Une vie motivée par l'essentiel

14. Lorsque Dieu semble distant

« J’attends le Seigneur. Pour l’instant, il se détourne des descendants de Jacob, mais je compte patiemment sur lui. » (Ésaïe 8.17, BFC)

Dieu est réel, quels que soient vos sentiments.

Il est facile d’adorer le Seigneur quand tout va bien dans votre vie – lorsqu’il vous a procuré de la nourriture, des amis, une famille, la santé et des situations agréables. Comme adorez-vous le Seigneur quand tout va mal ? Comment réagissez-vous lorsque Dieu vous semble être à un million de kilomètres ?

Le niveau le plus profond de l’adoration consiste à louer Dieu malgré la douleur, à le remercier pendant une épreuve, à lui faire confiance lorsque nous sommes tentés, à nous soumettre à sa seigneurie devant nos souffrances et à l’aimer lorsqu’il semble éloigné.

Les amitiés sont souvent mises à l’épreuve par la séparation et le silence ; soit les amis sont éloignés sur le plan géographique, soit ils ne parviennent plus à communiquer. Dans votre relation avec le Seigneur, vous ne vous sentirez pas toujours proche de lui. Philip Yancey a fait remarquer à juste titre : « Toute relation inclut des temps de proximité et des temps d’éloignement, et au cours d’une relation avec Dieu, aussi intime soit-elle, le balancier oscillera d’un côté à l’autre. » (Philip Yancey, Reaching for the Invisible God [Grand Rapids : Zondervan, 2000], p. 242.) C’est à ce moment-là que l’adoration devient difficile.

Pour affermir votre amitié, Dieu vous fera passer par des périodes de séparation apparente. À ce moment-là, vous aurez l’impression qu’il vous a abandonné ou oublié. Dieu vous semblera être à des millions de kilomètres de vous. Saint Jean de la Croix a dit que ces jours de sécheresse spirituelle, de doute et d’éloignement de Dieu étaient « la nuit sombre de l’âme ». Henri Nouwen les a nommés « le ministère de l’absence ». D’autres parlent d’« hiver du cœur ».

À part Jésus, David a sans doute été le plus proche de Dieu que n’importe qui, au point que le Seigneur l’a qualifié d’« homme selon son cœur. » (1 Samuel 13.14 ; Actes 13.22) Et pourtant, le psalmiste a souvent déploré l’apparente absence de Dieu : « Pourquoi, ô Éternel, te tiens-tu éloigné ? Pourquoi te caches-tu au temps de la détresse ? » (Psaume 10.1, BG) « Pourquoi m’as-tu abandonné ? Tu restes loin, tu ne viens pas me secourir malgré toutes mes plaintes. » (Psaume 22.1, BS) « Pourquoi donc me rejettes-tu ? » (Psaume 43.2, BS ; voir aussi les Psaumes 44.23 ; 74.11 ; 88.14 ; 89.49)

Évidemment, Dieu n’avait pas vraiment laissé David, pas plus qu’il ne vous abandonne vous-même. Il a souvent promis : « Je ne te délaisserai pas et je ne t’abandonnerai jamais. » (Deutéronome 31.8 ; Psaume 37.28 ; Jean 14.16-18 ; Hébreux 13.5) Mais il n’a pas garanti : « Tu sentiras toujours ma présence. » En fait, Dieu admet qu’il nous cache parfois sa face. (1 Chroniques 16.24 ; Psaume 29.1 ; 66.2 ; 96.7 ; 2 Corinthiens 3.18) Par moments, il semble s’effacer complètement de notre vie.

Floyd McClung décrit cela en ces termes : « Vous vous réveillez un matin et tous vos sentiments spirituels ont disparu. Vous priez, mais il ne se passe rien. Vous chassez l’adversaire, mais cela ne change rien. Vous vous livrez à vos exercices spirituels… vous demandez à vos amis de prier pour vous… vous confessez tous les péchés que vous pouvez imaginer, puis vous demandez pardon à tous les gens que vous connaissez. Vous jeûnez… toujours rien. Des jours ? Des semaines ? Des mois ? Cela cessera-t-il un jour ?... Tout se passe comme si vos prières s’arrêtaient au plafond. Totalement désespéré, vous criez : “Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?” » (Floyd McClung, Finding Friendship with God (Ann Arbor, MI : Vine Books, 1992), p. 186)

Vous n’avez rien fait de mal ! C’est une étape normale du test et de la croissance de votre amitié avec Dieu. Tous les chrétiens passent par là au moins une fois, et généralement plusieurs. C’est douloureux et déconcertant, mais absolument vital pour le développement de votre foi. Le fait de le savoir a redonné espoir à Job quand il n’a plus senti la présence de Dieu dans sa vie. Il a dit : « Si je vais à l’est, il n’y est pas, si je vais à l’ouest, je ne l’aperçois pas. Si je le cherche au nord, je ne peux pas l’atteindre. Se cache-t-il au sud ? Jamais je ne le vois. Cependant, il sait bien quelle voie j’ai suivie. Qu’il me passe au creuset, j’en sortirai pur comme l’or. » (Job 23.8-10, BS)

