Une vie motivée par l'essentiel

35. La puissance de Dieu dans votre faiblesse

« Nous sommes faibles nous aussi ; mais, nous vous le montrerons, nous vivons avec lui par la puissance de Dieu. » (2 Corinthiens 13.4, BFC)
« Ma grâce te suffit, car c’est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement. » (2 Corinthiens 12.9a, BS)

Dieu aime employer des gens faibles.

Chacun a ses faiblesses, et elles sont multiples : physiques, émotionnelles, intellectuelles et spirituelles. Vous êtes peut-être fragilisé par des circonstances adverses ou relationnelles. L’essentiel est ce que vous en faites. Généralement, nous nions nos faiblesses, ou nous les défendons, les excusons, les cachons et en sommes irrités. Tout cela empêche le Seigneur de s’en servir comme il le souhaiterait.

Dieu a un point de vue différent à ce sujet. Il a dit : « Mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. » (Ésaïe 55.9, BD) C’est pourquoi il agit souvent à l’inverse de ce que nous souhaiterions. Nous pensons que le Seigneur ne veut employer que nos points forts, mais il souhaite aussi utiliser nos faiblesses pour sa gloire.

La Bible dit : « Dieu a choisi… ce qui est faible pour couvrir de honte les puissants. » (1 Corinthiens 1.27, BS) Vos faiblesses ne sont pas le fruit du hasard. Dieu les a volontairement permises dans votre vie afin de démontrer sa puissance à travers nous.

Jamais le Seigneur n’a été impressionné par la force ou l’autonomie. Au contraire, ce sont les gens qui sont faibles et qui l’admettent qui l’attirent. Jésus qualifiait cette reconnaissance de nos faiblesses de « pauvreté d’esprit ». Elle fait partie des attitudes qu’il bénit. (Matthieu 5.3)

La Bible regorge d’exemples montrant comment Dieu aime se servir de gens imparfaits et ordinaires pour accomplir des exploits malgré leurs imperfections. Si le Seigneur n’employait que des gens parfaits, rien ne se ferait jamais, car nous avons tous nos failles. Le fait qu’il se serve de gens imparfaits doit tous nous encourager.

Une faiblesse, ou une « écharde » (1 Corinthiens 12.7) selon l’expression de Paul, n’est pas un péché, un vice ou un défaut de caractère que vous pouvez modifier, comme la boulimie ou l’impatience. C’est une limite dont vous avez hérité et que vous ne pouvez pas changer. Elle peut être physique (handicap, maladie chronique, manque naturel d’énergie, incapacité), émotionnelle (traumatisme, souvenir douloureux, bizarrerie de caractère, disposition héréditaire) ou intellectuelle (limitation). Nous ne sommes pas tous extrêmement brillants et doués.

Quand vous pensez à vos limites, vous êtes peut-être tentés de conclure : « Jamais le Seigneur ne pourra m’employer ». Mais Dieu ne se laisse jamais arrêter par nos limites. Au contraire, il aime mettre sa grande puissance dans les vases ordinaires.

Selon les Écritures, « ce trésor, nous le portons dans les vases faits d’argile que nous sommes, pour que ce soit la puissance extraordinaire de Dieu qui se manifeste, et non votre propre capacité. » (2 Corinthiens 4.7, BS) Comme des vases ordinaires, nous sommes fragiles, vulnérables et nous nous brisons facilement, mais le Seigneur nous utilisera si nous le laissons agir dans notre faiblesse. Pour que cela arrive, nous devons suivre l’exemple de Paul.

Admettez vos faiblesses. Reconnaissez que vous êtes faillible. Cessez de prétendre être un surhomme et soyez honnête avec vous-même. Au lieu de vous voiler la face ou de vous trouver des excuses, prenez le temps de discerner vos faiblesses personnelles. Au besoin, dressez-en la liste !

Dans le Nouveau Testament, deux grandes confessions illustrent la mentalité que nous devons avoir pour vivre sainement. La première est celle de Pierre lorsqu’il a dit à Jésus : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. » (Matthieu 16.16, BD) La seconde est celle de Paul qui a déclaré à une foule en extase devant lui : « Nous ne sommes que des hommes, tout à fait semblables à vous. » (Actes 14.15, BFC) Si vous voulez que Dieu vous emploie, vous devez savoir qui il est et qui vous êtes. Beaucoup de chrétiens, surtout parmi les dirigeants, oublient cette seconde évidence : nous ne sommes que des êtres humains ! S’il faut que vous passiez par une crise pour l’admettre, Dieu n’hésitera pas à le permettre, car il vous aime.

