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Bible de Jérusalem

Lévitique 13.1-44

La lèpred humaine :
A. Tumeur, dartre et tache.

13 Yahvé parla à Moïse et à Aaron, et dit :

d La notion que les anciens Hébreux se faisaient de la « lèpre » réunit diverses affections cutanées ou superficielles, 13.1-44, et l’on y rattache même les moisissures qui peuvent apparaître sur les vêtements, 13.47-59, ou sur les murailles, 14.33-53. Le diagnostic et les précautions collectives contre la contagion sont codifiés et confiés à la décision du prêtre. Ces mesures pratiques, où l’on retrouve l’héritage de conceptions et d’usages primitifs, prennent valeur religieuse dans le yahvisme, comme un discernement de l’« impur ». La réintégration à la communauté donne lieu à des rites assimilés au sacrifice pour le péché, 14.1-31, 49-53, le « péché » désignant ici une atteinte à la vertu vivifiante du Dieu d’Israël.

2 S’il se forme sur la peau d’un homme une tumeur, une dartre ou une tache, un cas de lèpre de la peau est à prévoir. On le conduira à Aaron, le prêtre, ou à l’un des prêtres ses fils. 3 Le prêtre examinera le mal sur la peau. Si à l’endroit malade le poil a viré au blanc, si ce mal fait un creux dans l’épiderme, c’est bien un cas de lèpre ; après observation le prêtre déclarera l’homme impur. 4 Mais si sur la peau il y a une tache blanche, sans dépression visible de la peau et sans blanchissement du poil, le prêtre séquestrera le malade pendant sept jours. 5 Il l’examinera le septième jour. S’il constate de ses propres yeux que le mal subsiste sans se développer sur la peau, il le séquestrera encore durant sept jours 6 et l’examinera à nouveau le septième jour. S’il constate que le mal est devenu mat et ne s’est pas développé sur la peau, le prêtre déclarera pur cet homme : il s’agit d’une dartre. Après avoir nettoyé ses vêtements il sera pur.

7 Mais si la dartre s’est développée sur la peau après que le malade a été examiné par le prêtre et déclaré pur, il se présentera à lui de nouveau. 8 Après l’avoir examiné et après avoir constaté le développement de la dartre sur la peau, le prêtre le déclarera impur : il s’agit de lèpre.

B. Lèpre invétérée.e

9 Lorsque apparaîtra sur un homme un mal du genre lèpre, on le conduira au prêtre.

e Il ne s’agit plus ici de distinguer une vraie d’une fausse lèpre, mais une lèpre contagieuse d’une lèpre qui ne l’est pas. Le semble ne considérer comme contagieux que l’ulcère.

10 Le prêtre l’examinera, et s’il constate sur la peau une tumeur blanchâtre avec blanchissement du poil et production d’un ulcère, 11 c’est une lèpre invétérée sur la peau. Le prêtre le déclarera impur. Il ne le séquestrera pas, sans aucun doute il est impur.f

f Une seconde observation n’est pas nécessaire. Le grec a au contraire « il le séquestrera ».

12 Mais si la lèpre prolifère sur la peau, si la maladie la recouvre tout entière et s’étend de la tête aux pieds, où que regarde le prêtre, 13 celui-ci examinera le malade et, constatant que la lèpre recouvre tout son corps, il déclarera pur le malade.g Puisque tout a viré au blanc, il est pur.

g Littéralement « le mal ». Cette généralisation du mal est signe de guérison toutes ces croûtes blanches vont tomber.

14 Toutefois, le jour où apparaîtra sur lui un ulcère, il sera impur. 15 Après examen de l’ulcère, le prêtre le déclarera impur : l’ulcère est chose impure, c’est de la lèpre. 16 Mais si l’ulcère redevient blanc, l’homme ira trouver le prêtre, 17 celui-ci l’examinera et, s’il constate que le mal a viré au blanc, il déclarera pur le malade : il est pur.

C. Ulcère.

18 Lorsqu’il s’est produit sur la peau de quelqu’un un ulcèreh qui a guéri,

h Autres traductions possibles « furoncle » ou « abcès ».

