6 Or Jéricho s’était enfermée et barricadée (contre les Israélites) : personne n’en sortait et personne n’y entrait.
u À l’origine de ce récit, il y a une tradition du sanctuaire de Gilgal qui témoignait d’une liturgie autour de Jéricho avec son de trompes, clameur, circumambulation pendant sept jours. Cette liturgie célébrait la providence de Dieu qui avait fait s’écrouler le rempart, signe de l’invincibilité des villes. Le récit ancien a été transformé soit pour accentuer son aspect liturgique (arche, prêtres), soit pour en faire un récit de guerre sacrale (anathème) ; ce n’est pas un récit guerrier. Le texte hébreu est notablement plus long que celui des LXX qui omet de nombreuses expressions (entre parenthèses dans le texte). Même sous sa forme primitive, le récit n’est pas historique comme récit de conquête, mais il témoigne à sa manière de l’entrée des tribus en Canaan. La première ville rencontrée était déjà détruite. L’archéologie n’apporte aucun indice d’une destruction de Jéricho vers la fin du XIIIe s. av. J.-C.
v Clameur guerrière mais aussi acclamation religieuse, liée au rituel de l’arche, cf. Nb 10.5.
6 Josué, fils de Nûn, appela les prêtres et leur dit : « Prenez l’arche d’alliance, et que sept prêtres portent sept trompes en corne de bélier en avant de l’arche de Yahvé. »
10 Au peuple, Josué avait donné l’ordre suivant : « Ne criez pas et ne faites pas entendre votre voix (qu’il ne sorte pas un mot de votre bouche), jusqu’au jour où je vous dirai : « Poussez le cri de guerre ! » Alors vous pousserez le cri de guerre. »
11 Il fit faire à l’arche de Yahvé le tour de la ville (en la contournant une fois), puis on rentra au camp où l’on passa la nuit.
14 On fit le tour de la ville (le second jour) une fois, et l’on rentra au camp ; c’est ainsi que l’on fit pendant six jours.
17 « La ville sera vouée par anathème à Yahvé, avec tout ce qui s’y trouve. Seule Rahab, la prostituée, aura la vie sauve ainsi que tous ceux qui sont avec elle dans sa maison, parce qu’elle a caché les émissaires que nous avions envoyés.
w L’anathème, en hébreu herem, comporte le renoncement à tout le butin et son attribution à Dieu les hommes et les animaux sont mis à mort, les objets précieux sont donnés au sanctuaire. C’est un acte religieux, une règle de la « guerre sainte » qui suit un ordre divin, Dt 7.1-2 ; 20.13s ; 1 S 15.3, ou un vœu pour s’assurer la victoire, Nb 21.2. Tout manquement devient un sacrilège qui est sévérement puni, 7, cf. 1 S 15.16-23. La règle absolue souffre cependant des adoucissements, Nb 31.15-23 ; Dt 2.34-35 ; 3.6-7 ; 20.13-14 ; 8.26-27. Cette notion primitive de la maîtrise absolue de Dieu sera corrigée par celle de sa paternité miséricordieuse, cf. Sg 1.13 et surtout le NT, Mt 5.44-45.
x « poussés par la convoitise » grec, cf. 7.21 et Dt 7.25 ; « vous ne soyez anathèmes » hébr.
20 Le peuple poussa le cri de guerre et l’on sonna de la trompe. Quand il entendit le son de la trompe, le peuple poussa un grand cri de guerre, et le rempart s’écroula sur place. Aussitôt le peuple monta vers la ville, chacun devant soi, et ils s’emparèrent de la ville.
22 Josué dit aux deux hommes qui avaient espionné le pays : « Entrez dans la maison de la prostituée et faites-en sortir cette femme avec tous ceux qui lui appartiennent, ainsi que vous le lui avez juré. »
y Fin de l’histoire de Rahab et des espions, chap. 2, dont la survivance d’un clan de Rahab, v. 25, conservait le souvenir.
24 On brûla la ville et tout ce qu’elle contenait, sauf l’argent, l’or et les objets de bronze et de fer qu’on livra au trésor de la maison de Yahvé.
26 En ce temps-là, Josué fit prononcer ce serment :
« Maudit soit, devant Yahvé, l’homme qui se lèvera pour rebâtir cette ville — Jéricho !
Il la fondera sur son aîné,
et en posera les portes sur son cadet ! »
27 Et Yahvé fut avec Josué, dont la renommée se répandit dans tout le pays.