Les chrétiens de Rome savaient en quel temps ils vivaient ! (Rom. 13 v. 11).
Et nous, aujourd'hui, savons-nous en quel temps nous sommes ?
Dans le chapitre précédent, nous avons cherché à situer d'après les Ecritures l'époque dans laquelle nous vivons.
Grâce à l'enseignement de Jésus, des apôtres et des prophètes, nous avons pu faire le point et constater que nous sommes arrivés à la fin des siècles, aux temps fâcheux des derniers jours, aux ultimes minutes de la dernière heure. Nous avons atteint l'âge proche de la venue du Fils de l'homme, la fin de l'ère de la grâce et de la patience de Dieu. Nous touchons au terme de l'économie bienheureuse de la foi, où l'homme était appelé à croire sans voir. Bientôt le monde devra croire en face de l'évidence, quand Dieu sortira de son silence pour ébranler, selon sa promesse, non seulement la terre, mais aussi le ciel (Héb. 12 v. 26).
Cependant il n'est pas rare qu'on nous dise avec obstination : « Ne soyez pas si pessimistes. Les temps actuels ne sont pas plus mauvais qu'autrefois. Il y eut dans l'histoire de l'humanité bien des heures graves où l'état moral du monde était peut-être pire qu'aujourd'hui. Les hommes de notre génération ne sont ni meilleurs, ni plus mauvais que les contemporains de Noé ou de Lot, que les Cananéens qui offraient leurs enfants à Moloc, ou que les Israélites infidèles à certains moments de leur existence nationale. Nous passons par une crise, mais nous en sortirons bien car, Dieu soit béni, les hommes de bonne volonté ne manquent pas sur la terre, et la majorité des peuples désire la paix ! »
Certes, des gens orgueilleux égoïstes, cruels, n'aimant pas le bien, amis des voluptés plutôt qu'amis de Dieu, il y en a toujours eu.
Dès longtemps la corruption et la violence ont habité notre planète, et les abominations de notre génération ont déjà été commises au temps de Noé, aux jours de Lot, chez les Cananéens, et même au sein du peuple élu. A vrai dire, quant aux vices, il n'y a rien de nouveau sous le soleil.
Celui qui lit les Ecritures n'a donc pas de peine à reconnaître que les péchés auxquels les hommes se livrent aujourd'hui, sont les mêmes que ceux que pratiquaient les païens et les impies de tous les temps.
Mais si nous admettons qu'au XXe siècle, malgré les lumières du christianisme et les progrès scientifiques, des abominations semblables à celles de l'époque antédiluvienne se pratiquent,
Si nous pouvons voir aujourd'hui encore la prospérité matérielle aller de pair avec la corruption et la violence, l'orgueil, l'abondance de pain et l'insouciante sécurité coexister avec la pauvreté, la misère et la détresse les plus noires, tandis que du haut en bas de l'échelle sociale les hommes se livrent aux passions les plus viles,
Une question capitale s'impose à notre esprit :
Qu'arrivera-t-il donc à des hommes qui vivent ainsi ?
Le jugement de Dieu les atteindra.
Tel est le témoignage formel de l'Ecriture Sainte.
Nous lisons dans l'épître aux Romains que : « La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui possèdent la vérité, tout en vivant dans l'iniquité. » (Rom. 1 v. 18.)
Si les hommes de notre génération ne se détournent pas de leurs voies, ils seront infailliblement livrés de plus en plus à leurs convoitises, à leurs passions infâmes, à leurs sens réprouvés, pour recevoir finalement le châtiment d'une ruine éternelle, loin de la face du Seigneur et de la gloire de sa force. C'est la punition que le Tout-Puissant réserve à ceux qui ne connaissent pas Dieu et n'obéissent pas à l'Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ (2 Thess. 1 v. 8-9).
Des exemples effroyables jalonnent l'histoire de l'humanité, et le souvenir des jugements terribles qui atteignirent les impies d'autrefois devrait nous faire réfléchir.
