Sonnets Chrétiens


Livre Quatrième — Sonnet VI

Sur la Vertu

O fille, d’origine et céleste et royale ;
Sœur de la Vérité, gloire du firmament ;
Amour des séraphins, objet noble et charmant ;
Incorruptible vierge, en beauté sans égale !

Au prix de ton éclat, la perle orientale
Me paraît sans blancheur, sans prix, sans ornement ;
Et l’odeur de ton riche et pompeux vêtement,
Surpasse les parfums que l’Inde nous étale !

Mais, la lampe à la main, je te cherche en plein jour.
Dis-moi, quel doux climat tu prends pour ton séjour,
A l’abri des tyrans qui t’ont juré la guerre ?

En vain me cherches-tu dans ces indignes lieux,
Chrétien, tu ne peux voir que mon ombre en la Terre ;
Mon corps, depuis longtemps, a regagné les Cieux.


3 : La vertu et la vérité sont comme deux sœurs engendrées de Dieu, et dont l’excellence et la beauté sont admirables. (Vivès) Platon disait, que si l’on pouvait voir des yeux du corps la beauté de la vertu, on en serait éperdument amoureux. O vierge, lui chante un Ancien, ta beauté rend la mort aimable. 9 : Allusion à Diogène, lorsqu’il cherchait un homme en plein midi. 14 : Allusion à l’Astrée des païens, revolant dans le Ciel, à cause de la malice des hommes.

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