin qu’ils ne périssent pas dans la destruction de la ville1. Cette vision nous fait penser également à celle de l’apôtre Jean, dans l’Apocalypse. Lui aussi vit un ange qui tenait le sceau du Dieu vivant et qui marquait du sceau le front de tous les serviteurs de Dieu, afin qu’ils soient préservés au travers des catastrophes de la fin du siècle jusqu’au retour de Christ2. Ce que je trouve particulièrement intéressant dans les deux récits, c’est que la marque, ou le sceau, fut placée dans chaque cas sur le front de la personne favorisée.

Ce fait me rappelle aussi le cas du souverain sacrificateur Aaron, qui devait porter constamment sur sa tiare une lame d’or pur avec ces paroles gravées : « Sainteté à l’Éternel3 ». Cette inscription sur le front donnait à cet homme le privilège et aussi le devoir suprêmes de pénétrer dans l’intimité de la présence de Dieu en faveur des autres.

Que signifient ces choses pour nous, disciples du Christ ? Il est vrai que le sceau du Saint-Esprit est dans notre cœur ; mais dans un autre sens il est aussi sur notre personne tout entière. Le front, en particulier, est la partie du corps la plus visible et qui, en même temps, cache le cerveau, le siège de la pensée. Si l’Esprit marque notre front, cela signifie que le cerveau est donné à Dieu, qu’il est pénétré de la Parole et de l’Esprit de Dieu. Si ta pensée est inspirée de Dieu, tes paroles et tes actions le seront aussi. Avec ton cerveau, tes yeux et toutes tes facultés appartiennent inévitablement à Dieu. Toute ta vie est orientée dans le sens de sa volonté. Là où tu tournes le front, tes pieds t’emmèneront, ce sera la direction de ta marche. Vivre ainsi en conformité avec la pensée de Dieu, c’est connaître le ciel de sa présence, même au milieu du tourment de ce monde, car Dieu marche alors avec toi.

1 - Ezéchiel 9.1-7
2 - Apocalypse 7.2-4
3 - Exode 28.36-38

Le front dévoilé

Mais regarde les deux derniers chapitres de la Bible, où Jean, l’apôtre bien-aimé de Jésus, nous décrit sa vision de la nouvelle Jérusalem céleste. Là, nous lisons que Dieu habitera avec les hommes1, que ses serviteurs verront sa face et que son nom sera sur leur front

2

. Aujourd’hui, le sceau de Dieu s’inscrit au fond de ton cœur. Le monde extérieur ne le voit pas, n’y croit pas, sauf dans la mesure où ton témoignage le convainc. Mais lorsque Jésus viendra dans la gloire de son royaume, le sceau de Dieu sera visible à tout œil. Tu porteras avec fierté la « signature » de Christ sur ton visage. Dieu sera glorifié dans chacun de ses enfants. Le sceau de Dieu, aujourd’hui encore caché, tout secret dans ton for intérieur, sera alors manifesté avec un éclat de gloire. Ce sera pourtant la même signature, la même image, le même nom : celui du Seigneur Jésus-Christ.

1 - Apocalypse 21.3
2 - Apocalypse 22.3-4

Le livre cacheté

Après avoir révélé à Daniel les secrets de la fin des temps, Dieu lui dit de sceller le livre et de tenir les paroles secrètes, jusqu’au temps de la fin1. Jean aussi, dans sa vision solitaire sur l’île de Patmos2, vit entre les mains de Dieu un livre cacheté, fermé par sept sceaux que seul le Fils de Dieu pouvait ouvrir. Nous voyons là un autre aspect du sceau de Dieu. Le sceau n’est pas seulement une marque de propriété, il sert aussi à tenir les secrets cachés. Le sceau de Dieu garde son secret, jusqu’au jour fixé pour le dévoilement du mystère. Nous sommes scellés par le Saint-Esprit. Paul ajoute que notre vie est cachée avec Christ en Dieu, en attendant qu’il vienne3. « Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui dans la gloire. » Paul cite le prophète Esaïe, en affirmant que tout œil le verra4. Ce sera le grand jour de « l’adoption » où Dieu nous proclamera publiquement ses fils, le jour du rachat de notre corps, dont le prix est depuis longtemps versé. Dieu réclamera ce corps qui lui appartient déjà et le transformera en un clin d’œil. Notre cœur porte déjà le sceau de l’Esprit mais alors notre corps aussi le portera, tout notre être sera une expression de l’image de Christ. Oui, la création tout entière attend avec impatience cet instant merveilleux5 Actuellement elle soupire et soutire des douleurs de l’enfantement. En ce jour-là, elle renaîtra. La terre renouvelée, les cieux purifiés éclateront de chants d’allégresse6. Tout, jusqu’à la plus petite fleur, criera la beauté de Christ.

