c'est moi qu'ils rejettent
♦ La demande d'Israël rapportée dans ce chapitre (v. 5, 19–20) n'implique pas la fin du royaume théocratique. Par sa requête, le peuple montrait qu'il rejetait Dieu (v. 7). Pourtant son désir fut partiellement exaucé : un roi lui fut donné par Dieu, ce qui différencie Israël des autres nations. Dieu est toujours souverain sur les nations qu'Il contrôle providentiellement (Actes 17.26) ; cependant, dans le cas d'Israël Il se réserve le droit de désigner directement le roi (1 Samuel 9.17 ; Osée 13.11) qu'Il rend personnellement responsable de ses actes devant Lui (1 Samuel 13.13–14) ; c'est une preuve évidente de la continuité de Sa souveraineté particulière sur Israël.
Dieu s'était proposé de bénir tous les autres peuples (Deutéronome 33.3) par l'intermédiaire du gouvernement théocratique établi au Sinaï sur le peuple élu ; Dieu l'administrait indirectement, grâce à des personnes choisies qui en assumant les fonctions gouvernementales, parlaient et agissaient de Sa part ; elles étaient personnellement responsables de leurs actes devant Dieu. Parmi ces chefs-médiateurs figurèrent de grands hommes comme Moïse et Josué, des juges militaires et même des rois ; mais tout au long de l'histoire du royaume, Dieu demeura le véritable Souverain (1 Chroniques 29.25), la suprême autorité. La gloire de la « Schekina » (voir Exode 27.20, note), symbole visible de la présence divine, avait rempli le Tabernacle au moment de l'établissement du royaume d'Israël au Sinaï (Exode 40.34–38) ; elle conduisit la nation au pays promis ; puis elle se manifesta à nouveau dans le Temple de Salomon (2 Chroniques 7.1–2). Enfin, elle s'éloigna de Jérusalem de façon spectaculaire lorsque le royaume cessa d'exister, au moment de la captivité à Babylone (cp. Ézéchiel 11.23). Les nations païennes ont conservé l'office du gouvernement (Genèse 9.5–6 ; Daniel 2.31–38). Cependant, lorsque les temps des nations seront accomplis (Luc 21.24), le royaume représentant Dieu sur la terre sera restauré ; le Messie régnera sur toutes les nations avec puissance et grande gloire ; Il sera le Roi parfait et le seul Médiateur (Michée 4.1-8).
Il ne faut pas confondre le royaume messianique sur la terre avec la souveraineté originelle et universelle de Dieu, qui s'exerce de façon permanente, simultanément sur les objets, les personnes et les événements, sur les actes des individus comme sur ceux des nations, sur les manifestations et les transformations de la nature, ainsi que sur tout le déroulement de l'histoire (Psaumes 103.19 ; Daniel 4.17). Le royaume messianique sur la terre peut donc être considéré comme une phase du royaume universel de Dieu (1 Corinthiens 15.24). Voir Royaume, A.T. : Genèse 1.26 ; Zacharie 12.8, note.