retour

Bible de Jérusalem

Exode 13.22

22 La colonne de nuée ne se retirait pas le jour de devant le peuple, ni la colonne de feu la nuit.m

m On rencontre, dans le Pentateuque, divers modes de manifestation de la présence divine la colonne de nuée et la colonne de feu (tradition yahviste) ; le « nuage obscur » et la nuée (peut-être tradition élohiste) ; enfin, associée à la nuée, la « gloire » de Yahvé, 24.16, feu dévorant qui se meut comme Yahvé lui-même (tradition sacerdotale), comp. 19.16s. Notions, ou images, dont a fait grand usage la théologie mystique.

Exode 19.16

La théophanie.c

16 Or le surlendemain, dès le matin, il y eut des coups de tonnerre, des éclairs et une épaisse nuée sur la montagne, ainsi qu’un très puissant son de trompe et, dans le camp, tout le peuple trembla.

c Même si nos attributions restent conjecturales, les traditions yahviste, 19.18, sacerdotale, 24.15-17, et deutéronomiste, Dt 4.11-12a ; 5.23-24 ; 9.15, décrivent la théophanie du Sinaï dans le cadre d’une éruption volcanique. La tradition élohiste la décrit comme un orage, 19.16, cf. v. 19. Ce sont deux présentations inspirées des plus impressionnants spectacles de la nature une éruption volcanique comme les Israélites en avaient entendu parler par les visiteurs d’Arabie du Nord, ou comme ils avaient pu en observer de loin, dès le temps de Salomon (expédition d’Ophir) ; un orage de montagne comme ils pouvaient en voir en Galilée ou sur l’Hermon. On comprend que la première tradition soit celle du Yahviste, originaire du Sud, et que la seconde soit celle de l’Élohiste, originaire du Nord. Ces images expriment la majesté et la gloire de Yahvé, cf. 24.16, sa transcendance et la crainte religieuse qu’il inspire, cf. Jg 5.4s ; Ps 29 ; 68.8 ; 77.18-19 ; 97.3-5 ; Ha 3.3-15.

Exode 24.16

16 La gloire de Yahvéu s’établit sur le mont Sinaï, et la nuée le couvrit pendant six jours. Le septième jour, Yahvé appela Moïse du milieu de la nuée.

u La « gloire de Yahvé » est, dans la tradition sacerdotale, 13.22, la manifestation de la présence divine. C’est un feu, bien distingué, ici et 40.34-35, de la nuée qui l’accompagne et l’enveloppe. Ces traits sont empruntés aux grandes théophanies qui se déroulent dans le cadre d’un orage, 19.16, mais ils se chargent d’un sens supérieur. Cette lumière éclatante, dont le reflet irradiera la face de Moïse, 34.29, exprime la majesté inaccessible et redoutable de Dieu, et elle peut paraître en dehors d’un orage, 33.22. Elle emplit la Tente nouvellement dressée, 40.34-35, comme elle prendra possession du Temple de Salomon, 1 R 8.10-11. Ézéchiel la voit quitter Jérusalem à la veille de sa destruction, Ez 9.3 ; 10.4, 18-19 ; 11.22-23, et revenir dans le nouveau sanctuaire, Ez 43.1s, mais cette « gloire » est pour lui une lumineuse apparence humaine, Ez 1.26-28. Dans d’autres textes, spécialement dans les Psaumes, la gloire de Yahvé exprime seulement la majesté de Dieu ou l’honneur qu’on lui doit, souvent avec une nuance eschatologique ; ou encore, 15.7, sa puissance miraculeuse, cf. la « gloire » de Jésus, Jn 2.11 ; 11.40.