Soyez content de vos faiblesses. Paul déclarait : « Je me glorifierai donc bien plus volontiers de mes faiblesses, afin que la puissance de Christ repose sur moi. C’est pourquoi je me plais dans les faiblesses… pour Christ. » (2 Corinthiens 12.9-10a, BG) De prime abord, cela n’a aucun sens. Nous souhaitons être débarrassés de nos faiblesses, et non nous y complaire ! Mais en fait, le contentement prouve que nous avons foi en la bonté de Dieu. Il sous-entend : « Seigneur, je crois que tu m’aimes et que tu sais ce qui est bon pour moi. »

Paul nous donne plusieurs raisons d’être contents de nos faiblesses innées. Premièrement, elles nous amènent à dépendre de Dieu. En parlant de sa propre faiblesse, que le Seigneur avait refusé de lui ôter, Paul a expliqué : « Je me réjouis des faiblesses… car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. » (2 Corinthiens 12.10, BFC) Quand vous vous sentez tout petit, Dieu vous rappelle que vous devez dépendre de lui.

D’autre part, nos faiblesses nous empêchent de devenir arrogants. Elles nous maintiennent dans l’humilité. Paul a dit : « Afin que je ne sois pas enflé d’orgueil… une dure souffrance m’a été infligée dans mon corps. » (2 Corinthiens 12.7) Souvent, le Seigneur associe une grande limitation à une force hors du commun afin de nous empêcher de nous enfler d’orgueil. Comme un frein, une limite nous empêche d’aller trop vite et de dépasser le plan divin.

Quand Gédéon a recruté une armée de trente-deux mille hommes pour combattre les Madianites, le Seigneur a réduit ce nombre à trois cents, ce qui a rendu les troupes quatre cent cinquante fois moins nombreuses que celles de leurs ennemis. Voilà qui paraissait garantir une catastrophe, mais Dieu l’a permis pour qu’Israël sache que c’était la puissance de Dieu qui les sauverait et non leur propre force.

Nos faiblesses encouragent aussi la communion entre les croyants. Alors que la force incite à l’indépendance (« Je n’ai besoin de personne »), nos limites nous montrent à quel point nous avons besoin des autres, et lorsque nous joignons les unes aux autres les cordelettes de nos faibles vies, nous constituons une corde très solide. Vance Havner disait avec esprit : « Comme des flocons de neige, les chrétiens sont fragiles, mais s’ils se collent les uns aux autres, ils peuvent bloquer la circulation. »

Par-dessus tout, nos points faibles nous permettent d’avoir plus de sympathie pour les autres et d’être plus efficaces dans le ministère. Grâce à eux, nous avons beaucoup plus de compassion et de compréhension pour les faiblesses des autres. Le Seigneur veut que sur cette terre, vous exerciez le ministère de Christ, ce qui implique que les autres trouveront la guérison dans vos meurtrissures. Les plus beaux messages de votre vie et vos services les plus efficaces proviendront de vos blessures les plus profondes. Ce qui vous gêne le plus, vous fait le plus honte et vous embarrasse le plus est précisément ce dont Dieu va se servir pour guérir les autres.

Le grand missionnaire Hudson Taylor a constaté : « Tous les géants de Dieu étaient des gens faibles. » Le talon d’Achille de Moïse, c’était la colère. Elle l’amena à tuer un Égyptien, à frapper le rocher auquel il était censé parler et à briser les tables des Dix Commandements. Et pourtant, l’Éternel en a fait « l’homme le plus doux de la terre ». (Nombres 12.3) Gédéon était rempli de complexes, mais Dieu l’a transformé en « vaillant héros » (Juges 6.12, BG) Le point faible d’Abraham était sa peur. Non pas une fois, mais deux, il a prétendu que sa femme était sa sœur pour se protéger, mais le Seigneur en a fait « le père de tous ceux qui croient ». (Romains 4.11, BFC) L’impulsif et lâche Pierre est devenu « un roc », (Matthieu 16.18) David l’adultère a fait place à un « homme selon le cœur de Dieu » (Actes 13.22, BG) et Jean, l’un des « fils du tonnerre », a mérité le titre d’« apôtre de l’amour ».

La liste pourrait se poursuivre indéfiniment. « Le temps me manquerait pour parler de… Barak, de Samson, de Jephté, de David, de Samuel, et des prophètes, qui, par la foi, vainquirent des royaumes… » (Hébreux 11.32-34, BG) Dieu est passé maître dans l’art de changer la faiblesse en force. Il désire prendre votre plus grande faiblesse et la transformer.

