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Bible de Jérusalem

1 Corinthiens 12.8-13

8 À l’un, c’est un discours de sagessep qui est donné par l’Esprit ; à tel autre un discours de science,q selon le même Esprit ;

p Sans doute le don d’exposer les plus hautes vérités chrétiennes, celles qui ont trait à la vie divine et à la vie de Dieu en nous « l’enseignement parfait » de He 6.1.

q Le don d’exposer les vérités élémentaires du christianisme « l’enseignement élémentaire sur le Christ » de He 6.1.

9 à un autre la foi,r dans le même Esprit ; à tel autre les dons de guérisons, dans l’unique Esprit ;

r La foi à un degré extraordinaire, cf. 13.2.

10 à tel autre la puissance d’opérer des miracles ; à tel autre la prophétie ; à tel autre le discernement des esprits ;s à un autre les diversités de langues,t à tel autre le don de les interpréter.

s Le don de déterminer l’origine (Dieu, la nature, le Malin) des phénomènes charismatiques.

t Le charisme des langues ou « glossolalie » est le don de louer Dieu en proférant, sous l’action de l’Esprit Saint et dans un état plus ou moins extatique, des sons inintelligibles. C’est ce que Paul appelle « parler en langues » (14.5, 6, 18, 23, 39), ou « parler en langue » (14.2, 4, 9, 13, 14, 19, 26, 27). Ce charisme remonte à la toute primitive Église, où il était le premier effet sensible de la descente de l’Esprit dans les âmes. Voir Ac 2.3-4 ; 10.44-46 et 11.15 ; 19.6.

11 Mais tout cela, c’est l’unique et même Esprit qui l’opère, distribuant ses dons à chacun en particulier comme il l’entend.

Comparaison du corps.u

12 De même, en effet, que le corps est un, tout en ayant plusieurs membres, et que tous les membres du corps, en dépit de leur pluralité, ne forment qu’un seul corps, ainsi en est-il du Christ.v

u Tout en utilisant l’apologue classique qui compare la société à un corps uni dans ses membres divers, Paul ne lui doit pas son idée du Corps du Christ. Elle lui vient en effet de sa conception de l’amour comme le fondement de l’existence chrétienne, 13.2. Il considérait ainsi les croyants comme les éléments d’une unité organique. Le corps humain fournit une parfaite image d’une diversité enracinée dans l’unité. Ici, il donne à cet homme nouveau Ga 3.28, le nom de « Christ ». L’Église qui est son corps, est la présence physique du Christ dans le monde, dans la mesure où elle prolonge son ministère. Cette doctrine se retrouve dans les épîtres de la captivité et s’y développe. C’est bien toujours dans le corps du Christ crucifié selon la chair et vivifié par l’Esprit, Ep 2.14-18 ; Col 1.22, que s’opère la réconciliation des hommes, qui sont ses membres, Ep 5.30. Mais l’unité de ce Corps qui rassemble tous les chrétiens dans le même Esprit, Ep 4.4 ; Col 3.15, et son identification avec l’Église, Ep 1.22s ; 5.23 ; Col 1.18, 24, sont plus accentuées. Ainsi personnalisé, Ep 4.12s ; Col 2.19, il a désormais le Christ comme Tête, Ep 1.22 ; 4.15s ; 5.23 ; Col 1.18 ; 2.19 (comparer 12.21), sans doute par influence de l’idée du Christ Tête des Puissances, Col 2.10. Enfin il va jusqu’à englober d’une certaine manière tout l’Univers rassemblé sous la domination du Kyrios, Ep 1.23. Cf. Jn 2.21.

v Comme le corps humain ramène à l’unité la pluralité des membres, ainsi le Christ, principe unificateur de son Église, ramène tous les chrétiens à l’unité de son Corps.

13 Aussi bien est-ce en un seul Esprit que nous tous avons été baptisés en un seul corps, Juifs ou Grecs, esclaves ou hommes libres, et tous nous avons été abreuvés d’un seul Esprit.