Si Dieu n'a pas épargné les anges qui ont péché, mais s'Il les a précipités dans des abîmes de ténèbres et les réserve pour le jugement,
S'Il n'a pas épargné l'ancien monde, aux jours de Noé,
S'Il a condamné à la destruction et réduit en cendres les villes de Sodome et de Gomorrhe, les donnant comme exemples aux impies à venir (2 Pi. 2 v. 4-6),
S'Il a fait périr par la guerre et le tranchant de l'épée les Cananéens devenus abominables à ses yeux (Ex. 34 v. 10-12),
S'Il a laissé emmener en captivité son peuple, Israël, pour le punir de ses révoltes, de son abandon, et de toutes ses abominations (2 Chr. 36 v. 14-21),
Comment épargnerait-il aujourd'hui notre génération impie et moqueuse, et les nations qui se réclament encore du Nom de Jésus-Christ, tout en Le reniant par leurs œuvres ?
Dans tous les temps les mêmes causes produisent les mêmes effets.
Même si le jugement s'exécute d'une manière différente, la condamnation est la même pour tous... car le salaire du péché, c'est la mort.
La Parole de Dieu ne ment point. Ses avertissements sont clairs et ses témoignages sûrs.
Aux jours de Noé, le déluge vint sur un monde d'impies et les fit tous périr.
Au temps de Lot, le feu du ciel et le soufre firent disparaître les villes de la plaine.
Quand l'iniquité des Amoréens parvint à son comble, Dieu fit détruire ce peuple par le glaive d'Israël. Le souvenir du jugement terrible qu'ils durent infliger aux nations corrompues du pays de Canaan aurait dû garder le peuple élu de tomber dans les mêmes excès.
Hélas, les fils de ceux qui furent employés pour exécuter au pays de Canaan les châtiments d'un Dieu Saint, reprirent les mêmes coutumes. Ils tombèrent dans des abominations même plus grandes que celles des peuples que leurs pères n'avaient pas voulu entièrement détruire. Ils attirèrent ainsi sur Israël les grands fléaux de Dieu, l'épée, la famine, les bêtes sauvages et la peste (Ez. 5 v. 5-17). Puis ils connurent l'occupation complète de leur pays par les Chaldéens et finalement furent déportés à Babylone (Jér. 25 v. 8-11 ; Lament. 1 ; Ps. 137).
Quand l'Assyrien, verge de la colère de Dieu, s'éleva à son tour contre le Seigneur et profana les vases de la Maison de l'Eternel, sa fin vint promptement, et le royaume de Belshatsar passa aux Mèdes et aux Perses.
Enfin, au début de notre ère, quand les descendants des Juifs remontés de la captivité mirent le comble à la mesure de leurs pères en livrant le Fils de Dieu pour qu'il soit crucifié, leur châtiment ne sommeilla point. En l'an 70, comme Jésus l'avait annoncé avec larmes, Jérusalem fut prise et détruite par les Romains.
Pour quelles raisons, et en vertu de quelle loi les nations dites chrétiennes seraient-elles épargnées aujourd'hui ?
Certes, Dieu a préservé Noé des flots du déluge. Il a délivré Lot de la ruine de Sodome. Il a sauvé Rahab, la Cananéenne, du fil de l'épée. Il a conservé un résidu de son peuple parmi les nations.
De même, le Dieu vivant et vrai saura délivrer de la colère à venir tous ceux qui L'aiment et Le servent en attendant des cieux le retour de son Fils.
Nous sommes assurés que le Seigneur gardera de l'heure de l'épreuve qui va venir sur la terre habitée tout entière, tous ceux qui auront gardé la Parole de sa patience. Car le Seigneur sait délivrer de la tentation les hommes pieux, et réserver les injustes pour le jour du jugement. (2 Pi. 2 v. 9.)
Cependant nous sommes avertis que le jugement doit commencer par la maison de Dieu. Et nous sommes dans ce moment-là.
Sachant que la chair et le sang n'hériteront pas du Royaume de Dieu, nous ne devons pas trouver étrange que Dieu nous fasse passer par la fournaise afin de nous éprouver et de nous purifier (lire 1 Pi. 4 v. 12-18.)