19 s’il se forme à la place de l’ulcère une tumeur blanchâtre ou une tache d’un blanc rougeâtre, cet homme se montrera au prêtre. 20 Celui-ci l’examinera ; s’il constate un affaissement visible de la peau et un blanchissement du poil, le prêtre le déclarera impur : c’est un cas de lèpre qui prolifère dans un ulcère. 21 Si, à l’examen, le prêtre ne constate ni poils blancs, ni affaissement de la peau, mais un ternissement du mal, il séquestrera sept jours le malade. 22 Il le déclarera impur si le mal s’est développé sur la peau c’est un cas de lèpre. 23 Mais si la tache est restée stationnaire sans s’étendre, c’est la cicatrice de l’ulcère : le prêtre déclarera cet homme pur.

D. Brûlure.

24 Lorsqu’il s’est produit sur la peau de quelqu’un une brûlure, s’il se forme sur la brûlure un abcès, une tache blanc rougeâtre ou blanchâtre, 25 le prêtre l’examinera. S’il constate un blanchissement du poil ou un affaissement visible de la tache dans la peau, c’est la lèpre qui prolifère dans la brûlure. Le prêtre déclarera l’homme impur : c’est un cas de lèpre. 26 Si au contraire le prêtre, à l’examen, ne constate point de poils blancs dans la tache ni d’affaissement de la peau mais un ternissement de cette tache, le prêtre le séquestrera sept jours.

27 Il l’examinera le septième jour et, si le mal s’est étendu sur la peau, il le déclarera impur : c’est un cas de lèpre. 28 Si la tache est restée stationnaire sans s’étendre sur la peau, si elle s’est au contraire ternie, ce n’est qu’une tumeur due à la brûlure. Le prêtre déclarera l’homme pur, ce n’est que la cicatrice de la brûlure.

E. Affections du cuir chevelu.

29 Si un homme ou une femme porte une plaie à la tête ou au menton, 30 le prêtre examinera cette plaie et, s’il y constate une dépression visible de la peau avec poil jaunâtre et grêle, il déclarera le malade impur. C’est la teigne,i c’est-à-dire la lèpre de la tête ou du menton.

i Ou peut-être la dartre.

31 Si à l’examen de ce cas de teigne le prêtre constate qu’il n’y a point dépression visible de la peau ni poil jaunâtre,j il séquestrera sept jours le teigneux.

j Hébr. « poil noir », mais voir v. 32.

32 Il examinera le mal le septième jour et, s’il constate que la teigne ne s’est pas développée, que le poil n’y est point jaunâtre, qu’il n’y a point de dépression visible de la peau, 33 le malade se rasera, en omettant toutefois la partie teigneuse, et le prêtre le séquestrera une seconde fois pendant sept jours. 34 Il examinera le mal le septième jour, et, s’il constate qu’il ne s’est pas développé sur la peau, qu’il n’y a pas dépression visible de la peau, le prêtre déclarera pur ce malade. Après avoir nettoyé ses vêtements il sera pur. 35 Si toutefois après cette purification la teigne s’est développée sur la peau, 36 le prêtre l’examinera : s’il constate un développement de la teigne sur la peau, c’est que le malade est impur et l’on ne vérifiera pas si le poil est jaunâtre. 37 Tandis que si la teigne apparaît stationnaire et s’il y pousse du poil noir, c’est que le malade est guéri. Il est pur et le prêtre le déclarera pur.

F. Exanthème.

38 S’il se produit des taches sur la peau d’un homme ou d’une femme et si ces taches sont blanches, 39 le prêtre les examinera. S’il constate que ces taches sur la peau sont d’un blanc terne, il s’agit d’un exanthème qui a proliféré sur la peau : le malade est pur.

G. Calvities.

40 Si un homme perd les cheveux de son crâne, c’est la calvitie du crâne, il est pur. 41 Si c’est sur le devant de la tête qu’il perd ses cheveux, c’est une calvitie du front, il est pur. 42 Mais s’il y a au crâne ou au front un mal blanc-rougeâtre, c’est qu’une lèpre prolifère sur le crâne ou le front de cet homme.

43 Le prêtre l’examinera et, s’il constate au crâne ou au front une tumeur blancrougeâtre, de même aspect que la lèpre de la peau, 44 c’est que l’homme est lépreux ; il est impur. Le prêtre devra le déclarer impur, il est atteint de lèpre à la tête.