Le Miracle de l’Esprit

— CHAPITRE 13 —

LE MANTEAU DE CHRIST

La cinquième opération instantanée : L’ONCTION DE L’ESPRIT

Voici la dernière des cinq opérations instantanées de l’Esprit, le cinquième « doigt » de la main de Dieu. Les trois versets suivants constituent l’ensemble des affirmations néo-testamentaires au sujet de l’onction du croyant.

« Celui qui nous affermit avec vous en Christ et qui nous a oints, c’est Dieu, lequel nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos coeurs les arrhes de l’Esprit1. »

« Pour vous, vous avez reçu une onction de la part de celui qui est saint... L’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne ; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, et qu’elle est véritable et qu’elle n’est point un mensonge, demeurez en lui selon les enseignements qu’elle vous a donnés2. »

C’est sur ces textes clefs que nous bâtissons notre doctrine. La Bible contient toutefois beaucoup d’autres passages très intéressants nous permettant de développer ce sujet et de construire sur ce fondement une merveilleuse idée de cette action du Saint-Esprit.

1 - 2 Corinthiens 1.21-22
2 - 1 Jean 2.20,27

Tout enfant de Dieu est oint de l’Esprit

Nos trois textes de base affirment deux choses :

• En premier lieu, l’onction est une chose acquise pour le croyant. Paul dit : « Celui qui nous a oints » ; Jean dit : « Vous avez reçu l’onction » et encore : « l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous. »

• En second lieu, ces passages ne font aucune distinction entre les croyants spirituels et les charnels, entre les avancés et les retardés. Tous sont considérés comme étant oints.

Ainsi, celui qui naît de nouveau possède, dès ce jour, l’onction de l’Esprit. Il n’y a, dans le Nouveau Testament, aucun passage qui enseigne ou suggère la nécessité de la chercher après la nouvelle naissance.

L’Esprit de Dieu est lui-même l’onction

Dieu dit que l’onction « nous enseigne1 ». Elle est donc personnelle. Dieu dit aussi qu’elle « demeure en nous ». Or, celui qui demeure dans le croyant est précisément le Saint-Esprit : il est lui-même l’onction.

1 - 1 Jean 2.27

Les origines bibliques du symbolisme

Moïse, en instituant la sacrificature lévitique de l’Ancien Testament, fit composer, des meilleurs aromates, une huile précieuse et parfumée qui servirait pour l’onction sainte1. Dès que la construction du tabernacle de Dieu fut achevée, Dieu ordonna à Moïse de prendre l’huile de l’onction et d’en oindre le tabernacle et tout ce qu’il renfermait, ainsi que son frère Aaron comme sacrificateur.

Mais — si j’ai bien compris le texte — dès que le tabernacle fut dressé et avant que Moïse ait pu accomplir cet acte, Dieu lui-même intervint ! « Alors la nuée couvrit la tente d’assignation et la gloire de l’Éternel remplit le tabernacle2. » Dieu donc oignit lui-même son sanctuaire et son sacrificateur avant que Moïse ait pu achever son geste symbolique3. L’onction avec l’huile sainte n’était qu’une représentation de l’onction divine déjà accordée, de la descente du Saint-Esprit sur le tabernacle, sur la demeure que son peuple lui avait offerte. Mais ce symbole nous aide à comprendre le sens de la réalité spirituelle.

1 - Exode 30.22-33
2 - Exode 40.34
3 - Lévitique 8.10-13, 30

La forme du symbole

Moïse n’a pas oint le tabernacle seulement, mais aussi son frère Aaron qui devait servir de sacrificateur dans ce tabernacle. « Tu l’oindras, dit Dieu, et tu le sanctifieras pour qu’il soit à mon service dans le sacerdoce... à perpétuité1. » Nous lisons2 que « Moïse répandit l’huile d’onction sur la tête d’Aaron et l’oignit afin de le sanctifier. » David écrivit un délicieux petit poème concernant le miracle de la communion fraternelle, en la comparant à cette huile précieuse « qui, répandue sur la tête, descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements. » Il la compare à la rosée du Mont Hermon qui descend sur les montagnes de Sion3.

Cette image est très significative. Voilà le nouveau sacrificateur consacré au service de Dieu par ce geste symbolique : sur sa tête une fiole d’huile déversée, un parfum répandu sur toute sa personne, jusqu’au bord des vêtements, jusqu’aux pieds. Il est « enveloppé » du parfum, qui descend sur lui « d’en haut ».

