13 Quand Éphraïm parlait, c’était la terreur,
il était grand en Israël,s
mais il se rendit coupable avec Baal et mourut.
s Sur l’ancienne importance politique d’Éphraïm, voir Jos 24.30 ; Jg 8.1-3 ; 12.1-6. Au lieu de retat « terreur », le grec a lu tôrôt « des lois »; la métathèse peut être due à une correction anti-samaritaine.
2 Et maintenant ils continuent à pécher,
ils se font des images de métal fondu,
avec leur argent, des idoles de leur invention ;
œuvre d’artisan que tout cela !
À propos d’eux, on dit : « Des hommes sacrifient,t
ils embrassent des veaux. »u
t « sacrifient » zobehîm corr. ; « (ceux qui) sacrifient des hommes » zobehê hébr. Texte incertain.
u En signe d’adoration, cf. 1 R 19.18.
3 C’est pourquoi ils seront comme la nuée du matin,
comme la rosée qui tôt se dissipe,
comme la bale emportée loin de l’aire,
comme la fumée qui s’échappe de la fenêtre.
4 Pourtant moi je suis Yahvé, ton Dieu, depuis le pays d’Égypte,v
de Dieu, excepté moi, tu n’en connais pas,
et de sauveur, il n’en est pas en dehors de moi.
v Le grec porte pour ce stique « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui affermit le ciel et fonde la terre ; mes mains ont créé toute l’armée du ciel, et je ne te l’ai pas montrée pour que tu marches à sa suite. C’est moi qui t’ai fait monter du pays d’Égypte. » — Lors de l’installation des veaux de Dan et de Béthel, Jéroboam avait dit au peuple « Voici ton Dieu, qui t’a fait monter du pays d’Égypte », 1 R 12.28.
5 Moi, je t’ai connu au désert,
au pays de l’aridité.
6 Étant au pâturage,w ils se sont rassasiés ;
rassasiés, leur cœur s’est élevé ;
voilà pourquoi ils m’ont oublié.
w Texte incertain. On propose « Je les ai fait paître ».
7 J’ai donc été pour eux comme un lion,
comme un léopard, près du chemin, je me tenais aux aguets ;
8 j’ai fondu sur eux comme une ourse privée de ses petits,
j’ai déchiré l’enveloppe de leur cœur ;
là, je les ai dévorés comme une lionne,
la bête sauvage les a déchirés.
9 C’est ta destruction,x
alors qu’en moi était ton secours.
x Texte incertain.
10 Où donc est-il ton roi, pour qu’il te sauve ?y
Et dans toutes tes villes, tes juges ?
Ceux-là dont tu disais :
« Donne-moi un roi et des chefs. »
y Peut-être allusion ironique au roi Osée (732-724), dont le nom signifie « Yahvé sauve ».
11 Un roi, je te le donne dans ma colère,
et je le reprends dans ma fureur.
12 La faute d’Éphraïm est mise en réserve,
son péché tenu en lieu sûr.
13 Les douleurs de l’enfantement surviennent pour lui,
mais c’est un enfant stupide ;
il est à terme et ne quitte pas le sein maternel !z
z Première attestation de la métaphore utilisant les douleurs de l’enfantement pour décrire la calamité qui menace le peuple, cf. Jr 6.24 ; 22.23 ; Isa 26.17 ; 66.6-7, etc. Ici la comparaison suggère que la calamité est destinée, dans le dessein de Dieu, à provoquer la conversion qui serait la source d’une nouvelle vie (= la naissance de l’enfant). Mais Éphraïm, en refusant de naître, se condamne.
14 Et je les libérerais du pouvoir du Shéol ?
De la mort je les rachèterais ?
Où est ta peste, ô Mort ?
Où est ta contagion, ô Shéol ?a
La compassion se dérobe à mes yeux.
a Le contexte exige d’interpréter ce v. 14 comme une menace. Les deux premières questions appellent une réponse négative, les deux suivantes sont un appel invitant la mort et le shéol à envoyer ses fléaux sur le peuple rebelle. Saint Paul cite ce texte pour annoncer que la mort est vaincue, 1 Co 15.55 ; mais il l’interprète selon les usages de son temps où l’on ne craignait pas d’isoler une phrase de son contexte.
15 Éphraïmb a beau fructifier parmi ses frères,
le vent d’est viendra,
le souffle de Yahvé montera du désert,
et sa source sera tarie, sa fontaine desséchée.
C’est luic qui pillera le trésor
de tous les objets précieux.
b « Éphraïm » n’est pas dans le texte qui a simplement « il ». Mais il est évoqué par « fructifier » (yapherí’) correspondant à l’explication du nom d’Éphraïm donnée en Gn 41.52.
c « lui » le vent d’est qui représente l’Assyrie.