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Bible de Jérusalem – Tite 1

ÉPÎTRE À TITE

Introduction aux épîtres à Timothée et à Tite

Adresse et salutation.a

1 Paul, serviteur de Dieu, apôtre de Jésus Christ pour amener les élus de Dieu à la foi et à la connaissance de la vérité ordonnée à la piété,

a Cette adresse, vv. 1-3, condense toute une théologie du salut et de l’apostolat.

2 dans l’espérance de la vie éternelle promise avant tous les siècles par le Dieu qui ne ment pas 3 et qui, aux temps marqués, a manifesté sa parole par une proclamation dont un ordre de Dieu notre Sauveur m’a confié la charge, 4 à Tite mon véritable enfant en notre foi commune, grâce et paix de par Dieu le Père et le Christ Jésus notre Sauveur.

Établissement des presbytres.

5 Si je t’ai laissé en Crète, c’est pour y achever l’organisationb et pour établir dans chaque ville des presbytres,c conformément à mes instructions.

b Paul, d’une manière habituelle, jette les fondements de l’évangélisation, laissant à d’autres le soin de la compléter, cf. 1 Co 1.17 ; 3.6, 10 ; Col 1.7 ; Rm 15.23.

c Selon une coutume héritée de l’ancien Israël (Ex 18.13s ; Nb 11.16 ; Jos 8.10 ; 1 S 16.4 ; Isa 9.14 ; Ez 8.1, 11, etc.), et du Judaïsme (Esd 5.5 ; 10.14 ; Jdt 6.16 ; Lc 7.3 ; 22.66 ; Ac 4.5, etc. ; Josèphe, Philon, etc.), les premières communautés chrétiennes, tant à Jérusalem (Ac 11.30 ; 15.2s ; 21.18) que dans la Diaspora (Ac 14.23 ; 20.17 ; 1.5 ; 1 P 5.1), avaient à leur tête un collège de « presbytres », anciens (sens étymologique) ou notables. Les « épiscopes » (étym. « sur-veillants », cf. Ac 20.28), qui ne sont pas encore des « évêques », et apparaissent en particulière relation avec les « diacres » (Ph 1.1 ; 1 Tm 3.1-13 ; Pères Apostoliques), semblent dans certains textes (1.5, 7 ; Ac 20.17, 28) pratiquement identiques aux « presbytres ». Cependant leur titre, qui se rencontre dans le monde grec mais peut-être aussi d’origine sémitique (cf. le Mebaqqer des Esséniens ; cf. déjà Nb 4.16 ; 31.14 ; Jg 9.28 ; 2 R 11.15, 18 ; 12.11, etc.), désigne plutôt une fonction, un office, tandis que celui de « presbytre » connote un état, une dignité. Il se peut que les épiscopes aient été désignés, peut-être à tour de rôle, dans le collège des presbytres pour remplir certaines charges actives, cf. 1 Tm 5.17. De toute manière, les presbytres et épiscopes chrétiens, établis par les Apôtres, Ac 14.23, ou leurs représentants, 1.5, par imposition des mains, 1 Tm 5.22 ; cf. 1 Tm 4.14 ; 2 Tm 1.6, ne sont pas seulement chargés d’administration temporelle, mais aussi d’enseignement, 1 Tm 3.2 ; 5.17 ; 1.9, et de gouvernement, 1 Tm 3.5 ; 1.7.

6 Chaque candidat doit être irréprochable, mari d’une seule femme, avoir des enfants croyants, qui ne puissent être accusés d’inconduite et ne soient pas insoumis.

7 L’épiscope, en effet, en sa qualité d’intendant de Dieu, doit être irréprochable : ni arrogant, ni coléreux, ni buveur, ni batailleur, ni avide de gains déshonnêtes, 8 mais au contraire hospitalier, ami du bien, pondéré, juste, pieux, maître de soi, 9 attaché à l’enseignement sûr, conforme à la doctrine ; ne doit-il pas être capable, à la fois, d’exhorter dans la saine doctrine et de confondre les contradicteurs ?

Lutte contre les faux docteurs.

10 Nombreux sont en effet les esprits rebelles, les vains discoureurs, les séducteurs, surtout chez les circoncis. 11 Il faut leur fermer la bouche ; ces gens-là bouleversent des familles entières, enseignant pour de scandaleux profits ce qui ne se doit pas. 12 L’un d’entre eux, leur propre prophète, a dit :d « Crétois perpétuels menteurs, mauvaises bêtes, ventres paresseux. »

d Citation, au moins pour le début, du poète crétois Épiménide de Cnossos (VIe siècle).

13 Ce témoignage est vrai ; aussi reprends-les vertement, pour qu’ils conservent une foi saine, 14 sans prêter attention à des fables juives et aux prescriptions de gens qui tournent le dos à la vérité.

15 Tout est pur pour les purs.e Mais pour ceux qui sont souillés et qui n’ont pas la foi, rien n’est pur. Leur esprit même et leur conscience sont souillés.

e Maxime proverbiale qui prend une nuance chrétienne, Mt 15.10-20 ; Rm 14.14-23 ; cf. Jn 13.10 ; He 9.10 ; etc.

16 Ils font profession de connaître Dieu, mais, par leur conduite, ils le renient : êtres abominables, rebelles, inaptes à toute œuvre bonne.

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