1 - Exode 40.12-15
2 - Lévitique 8.12
3 - Psaumes 133

L’onction est un acte d’identification

À l’instant du salut, Dieu verse son Esprit sur nous. Il tombe sur nous comme une averse, il nous couvre comme une nuée, il nous enveloppe comme un parfum, il s’identifie à notre être tout entier. Le visage, les mains, les pieds, tous nos membres sont touchés, adoptés, consacrés, possédés, mis à part pour lui.

Les hommes de Dieu dans l’Antiquité furent souvent « revêtus de l’Esprit de Dieu ». Jésus lui-même revint en Galilée, après son expérience dans le désert, « revêtu de la puissance de l’Esprit ». Il fait allusion à cette expérience en s’appliquant la prophétie d’Esaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé... Pour publier une année de grâce du Seigneur1. »

1 - Luc 4.14, 18-19

L’onction de l’homme Jésus

En s’identifiant à la volonté de son Père, en acceptant de lui le ministère terrestre prévu, Jésus fut entièrement saisi par le Saint-Esprit, qui s’identifia à lui afin d’apporter la délivrance à l’humanité. Nous lisons que Jésus s’offrit à Dieu en sacrifice par l’Esprit éternel1.

Voici comment le texte décrit son onction : « Pendant qu’il priait, le ciel s’ouvrit et le Saint-Esprit descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe2. » C’est cette descente de l’Esprit sur lui que Jésus appelle son onction. Dieu versa sur toute sa personne la totalité de son Esprit. Ce fut un acte d’identification absolue. L’Esprit s’associa à l’homme Jésus dans son ministère. Ce langage ne doit pas laisser supposer pour un instant que Jésus n’était pas pleinement divin. La Bible enseigne catégoriquement qu’il était réellement Dieu, mais en même temps réellement humain : non pas un surhomme, ni un archange, ni un fantôme, mais un homme, né d’une femme, tenté en toutes choses comme nous, sans commettre de péché3. En tant qu’être humain, il avait, comme nous, besoin du Saint-Esprit pour faire la volonté de Dieu ; en tant que Dieu, évidemment, il n’avait pas besoin d’une telle onction. Si Jésus avait voulu agir par lui-même, en tant que Fils de Dieu et non plus en tant qu’homme, sa mort sur la croix n’aurait pas été la mort d’un homme. Ni sa vie, ni sa mort n’aurait été pour nous d’aucune valeur : il n’aurait pu aucunement représenter la race humaine. Mais il a voulu à tout prix vivre et mourir en « homme » afin de nous sauver. Ce qui, pour nous, est merveilleux, c’est qu’il nous donne maintenant ce même Esprit-Saint, afin que nous aussi, nous vivions dans ce monde comme il a vécu et que nous fassions « les œuvres qu’il a faites4 ».

1 - Hébreux 19.14
2 - Luc 3.21-22
3 - Hébreux 4.15
4 - Jean 14.12

C’est l’onction qui sanctifie

Nous avons lu : « Tu oindras le tabernacle, tu le sanctifieras et il sera saint... tu oindras Aaron, tu le sanctifieras1. »

Le mot « saint » signifie en langue originale « mis à part » ; de même, le verbe « sanctifier » ou « consacrer » signifie « mettre à part » pour un usage ultérieur. Si, par exemple, de deux livres identiques que je possède je t’en offre un, en y inscrivant ton nom, ce dernier livre ne m’appartient plus. Même si je le tiens encore entre les mains, il n’est plus à moi : il est mis à part pour toi. En langue hébraïque, on dirait : il est sanctifié, il t’est consacré ! Pourtant il n’a pas changé de caractère, il est toujours pareil à l’autre. La seule différence, c’est qu’il a changé de propriétaire.

Dès le jour de notre salut, nous changeons, nous aussi, de propriétaire ! Nous échappons au diable et nous devenons la propriété de Dieu. Nous sommes mis à part pour lui. Autrement dit, nous sommes sanctifiés, nous sommes saints ! Dieu nous signe de son nom. Son Esprit nous associe à lui-même, il nous « intègre » en Dieu. Nous faisons partie de son schéma éternel.

Le Moyen-Âge nous a légué une idée de la sainteté assez mystérieuse et indéfinissable ; mais la conception biblique est très simple, très claire et — il faut l’admettre — absolument formidable ! Le Nouveau Testament affirme maintes fois que tout disciple de Jésus, même le plus petit, est saint, du fait qu’il appartient maintenant à Dieu. Mais ce fait ne l’empêche pas d’aller de plus en plus loin dans la sainteté, d’être chaque jour plus proche de Dieu !

