Vers la Sainteté

CHAPITRE XXIV

Oiseaux de proie

À cette entière sanctification des croyants, Satan oppose toutes ses ruses, ses arguments captieux et toute la force de sa puissante volonté ; mais l’âme résolue et déterminée à être toute au Seigneur, remportera la victoire sur un ennemi dont toute la force consiste dans le mensonge. Le moyen le plus sûr de le vaincre, c’est de le vouloir, de croire fermement et de demeurer en Dieu en dépit de tous les doutes suggérés par Satan.

Dans le quinzième chapitre de la Genèse, nous avons un récit du sacrifice d’Abraham très suggestif pour tous ceux qui cherchent le plein salut. Abraham prit avec lui certaines bêtes et certains oiseaux et les offrit à Dieu, mais tandis qu’il préparait son offrande et attendait un signe lui révélant que Dieu l’avait acceptée, des oiseaux de proie survinrent pour emporter l’offrande. Abraham les chassa, mais ils revinrent jusqu’au soir et alors le feu de Dieu consuma le sacrifice.

De même celui qui veut être entièrement sanctifié doit faire de lui-même à Dieu une offrande sans réserve. Cet acte doit être réel, et non imaginaire, un abandon de soi-même avec tous ses plans, ses perspectives, son avoir, ses facultés de l’esprit et du corps, son temps, ses soucis, ses joies, ses chagrins, sa réputation, ses amis, pour contracter avec Dieu une alliance éternelle qui ne soit jamais oubliée. Après s’être ainsi donné à Dieu pour être quelque chose ou n’être rien, pour aller ou s’arrêter selon que Jésus le guidera, il doit, comme Abraham, attendre patiemment, dans la foi, le témoignage de Dieu que ce don de soi-même soit accepté.

Si la prophétie tarde, attends-la,
Car elle s’accomplira certainement.
Mais le juste vivra par sa fidélité.

(Habakuk 2.3-4)

Or, durant cette période d’attente, qu’elle soit longue ou courte, le diable enverra sûrement des oiseaux de proie pour arracher l’offrande. Il vous dira : « Vous devriez ressentir autre chose si vous vous étiez donné entièrement à Dieu. » – Souvenez-vous alors que c’est l’oiseau de proie du diable, et chassez-le. Tout sentiment est toujours produit par quelque cause. Pour avoir un sentiment d’amour, je dois penser à quelque personne aimée, mais à l’instant où je détourne ma pensée de l’objet de mon affection, et me mets à examiner l’état de mes sentiments, ceux-ci diminuent d’intensité.

Regardez à Jésus sans prendre garde à vos émotions ; elles sont involontaires et s’adapteront bientôt à ce qui est devenu votre foi et votre volonté. « Mais, suggérera peut-être quelqu’un, votre consécration n’est pas complète ; passez encore une fois par le même chemin afin d’en être plus sûr. » Encore un oiseau de proie, chassez-le.

Quand vous êtes parvenu à ce point-là, Satan se fait excessivement pieux ; il cherche à maintenir indéfiniment votre attention fixée sur la consécration, sachant que tant qu’il y réussira, il vous détournera de la promesse de Dieu, et vous empêchera en conséquence de croire ; or, sans la certitude que votre offrande est acceptéemaintenant, toutes vos œuvres sont mortes.

« Mais, dira un autre, vous n’éprouvez pas la joie, les profondes et puissantes émotions que connaissent d’autres enfants de Dieu. » Encore un oiseau de proie, chassez-le.

Une femme me disait dernièrement :

– J’ai renoncé à tout sans trouver le bonheur que j’attendais.

– Ah ! ma sœur, lui dis-je, la promesse n’est pas pour ceux qui cherchent le bonheur, mais pour ceux qui ont faim et soif de la justice, ceux-là seront rassasiés. Cherchez la justice, non le bonheur.

Elle le fit et peu après fut satisfaite, car avec la justice vint la plénitude de la joie. « Mais la foi, objectera-t-on encore, est une chose si incompréhensible, vous ne pouvez la pratiquer ; demandez à Dieu de vous aider dans votre incrédulité. » Encore l’oiseau de proie du diable, éloignez-le.

La foi est presque trop simple pour être définie. C’est la confiance en la parole de Jésus, la simple assurance qu’Il a l’intention d’accomplir à la lettre ce qu’Il dit dans Ses promesses et que ces promesses sont pour vous. Prenez garde de vous laisser détourner « de la simplicité qui est en Jésus-Christ. » (2 Corinthiens 11.3) Je vous le dis, mon cher camarade, tout ce qui est contraire à la foi en la promesse de Dieu quant au plein salut, est un des oiseaux de proie du diable, et vous devez résolument le chasser si vous voulez être sauvé.

Cessez de raisonner avec le diable. « Nous renversons les raisonnements et tout rempart qui s’élève contre la connaissance de Dieu. » (2 Corinthiens 10.5) Plaidez, mais avec Dieu. « Venez et plaidons, dit l’Éternel ! » (Esaïe 1.18)

Au cours d’une nuit de prières, un homme s’agenouilla avec beaucoup d’autres à la table de consécration pour demander un cœur pur. On lui dit de se donner entièrement à Dieu et de croire. Finalement il se mit à prier et dit : « Je me donne à Dieu, et désormais je vais vivre et travailler pour Lui avec les forces que je possède, et attendre de Lui la plénitude de la bénédiction et de la force quand Il le jugera bon. Il a promis de me la donner et Il le fera, n’est-ce pas ? »

– Oui, mon frère, ce qu’Il a promis, Il l’accomplira sûrement, répliquai-je.

