retour

Bible de Jérusalem

Nahum 1.2-8

Prélude

Psaume. La Colère de Yahvé.a

2 C’est un Dieu jaloux et vengeur que Yahvé !
Il se venge, Yahvé, il est riche en colère !
Il se venge, Yahvé, de ses adversaires,
il garde rancune à ses ennemis.

a Ce psaume alphabétique, cf. Pr 31.10 (mais la série alphabétique est incomplète), développe le thème traditionnel de la colère de Yahvé (Nb 11.33 ; 2 S 6.7 ; 21.14 ; Ps 2.12 ; 60.3 ; 79.5 ; 110.5, etc.) et forme ainsi un prélude à l’oracle contre Ninive.

3 Yahvé est lent à la colère, mais grand par sa puissance.
L’impunité, jamais il ne l’accorde, Yahvé.b
Dans l’ouragan, dans la tempête il fait sa route,
les nuées sont la poussière que soulèvent ses pas.

b Les quatre derniers stiques, qui ne font pas partie de la série alphabétique, semblent être un commentaire ultérieur du v. 2a, en vue d’expliquer le sens de la colère divine.

4 Il menace la mer, il la met à sec,
il fait tarir tous les fleuves.
Ils sont flétris,c Bashân et le Carmel,
flétrie la verdure du Liban !

c « flétris » ’umlal hébr. ; on propose dalelû « ils sont abaissés » que supposent les versions et qui permettent de rétablir une strophe dalèt.

5 Les montagnes tremblent à cause de lui,
les collines chancellent,
la terre est dévastéed devant lui,
le monde et tous ceux qui l’habitent.

d « dévastée » wattishsha’ versions ; « se soulève » wattissa’ hébr. — Pour décrire la colère de Dieu, le poète utilise à la fois les thèmes des cosmogonies antiques (la création, victoire divine sur les eaux, Jb 7.12), et ceux de l’histoire sainte (mer Rouge et Sinaï, Ps 114.3-8 ; Isa 51.10, etc.).

6 Son courroux ! qui pourrait le soutenir ?
Qui tiendrait devant son ardente colère ?
Sa fureur se déverse comme le feu
et les rochers se brisent devant lui.
7 Yahvé est bon ; il est une citadelle
au jour de la détresse.
Il connaît ceux qui se confient en lui,
8 même quand survient l’inondation.e
Il réduira à néant ceux qui se dressent contre lui,f
il poursuivra ses ennemis jusque dans les ténèbres.

e Allusion probable au déluge (Noé était, comme Nahum, un « consolateur », d’après Gn 5.29). La colère divine a un sens, vv. 7-8 elle n’est pas un déchaînement aveugle mais un jugement qui discerne les croyants des impies.

f « ceux qui se dressent contre lui » grec ; « son emplacement » meqômâh (celui de Ninive ; relecture), hébr.