Nous n’appartenons plus au système corrompu de ce siècle, nous appartenons au royaume de Dieu. Nous avons changé de maître. C’est l’Esprit qui opère en nous ce changement et il le fait en nous oignant.

1 - Exode 40.9, 13

L’onction vise le service de Dieu

Dans cette parole de Dieu au sujet d’Aaron : « Tu le sanctifieras pour qu’il soit à mon service1, » nous voyons le but de la sanctification. Dieu nous sanctifie, nous met à part pour son service. L’onction de l’Esprit aboutit à une utilisation efficace de toutes nos capacités. L’onction de l’Esprit nous qualifie pour le service de Dieu, en s’appliquant à nos mains, à notre bouche, pour qu’elles servent Dieu. L’Esprit dirige nos pieds là où Dieu veut nous envoyer. Il utilise notre cerveau, nos yeux, notre cœur, pour révéler Christ aux nations. Dieu ne nous donne pas son Esprit uniquement pour notre bien personnel, mais encore plus pour venir en aide à ceux qui nous entourent et surtout à ceux qui ne le connaissent pas encore. Dieu veut nous placer comme sentinelles dans ce monde, comme témoins du Christ que nous avons connu.

1 - Exode 40.13

Les trois aspects de Ponction

Sous l’ancienne alliance, l’onction était donnée, non seulement au sacrificateur, mais aussi au prophète et au roi.

Le jeune David fut appelé et consacré à la royauté par le vieux prophète Samuel. Sur l’ordre de Dieu, Samuel prit la corne d’huile et l’oignit au milieu de ses frères. Puis l’Esprit de l’Éternel saisit David à partir de ce jour et dans la suite1. Dieu lui accorda l’onction véritable de son Esprit afin de le qualifier pour l’immense responsabilité de la royauté qui lui incomba.

L’onction du prophète se voit dans le récit d’Elie et d’Elisée, que nous examinerons plus tard dans ce chapitre. Dieu dit à Elie : « Tu oindras Elisée pour prophète à ta place2. »

Dans le royaume de Dieu, l’homme est appelé à accomplir une tâche qui exige des capacités surnaturelles que seul l’Esprit de Dieu peut lui communiquer. L’onction est donnée précisément dans ce but. En t’appelant à son service, Dieu te demandera des choses au delà de tes possibilités, mais il te donnera en même temps la sagesse, le courage et la force de les affronter avec réussite.

Il va sans dire que, sous la nouvelle alliance, le service de Dieu dépend tout autant, sinon plus, de l’action de l’Esprit de Dieu que sous l’ancienne. L’Esprit fait de chaque disciple de Jésus un véritable sacrificateur ainsi qu’un prophète et il lui apprend aussi la nécessité de « régner » avec Christ.

1 - 1 Samuel 16.1, 3, 12-13
2 - 1 Rois 19.16

Tu es sacrificateur ?

Le plus grand malheur de l’homme, c’est que depuis sa chute, il est exclu de la présence de Dieu et ne sait plus comment la retrouver. La Bible est évidemment la réponse de Dieu à cette angoisse ; son message essentiel affirme que le chemin de retour est ouvert, que l’homme peut à nouveau atteindre le cœur de son Créateur.

Or, Moïse savait très bien que le peuple d’Israël ne pouvait à cette époque et en tant que nation, pénétrer dans cette présence merveilleuse et terrible. C’est pour cette raison que Dieu l’amena à instituer la sacrificature d’Aaron et de ses descendants. Dieu les chargea de la responsabilité spirituelle de la nation entière. Ils devaient comparaître devant Dieu en faveur de ceux qui ne le pouvaient pas. En particulier, le souverain sacrificateur devait se présenter dans le lieu très saint, dans la présence la plus intime de Dieu et cela, au péril de sa vie, afin d’intercéder pour le peuple qui restait à l’extérieur. C’était une lourde responsabilité, mais aussi un privilège merveilleux.

Toi aussi, mon frère, dès que tu nais de nouveau, tu reçois le privilège, mais aussi la responsabilité, de comparaître dans la présence intime de ton Créateur. Le Nouveau Testament affirme que tous les enfants de Dieu sont sacrificateurs. L’apôtre Pierre lui-même dit que nous sommes « un saint sacerdoce, un sacerdoce royal, une nation sainte1 ». Jean, dans l’Apocalypse, affirme que nous sommes sacrificateurs pour Dieu2. L’auteur de l’épître aux Hébreux insiste sur le fait que nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire et il nous exhorte à nous approcher de Dieu3.