1 - Daniel 12.4-9
2 - Apocalypse 5-7
3 - Colossiens 3.3-4
4 - Philippiens 2.9-11 ; 3.20-21 ; Esaïe 45.22-24
5 - Romains 8.19-22
6 - Psaumes 96.11-13 ; Esaïe 11.6-9 ; 35.5-7 et une multitude d’autres prophéties.

Les prémices de l’Esprit

Paul dit1 que nous avons déjà « les prémices de l’Esprit ». Selon la loi de Moïse, le peuple d’Israël devait apporter à Dieu, avant la moisson, les prémices de la récolte, c’est-à-dire les tout premiers épis d’orge et de blé, les premiers fruits de toute espèce de la terre. Dieu promettait que, si on lui apportait les prémices, il assurerait la moisson, ce qui permettrait à son peuple de lui rendre finalement toute la dîme de la moisson. Les prémices étaient en somme la garantie de la moisson et, par conséquent, de la dîme. Quant à nous, nous avons déjà reçu de Dieu les prémices de l’Esprit dans notre cœur. Nous sommes au début de l’été de Dieu. Nous vivons dans l’espérance. Chaque instant qui passe nous rapproche du moment où Jésus-Christ mettra la faucille et moissonnera « le blé » de la terre, quand il ramassera toute son église, la vraie, dans ses bras.

Non seulement cela, mais Jésus est appelé lui-même « les prémices ». Paul dit que Jésus est ressuscité d’entre les morts le premier, en tant que « prémices2 ». Sa résurrection est ainsi la garantie que ceux qui appartiennent à Christ ressusciteront aussi, lors de son avènement. « Le corps est semé corruptible, dit Paul, il ressuscite incorruptible. Il est semé méprisable ; il ressuscite glorieux. Il est semé infirme ; il ressuscite plein de force. Il est semé corps animal ; il ressuscite corps spirituel... De même que nous avons porté l’image du terrestre, nous porterons aussi l’image du céleste, de Christ3. »

1 - Romains 8.23
2 - 1 Corinthiens 15.23-24
3 - 1 Corinthiens 15.42-44,49

La marque de la bête

L’Apocalypse nous épouvante avec une autre vision, celle du grand dictateur mondial de la fin des temps — ou ne faudrait-il pas dire, peut-être, « de notre temps » ? Avec l’énergie de Satan, il va se faire passer pour le Christ et exigera que tout être humain porte la marque de son nom sur le front ou sur la main. Ce sera une caricature atroce du sceau de l’Esprit. Ceux qui sont déjà scellés de l’Esprit seront certainement gardés par le Seigneur Jésus-Christ de participer à cette action diabolique. Je pense même qu’ils seront probablement tous enlevés du monde pour être avec Christ avant que l’Antéchrist ne se dévoile complètement1. Pourtant, il est terriblement important que nous ayons les yeux ouverts et l’esprit éveillé2. Une chose est certaine, c’est que la presque totalité du système économique, politique, philosophique et même, il faut l’admettre ! religieux de notre monde contemporain, prépare les hommes à recevoir la marque de « la bête ». Nous devons veiller et prier, en nous exhortant mutuellement d’autant plus que nous voyons le jour approcher3. Que Dieu garde sa main sur toi et sur moi aussi.

