Dieu et mes sous

LA PART DU SEIGNEUR

Leur joie débordante et leur pauvreté profonde ont produit avec abondance de riches libéralités ; selon leurs possibilités, je l’atteste, et, même au-delà de leurs possibilités, de leur plein gré … ils se sont d’abord donnés eux-mêmes au Seigneur…

2 Corinthiens 8.3, 5

SELON SES MOYENS

En recommandant à ses lecteurs de mettre à part pour Dieu ce qu’ils pourront l’apôtre se révèle sage, lui qui juge utile de les rassurer ainsi : Les bonnes dispositions, quand elles existent, sont agréables (à Dieu) en raison de ce qu’on a, mais non de ce qu’on n’a pas. Car il s’agit, non de vous exposer à la détresse pour le soulagement des autres, mais de suivre une règle d’égalité… (2 Corinthiens 8.12, 13). Autrement dit, pour plaire à Dieu, il n’est pas question de tout donner ni de s’appauvrir et encore moins « de se mettre sur la paille » afin de secourir son prochain. Certes non, mais il paraît raisonnable de « s’asseoir pour calculer la dépense », c’est-à-dire d’établir son budget pour décider lucidement et sans regret du montant de la somme que je tiens à consacrer au Seigneur, question qui sera abordée dans le chapitre suivant. Quoiqu’il en soit, si j’aime vraiment mon Sauveur et suis préoccupé de son règne, je ne lésinerai pas sur mes offrandes. Je prélèverai régulièrement, avec joie et selon mes ressources, une somme que je souhaiterai aussi importante que possible.

Mais l’essentiel est de passer aux actes, si ce n’est déjà fait. L’apôtre Paul savait fort bien que la bonne volonté ne suffit pas. Elle peut être sans lendemain, aussi écrivait-il à ses frères de Corinthe plutôt négligents : « Maintenant, passez aux actes afin que vous réalisiez ce que vous avez décidé avec empressement » (2 Corinthiens 8.11).

Eprouvez-vous quelque hésitation à prélever sur vos mensualités un pourcentage d’une certaine importance ? Pourquoi ne pas passer à l’acte ? Je recevais dernièrement les confidences d’un couple chrétien éprouvant beaucoup de peine à joindre les deux bouts. Divorcés de part et d’autre puis remariés, ces époux devaient régler des pensions alimentaires élevées pour les enfants issus du premier mariage et dont la garde était confiée à leur premier conjoint. Que faire lorsque de telles ponctions réduisent considérablement le petit salaire du mari, lequel m’avouait avec regret : « Prélever la dîme sur mes mensualités, c’est plus que nous ne pouvons faire ». Je le rassurai en lui rappelant le « ce qu’il pourra » de l’Ecriture et la nécessité d’établir son budget (1).

(1) Tel chrétien co-propriétaire doit prélever une somme importante pour régler le ravalement imposé de son immeuble. Tel autre, éprouvé dans sa santé, doit faire face à des dépenses imprévues…

Si vous hésitez à passez aux actes, commencez modestement en donnant 3, 5 ou 8 % et en disant à Dieu vos craintes à ce sujet ; il faut jouer franc-jeu avec lui. Toutefois, si je tiens à me montrer plus généreux que l’observateur de la Loi de jadis, je pousserai jusqu’à 11, 15% et davantage peut-être (Il est préférable, me semble-t-il, de ne pas verser exactement 10%, c’est-à-dire la dîme imposée dans l’Ancienne Alliance, afin de ne pas éprouver le sentiment de légaliser, désagréable pour qui veut être affranchi de la Loi).

Pourquoi ne pas vous décider maintenant à agir, vous qui lisez ces lignes ? Quel pourcentage de vos émoluments paraît le mieux convenir à votre situation ? Ne dites pas : « C’est impossible » ! Tentez l’expérience. Faites ce pas de la foi qui vous procurera des joies insoupçonnées et aura certainement des incidences sur votre vie spirituelle. Sans doute serez-vous conduit à réduire vos dépenses, à fixer plus scrupuleusement vos choix pour éliminer le futile ou détecter l’inutile, pour différer des achats qui n’ont rien d’urgent ou ne s’imposent pas présentement.