1 - 1 Pierre 2.5, 9
2 - Apocalypse 1.6 ; 5.10
3 - Hébreux 10.19-22

Jusque dans le lieu très saint

Je crois que la chose la plus fantastique qui soit dans l’univers entier, c’est ce droit d’accès que nous avons jusque dans le « lieu très saint » de la présence de Dieu par le sang précieux de Jésus. À tout instant le cœur de Dieu t’est ouvert. Si tu restes loin, tu le fais souffrir ; il soupire après ta présence car il t’aime ! Il veut te serrer sur son cœur. Il te demande de vivre nuit et jour à la lumière de sa face. Il désire être en communication perpétuelle avec toi. Que tu es privilégié !

En somme, Dieu t’appelle à une vie de prière incroyablement réelle, profonde, satisfaisante. La prière devient une réalité lumineuse parce que tu es sacrificateur. Tu ne pries pas un Dieu qui se cache au delà des étoiles, ou un Dieu que tu ne connais pas. Tu ne pries pas, comme font beaucoup, dans le vide, ayant à peine l’espoir que leur cri atteindra un jour l’oreille de Dieu. Pour toi la prière est maintenant un face à face avec celui que tu aimes, que tu connais ; celui qui t’a ouvert tout son cœur à la croix.

Cette vie d’intimité avec Dieu, tu peux la vivre à tout instant de la journée — la vivre en marchant dans la rue, en te levant le matin, en te couchant le soir, en mangeant et en travaillant, en pleine conversation, dans la joie, dans la souffrance, dans la foule et dans la solitude. Dieu désire remplir ta vie. Il veut t’associer à lui comme l’époux veut partager sa vie avec la jeune femme qu’il aime.

Si tu me réponds que c’est très beau, tout cela, mais que c’est un peu idéaliste (pour ne pas dire trop), qu’on ne peut guère réaliser une telle co-existence avec l’Être suprême... je dirai sans hésitation que tout enfant de Dieu peut atteindre le cœur de son Père céleste instantanément par le sang de Christ.

Tu es prophète !

Moïse un jour s’écria : « Puisse tout le peuple de l’Eterriel être composé de prophètes1 ! » L’apôtre Paul dit aussi : « Vous pouvez tous prophétiser, afin que tous soient instruits et que tous soient exhortés2. » Oui, toi aussi, tu es appelé à être « prophète » !

Le mot grec « prophète » signifie : porte-parole, interprète. Lorsqu’un pays envoie un ambassadeur à un autre pays, cet homme devient le porte-parole de son gouvernement. En grec ancien, on l’appellerait « le prophète ».

Or, nous sommes tous appelés à être les porte-parole de Dieu. Toi aussi. Les hommes autour de nous sont perdus. Ce pauvre monde se détruit, faute de connaissance. Or, Dieu te place dans ce monde comme sentinelle, comme flambeau, comme voix qui avertit les hommes en parlant au nom de Dieu. En tant que sacrificateur, tu as le privilège d’écouter Dieu, de parler avec lui face à face ; en tant que prophète, tu as le privilège et aussi la responsabilité de transmettre la pensée de Dieu aux hommes autour de toi, de parler « pour Dieu ». Tu fais en somme le lien entre Dieu et le monde perdu. Par la prière, tu parles à Dieu en faveur du monde. Par la « prophétie », tu parles au monde au nom de Dieu.

Évidemment, il y a dans la Bible un sens plus profond et plus précis attaché au mot « prophète », mais cela ne concerne pas le sujet de notre étude actuelle. Je me limite ici au sens le plus général du mot — et qui te touche de très près.

1 - Nombres 11.29
2 - 1 Corinthiens 14.31

Tu es appelé aussi à régner !

L’onction de l’Esprit te donne le droit à peine croyable d’utiliser le nom du Fils de Dieu, de « signer pour lui » ! Jésus disait à ses disciples : « Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai1. » Après sa résurrection, il pouvait dire à ses apôtres : « Toute autorité m’a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez, faites de toutes les nations des disciples. » En t’envoyant témoigner de son Fils parmi les hommes, Dieu t’investit de l’autorité de son Fils. Nous sommes les porte-parole de celui qui a le plein pouvoir sur toutes choses. Si les hommes ne lui sont pas à présent soumis, si, en fait, le diable est encore le « dieu » de ce monde, ayant l’apparence de contrôler les affaires des nations, dis-toi bien que c’est uniquement parce que Jésus-Christ le permet, en attendant que son plan arrive à son terme. Il n’a qu’à soulever son petit doigt pour que tout change et que l’ennemi soit réduit à l’impuissance. Cela arrivera en effet à son retour, que nous voyons s’approcher à grands pas.