Ceux qui doivent être enlevés au ciel, et qui seront jugés dignes d'échapper à toutes les choses qui arriveront sur la terre, doivent être amenés à refléter toujours plus les caractères célestes et à suivre les voies qui plaisent à Dieu.
Il faut que les vrais chrétiens soient manifestés, car aujourd'hui beaucoup d'hommes qui se réclament du christianisme marchent en ennemis de la Croix du Christ. Leurs pensées, leurs paroles et leurs œuvres prouvent qu'ils n'ont aucune sympathie pour cette Croix qui détruit leurs prétentions, annule leur sagesse et leur intelligence, et anéantit la puissance de la chair. (1 Cor. 1 v. 17-31.)
Leur vie ne révèle pas au monde que leur cité est dans les cieux, où Christ est assis à la droite de Dieu.
Préoccupés des choses terrestres, ils aspirent à ce qui est élevé dans le monde et ne se laissent plus attirer par ce qui est humble.
Ayant perdu le caractère d'étrangers et de voyageurs sur la terre, ils se conforment de plus en plus au siècle présent et ne s'abstiennent plus des convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme. (1 Pi. 2 v. 11.)
Mais Dieu connaît ceux qui lui appartiennent, et veut réveiller les siens, afin que tous ceux qui invoquent le Nom du Seigneur se retirent de l'iniquité.
C'est pourquoi tant que l'Eglise, Corps de Christ, est sur la terre, tous les jugements qui fondent sur ce monde sont destinés avant tout à parler aux chrétiens. Trop souvent aujourd'hui nous entendons les chrétiens commenter tels ou tels événements en disant : Dieu parle au monde...
Certes, Dieu parle au monde, mais avant tout Il parle aux gens de sa Maison, en vue de les réveiller, de les sanctifier, de les consacrer et de les unir pour les prendre auprès de Lui et les associer à son Règne.
Trop de choses ont attaché nos cœurs à la terre, et ont refroidi notre premier amour. Trop de facilités ont provoqué chez plusieurs une désaffection des choses qui sont En haut. En vérité, beaucoup croient encore aux doctrines bibliques, mais n'éprouvent guère de plaisir réel en dehors des satisfactions de la vie présente.
Alors le Seigneur nous dépouille des biens qu'Il nous avait confiés. Il nous fait passer par le feu non pour nous consumer, mais pour nous purifier et nous libérer de nos liens. Il nous fait traverser des fleuves mais nous garde d'être submergés. Il nous place au sein des grandes eaux où personne ne peut nous secourir, et nous amène ainsi à éprouver que Lui seul est avec nous, et que nous dépendons uniquement de Lui. (Es. 43 v. 1-5.)
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A l'heure actuelle, la situation des chrétiens dans ce monde ressemble fort à celle de Jonas dormant dans la cale d'un navire en détresse ! Alors que sur le pont, les hommes qui ne connaissaient pas le vrai Dieu cherchaient par tous les moyens à sauver le navire et leur propre vie, Jonas, qui avait payé le prix de sa place, continuait à dormir...
N'est-ce pas ainsi que beaucoup de chrétiens, bien installés dans un monde qui va à la dérive, dorment sur l'oreiller de leur petit salut, sans se soucier beaucoup des foules qui périssent... Peut-être rêvent-ils dans leur sommeil aux meilleurs moyens d'atteindre et de sauver les perdus... Mais, sur le bateau qui va sombrer, ils dorment encore, ils dorment toujours !
Faudra-t-il que les païens. nous réveillent, que les sans-Dieu nous mettent en accusation afin que revenus à nous-mêmes nous nous écriions, comme Jonas : « Jetez-nous à la mer, et la mer s'apaisera pour vous » ?
C'est par ce sacrifice, par ce renoncement à lui-même, que Jonas sauva les matelots en péril et les amena à la connaissance du vrai Dieu.
Aujourd'hui encore, pour évangéliser le monde, le moyen le plus efficace est à la portée de chaque chrétien. Qu'il renonce chaque jour à lui-même, à sa propre vie, en ayant toujours en vue le salut des autres. Alors il se sauvera lui-même, et sauvera ceux qui l'écoutent. (1 Tim. 4 v. 16.)
