42 de répéter ce que tu entends dire
et de révéler les secrets.
Alors tu connaîtras la véritable honte
et tu trouveras grâce devant tous les hommes.
Mais de ce qui suit n’aie pas honteu
et ne pèche pas en tenant compte des personnes :
u Ben Sira proclame la licéité, voire la convenance de certains actes auxquels s’opposaient le respect humain ou les préjugés.
2 n’aie pas honte de la loi du Très-Haut ni de l’alliance,
du jugement qui rend justice aux impies,v
v Les impies sont peut-être les étrangers l’auteur recommanderait de leur rendre justice comme aux Israélites.
3 de compter avec un compagnon de voyage,w
de distribuer ton héritage à tes amis,
w « compter » en lisant logismou d’après l’hébr. au lieu de logou . — « compagnon de voyage » conj. ; « un compagnon et des voyageurs » grec.
4 d’examiner les balances et les poids,
d’obtenir de petits et de grands profits,
5 de faire du bénéfice en matière commerciale,x
de corriger sévèrement tes enfants,
de meurtrir les flancs de l’esclave vicieux.
x Cf. en sens contraire 26.29 ; 27.2. Le commerce est légitime, mais il est plein de tentations.
6 Avec une femme curieuse il est bon d’utiliser le sceau,
là où il y a beaucoup de mains, mets les choses sous clef !
7 Pour les dépôts, comptes et poids sont de rigueur,
et que tout, doit et avoir, soit mis par écrit.
8 N’aie pas honte de corriger l’insensé et le sot,
et le vieillard décrépit qui discute avec des jeunes.y
Ainsi tu te montreras vraiment instruit
et tu seras approuvé de tout le monde.
y Hébr. « qui pèche par fornication ».
9 Sans le savoir une fille cause à son père bien du souci ;z
le tracas qu’elle lui donne l’empêche de dormir :
jeune, c’est la crainte qu’elle ne tarde à se marier,
et, mariée, qu’elle ne soit prise en grippe.
z Hébr. « une fille est pour son père un trésor trompeur ».
10 Vierge, si elle se laissait séduire
et devenait enceinte dans la maison paternelle !
En puissance de mari, si elle faisait une faute,
établie, si elle demeurait stérile !
11 Ta fille est indocile ? Surveille-la bien,
qu’elle n’aille pas faire de toi la risée de tes ennemis,
la fable de la ville, l’objet des commérages,
et te déshonorer à l’assemblée publique.
12 Devant qui que ce soit ne t’arrête pas à la beauté
et ne t’assieds pas avec les femmes.a
a Avant 42.12, hébr. et syr. ajoutent « Dans le lieu où elle habite qu’il n’y ait ni fenêtre ni pièce ayant vue sur les accès tout autour »; cf. 2 M 3.19. En hébr., He 42.12 continue le passage précédent « Qu’elle ne montre à aucun homme sa beauté, qu’elle ne bavarde pas avec les femmes. »
13 Car du vêtement sort la teigne
et de la femme une malice de femme.
14 Mieux vaut la malice d’un homme que la bonté d’une femme :
une femme cause la honte et les reproches.b
b Ben Sira est plus sévère que les Proverbes, qui pourtant ne sont guère indulgents pour les femmes. Il faut faire la part du paradoxe, mais noter aussi que le rabbinisme postérieur manifeste la même tendance. Ce n’est pas un jugement absolu sur les femmes, mais un rappel des dangers du libertinage. L’hébr., discuté, pourrait signifier « et une fille qui craint plutôt que toute ignominie. »
15 Maintenant je vais rappeler les œuvres du Seigneur,
ce que j’ai vu, je vais le raconter.
Par ses parolesc le Seigneur a fait ses œuvres
et son décret s’accomplit selon son bon plaisir.d
c Hébr. « Par sa parole ». — C’est une des premières manifestations de la doctrine de la Parole créatrice. Cf. 43.26 ; Gn 1 ; Ps 33.6 ; Sg 9.1, 2 ; Jn 1.1. Dans l’ensemble de la littérature sapientielle, c’est plutôt la Sagesse qui est dite créatrice, cf. Pr 8.22.
d Cet ajout de Gr II remonte probablement à Ben Sira hébr. discuté, et syr. « et la création obéit à sa volonté ».
16 Le soleil qui brille regarde toutes choses
et l’œuvre du Seigneur est pleine de sa gloire.
17 Le Seigneur n’a pas donné pouvoir aux Saintse
de raconter toutes ses merveilles,
ce que le Seigneur, maître de tout, a fermement établi
pour que l’univers subsiste dans sa gloire.f
e C’est-à-dire aux anges, Jb 5.1.
f Hébr. (pour 17c-d) « Le Seigneur a donné à ses armées la force de subsister devant sa gloire ».
18 Il a sondé les profondeurs de l’abîme et du cœur humain
et il a découvert leurs calculs.
Car le Très-Haut possède toute science,
il a regardé les signes des temps.g
g Les astres sont « signes des temps », non seulement parce qu’ils divisent régulièrement le temps, 43.6 ; Gn 1.14-18, mais aussi parce que, selon la conception la plus répandue, l’avenir était déjà inscrit dans le ciel, Jr 10.2. Mais l’hébr. dit simplement « ...ce qui doit arriver jusqu’à l’éternité », et le syr. « ...ce qui doit arriver au monde. »
19 Il annonce le passé et l’avenir
et dévoile les choses cachées.
20 Aucune pensée ne lui échappe,
aucune parole ne lui est cachée.
21 Il a disposé dans l’ordre les merveilles de sa sagesse,
car il est depuis l’éternité jusqu’à l’éternité
sans que rien lui soit ajouté ni ôté,
et il n’a besoin du conseil de personne.
22 Que toutes ses œuvres sont aimables,
comme une étincelle qu’on pourrait contempler.
23 Tout cela vit et demeure éternellement
et en toutes circonstances tout obéit.
24 Toutes les choses vont par deux, en vis-à-vis,
et il n’a rien fait de déficient.h
h Hébr. « toutes choses sont différentes l’une de l’autre et il n’en a fait aucune en vain. »
25 Une chose souligne l’excellence de l’autre,
qui pourrait se lasser de contempler sa gloire ?