« Dieu, nous dit l’apôtre Paul, a fait asseoir Jésus à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans ce siècle présent, mais encore dans le siècle à venir. Dieu a tout mis sous ses pieds2. » Et il ajoute ces paroles surprenantes : « Il nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en Jésus-Christ3. » Cela signifie que nous sommes associés à notre merveilleux Sauveur dans sa position d’autorité absolue à la droite de son Père, au-dessus de toutes les forces visibles ou invisibles. Jésus dit, non seulement aux apôtres, mais à tous ses disciples : « Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Et encore : « Si deux d’entre vous s’accordent sur la terre pour demander une chose quelconque, elle leur sera accordée par mon Père qui est dans les cieux4. »

Il y a dans le Nouveau Testament des promesses difficiles à croire, tellement elles sont audacieuses, par lesquelles Christ nous donne le droit d’agir en son nom, d’utiliser son autorité ; mais il va sans dire que ce privilège n’est valable que dans la mesure où nous vivons cette identification avec Christ. Demander à Dieu quelque chose au nom de Jésus signifie : s’identifier totalement à lui, désirer ce qu’il désire, chercher ce qu’il cherche, vivre pour lui, n’avoir qu’un seul objectif : le sien. Dans la mesure où nous acceptons d’être identifié à son Fils, Dieu garantit l’exaucement de nos prières. Dans le livre de l’Apocalypse, il va jusqu’à dire que ses serviteurs « régneront aux siècles des siècles5 ».

1 - Jean 14.13-14
2 - Ephésiens 1.20-22
3 - Ephésiens 2.6
4 - Matthieu 18.18-19
5 - Apocalypse 22.3-5

Appelés, mais pas élus...

Jésus nous avertit pourtant qu’il y a beaucoup d’appelés mais peu d’élus, peu qui soient choisis1. Nous avons besoin, si nous voulons vraiment régner avec Christ, de sonder chaque jour notre conscience, d’examiner nos mobiles. Sans cela notre ancienne nature pécheresse intervient pour nous ravir cette simplicité de cœur qu’est l’amour véritable de Dieu. C’est dans la mesure où nous aimons Dieu que la puissance du nom de Christ devient efficace dans les différents domaines de notre vie. Paul nous rappelle que, si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui2. Nous sommes cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui3.

Cette vie actuelle n’est qu’une préparation pour celle que nous connaîtrons dans le royaume de Christ. Si j’apprends déjà, sur cette terre, à réaliser la volonté de Dieu, je saurai, après le retour de Christ et dans mon corps ressuscité, la réaliser sur une échelle infiniment supérieure. Pour employer le langage de la Bible, je serai alors en mesure de régner avec Christ.

Jésus enseigne très clairement que tous ne régneront pas avec lui à son retour. Dans la parabole des mines4, l’un des serviteurs du roi reçoit la responsabilité de dix villes. Un deuxième n’est responsable que de cinq villes, alors qu’un autre perd la responsabilité même de la seule ville qui lui avait été désignée. Il n’est pas détruit avec les ennemis du roi, mais il n’est pas considéré apte à porter des responsabilités spirituelles. Celui qui n’est pas fidèle aujourd’hui dans les petites choses ne pourra certainement pas assumer de grandes tâches plus tard. Paul enseigne exactement la même chose5.

Dieu te confie le privilège extraordinaire d’exercer l’autorité du nom de Jésus et cela en vue des responsabilités qu’il veut te confier dans son royaume à venir. Sache mettre à profit ce privilège.

1 - Matthieu 22.14
2 - 2 Timothée 2.12
3 - Romains 8.17
4 - Luc 19.11-27
5 - Romains 14.11-12 ; 1 Corinthiens 3.10-15 ; 4.5 ; 2 Corinthiens 5.10.

Le manteau du prophète

Le vieux prophète Elie appela un jour le jeune Elisée à le suivre, en jetant son manteau sur ses épaules. Le jeune homme, en se soumettant à ce geste, s’identifia à la vocation de son nouveau maître. Il accepta ainsi de partager la vie de l’homme de Dieu, avec sa vision, son message, ses persécutions, ses souffrances.