Parlez franchement de vos faiblesses. Le ministère commence par la vulnérabilité. Plus vous laisserez tomber le masque, plus vous serez transparent, plus vous avouerez vos luttes, et plus le Seigneur pourra vous employer pour servir les autres.

Dans toutes ses lettres, Paul montrait ses failles. Il faisait part honnêtement :

Évidemment, la vulnérabilité est risquée. Il est parfois effrayant de laisser tomber ses défenses et d’ouvrir sa vie aux autres. Lorsqu’on dévoile ses échecs, ses sentiments, ses déceptions et ses craintes, on court le risque d’être rejeté. Mais le jeu en vaut la chandelle. La vulnérabilité nous dégage d’un grand poids. Nous confier aux autres dissipe notre tension, minimise nos appréhensions et représente le premier pas vers la libération.

Nous avons déjà expliqué que Dieu « fait grâce aux humbles », mais beaucoup se méprennent sur le sens de la véritable humilité.

Cette dernière ne consiste pas à vous mortifier et à nier vos points forts, mais plutôt à admettre honnêtement vos faiblesses. Plus vous serez franc à ce sujet, plus le Seigneur vous transmettra sa grâce et plus vous en recevrez des autres. La vulnérabilité est une qualité attachante ; nous sommes naturellement attirés vers les gens humbles. Alors que la prétention rebute, l’authenticité attire, et la vulnérabilité nous rapproche les uns des autres.

C’est pour cela que Dieu veut se servir de vos points faibles, et pas seulement de vos points forts. Si tous les autres ne voient que vos exploits, ils se découragent et pensent : « Eh bien, c’est très bien pour lui, mais moi, je ne serai jamais capable de faire ça. » Mais lorsqu’ils voient Dieu se servir de vous en dépit de vos faiblesses, cela les incite à penser : « Après tout, le Seigneur peut peut-être m’employer ! » Nos exploits engendrent la compétition, alors que nos points faibles nous soudent les uns aux autres.

À un certain moment de votre vie, vous devrez décider si vous souhaitez impressionner les autres ou les influencer. Vous pouvez impressionner les autres de loin, mais pour les influencer, il faut que vous vous rapprochiez d’eux. Or, si vous le faites, ils verront franchement vos failles. C’est normal ! La qualité la plus nécessaire d’un dirigeant n’est pas la perfection, mais la crédibilité. Si les gens ne peuvent pas vous faire confiance, ils ne vous suivront pas. Comment être crédible ? Non pas en prétendant être parfait, mais en étant honnête.

Glorifiez-vous de vos faiblesses. Paul a affirmé : « Je ne me vanterai que de mes faiblesses. » (2 Corinthiens 12.5b, BS) Au lieu de prendre l’air sûr de vous et invincible, considérez-vous comme un trophée de la grâce. Lorsque Satan vous montre vos points faibles, soyez d’accord avec lui, et bénissez le Seigneur du fond du cœur de compatir à nos faiblesses, (Hébreux 4.15) et le Saint-Esprit de nous aider dans notre faiblesse. (Romains 8.26a)

Parfois, Dieu change même un point fort en faiblesse afin de nous employer encore plus. Jacob était un manipulateur qui a passé sa vie à comploter, puis à fuir les conséquences de ses stratagèmes. Une nuit, il a lutté avec Dieu et il s’est écrié : « Je ne te laisserai pas partir tant que tu ne m’auras pas béni. » Le Seigneur a répondu : « Très bien, » mais ensuite, il a pris sa cuisse et lui a déboîté la hanche. Qu’est-ce que cela signifie ?

Dieu a touché à sa force (le muscle de la cuisse est le plus fort du corps) et il l’a transformée en faiblesse. Dès cet instant, Jacob a boîté. Jamais plus il n’a pu fuir ! C’est ce qui l’a obligé à s’appuyer sur le Seigneur, qu’il le veuille ou non. Si vous souhaitez que Dieu vous bénisse et vous emploie, vous devez être prêt à claudiquer pendant tout le reste de votre vie, car le Seigneur se sert de gens faibles.

Trente-cinquième jour – définir mon objectif

Idée à méditer : Dieu travaille mieux en moi lorsque j’admets ma faiblesse.

Verset à apprendre : « Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. » (2 Corinthiens 12.9a, BG)

Question à me poser : Est-ce que je limite la grâce de Dieu dans ma vie en essayant de cacher mes faiblesses ? Que dois-je dévoiler franchement pour aider les autres ?

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