2 Un homme de la maison de Lévi s’en alla prendre pour femme une fille de Lévi.
j Attribué aux traditions yahviste-élohiste, ou à la seule tradition élohiste.
5 Or la fille de Pharaon descendit au Fleuve pour s’y baigner, tandis que ses servantes se promenaient sur la rive du Fleuve. Elle aperçut la corbeille parmi les roseaux et envoya sa servante la prendre.
k Étymologie populaire du nom de Moïse (hébreu moshé) à partir du verbe masha « tirer ». Mais la fille du Pharaon ne parlait pas l’hébreu. En réalité, ce nom est égyptien, connu sous sa forme abrégée, mosès , ou sous une forme complète, par ex. Thutmosès, « le dieu Thot est né ». — L’histoire de Moïse tiré des eaux a été comparée aux légendes sur l’enfance de certains personnages célèbres, en particulier Sargon d’Agadè, roi de Mésopotamie au IIIe millénaire, que sa mère avait confié au fleuve dans une corbeille de jonc.
11 Il advint, en ces jours-là, que Moïse, qui avait grandi,m alla voir ses frères. Il vit les corvées auxquelles ils étaient astreints ; il vit aussi un Égyptien qui frappait un Hébreu, un de ses frères.
l Vv. 11-22 (ou, selon certains, seulement 15-22) de tradition yahviste. — Madiân est généralement situé en Arabie, au sud d’Édom, à l’est du golfe d’Aqaba, et le folklore arabe a gardé le souvenir d’un séjour de Moïse dans cette région. Cependant cette localisation est tardive, et un certain nombre de textes nous montrent les Madianites comme de grands nomades pratiquant les pistes de Palestine, Gn 37.28, 36, ou de la péninsule sinaïtique, Nb 10.29-32, et faisant des incursions en Moab, Gn 36.35, cf. aussi Nb 22.4, 7 ; 25.6, 18 ; Nb 31.1-9 ; Jos 13.21. C’est en Palestine centrale qu’ils seront battus par Gédéon, Jg 6-8, cf. Isa 9.3 ; 10.26. Une indication plus précise sur leur territoire nous est donnée par 1 R 11.18 un prince d’Édom, fuyant en Égypte, traverse Madiân puis Pâran (le sud du Négeb, entre Cadès et l’Égypte). C’est donc dans la péninsule du Sinaï, à l’est du désert de Pâran, et non en Arabie, qu’il faudrait situer Madiân, où Dieu se révéla à Moïse.
m Le texte ne dit rien de l’éducation reçue par Moïse ; 11.3 dira simplement qu’il était devenu un « grand personnage », et Ac 7.22 qu’il fut « instruit dans toute la sagesse des Égyptiens ». Josèphe et Philon ajoutent des détails légendaires.
n Hébr. répète deux fois le même verbe, « il s’installa », puis « il s’assit »; avec grec et syr. nous lisons la première fois une autre donnée qui semble plus logique.
16 Or un prêtre de Madiâno avait sept filles. Elles vinrent puiser et remplir les auges pour abreuver le petit bétail de leur père.
o Cf. 18.1.
p Les textes ne s’entendent pas sur le nom et la personne du beau-père de Moïse. Nous avons ici Réuel, prêtre de Madiân ; à 3.1 ; 4.18 ; 18.1, il se nomme Jéthro ; Nb 10.29 parle de Hobab, fils de Réuel, le Madianite, et Jg 1.16 ; 4.11, de Hobab le Qénite. On peut écarter la mention de Réuel ici comme secondaire, et voir en Nb 10.29 une tentative pour harmoniser les deux traditions mariage qénite et mariage madianite. Il se peut d’ailleurs que le texte, au moins ici et en 3.1, ait parlé simplement du « beau-père, prêtre de Madiân » et que ce soient seulement des rédacteurs tardifs qui aient introduit les noms de Réuel et de Jéthro. Les traditions sur un mariage qénite et un mariage madianite sont en fait concurrentes et il ne faut pas chercher à les réconcilier. La première, originaire de la Palestine du sud, reflète l’existence des liens amicaux entre Juda et les Qénites, tout en conservant le souvenir du mariage de Moïse avec une étrangère. La seconde est plus étroitement liée à la sortie d’Égypte.
q Étymologie populaire qui ne tient compte que de la première syllabe ger « étranger résidant ».
r La Vulg. ajoute (d’après 18.4) « Elle en enfanta un autre qu’il appela Éliézer, car, dit-il, « le Dieu de mon père est mon secours, il m’a délivré de la main de Pharaon ». »
23 Au cours de cette longue période, le roi d’Égypte mourut. Les Israélites, gémissant de leur servitude, crièrent, et leur appel à l’aide monta vers Dieu, du fond de leur servitude.
s Tradition sacerdotale.
t On considère souvent que la fin du v. est tronquée (« et Dieu connut... »). Mais il est possible d’y lire un passif. Peut-être la vocalisation actuelle est-elle due au fait qu’on ne devait parler de l’action de Dieu que lorsqu’il se manifeste à Moïse, ch. 3. Dans la tradition sacerdotale, ce court passage préparait de fait cette manifestation, 6.2s.