Sonnets Chrétiens


Livre Second — Sonnet XXXIV

Sur la Mort de Josias

Jeune et pieux héros, tout brillant de lumière ;
Prince que tes sujets appellent justement,
Du saint peuple l’amour, le plus bel ornement ;
Où t’emporte l’ardeur de ton âme guerrière ?

Arrête de ton char la course meurtrière.
Que deviendrait ton peuple en ton éloignement,
Si d’un combat douteux le triste évènement
Terminait les beaux jours de ta belle carrière ?

Mais la flèche mortelle est déjà dans son flanc,
Et le champ de bataille est rouge de son sang.
Pleurons sans fin les maux dont sa mort est suivie.

Qu’à sa gloire pourtant cèdent nos intérêts.
S’il perd dans le combat la couronne et la vie,
Il va régner au Ciel dans l’éternelle paix.


4 : Lorsqu’il alla témérairement combattre le roi d’Egypte, s’opposant ainsi à l’ordre de Dieu, qui, selon les Juifs, avait été donné à ce prince par Jérémie. 9 : Le Talmud des Juifs dit, que comme Josias était prêt à rendre l’âme, le prophète Jérémie s’étant aperçu qu’il remuait les lèvres, se pencha sur lui, et qu’approchant son oreille de fort près, il entendit ce grand prince prononcer à voix basse, en expirant : Tu es juste, Seigneur ! car j’ai été rebelle à tes ordres.

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