Pour vous stimuler à passer aux actes, n’oubliez pas que l’ordre donné par l’Esprit Saint sous la plume de Paul n’est pas seulement adressé à tel ou tel frère bien installé dans la vie mais à chacun. Donc à vous d’abord, que vous soyez riche ou pauvre, jeune dans la foi ou chrétien de longue date.

TÉMOIGNAGES

Georges Muller, le fondateur bien connu des orphelinats de Bristol, homme de foi s’il en fut, conseillait ce qui suit : « En ce qui concerne le montant de ce que nous donnerons, aucune règle ne peut être imposée car chacun doit le fixer lui-même, non dans un esprit légaliste, mais par amour et gratitude à l’égard du Christ qui mourut pour nous. Dieu veut nous voir agir dans un sentiment filial et comme pressés par l’amour de Jésus. C’est pourquoi il ne donne pas de commandement précis sur ce point à ceux auxquels il a tout pardonné, ses héritiers, co-héritiers du Christ. Quant à moi, je ne souhaite autre chose que de demeurer continuellement devant Dieu avec tout ce que je possède en lui disant : « Seigneur, tout ce que j’ai est à toi ; uses-en selon ton plaisir ».

Si cependant, ajoute Georges Muller, vous objectez : « Je ne puis en faire autant », je répondrai : « Faites ce que vous pouvez, donnez telle fraction de vos ressources selon votre degré de lumière et de grâce, seulement fixez le minimum de ce que vous pensez mettre à part et donnez-le régulièrement.

Puis, à mesure que Dieu vous éclairera et selon qu’il vous fera prospérer, donnez davantage. Le minimum fixé au premier abord peut être continuellement dépassé mais il est bon de le fixer, de peur que vous ne donniez rien ou presque rien : Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème en abondance moissonnera en abondance (2 Corinthiens 9.6)… »

J’ai sous les yeux une brochure excellente du passé (signée R.A.L.) intitulée : Donnons à Dieu joyeusement et sans regret. Voici l’expérience faite par son auteur :

1er février 1904

Agé de dix-huit ans, j’ai décidé de donner au Seigneur le dixième de mon salaire.

12 février 1906

Avant que l’argent ne prenne possession de mon cœur, je veux, avec le secours d’En-haut aller jusqu’à 25% de mon salaire.

Septembre 1910

Agé de vingt cinq ans, je désire donner 50% de tout ce que je gagne.

1955

Maintenant, à 70 ans, je puis témoigner que le Seigneur a dépassé mon attente et m’a accordé en bénédictions spirituelles et matérielles le centuple de ce que j’ai pu lui donner. Il m’a béni bien au-delà de ce que j’aurais pu imaginer lorsque, jeune homme, je décidai de donner une portion bien définie de mon salaire.

CONCLUSION

Après de tels témoignages, il me paraît utile de renouveler un conseil et de terminer ce chapitre par une promesse de Dieu.

Conseil : N’attendez pas d’être bien disposé ou en mesure de donner 5, 10, 15 ou 20% de votre salaire, mais commencez aujourd’hui même à fixer le minimum que vous allez verser régulièrement dans la caisse du Seigneur. Oui, tentez l’expérience : elle en vaut la peine !

Promesse : Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours à tous égards de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre. (2 Corinthiens 9.8).

QUESTIONS

  1. Donnez-vous à Dieu une portion bien définie de vos ressources ? Si oui, le faites-vous régulièrement ? Si non, êtes-vous résolu à mettre à part, mois après mois, une somme déterminée, prélevée sur votre revenu ?
  2. Toujours en accord avec votre conjoint si vous êtes marié, voulez-vous décider quel pourcentage de vos ressources vous allez consacrer à votre Seigneur ? Si votre conjoint est incroyant, demandez à Dieu toute sagesse pour discerner comment et combien vous pouvez donner librement.
    Relisez la promesse qui termine ce chapitre et bénissez Celui qui donne sans mesure. Grâces soient rendues à Dieu pour son don ineffable. (2 Corinthiens 9.15).

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