9 S’étant embarqué, il traversa et vint dans sa ville.u
u Capharnaüm, cf. 4.13.
v Jésus envisage la guérison de l’âme avant celle du corps et n’opère celle-ci qu’en vue de celle-là. Mais déjà cette parole enfermait une promesse de guérison, les infirmités étant considérées comme la conséquence d’un péché commis par le patient ou par ses parents, cf. 8.29 ; Jn 5.14 ; 9.2.
w Remettre les péchés de l’âme est en soi plus difficile que de guérir le corps ; mais c’est plus facile à dire, parce que cela ne peut se vérifier extérieurement.
x Noter le pluriel songe sans doute aux ministres de l’Église, qui ont reçu ce pouvoir du Christ, 18.18.
9 Étant sorti, Jésus vit, en passant, un homme assis au bureau de la douane, appelé Matthieu,y et il lui dit : « Suis-moi ! » Et, se levant, il le suivit.
y Le même qui est appelé Lévi par Mc et Lc.
10 Comme il était à table dans la maison, voici que beaucoup de publicains et de pécheursz vinrent se mettre à table avec Jésus et ses disciples.
z Gens que leurs mœurs personnelles ou leur profession malfamée, cf. 5.46, rendaient « impurs » et à ne pas fréquenter. Ils étaient particulièrement suspects de ne pas observer les nombreuses lois concernant l’alimentation, d’où des problèmes de commensalité, Mc 7.3-4, 14-23 ; Ac 10.15 ; 15.20 ; Ga 2.12 ; cf. 1 Co 8-9 ; Rm 14.
a À la pratique rigoriste et extérieure de la Loi, Dieu préfère les sentiments intérieurs d’un cœur sincère et compatissant. C’est là un thème fréquent des prophètes, Am 5.21.
14 Alors les disciples de Jeanb s’approchent de lui en disant : « Pourquoi nous et les Pharisiens jeûnons-nous, et tes disciples ne jeûnent-ils pas ? »
b Jean-Baptiste. Ses disciples, comme les Pharisiens, pratiquaient des jeûnes surérogatoires pour hâter par leur piété la venue du Royaume. Cf. Lc 18.12.
c L’époux est Jésus, dont les compagnons, c’est-à-dire les « garçons d’honneur », ne peuvent jeûner parce qu’avec lui les temps messianiques sont déjà commencés.
d Claire annonce de la mort de Jésus.
17 On ne met pas non plus du vin nouveau dans des outres vieilles ; autrement, les outres éclatent, le vin se répand et les outres sont perdues. Mais on met du vin nouveau dans des outres neuves, et l’un et l’autre se conservent. »e
e Matthieu retouche légèrement Mc 2.21-22, afin de souligner la continuité entre l’ancienne économie du salut et la nouvelle, entre ce qui, pour lui, est bon mais incomplet et ce qui est complet. Le « morceau » (v. 16), en grec plérôma qui signifie aussi « plénitude » cf. 5.17s, est un jeu de mot volontaire.
18 Tandis qu’il leur parlait, voici qu’un cheff s’approche, et il se prosternait devant lui en disant : « Ma fille est morte à l’instant ; mais viens lui imposer ta main et elle vivra. »
f Chef de synagogue, et qui s’appelait Jaïre d’après Mc et Lc.
20 Or voici qu’une femme, hémorroïsse depuis douze années, s’approcha par derrière et toucha la frange de son manteau.
23 Arrivé à la maison du chef et voyant les joueurs de flûte et la foule en tumulte,g Jésus dit :
g Manifestations bruyantes du deuil oriental.
27 Comme Jésus s’en allait de là, deux aveugles le suivirent, qui criaient et disaient : « Aie pitié de nous, Fils de David ! »h
h Titre messianique, 2 S 7.1 ; cf. Lc 1.32 ; Ac 2.30 ; Rm 1.3, communément reçu dans le judaïsme, Mc 12.35 ; Jn 7.42, et dont a particulièrement souligné l’application à Jésus, 1.1 ; 12.23 ; 15.22 ; 20.30 ; 21.9, 15. Jésus ne l’a pourtant accepté qu’avec réserve, parce qu’engageant une conception trop purement humaine du Messie, 22.41-46 ; cf. Mc 1.34, et lui a préféré le titre mystérieux de Fils de l’homme, 8.20. Pourquoi s’adresser au « fils de David » pour demander une guérison ? David n’était pas guérisseur. Mais Salomon, fils et successeur de David, était vu comme guérisseur par des juifs au temps de l’évangile (voir le Testament de Salomon).
32 Comme ils sortaient, voilà qu’on lui présenta un démoniaque muet.
i V. omis par des témoins du texte « occidental ».
35 Jésus parcourait toutes les villes et les villages, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la Bonne Nouvelle du Royaume et guérissant toute maladie et toute langueur.
36 À la vue des foules il en eut pitié, car ces gens étaient las et prostrés comme des brebis qui n’ont pas de berger.j
j Image biblique Nb 27.17 ; 1 R 22.17 ; Jdt 11.19 ; Ez 34.5 ; 2 Ch 18.16.