21 Le roi d’Arad,h le Cananéen habitant au Négeb, apprit qu’Israël venait par la route d’Atarim. Il attaqua Israël et lui fit des prisonniers.
g Récit de tradition ancienne, mais qui se trouve ici hors de son contexte. Horma, cf. 14.45, a été prise par les Siméonites montant directement du sud, Jg 1.16-17. La défaite de Horma, 14.39, est postérieure.
h Glose légitimée par la proximité entre Arad et Horma (v.3).
2 Israël fit alors ce vœu à Yahvé : « Si tu livres ce peuple en mon pouvoir, je vouerai ses villes à l’anathème. »
i Le mot est rattaché à une racine signifiant « vouer par anathème ». L’auteur insinue déjà le caractère religieux de la conquête.
4 Ils partirent de Hor-la-Montagne par la route de la mer de Suph,k pour contourner le pays d’Édom. En chemin, le peuple perdit patience.
j Cette histoire est à mettre en relation avec les mines de cuivre de la Araba, où le métal était déjà exploité au XIIIe s. av. J.-C. On a retrouvé à Meneiyeh (aujourd’hui Timna) plusieurs petits serpents de cuivre qui étaient sans doute utilisés, comme celui de Moïse, pour se protéger contre les serpents venimeux. Cette région minière de la Araba se trouve sur la route de Cadès à Aqaba, cf. v. 4.
k En direction du golfe d’Aqaba, cf. Dt 2.1 ; 1 R 9.26, à ne pas confondre avec le Suph de l’Exode. L’occupation sédentaire d’Édom n’avait pas encore atteint le golfe d’Aqaba et les Israélites ont pris la route normale qui leur permettait de contourner le territoire édomite. Cette notation est la seule indication ancienne sur la route qu’ils ont prise.
6 Dieu envoya alors contre le peuple les serpents brûlants,l dont la morsure fit périr beaucoup de monde en Israël.
l « Brûlant » traduit saraph , qu’Isa 30.6 représente comme un serpent ailé ou dragon. Le nom des séraphins d’Isa 6.2-6 vient de la même racine.
10 Les Israélites partirent et campèrent à Obot.
m Ce morceau tardif a voulu combler les lacunes de la source ancienne en utilisant des indications de 33 (cf. note) et Dt 2 pour décrire l’itinéraire. Dans celui-ci, il a inséré deux fragments d’une ancienne poésie hébraïque, vv. 14-15 et 17-18.
Ce torrent sortait, dans le désert, du pays des Amorites. Car l’Arnon était à la frontière de Moab, entre les Moabites et les Amorites.
... Vaheb près de Supha et le torrent d’Arnon
n Ancien recueil de chants épiques, aujourd’hui disparu et cité seulement ici.
15 et la pente du ravin qui s’incline vers le site d’Ar et s’appuie à la frontière de Moab.
16 Et de là ils allèrent à Béero —
C’est au sujet de ce puits que Yahvé avait dit à Moïse : « Rassemble le peuple et je leur donnerai de l’eau. »
o Béer, mentionné seulement ici comme nom géographique, est suspect d’être tiré du cantique du v. 17 Be ’er signifie « puits ».
17 Alors Israël chanta ce cantique :
Sur le Puits.
Chantez-le,
18 le Puits qu’ont creusé des princes,
qu’ont foré les chefs du peuple,
avec le sceptre, avec leurs bâtons.
— et du désert à Mattana,p
p Le rédacteur n’a pas compris les derniers mots du poème « et du désert, c’est un don (mattanah) », et de ce nom commun a fait un nom géographique.
19 de Mattana à Nahaliel, de Nahaliel à Bamot,
20 et de Bamot à la vallée qui s’ouvre dans la campagne de Moab, vers les hauteurs du Pisga, qui fait face au désert et le domine.q
q Le v. 20 est surchargé et confus. Dans l’hébr., « les hauteurs du Pisga » se trouve en apposition à « la campagne de Moab ».
21 Israël envoya des messagers dire à Sihôn, roi des Amorites :s
r Suite de la source ancienne, interrompue depuis 20.22a.
s Petit royaume cananéen établi au nord de l’Arnon, avec Heshbôn pour capitale. Envahi par les Moabites, Sihôn avait remporté sur eux une victoire (qui sera rappelée aux vv. 28-29, cf. 27) mais il sera battu par les Israélites.
22 « Je voudrais traverser ton pays. Nous ne nous écarterons pas à travers les champs ni les vignes ; nous ne boirons pas l’eau des puits ; nous suivrons la route royale, jusqu’à ce que nous ayons traversé ton territoire. »
23 Mais Sihôn ne laissa pas Israël traverser son pays. Il rassembla tout son peuple, marcha dans le désert à la rencontre d’Israël et atteignit Yahaç, où il livra bataille à Israël.
t « Yazèr » grec ; « Az » hébr.
25 Israël s’empara de toutes ces villes. Il occupa toutes les villes des Amorites, Heshbôn et toutes ses dépendances.
u Autre traduction « au précédent roi ».
Venez à Heshbôn,
qu’elle soit rebâtie, qu’elle soit bien fondée
la ville de Sihôn !
v Ce poème, dont le v. 30 qui est crucial est irrémédiablement corrompu, est susceptible de deux interprétations. 1° C’est un chant de victoire amorite célébrant la défaite de Moab par Sihôn, et inséré comme un commentaire du v. 26 ; mais cela suppose une correction plus radicale du v. 30, qui signifierait que Heshbôn a détruit Moab. 2° C’est un chant israélite, annoncé par les vv. 25-26, qui célèbre la victoire d’Israël sur Sihôn, vv. 27b et 30 (corrigé), mais qui rappelle à ce propos la victoire de Sihôn sur Moab, vv. 28-29 Heshbôn a dévoré les villes de Moab, mais nous, les Israélites, nous avons détruit Heshbôn. Quant au v. 27, il est une invitation ironique à venir la reconstruire.
28 Un feu est sorti de Heshbôn,
une flamme de la cité de Sihôn,
elle a dévoré Ar-Moab,
engloutiw les hauteurs de l’Arnon.
w « englouti » bâle `ah , grec ; « les maîtres de » ba `alê , hébr.
29 Malheur à toi, Moab !
Tu es perdu, peuple de Kemosh !
Ilx fait de ses fils des fuyards
et de ses filles des captives
du roi des Amorites, de Sihôn.
x Kemosh.
30 Mais leur postérité a été détruite
depuis Heshbôn jusqu’à Dibôn,
et nous avons mis le feu
depuis Nophah et jusqu’à Médba.y
y « leur postérité » grec ; « leur lampe » hébr. ; « et nous avons mis le feu depuis Nophah et jusqu’à Médba » conj., hébr. inintelligible.
31 Israël s’établit dans le pays des Amorites.
32 Moïse envoya espionner Yazèr, et Israël la prit ainsi que ses dépendances ; il déposséda les Amorites qui y habitaient.
33 Puis ils prirent la direction du Bashân et ils y montèrent. Le roi du Bashân, Og, marcha à leur rencontre avec tout son peuple pour livrer bataille à Édréï.z
z Le récit de la guerre contre Og sert à compléter la conquête de la Transjordanie et à justifier les prétentions de la demi-tribu de Manassé sur le Bashân que les Israélites n’ont jamais possédé en fait. Le personnage de Og est légendaire, cf. Dt 3.11.