C’est enveloppé de ce vieux manteau, peut-être bien délabré, qu’Elie avait rencontré l’Éternel sur le mont Sinaï ; et c’est dans ce manteau qu’il avait caché son visage en cet instant ineffable où Dieu lui parla1. Elisée, afin de porter ce vêtement, abandonna toutes ses richesses, en suivant Elie comme un simple domestique.

Plus tard, au moment où Elie partait dans l’éternité, Elisée lui demanda ce qu’Elie appelait « une chose difficile » : une double portion de son Esprit2. Mais alors Elie, étant subitement enlevé au ciel, laissa tomber son manteau de prophète, qu’Elisée immédiatement ramassa. À partir de ce jour, tout le monde savait que l’Esprit d’Elie reposait sur Elisée3.

Ce manteau d’Elie illustre l’onction de l’Esprit de façon remarquable. Lorsque le Seigneur Jésus monta au ciel, du haut du mont des Oliviers, son manteau, son revêtement de puissance, son onction, tomba sur la tête et les épaules de ses jeunes apôtres, qui portèrent ensuite ce manteau, cette onction, toute leur vie, jusqu’au martyre.

Jésus avait promis de verser son Esprit sur ses disciples et ceux-ci, en le recevant, acceptèrent d’être ainsi totalement identifiés à leur Maître. Ils portèrent avec fierté son manteau de prophète. Ils portèrent son nom, avec sa vie de sacrifice, d’abnégation, d’obéissance, de souffrance, de rejet — mais aussi de puissance et de joie. C’est là, sans aucun doute, le sens ultime de l’onction de l’Esprit.

Mon frère, si Jésus aujourd’hui jetait son manteau sur tes épaules, accepterais-tu de recevoir une double portion de son Esprit ? Accepterais-tu cette identification absolue avec Jésus, malgré ses persécutions, sa croix, sa couronne d’épines ? Accepterais-tu d’être reconnu dans ce monde comme son disciple ? Dieu, de son côté, désire ardemment t’identifier à son Fils, non seulement dans son humiliation, mais aussi dans sa gloire et son autorité. Le Jésus qui tient l’univers dans sa main, le Jésus qui va revenir triompher absolument du diable, ce Jésus te donne dès aujourd’hui le droit d’utiliser son nom, d’être son porte-parole, d’exercer son autorité.

Nous pouvons être fiers d’être disciples du Christ, fiers de porter son vieux manteau délabré, fiers de porter les cicatrices de ses persécutions, fiers aussi de porter sur notre front son nom pour l’éternité.

1 - 1 Rois 19.13, 19-21
2 - 2 Rois 2.9-10
3 - 2 Rois 2.13-15

Le vêtement de lumière

La conception biblique de l’onction de l’Esprit révèle encore des choses surprenantes.

Pourquoi Adam et Eve avaient-ils honte de leur nudité après avoir péché contre le Créateur ? Je pense qu’il est très probable que de leur corps, avant la chute, émanait une certaine radiation, il rayonnait de lumière. Ce n’était peut-être pas très fort, mais ce revêtement suffisait sans doute pour leur donner une autorité sur tous les animaux. Que ce soit la bonne explication ou non, c’est un fait que, le jour où ils perdirent la face de Dieu, ils perdirent aussi un certain revêtement, car ils se sont sentis nus.

Jésus nous dit que dans son royaume les justes « resplendiront comme le soleil1 ». Dieu confia aussi au prophète Daniel le secret que ceux qui ressusciteront pour la vie éternelle « brilleront comme la splendeur du ciel, comme les étoiles à toujours et à perpétuité2 ». Cela nous fait penser également à cette expérience fulgurante où les disciples du Seigneur Jésus le virent transfiguré, rayonnant de lumière, de gloire éblouissante. Jésus lui-même appelait cette expérience « le royaume de Dieu3 ». Et nous, dit l’apôtre Jean, lorsque nous le verrons, nous serons semblables à lui4.

Il est certain que dans le royaume de Dieu nous serons revêtus, car à plusieurs reprises Dieu le dit. Ce vêtement est essentiellement la justice, le caractère de Jésus. Mais justement ce caractère est d’une beauté éblouissante, une gloire qui rayonne toute la pensée ineffable de Dieu qu’il appelle son Logos. Puisque notre corps même sera alors ressuscité et transformé, il est indéniable que notre être tout entier rayonnera la personnalité de Jésus qui est la lumière même. J’ai hâte de te voir dans cet état, mon frère !

