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Bible de Jérusalem

Baruch 3.9-4.4

II. La sagesse, prérogative d’Israël

9 Écoute, Israël, les préceptes de vie,
tends l’oreille pour connaître la science.
10 Pourquoi, Israël, pourquoi es-tu au pays de tes ennemis,
vieillissant en terre étrangère,
11 te souillantl avec les morts,
compté parmi ceux qui vont au shéol ?

l Le traducteur grec a peut-être lu par erreur nitmeta , « tu t’es souillée », au lieu de nidmeta, « tu es semblable ».

12 C’est que tu abandonnas la Source de la Sagesse !
13 Si tu avais marché dans la voie de Dieu,
tu habiterais dans la paix pour toujours.
14 Apprends où est la science, où est la force,
où est l’intelligence, pour connaître aussi
où est la longueur de jours et la vie,
où est la lumière des yeux et la paix.
15 Mais qui a découvert son lieu,
qui a pénétré en ses trésors ?m

m À cette question, comme en Jb 28.13-28, il est donné d’abord une réponse négative aucun effort humain ne conquiert la sagesse, 3.16-31, puis la réponse positive Dieu la possède et il l’a donnée à Israël avec la Loi, 3.24 — 4.4.

16 Où sont-ils les chefs des nations
et les dominateurs des bêtes de la terre,
17 ceux qui se jouent des oiseaux du ciel,
ceux qui accumulent l’argent et l’or
sur quoi les hommes s’appuient,
et dont les possessions n’ont pas de fin,
18 ceux qui travaillent l’argent avec grand soin
— mais leurs œuvres ne laissent pas de traces ?
19 Ils ont disparu, descendus au shéol !
D’autres à leur place se sont levés,
20 de plus jeunes ont vu la lumière
et ont habité sur la terre :
mais la voie de la connaissance, ils ne l’ont pas connue,
21 ils n’ont pas compris ses sentiers.
Leurs fils non plus ne l’ont point saisie,
ils sont restés loin de sa voie.n

n « sa voie » mss grecs, syr. ; « leur voie » grec.

22 On n’a rien su d’elle en Canaan,
on ne l’a pas aperçue à Témân ;
23 les fils d’Agar en quête d’intelligence ici-bas,
les marchands de Madiâno et de Téma,
les diseurs de paraboles et les chercheurs d’intelligence
n’ont pas connu la voie de la sagesse,
ne se sont pas rappelés ses sentiers.

o « Madiân » conj. ; « Merrân » grec.

24 Qu’elle est grande, Israël, la demeure de Dieu,p
qu’il est étendu le lieu de son domaine,

p L’univers.

25 grand et sans borne,
haut et immense !
26 Là naquirent les géants, fameux dès l’origine,
hauts de stature, experts à la guerre ;
27 de ceux-là Dieu ne fit pas choix,
il ne leur montra pas la voie de la connaissance ;
28 ils périrent, car ils n’avaient pas la science,
ils périrent par leur folie.
29 Qui monta au ciel pour la saisir
et la faire descendre des nuées ?
30 Qui passa la mer pour la découvrir
et la rapporter au prix d’un or très pur ?
31 Nul ne connaît sa voie,
nul ne comprend son sentier.

32 Mais Celui qui sait tout la connaît,
il l’a scrutée par son intelligence,
lui qui pour l’éternité a disposé la terre
et l’a emplie de bétail,
33 lui qui envoie la lumière, et elle part,
qui la rappelle, et elle obéit en tremblant ;
34 les étoiles brillent à leur poste, joyeuses :
35 les appelle-t-il, elles répondent : Nous voici !
elles brillent avec joie pour leur Créateur.
36 C’est lui qui est notre Dieu :
aucun autre ne lui est comparable.
37 Il a creusé la voie entière de la connaissance
et l’a montrée à Jacob, son serviteur,
à Israël, son bien-aimé ;
38 puis elle est apparue sur terre
et elle a vécu parmi les hommes.q

q En s’incarnant dans la Loi juive ce n’est pas une pensée universaliste.

4 Elle est le Livre des préceptes de Dieu,
la Loi qui subsiste éternellement :
quiconque la garde vivra,
quiconque l’abandonne mourra.
2 Reviens, Jacob, saisis-la,
marche vers la splendeur, à sa lumière :
3 ne cède pas à autrui ta gloire,
à un peuple étranger tes privilèges.
4 Heureux sommes-nous, Israël :
ce qui plaît à Dieu nous fut révélé !