1 Paul, apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, et Timothée, le frère, à l’Église de Dieu établie à Corinthe, ainsi qu’à tous les saints qui sont dans l’Achaïe entière ;
3 Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation,a
a La consolation est annoncée par les prophètes comme caractéristique de l’ère messianique, Isa 40.1, et devait être apportée par le Messie, Lc 2.25. Elle consiste essentiellement dans la fin de l’épreuve et dans le début d’une ère de paix et de joie, Isa 40.1s. ; Mt 5.5. Mais, dans le NT, le monde nouveau est présent au sein du monde ancien et le chrétien uni au Christ est consolé au sein même de sa souffrance, 2 Co 1.4-7 ; 7.4 ; cf. Col 1.24. Cette consolation n’est pas reçue passivement, elle est en même temps réconfort, encouragement, exhortation (même mot grec paraklèsis ). Sa source unique est Dieu, 2 Co 1.3, 4, par le Christ, 2 Co 1.5, et par l’Esprit, Ac 9.31, et le chrétien doit la communiquer, 2 Co 1.4, 6 ; 1 Th 4.18. Parmi ses causes, le NT cite le progrès de la vie chrétienne, 2 Co 7.4, 6, 7, la conversion, 2 Co 7.13, l’Écriture, Rm 15.4. Elle est source d’espérance, Rm 15.4.
b En 2 Co, Paul insiste constamment sur la présence de réalités antagonistes, voire contradictoires, dans le Christ, l’apôtre et le chrétien souffrance et consolation, 2 Co 1.3-7 ; 7.4 ; mort et vie, 2 Co 4.10-12 ; 6.9 ; pauvreté et richesse, 2 Co 6.10 ; 8.9 ; faiblesse et force, 2 Co 12.9-10. C’est le mystère pascal, la présence du Christ ressuscité au milieu du monde ancien de péché et de mort, cf. 1 Co 1-2.
8 Car nous ne voulons pas que vous l’ignoriez, frères : la tribulationc qui nous est survenue en Asie nous a accablés à l’excès, au-delà de nos forces, à tel point que nous désespérions même de conserver la vie.
c Une des nombreuses épreuves énumérées en 2 Co 11.23s.
d Var. « et nous en délivre ».
e L’action de grâces tient une très grande place chez saint Paul, cf. le début des épîtres où il remercie Dieu au sujet de la foi de ceux à qui il écrit, Rm 1.8 ; 1 Co 1.4 ; 1 Th 1.2 ; 2 Th 1.3 ; Ph 1.3 ; Col 1.3 ; Phm 4. Ce n’est pas une formule vide son absence en Ga est significative, Ga 1.1. L’action de grâces doit animer toutes les actions du chrétien faites au nom du Christ et assumées par lui dans son action de grâces au Père, Col 3.17 ; Ep 5.20. C’est un devoir correspondant à la volonté de Dieu non seulement pour les chrétiens, 1 Th 5.18, mais pour les païens, Rm 1.21. Car l’action de grâces « rend », quoique imparfaitement, la grâce à Dieu (1 Th 3.9, trad. litt.). Et elle est même le but ultime visé par la prière demandant la grâce, 2 Co 1.11 ; 4.15, et par les manifestations de charité fraternelle, 2 Co 9.11-15. D’où son importance dans le culte, 1 Co 14.16 ; Col 3.16 ; Ep 5.19s, et dans la prière personnelle, 1 Th 5.18 ; Ph 4.6.
f Var. « votre ».
12 Ce qui fait notre fierté, c’est ce témoignage de notre conscience que nous nous sommes comportés dans le monde, et plus particulièrement à votre égard, avec la simplicitég et la pureté qui viennent de Dieu, non pas avec une sagesse charnelle, mais bien avec la grâce de Dieu.
g Var. « sainteté ».
15 C’est dans cette assurance que je voulais venir chez vous tout d’abord pour vous procurer une seconde grâce ;h
h Var. « joie ».
i Paul a donc modifié l’itinéraire qu’il projetait, 1 Co 16.5-6.
17 En formant ce projet, aurais-je donc fait preuve de légèreté ? Ou bien mes projets s’inspirent-ils de la chair, en sorte qu’il y ait en moi le oui, oui, et le non, non ?
j La fidélité de Dieu est avant tout sa « solidité ». Il est le rocher d’Israël, Dt 32.4, on peut prendre appui sur lui en toute sécurité. Cette solidité explique la constance dans ses desseins, la fidélité à ses promesses, Ps 89.1-9, 25s ; et, surtout dans le NT, la fidélité de Dieu à son dessein de miséricorde et de salut, 1 Co 1.9 ; 10.13 ; 1 Th 5.24 ; 2 Th 3.3.
k Silvain est le disciple que les Actes nomment Silas.
l La fidélité de Dieu à ses promesses, 1.18, s’est exprimée avec plénitude en Jésus Christ. Il serait donc contradictoire que Paul, pour qui l’annonce du Christ est l’unique raison d’être, démente son message par une attitude de duplicité.
m Amen signifie « c’est solide, c’est digne de confiance »; c’est la réponse de la fidélité de l’homme à la fidélité de Dieu en Jésus Christ. Cf. Rm 1.25.
22 Lui qui nous a aussi marqués d’un sceaun et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit.
n Ce sceau et cette onction désignent soit le don de l’Esprit accordé à tous les croyants (avec peut-être une allusion aux rites de l’initiation chrétienne), cf. Ep 1.13 ; 4.30 ; 1 Jn 2.20, 27, soit la consécration au ministère apostolique (« nous » étant opposé à « vous », v. 21) par un don spécial de l’Esprit faisant de l’apôtre le messager fidèle de la fidélité divine dans le Christ (vv. 17-20). Noter la formulation trinitaire des vv. 21-22.
23 Pour moi, j’en prends Dieu à témoin sur mon âme, c’est par ménagement pour vous que je ne suis plus venu à Corinthe.