Dans la mesure où nous acceptons ici sur cette terre d’être identifiés à notre divin Maître, ce rayonnement, ce revêtement de puissance et de gloire se manifeste inévitablement, non pas aux yeux physiques des hommes, mais à leur conscience. J’ai connu néanmoins au cours de ma vie, surtout lorsque j’étais jeune, des personnes âgées, qui avaient passé toute leur vie dans l’intimité de Dieu et dont le visage rayonnait, presque physiquement, d’une beauté spirituelle, d’une gloire, d’une paix, d’un amour, d’une joie indescriptibles. Cette qualité de vie spirituelle est plus difficile à repérer aujourd’hui. De tels visages sont rares.

1 - Matthieu 12.43
2 - Daniel 12.3
3 - Luc 9.27-36 ; Marc 9.1-8
4 - 1 Jean 3.2

Le Chrisma et le Christos

Le verbe « oindre » dans le Nouveau Testament traduit deux mots grecs bien distincts qui signifient tous les deux : « oindre le corps avec du parfum ou de l’huile ». Mais il n’y a qu’un seul de ces deux mots qui soit employé pour l’onction de l’Esprit. L’autre terme ne concerne donc pas notre étude1.

Le verbe chriein nous concerne pourtant de très près. Il n’est utilisé que cinq fois dans le Nouveau Testament et dans chaque cas il s’agit de l’action de l’Esprit de Dieu. En voici toutes les mentions :

« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a oint pour annoncer la bonne nouvelle2. »

« Contre ton saint serviteur Jésus que tu as oint, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués3. »

« Vous savez comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant le bien4. »

« Celui qui... nous a oints, c’est Dieu5. »

« C’est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes égaux6. »

L’un de ces passages concerne, comme nous l’avons vu, le croyant. Les quatre autres passages concernent l’onction du Seigneur Jésus lui-même. Cela démontre que notre onction en tant que disciples de Christ est du même genre que la sienne. Comme lui, nous avons été oints du Saint-Esprit.

Le verbe chriein signifie en grec classique surtout l’application d’un parfum ou des aromates au corps après le bain. Pourtant, dans le Nouveau Testament ce mot n’est employé que pour parler de l’onction du Saint-Esprit. Le substantif dérivé de ce verbe est chrisma7, traduit chaque fois « onction » dans nos versions françaises. Ce qui peut nous intéresser encore plus, c’est l’adjectif correspondant, christos. Ce mot signifie « oint » et se trouve à peu près 500 fois dans le Nouveau Testament. Il est traduit chaque fois « Christ » ! Le mot « Christ » signifie simplement « l’Oint », mais ce titre est donné dans le Nouveau Testament uniquement à Jésus. Il est le Christ, le seul. C’est celui à qui appartient par excellence le chrisma, l’onction. Autrement dit, c’est lui qui, par excellence, possède l’Esprit de Dieu et peut nous le transmettre.

Par contre, dans l’Ancien Testament le mot « christos » se trouve une quarantaine de fois et s’applique souvent aux hommes8. Le souverain sacrificateur est appelé le christos, le « christ » ! Le roi d’Israël est appelé de la même manière christos, le « christ » de l’Éternel. Tous ceux en Israël qui avaient reçu l’onction étaient désignés par ce terme christos. Chacun était, en terminologie hébraïque et grecque, un « christos », un oint.

Plus tard, les auteurs des Psaumes et des livres prophétiques donnaient déjà au mot christos une signification plus précise et plus profonde, car ils l’utilisaient comme un titre particulier du Sauveur si longuement attendu. Ils reconnaissaient en lui le véritable « Oint de l’Éternel », celui qui, par l’Esprit, effectuerait ce que personne n’avait encore pu effectuer, l’effacement du péché de l’humanité et l’élimination définitive des puissances du mal.

