1 Paul, serviteur de Dieu, apôtre de Jésus Christ pour amener les élus de Dieu à la foi et à la connaissance de la vérité ordonnée à la piété,
a Cette adresse, vv. 1-3, condense toute une théologie du salut et de l’apostolat.
5 Si je t’ai laissé en Crète, c’est pour y achever l’organisationb et pour établir dans chaque ville des presbytres,c conformément à mes instructions.
b Paul, d’une manière habituelle, jette les fondements de l’évangélisation, laissant à d’autres le soin de la compléter, cf. 1 Co 1.17 ; 3.6, 10 ; Col 1.7 ; Rm 15.23.
c Selon une coutume héritée de l’ancien Israël (Ex 18.13s ; Nb 11.16 ; Jos 8.10 ; 1 S 16.4 ; Isa 9.14 ; Ez 8.1, 11, etc.), et du Judaïsme (Esd 5.5 ; 10.14 ; Jdt 6.16 ; Lc 7.3 ; 22.66 ; Ac 4.5, etc. ; Josèphe, Philon, etc.), les premières communautés chrétiennes, tant à Jérusalem (Ac 11.30 ; 15.2s ; 21.18) que dans la Diaspora (Ac 14.23 ; 20.17 ; 1.5 ; 1 P 5.1), avaient à leur tête un collège de « presbytres », anciens (sens étymologique) ou notables. Les « épiscopes » (étym. « sur-veillants », cf. Ac 20.28), qui ne sont pas encore des « évêques », et apparaissent en particulière relation avec les « diacres » (Ph 1.1 ; 1 Tm 3.1-13 ; Pères Apostoliques), semblent dans certains textes (1.5, 7 ; Ac 20.17, 28) pratiquement identiques aux « presbytres ». Cependant leur titre, qui se rencontre dans le monde grec mais peut-être aussi d’origine sémitique (cf. le Mebaqqer des Esséniens ; cf. déjà Nb 4.16 ; 31.14 ; Jg 9.28 ; 2 R 11.15, 18 ; 12.11, etc.), désigne plutôt une fonction, un office, tandis que celui de « presbytre » connote un état, une dignité. Il se peut que les épiscopes aient été désignés, peut-être à tour de rôle, dans le collège des presbytres pour remplir certaines charges actives, cf. 1 Tm 5.17. De toute manière, les presbytres et épiscopes chrétiens, établis par les Apôtres, Ac 14.23, ou leurs représentants, 1.5, par imposition des mains, 1 Tm 5.22 ; cf. 1 Tm 4.14 ; 2 Tm 1.6, ne sont pas seulement chargés d’administration temporelle, mais aussi d’enseignement, 1 Tm 3.2 ; 5.17 ; 1.9, et de gouvernement, 1 Tm 3.5 ; 1.7.
7 L’épiscope, en effet, en sa qualité d’intendant de Dieu, doit être irréprochable : ni arrogant, ni coléreux, ni buveur, ni batailleur, ni avide de gains déshonnêtes,
10 Nombreux sont en effet les esprits rebelles, les vains discoureurs, les séducteurs, surtout chez les circoncis.
d Citation, au moins pour le début, du poète crétois Épiménide de Cnossos (VIe siècle).
15 Tout est pur pour les purs.e Mais pour ceux qui sont souillés et qui n’ont pas la foi, rien n’est pur. Leur esprit même et leur conscience sont souillés.
e Maxime proverbiale qui prend une nuance chrétienne, Mt 15.10-20 ; Rm 14.14-23 ; cf. Jn 13.10 ; He 9.10 ; etc.