Mais qu'arrivera-t-il aux croyants s'ils ne se réveillent pas du sommeil et ne se repentent pas de leur tiédeur pour marcher ensemble et donner gloire à Dieu pendant qu'il en est temps ?
Dieu qui est amour nous avertit avec larmes qu'Il devra no11s frapper plus sévèrement...
Attendrons-nous qu'on nous prive de nos occupations terrestres, pour que nos cœurs s'occupent des choses d'En haut ?
Attendrons-nous pour marcher dans la sainteté que le monde se sépare de nous, qu'il ne veuille plus de notre commerce ?
Attendrons-nous le moment où tous les vrais chrétiens seront jetés en prison, pour que des frères en la foi se rencontrent, apprennent à se connaître et à s'aimer en se préparant ensemble au martyre ?
Au temps de Jérémie, comme aux jours de Jésus, les larmes du Seigneur ne purent fléchir les cœurs indifférents et rebelles... et Dieu dut se lever, comme Il se lève maintenant, pour faire Son œuvre étrange, Son travail inaccoutumé (Es. 28 v. 21).
Car en tous temps « Dieu ne prend pas plaisir à la mort du méchant, mais à ce qu'il se convertisse et qu'il vive. » (Ez. 18 v. 23.)
« Ce n'est pas volontiers qu'Il humilie et afflige les enfants des hommes » (Lament. 3 v. 33). « Mais, parce qu'Il les aime, Il châtie et frappe de la verge tous ceux qu'Il reconnaît pour ses fils. » (Héb. 12 v. 5-6).
Que Dieu renouvelle donc en ses rachetés le témoignage de Jésus, de Celui qui va bientôt ravir de la terre tous ceux qui L'attendent, tous ceux qui ayant, en eux, cette espérance se purifient comme Lui-même, est pur.
Car la colère de Dieu s'amasse sur le monde, et sur la chrétienté qui a commis tant d'abominations au Nom du Seigneur.
Quand on pense que ce qui s'appelle encore « Eglise » a patronné les Croisades, les horreurs de l'Inquisition, et que, plus près de nous, des milliers de baptisés « au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » ont exterminé six millions de Juifs dans les chambres à gaz et les fours crématoires... on demeure atterré !
Que va-t-il arriver à ces peuples qui ont connu la vérité mais qui ne l'ont pas aimée, et qui continuent à désobéir à l'Evangile du Fils de Dieu ?
Une puissance d'égarement surviendra sur eux pour qu'ils croient au mensonge... (2 Thess. 2 v. 7-12), jusqu'à ce que le ciel s'ouvre et que paraisse sur un cheval blanc Celui qui s'appelle Fidèle et Véritable !
Une épée aiguë sort de sa bouche pour frapper les nations... Les armées qui sont dans le ciel le suivront et seront associées à l'établissement du Règne de Celui dont le nom est la Parole de Dieu (Apoc. 19 v. 11-21).
Ce ne sont pas les bombes atomiques, ou les nouveaux engins de destruction de notre temps que les hommes doivent craindre. C'est une pierre, détachée sans le secours d'une main, et qui brisera le fer, l'airain, l'argile, l'argent et l'or de notre siècle idolâtre (Dan. 2 v. 45).
C'est l'intervention directe et soudaine des armées d'un autre monde, conduites par Celui qui fut crucifié sur la terre et qu'auront renié ceux qui se réclamaient de Lui.
Peu importe donc que le monde sache si les planètes Vénus et Mars sont habitées...
Ce que tous doivent savoir, c'est que le ciel est peuplé d'armées innombrables et que leur Chef va régner (Ps. 2).
Car « Il faut qu'Il règne jusqu'à ce qu'Il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. » (1 Cor. 15 v. 25.)
Sachant ces choses « certaines et véritables » donnons gloire à l'Eternel notre Dieu,
Rachetons le temps,
Et fuyons la colère à venir !