Pour les auteurs du Nouveau Testament, Jésus était le Christos (l’Oint) parce qu’il avait le Chrisma (l’Onction) que lui seul pouvait transmettre aux autres. Ceux qui reçoivent l’Oint, le Christ de Dieu, reçoivent inévitablement le Chrisma, l’Onction, autrement dit, l’Esprit de Dieu. Le fait de recevoir le Chrisma de Dieu fait d’un homme, pour ainsi dire, un « oint », un « christos ». Nous n’oserions pas traduire cela par « christ », car cette expression nous semblerait un blasphème, d’autant plus que le Nouveau Testament n’appelle jamais le chrétien un « christos ». Pourtant, l’Écriture enseigne clairement que tout croyant possède le « Chrisma », donc il serait logique de dire qu’il est « oint ». Mais pour éviter toute confusion doctrinale, restons strictement dans le cadre de la terminologie biblique. L’important, c’est le fait de posséder l’Onction du Saint-Esprit. Si nous avons le Christ, nous avons son Onction, le Chrisma.

1 - Il s’agit du verbe aleipho, dont voici toutes les références : Matthieu 6.17 ; Marc 6.13 ; 16.1 ; Luc 7.38, 46 ; Jean 11.2 ; 12.3 ; Jacques 5.14.
2 - Luc 4.18
3 - Actes 4.27
4 - Actes 10.38
5 - 2 Corinthiens 1.21
6 - Hébreux 1.9
7 - Il ne faut pas confondre ce mot avec le nom charisma (d’où viennent les mots français « charisme » et « charismatique »). Ce dernier signifie « don » et dérive du verbe charizomai = donner. Le mot chrisma se trouve uniquement dans 1 Jean 2.20 et 27 (trois mentions en tout).
8 - Christos est évidemment la traduction grecque, utilisée dans la version des LXX, du mot hébreu maschiah, qui donne la forme française Messie.

CONCLUSION

J’ai appelé ce livre « Le Miracle de l’Esprit » et je pense que tu seras prêt à reconnaître l’immensité du miracle qu’il opère chez l’homme qui se remet de tout son cœur à Jésus comme libérateur et comme maître. Si tous les hommes acceptaient dès aujourd’hui son Esprit, si sa loi d’amour et de droiture était gravée dans le cœur de chacun, les bombes atomiques, les polices secrètes, les camps de concentration, les injustices sociales seraient éliminés du jour au lendemain ; la pollution, le gaspillage, la famine et la misère — toutes ces choses seraient déjà, au bout d’une semaine ou deux, en voie de disparition. Que le monde est fou de ne pas faire cas de Jésus !

Un jour les nations comprendront cela, le jour où Jésus-Christ reviendra sur cette planète tourmentée ; car un ancien prophète de Dieu a dit : « La terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l’Éternel comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent1. » En effet, tous les prophètes de la Bible disent la même chose. Quelle formidable perspective !

Seulement, ces mêmes prophètes nous avertissent que les nations, avant d’accepter ce doux Seigneur, vont se précipiter dans un tourbillon de méchanceté qui va presque les exterminer. Jésus viendra, quand on l’appellera, juste à temps pour sauver l’humanité d’une extinction totale. Nous lisons qu’en ce jour-là le désert fleurira comme la rose.

1 - Habakuk 2.14

J’en appelle à ton cœur

Mais toi, tu n’as pas besoin d’attendre la catastrophe pour te décider : ce serait alors de toute manière trop tard. C’est aujourd’hui, dit Dieu, le jour du salut1.

J’espère de tout mon cœur que tu as déjà fait la paix avec lui, avant même de finir la lecture de ce livre.

Si tu ne l’as pas encore fait, pourquoi ne pas régler cette question aujourd’hui même ? Si j’étais à ta place, j’irais trouver Dieu dans la solitude de mon âme, je me mettrais à genoux et je l’implorerais, je l’importunerais de me pardonner, de me délivrer, de me transformer, de me donner son Esprit et sa vie éternelle, sans attendre une minute de plus. Comment sais-tu si demain tu seras encore en vie sur cette terre ?... ou si Dieu te donnera une autre fois l’occasion de devenir son enfant ?

Alors, je pourrai t’appeler non seulement « mon ami », mais véritablement « mon frère », enfant comme moi du même Père céleste et frère de tous ceux dans le monde entier qui sont passés, comme nous, de la mort à la vie. Nous pourrons ensemble travailler pour que les nations sachent qui est Jésus-Christ.

1 - 2 Corinthiens 6.2

NOTA :
Nous avons examiné les six premières opérations de l’Esprit : d’abord son action préliminaire par laquelle il amène l’homme à la foi ; ensuite, son action instantanée, sous ses cinq aspects simultanés, par laquelle il transforme le cœur de l’homme en lui communiquant la vie éternelle.

Nous allons aborder maintenant sa septième et dernière opération initiale : c’est l’ouverture d’un horizon infini.

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