– Oui, oui, Il l’a promis, dit cet homme. Et à ce moment un rayon de lumière pénétra dans son âme et ses paroles suivantes furent : « Le Seigneur soit loué ! Gloire à Dieu ! »

Il s’entretint avec le Seigneur, dans l’attente en sa promesse, et fut sauvé. Ce même soir, d’autres raisonnèrent avec le diable, et avec leurs propres sentiments et ne trouvèrent pas le salut.

Mais après avoir fait ce pas, il entre dans le plan de Dieu que vous parliez de votre foi. Les hommes de caractère qui ont du pouvoir et de l’influence ne craignent pas de se faire connaître. Un homme qui a des convictions ne s’effraie ni de les annoncer au monde ni de les défendre ; c’est un homme d’une réelle stabilité. Il en est ainsi dans toutes les questions de politique, d’affaires, de réformes morales, comme dans celle du salut. Une loi universelle appuie cette déclaration : « C’est par la bouche que la confession devient un instrument de salut. » Si vous êtes sauvé et demeurez dans le salut vous devez à la première occasion en témoigner et proclamer la vérité devant les démons de l’enfer, devant vos connaissances ici-bas et devant les anges du ciel. Vous devez apparaître devant le monde comme un représentant de la pureté du cœur, de « la sainteté à l’Éternel. » C’est ainsi seulement que vous brûlerez vos vaisseaux ; tant qu’ils ne seront pas détruits, vous n’êtes pas en sûreté.

Une dame me disait dernièrement : « J’ai toujours hésité à dire : Le Seigneur m’a pleinement sanctifiée, mais il y a peu de temps que j’en ai saisi la cause. Je comprends maintenant mon secret désir de laisser un pont derrière moi, de manière à échapper à ma position spirituelle sans courir aucun risque, tandis que ma profession de sanctification m’oblige à veiller sur moi afin de ne prêter à aucun blâme ; en ne la professant pas, je puis me permettre des choses contestables et m’abriter derrière l’assertion que je ne prétends pas être parfaite. »

Oui, voilà le secret. Prenez garde, cher lecteur ; sinon vous allez vous trouver à cheval sur une barrière, et tous ceux qui s’y placent sont déjà en réalité du côté du diable. « Celui qui n’est pas pour moi est contre moi. » Passez du côté du Seigneur par une profession de foi bien définie. Le diable vous dira : « Vous feriez bien de ne pas toucher à ce sujet tant que vous n’êtes pas sûr de vous-même. Prenez garde de faire plus de mal que de bien. »

Chassez promptement cet oiseau de proie sinon tout ce que vous avez fait jusqu’à aujourd’hui sera inutile. Cet oiseau-là a dévoré des milliers d’offrandes faites dans un esprit aussi honnête que le vôtre. Vous ne devez pas seulement garder la bénédiction, mais affirmer hardiment votre foi en Celui qui bénit et Il vous gardera.

Hier encore un frère me disait : « Quand je recherchai la bénédiction de la sanctification, je me donnai définitivement et pleinement à Dieu, en lui disant que je me confiais en Lui, mais je me sentais aussi sec qu’un arbre mort. Peu après un ami me demanda si j’étais sanctifié et sans prendre le temps d’examiner mes sentiments, je répondis affirmativement : à cet instant même Dieu me bénit, me remplit de la plénitude de son esprit et depuis Il n’a cessé de me garder. » Ce frère confessa sa foi et fut d’accord avec Dieu. – Mais vous devez être honnête et ne pas prétendre posséder davantage que vous n’avez reçu, dira Satan.
Encore un oiseau de proie !

Vous devez affirmer que Dieu ne peut manquer à Sa promesse ; or, Il a promis que « quoi que vous demandiez en priant, croyez que vous le recevrez, et vous le recevrez. » Tenez Dieu pour fidèle.

Une soldat se livra à Dieu sans réserve, mais n’éprouvant aucun changement, elle hésitait à dire que Dieu l’avait pleinement sanctifiée. – Mais, disait-elle, je me mis à raisonner ainsi : Je sais que je me suis donnée entièrement à Dieu. Je suis disposée à être n’importe quoi, à faire n’importe quoi et à souffrir n’importe quoi pour Jésus. Je suis disposée à abandonner pour Sa cause et par amour pour Lui tous les plaisirs, tous les honneurs et jusqu’à mes plans et mes espérances les plus chers ; cependant je ne sens pas que Dieu me sanctifie. Pourtant Il a promis de le faire à la seule condition que je me donne à Lui et croie à sa Parole. Sachant que je me suis donnée à Lui, je dois croire en Ses promesses ou Le déclarer menteur. Je veux croire qu’Il me sanctifie maintenant. Mais, ajoutait-elle, « je ne voyais aucun signe que cette œuvre fût alors accomplie ; malgré cela je me reposai sur Dieu et quelques jours plus tard, je me rendis à une réunion de sanctification ; là, tandis qu’un grand nombre de personnes rendaient témoignage, je pris la résolution de me lever et de dire moi-même que Dieu m’avait sanctifiée. Je le fis et tandis que je parlais, le Seigneur vint et me rendit le témoignage que cette sanctification était accomplie. Je sais maintenant que je suis sanctifiée. » Et sa figure radieuse en rendait un vivant témoignage.

Cher lecteur : « Résistez au diable et il s’enfuira de vous. » Donnez-vous entièrement à Dieu, confiez-vous en Lui et confessez votre foi.

Et soudain entrera dans son temple le Seigneur que vous cherchez
Et le messager de l’alliance que vous désirez, voici, il vient,
Dit l’Éternel des armées.

(Malachie 3.1)

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