Quand Dieu semble distant, vous avez peut-être l’impression qu’il est fâché contre vous ou qu’il vous fait subir une punition pour certains péchés que vous avez commis. Et il est vrai que le péché vous empêche d’être en communion étroite avec Dieu. Nous attristons l’Esprit de Dieu et entravons notre communion avec lui par notre désobéissance, nos conflits avec les autres, notre activité frénétique, notre amitié avec le monde, etc. (Psaume 51 ; Éphésiens 4.29-30 ; 1 Thessaloniciens 5.19 ; Jérémie 2.32 ; 1 Corinthiens 8.12 ; Jacques 4.4)

Mais souvent, cette sensation d’abandon ou d’éloignement de Dieu n’a rien à voir avec le péché. C’est une épreuve de la foi que nous devons tous affronter : allons-nous continuer à aimer Dieu, à croire en lui, à lui obéir et à l’adorer, même si nous ne sentons plus sa présence et que nous ne le voyons plus agir visiblement dans notre vie ?

L’erreur la plus courante des chrétiens d’aujourd’hui est que, dans l’adoration, ils cherchent une expérience au lieu de chercher Dieu. Ils aspirent à éprouver une sensation, et lorsque c’est le cas, ils concluent qu’ils ont « eu un bon culte ». Mais c’est faux ! C’est pourquoi le Seigneur nous prive souvent de sensations, afin que nous ne dépendions pas d’elles. Chercher une sensation, même celle de se sentir tout près de Christ, n’est pas rendre un culte à Dieu.

Quand vous étiez un nouveau-né en Christ, Dieu vous a donné quantité d’émotions pour confirmer sa présence, et souvent, il a répondu à certaines de vos prières les plus immatures et égocentriques – afin que vous sachiez qu’il existe. Mais quand vous avez grandi dans la foi, il vous a ôté ces béquilles.

L’omniprésence du Seigneur n’est pas équivalente à la manifestation de sa présence. L’une est un fait, l’autre est souvent un sentiment. Dieu est toujours présent, même lorsque vous n’en avez pas conscience, et cette présence est trop profonde pour pouvoir être mesurée par de simples émotions.

Certes, il veut vous faire sentir sa présence, mais il préfère que vous lui fassiez confiance plutôt que de chercher des sensations. C’est la foi qui plaît à Dieu et non les sentiments.

C’est quand tout va de travers dans votre vie et que vous ne voyez plus Dieu à l’œuvre que votre foi grandit le plus. C’est ce qui est arrivé à Job. En un seul jour, il a tout perdu – sa famille, son travail, sa santé et tous ses biens. C’était extrêmement décourageant : pendant trente-sept chapitres, Dieu ne lui a rien dit !

Comment louer l’Éternel quand vous ne comprenez pas ce qui vous arrive dans la vie et que Dieu garde le silence ? De quelle façon rester lié à lui au cours des moments critiques où toute communication avec lui semble rompue ? Comment garder les yeux fixés sur Jésus lorsqu’ils sont pleins de larmes ? En réagissant comme Job : « Alors Job se leva, déchira son manteau, et se rasa la tête ; puis, se jetant par terre, il se prosterna, et dit : Je suis sorti nu du sein de ma mère, et nu je retournerai dans le sein de la terre. L’Éternel a donné, et l’Éternel a ôté ; que le nom de l’Éternel soit béni ! » (Job 1.20-21, BG)

Dites à Dieu exactement ce que vous éprouvez. Répandez votre cœur devant lui. Exposez-lui toutes les émotions que vous ressentez. C’est ce que Job a fait lorsqu’il a dit : « Je ne veux plus me taire davantage ; j’ai l’esprit en détresse, il faut donc que je parle. » (Job 7.11, BFC) Quand le Seigneur lui a paru très loin, il a crié : « Ah, combien j’aimerais retrouver le passé, ce temps où je vivais sous la garde de Dieu, quand sa lampe brillait au-dessus de ma tête ! » (Job 29.2, BFC) Dieu peut gérer votre doute, votre colère, votre peur, votre chagrin, votre confusion et vos questions.

Savez-vous qu’admettre franchement votre désespoir peut être une déclaration de foi ? David, désespéré, mais croyant néanmoins toujours en Dieu, a écrit : « J’ai gardé la foi, même quand je répétais : Me voilà en bien triste état ! » (Psaume 116.10, BFC) Cela semble contradictoire : Je crois en Dieu, mais je suis au bout du rouleau ! Mais en fait, la franchise de David révèle une foi profonde : tout d’abord, il croyait en Dieu. Ensuite, il était convaincu que le Seigneur l’aimerait toujours, même s’il lui disait tout ce qu’il avait sur le cœur.

