44 Et maintenant, écoute, Jacob mon serviteur,
Israël que j’ai choisi.
2 Ainsi parle Yahvé, qui t’a fait,
qui t’a modelé dès le sein maternel, qui te soutient.
Sois sans crainte, Jacob mon serviteur,
Yeshurûna que j’ai choisi.
a Ce nom poétique d’Israël, qui ne se retrouve que dans Dt 32.15 ; 33.5, 26, et dans Si 37.25 hébr., est de sens incertain peut-être « loyal », de yashar « droit », « justice », par opposition à Jacob « celui qui supplante ».
3 Car je vais répandre de l’eau sur le sol assoiffé
et des ruisseaux sur la terre desséchée ;
je répandrai mon esprit sur ta race
et ma bénédiction sur tes descendants.
4 Ils germeront comme parmi les herbages,
comme les saules au bord de l’eau.
5 Celui-ci dira : Je suis à Yahvé,
et cet autre se réclamera du nom de Jacob.
Celui-là écrira sur sa main : « à Yahvé »,b
et on lui donnera le nom d’Israël.
b Cela signifie l’appartenance à Yahvé, comme le nom de la Bête marqué sur ses adeptes dans Ap 13.16-17, ou comme les tatouages des cultes hellénistiques. Il s’agit des convertis au yahvisme qui sont intégrés à Jacob-Israël. — En 49.16, Yahvé grave Sion sur les paumes de ses mains pour ne pas l’oublier.
6 Ainsi parle Yahvé, roi d’Israël,
Yahvé Sabaot, son rédempteur :
Je suis le premier et je suis le dernier,
à part moi, il n’y a pas de dieu.
7 Qui est comme moi ? qu’il crie,
qu’il le proclame et me l’expose ;
depuis que j’ai constitué un peuple éternel,
ce qui va se passer, qu’il le dise,c
et ce qui doit arriver, qu’il le leur annonce.
c « qu’il le dise » ajouté avec 1QIsa. Les deux derniers stiques sont incertains.
8 Ne vous effrayez pas, soyez sans crainte,
dès longtemps ne vous l’ai-je pas annoncé et révélé ?
Vous êtes mes témoins.
Y aurait-il un dieu à part moi ?
Il n’y a pas de Rocher, je n’en connais pas !
9 Néant, tous ceux qui modèlent des idoles, leurs meilleures œuvres ne servent à rien ! Elles sont leurs témoins, qui ne voient ni ne savent rien, en sorte qu’ils seront couverts de honte.
d Cette satire contre les fabricants d’idoles, où ne sont nommés ni Yahvé ni Israël, est une addition de la même main que 42.6-7. Comparer Jr 10.1-16, qui est également inauthentique.
12 Le forgeron fabrique une hache sur des braises, il la façonne au marteau, il la travaille à la force de son bras. Et puis il a faim et perd sa force, n’ayant pas bu d’eau il est épuisé.
e « il a fait rôtir la viande, la mange » grec, cf. v. 19 ; l’hébr. intervertit les deux verbes.
f En plus de Sg 13.11s, on cite le parallèle d’Horace, Satires I, 8, 1s.
18 Ils ne savent pas, ils ne comprennent pas, car leurs yeux sont incapables de voir, et leur cœur de réfléchir.
21 Souviens-toi de cela, Jacob,
et toi Israël, car tu es mon serviteur.
Je t’ai modelé, tu es pour moi un serviteur,
Israël, je ne t’oublierai pas.
g Les vv. 21-23 se rattachent à 44.1-8 par-dessus l’insertion de 44.9-20. Le v. 23 peut être la conclusion de la section qui commence à 42.10.
22 J’ai dissipé tes crimes comme un nuage
et tes péchés comme une nuée ;
reviens à moi, car je t’ai racheté.
23 Criez de joie, cieux, car Yahvé a agi,
hurlez, profondeurs de la terre,
poussez, montagnes, des cris de joie,
forêt, et tous les arbres qu’elle contient !
car Yahvé a racheté Jacob,
il s’est glorifié en Israël.
24 Ainsi parle Yahvé, ton rédempteur,
celui qui t’a modelé dès le sein maternel,
c’est moi, Yahvé, qui ai fait toutes choses,
qui seul ai déployé les cieux,
affermi la terre, sans personne avec moi ;
h Reprise du thème de la toute-puissance divine, qui se manifestera tout particulièrement dans la reconstruction de Jérusalem et le rôle de Cyrus, explicitement nommé pour la première fois au v. 28, cf. 41.1-5, et auquel va s’adresser l’oracle de 45.1-7.
25 qui réduis à néant les signes des augures
et fais délirer les devins,
qui fais reculer les sages
et tourne leur science en folie ;
26 qui confirme la parole de mon serviteur
et fais réussir les desseins de mes envoyés ;
qui dis à Jérusalem : « Tu seras habitée »,
et aux villes de Juda : « Vous serez rebâties »;
(et ses ruines, je les relèverai) ;
27 qui dis à l’abîme : « Dessèche-toi,
je vais tarir tes fleuves »;
28 qui dis à Cyrus : « Mon berger. »
Il accomplira toute ma volonté,
en disant à Jérusalem : « Tu seras reconstruite »,
et au Temple : « Tu seras rétabli. »i
i La seconde partie du v. est peut-être une addition : elle reprend 26b et mentionne la reconstruction du Temple dont il n’est pas question ailleurs dans le Second Isaïe. Mais cette addition est ancienne et les versions se sont offusquées de l’attribution de ces paroles à Cyrus ; elles ont traduit « c’est moi qui dis », cf. v. 26.