46 Vaillant à la guerre, tel fut Josué fils de Nûn,
successeur de Moïsei dans l’office prophétique,
lui qui, méritant bien son nom,j
se montra grand pour sauver les élus,
pour châtier les ennemis révoltés
et installer Israël dans son territoire.
i « Josué fils de Nûn »; le grec porte « Jésus fils de Navé », conformément à la tradition des LXX, cf. Jos 1.1. — « successeur »; hébr. « serviteur », cf. Ex 33.11.
j Josué signifie « Yahvé sauve ». — L’hébr. porte « qui fut formé pour être en son temps un grand salut pour ses élus ».
2 Qu’il était glorieux lorsque, les bras levés,
il brandissait l’épée contre les villes !
3 Quel homme avant lui avait eu sa fermeté ?
Il a mené lui-même les combats du Seigneur.k
k « Il a mené... » var. et hébr. ; « car le Seigneur lui-même a livré les ennemis » texte reçu.
4 N’est-ce pas sur son ordre que le soleil s’arrêta
et qu’un seul jour en devint deux ?
5 Il invoqua le Très-Haut,l le Puissant,
alors que les ennemis le pressaient de toutes parts,
et le Seigneur grand l’exauça,
en lançant des grêlons d’une puissance inouïe.
l C’est la traduction de l’hébr. Elyôn ou El Elyôn, qui se trouve quatorze fois dans à partir du ch. 41. Dans toute la première partie, on trouve « Dieu » ou « Yahvé », en grec Kyrios .
6 Il fondit sur la nation ennemiem
et dans la descente il anéantit les assaillants :
pour faire connaître aux nations toutes ses armes
et qu’il menait la guerre devant le Seigneur.n
Car il suivait totalement le Tout-Puissant :
m Texte corr. d’après lat. ; grec « il déchaîna la guerre contre la nation ». — Allusion possible à la victoire sur les Amorites à Gabaôn, Jos 10.10-15, cf. la « pente » ou la « descente » de Bet-Horôn, vv. 10-11.
n Var. (Venetus) « leur guerre (était contre le Seigneur) ». Lat. « qu’il n’est pas facile de lutter contre le Seigneur ».
7 au temps de Moïse il manifesta sa piété,
ainsi que Caleb, fils de Yephunné,
en s’opposant à la multitude,
pour empêcher le peuple de pécher,o
et faire taire les murmures mauvais.
o Hébr. « pour détourner de l’assemblée la colère ».
8 Eux deux furent seuls épargnés
sur six cent mille hommes de pied,
pour être introduits dans l’héritage,
dans la terre où coulent le lait et le miel.
9 Et le Seigneur accorda à Caleb la force
qui lui resta jusqu’à sa vieillesse,
il lui fit gravir les hauteurs du pays
que sa descendance garda en héritage,
10 afin que tout Israël voie
qu’il est bon de suivre le Seigneur.
11 Les Juges, chacun selon son appel,
tous hommes dont le cœur ne fut pas infidèle
et qui ne se détournèrent pas du Seigneur,
que leur souvenir soit en bénédiction !
12 Que leurs ossements refleurissentp de leur tombe,
que leurs noms, portés de nouveau,
conviennent aux fils de ces hommes illustres.
p Littéralement « repoussent », comme la souche d’un arbre qui donne un surgeon, cf. 49.10 ; Isa 66.14. Plutôt qu’un témoignage explicite en faveur de la croyance à la résurrection, il semble qu’il faille voir ici un souhait que les Juges aient à l’époque contemporaine de dignes descendants. Ben Sira écrit à la veille de la révolte maccabéenne.
13 Samuel fut le bien-aimé de son Seigneur ;
prophète du Seigneur, il établit la royautéq
et donna l’onction aux chefs établis sur son peuple.
q Hébr. « Ami de son peuple et agréable à son créateur était celui qui fut demandé dès le sein de sa mère, nazir de Yahvé dans la charge prophétique, Samuel, juge et prêtre ; par la parole de Dieu il établit la royauté. »
14 Dans la loi du Seigneur, il jugea l’assemblée
et le Seigneur visita Jacob.
15 Par sa fidélité il fut reconnu prophète,
par ses discours il se montra un voyant véridique.
16 Il invoqua le Seigneur tout-puissant,
quand les ennemis le pressaient de toutes parts,
en offrant un agneau de lait.
17 Et du ciel le Seigneur fit retentir son tonnerre,
à grand fracas il fit entendre sa voix ;
18 il anéantit les chefs de l’ennemir
et tous les princes des Philistins.
r « de l’ennemi » hébr. ; « de Tyr » grec (confusion entre çar et çôr).
19 Avant l’heure de son éternel repos,
il rendit témoignage devant le Seigneur et son oint :
« De ses biens, pas même de ses sandales,
je n’ai dépouillé personne. »
Et personne ne l’accusa.
20 Après s’être endormi il prophétisa encore
et annonça au roi sa fin ;
du sein de la terre il éleva la voix
en prophétisant pour effacer l’iniquité du peuple.