Sonnets Chrétiens


Livre Troisième — Sonnet XXVIII

Sur les Miracles arrivés
à la Mort de Notre Seigneur

Tout conspire, Seigneur, à plaindre ton tourment :
L’astre du jour en deuil nous fait voir sa tristesse ;
Le lieu-saint ébranlé, dans cet événement,
En déchirant son voile, exprime sa détresse.

La Terre est dans d’horreur et dans le tremblement ;
Les rochers les plus durs marquent de la tendresse ;
La bande des vieux saints, quittant le monument,
A pleurer ton trépas à l’envi s’intéresse.

Le peuple de Judée, et les soldats romains,
Témoignent leurs regrets, de la bouche et des mains,
Et sentent dans leurs cœurs de ta croix la puissance.

Enfin, tout l’univers est touché de ton sort ;
Et moi, dont les péchés ont causé ta souffrance,
Hélas ! serai-je seul insensible à ta mort ?


2 : Par une éclipse surnaturelle, car elle arriva dans la pleine lune, au lieu que le soleil ne souffre jamais d’éclipse qu’en la nouvelle Lune. Aussi cette éclipse fut-elle marqué, comme un prodige, dans les archives des païens, au rapport de Tertullien ; on dit que Denis, Philosophe d’Athènes, s’écria en la voyant, ou que la nature allait périr, où que le Dieu de la nature souffrait alors. Jésus-Christ est le seul homme dont la naissance et la mort aient été honorées par des miracles.

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