Concentrez-vous sur l’identité de Dieu – sur sa nature immuable. Quelles que soient les circonstances et ce que vous éprouvez, accrochez-vous au caractère immuable du Seigneur. Souvenez-vous de ce que vous savez être vrai au sujet de Dieu : il est bon, il m’aime, il est avec moi, il sait ce que j’endure, il s’intéresse à moi, il a un bon plan pour ma vie. V. Raymond Edman a dit : « Quand vous êtes dans le noir, ne remettez jamais en question ce que Dieu vous a dit lorsque vous étiez dans la lumière. »

Quand la vie de Job a tourné au désastre et que Dieu a gardé le silence, Job a trouvé de quoi remercier le Seigneur :

Croyez que le Seigneur tiendra ses promesses. Au cours des périodes de sécheresse spirituelle, vous devez vous appuyer patiemment sur les promesses de Dieu et non sur vos émotions et réaliser qu’il vous amène à un niveau de maturité plus profond. Une amitié basée sur les émotions est très fragile.

Alors, ne vous laissez pas troubler par les coups durs. Les circonstances ne peuvent changer le caractère de Dieu. La grâce du Seigneur est toujours agissante ; il est là pour vous-même lorsque vous ne le sentez pas. En l’absence de circonstances pour confirmer cela, Job s’est accroché à la Parole de Dieu. Il a dit : « Je n’ai pas abandonné les commandements de ses lèvres ; j’ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche. » (Job 23.12, BG)

Cette foi en la Parole de Dieu a aidé Job à rester fidèle quand plus rien n’avait de sens. Sa confiance est restée inébranlable en dépit de sa souffrance : « Quand même il me tuerait, j’espérerais en lui. » (Job 13.15, BS)

Quand vous vous sentez abandonné de Dieu et que vous continuez à lui faire confiance malgré ce que vous éprouvez, vous l’adorez de la façon la plus sublime qui soit.

Souvenez-vous de ce que Dieu a déjà accompli pour vous. S’il n’avait jamais rien fait de particulier dans votre vie, le Seigneur mériterait votre louange continuelle pendant le reste de votre existence à cause de ce que Jésus a accompli pour vous sur la croix. Le Fils de Dieu est mort pour vous ! C’est la plus grande de toutes les raisons pour l’adorer.

Hélas, nous oublions les cruels détails du sacrifice atroce que Dieu a réalisé pour nous, car nous y sommes trop accoutumés. Même avant la crucifixion, le Fils de Dieu a été exposé nu, battu jusqu’à être méconnaissable, fouetté, ridiculisé et en proie aux sarcasmes, couronnés d’épines et couvert de crachats. Comme un jouet entre les mains de ses bourreaux, il a été traîné plus bas que terre.

Ensuite, après avoir perdu tant de sang qu’il était presque inconscient, il a été forcé de porter une lourde croix en haut d’une colline, et on l’a laissé endurer la lente et atroce torture de la mort par crucifixion. Pendant que son sang coulait, des opposants se tenaient près de lui et lui criaient des insultes, en se moquant de sa souffrance et en riant de sa prétention d’être Dieu.

Ensuite, lorsque Jésus a pris sur lui tout le péché et toute la culpabilité de l’humanité, Dieu a détourné les yeux de cet affreux spectacle, et Jésus, complètement désespéré, a crié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27.46, BG) Jésus aurait pu se sauver lui-même… Mais dans ce cas, il n’aurait pas pu nous sauver.

Aucun mot ne peut décrire la noirceur de ce moment. Pourquoi Dieu a-t-il permis et enduré un traitement aussi effroyable ? Pourquoi ? Pour que vous puissiez éviter de passer l’éternité en enfer, et qu’ainsi, vous puissiez avoir part à sa gloire pour toujours ! La Bible dit : « Le Christ était sans péché, mais Dieu l’a chargé de notre péché, afin que, par lui, nous ayons part à l’œuvre salutaire de Dieu. » (2 Corinthiens 5.21, BFC)

Jésus a tout laissé pour que vous puissiez tout avoir. Il est mort afin que vous puissiez vivre éternellement. Ce seul fait suffit à nous faire déborder d’actions de grâces en permanence. Dès maintenant, ne vous demandez plus jamais pour quelles raisons vous devez être reconnaissant.

Quatorzième jour – définir mon objectif

Idée à méditer : Dieu est réel, quels que soient mes états d’âme.

Verset à apprendre : « Car Dieu a dit : Je ne te laisserai point et je ne t’abandonnerai point. » (Hébreux 13.5)

Question à me poser : Comment puis-je rester concentré sur la présence de Dieu, en particulier lorsqu’il semble distant ?

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