1 - 1 Corinthiens 15.51-52 ; 1 Thessaloniciens 4.13-18 ; Luc 17.26-36.
2 - Luc 21.24-36
3 - Hébreux 10.25

Sur ses épaules et sur son cœur

Encore une vérité fantastique ! Selon la loi de Moïse, le souverain sacrificateur ne portait pas seulement la lame d’or sur son front, il portait aussi sur ses épaules deux pierres d’onyx sur lesquelles étaient inscrits les noms des douze tribus de son peuple. Sur sa poitrine aussi, sur son cœur, il portait également les mêmes noms gravés sur douze autres pierres précieuses. Il portait ainsi symboliquement devant Dieu, sur ses épaules, toute la responsabilité spirituelle de son peuple. Mais non seulement sur ses épaules : il portait leurs noms jusque sur son cœur.

Par cette image, Dieu nous enseigne une réalité spirituelle précieuse. Christ est en fait notre souverain sacrificateur qui, devant le Père, porte nos noms sur ses épaules. Cela signifie qu’il prend sur lui toute la responsabilité spirituelle de notre âme, de notre esprit, de notre corps. En plus, il porte nos noms sur son cœur même, nuit et jour, sans cesse, devant la face du Père. Quelle pensée merveilleuse ! Si tu veux pénétrer davantage dans le mystère de la sacrificature de Jésus, je te conseille la lecture en profondeur de l’épître aux Hébreux. Tu y trouveras des richesses insoupçonnées — mais pour tout saisir, il te faudra aussi une connaissance des livres de Moïse et enfin de toute la Bible !

Je signale trois passages bien connus : « Jésus peut sauver parfaitement (cela signifie : jusqu’à l’infini) ceux qui s’approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur1. » « Il est entré dans le ciel même afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu2. » « Ainsi donc, frères, puisque nous avons au moyen du sang de Jésus une libre entrée dans le sanctuaire... et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un cœur sincère (c’est-à-dire, entier, pleinement obéissant) dans la plénitude de la foi, les cœurs purifiés d’une mauvaise conscience (donc avec nos péchés confessés et réglés) et le corps lavé d’une eau pure3. »

1 - Hébreux 7.25
2 - Hébreux 9.24
3 - Hébreux 10.19-22

Ton nom gravé... comment ?

Du temps du prophète Esaïe, le peuple de Dieu était dispersé, découragé, abattu, croyant que Dieu l’avait abandonné. Dieu lui répond par la bouche du prophète : « Une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite ? N’a-t-elle pas pitié du fruit de ses entrailles ? Quand elle l’oublierait, je ne t’oublierai point. » Puis il ajoute cette phrase merveilleuse, où le cœur de Dieu semble traduire une explosion d’amour : « Voici, je t’ai gravé sur mes mains1. »

As-tu compris ? Alors que ton Sauveur plaide ta cause devant la face du Père, il étend ses mains portant les cicatrices de leur déchirement, de leurs souffrances infinies en ta faveur. Le Père, regardant ces mains, voit dans leurs cicatrices ton nom gravé. O mon frère ! ô ma petite sœur !

La plus belle chanson de tous les temps contient ces paroles que tu pourrais faire tiennes : « Mets-moi comme un sceau sur ton cœur2 ! »

NOTA : Pour ceux qui le désirent, voici toutes les mentions, dans le Nouveau Testament :

  1. du verbe sphragizo (sceller) : Matthieu 27.66 ; Jean 3.33 ; 6.27 ; Romains 15.28 ; 2 Corinthiens 1.22 ; 11.10 ; Ephésiens 1.13 ; 4.30 ; Apocalypse 7.3-8 (15 mentions) ; 10.4 ; 20.3 ; 22.10.
  2. du substantif Sphragis (sceau) : Romains 4.11 ; 1 Corinthiens 9.2 ; 2 Timothée 2.19 ; Apocalypse 5.1, 2, 5, 9 ; 6.1, 3, 5, 7, 9, 12 ; 7.2 ; 8.1 ; 9.4.

1 - Esaïe 49.14-16
2 - Cantique 8.6

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