La Bible et son message aux hommes

4. LA DIRECTION DIVINE

Qu’est-ce que la direction divine ? Qu’entend-on par « direction divine » ?

Je voudrais tout d’abord vous dire que c’est là un sujet qui m’est cher, à cause des merveilleuses directions que Dieu m’a données dans le passé. Certains d’entre vous ont déjà entendu parler de mes expériences, dans la façon dont Dieu me conduit.

Il y a quelques années, dans cette assemblée de Rouen, je vous ai parlé de la Connaissance de Dieu, et j’ai traité ce même sujet dans un certain nombre d’églises. Ceux d’entre vous qui ont assisté à ces réunions se souviendront de ceci : Dieu est une personne véritable, Il a une volonté, des sentiments, Il a une intelligence, et Il désire nous communiquer sa volonté dans nos vies. Beaucoup de chrétiens ne sentent pas le besoin d’être conduits par Dieu, mais j’en ressens personnellement un grand désir ; c’est une nécessité, et cela, l’Ecriture nous le montre.

Que personne ne voie dans mes paroles ce que je ne dis pas ! Cela arrive.

Je ne suis pas un fanatique, et je sais que Dieu nous a donné le bon sens et Il désire que nous l’employions. Par exemple, lorsque je vais dans un restaurant, et que je regarde le menu, je ne demande pas à Dieu ce que je dois prendre, des œufs ou de la viande. Je considère cela comme une absurdité ! Mais, il y a des personnes qui agissent ainsi. A cet égard, je suis les directives de mon estomac, je commande ce qui répond à mon besoin, si le prix n’est pas trop élevé ! Je suis conduit par mon estomac, mais aussi par mon portefeuille, et le souci de ma santé. Je ne prends pas le temps de Dieu pour de telles choses. Dans bien des domaines, Il nous a donné la liberté de suivre nos propres jugements; par contre, il y a, dans nos vies, des moments où il est nécessaire d’avoir le secours et la direction de Dieu.

Je ne serais pas au milieu de vous, cet après-midi, s’il n’y avait eu une direction de Dieu. Je vous dirai, un peu plus tard, au cours de la réunion, pourquoi je suis là. Je ne serais même pas un croyant, aujourd’hui, si cela n’avait été la volonté de Dieu. J’aurais commis des erreurs tragiques dans ma vie, sans la direction divine. Si Dieu nous a donné un esprit sensé, c’est pour que nous nous en servions, mais il y a des moments dans nos vies où nous avons besoin de Dieu, et de ce besoin-là l’Ecriture rend pleinement témoignage.

Nous lirons dans la Parole de Dieu, la raison d’être de la direction divine. Voyons dans le livre de Jérémie, au chapitre 10, le verset 23: {Jer 10.23}

Tout ce que nous avons à faire, maintenant, c’est de croire à la Parole de Dieu. Ici, Jérémie nous parle au moyen de l’Esprit de Dieu. Il dit que « ce n’est pas à l’homme, quand il marche, à diriger ses pas ». Au travers de toute la Bible, on découvre que les grands Hommes de l’Ecriture réalisaient toute leur dépendance de Dieu. David disait : « Je ne sais pas comment entrer, comment sortir, où aller ! » Les grands hommes de Dieu ne sont pas ceux qui vivent loin de Lui, dans l’indépendance. Ce sont ceux qui réalisent combien ils dépendent de lui. Ainsi, Jérémie dira : « La voie de l’homme n’est pas en son pouvoir, ce n’est pas à l’homme quand il marche à diriger ses pas ».

Que voulait-il dire ?

Voulait-il dire qu’il n’osait même plus aller à la boulangerie acheter du pain ? bien sûr que non ! Vous savez très bien aller en ville, faire vos commissions ; vous n’avez pas besoin d’une direction divine pour vous rendre à Paris ! Je sais que je n’ai pas besoin de demander à Dieu de quelle façon je dois me rendre à Singapour ! Là n’est pas le problème. Mais que veut dire Jérémie?

Il voulait dire que ce n’était pas inné dans l’homme de savoir comment marcher dans la volonté de Dieu. Si nous devons marcher dans les voies du Seigneur, si nous devons accomplir son plan sur la terre, nous avons besoin que, de temps à autre, Dieu nous communique sa volonté. Nous avons besoin de la direction de Dieu. Nous disons : « Voilà le chemin, marche ! » Beaucoup d’entre vous pourraient rendre témoignage de la façon dont Dieu vous a empêchés de marcher dans vos propres voies. Si nous voulons accomplir son plan, il est nécessaire de connaître sa pensée.

Lisons au Ps 32 le verset 8: {Ps 32.8}

Ici, Dieu nous parle. Il dit : « Je t’instruirai et je te montrerai la voie que tu dois suivre ». Où voyons-nous le besoin d’être dirigés par Dieu ? au travers de ce verset, dans le fait qu’il a fait de lui-même un Guide. Un guide est pour conduire. Si nous n’avions pas besoin d’être conduits, pourquoi Dieu dirait-il : « Je te conduirai », cette parole serait inutile.

Regardons le verset 8 du Ps 32, à nouveau.

Dieu ne nous dit pas seulement qu’il sera notre guide, il nous donne aussi la promesse qu’il nous conduira et il dit : « Je te conseillerai et je t’enseignerai ». Cela ne nous montre-t-il pas que nous avons besoin d’être enseignés ?

Dans la traduction anglaise, il est dit : « Je t’instruirai, je te conduirai, je t’instruirai et je t’enseignerai ».

Il y a une différence à faire entre les deux mots ; l’instruction est l’enseignement des principes de la direction divine.

Cet après-midi nous recevons des instructions quant à la direction divine, et l’enseignement, la leçon, vient après l’instruction. C’est quand Dieu nous enseigne au travers des expériences personnelles. Permettez-moi de vous le dire de la façon suivante :

Aux Etats-Unis, j’ai une voiture, comme vous ! Ma fille aînée, qui était avec moi à Rouen l’an passé, désirait apprendre à conduire la voiture. Je ne voulais pas le lui enseigner, parce qu’aux Etats-Unis, nous avons 40 000 personnes tuées tous les ans dans des accidents d’automobiles. 40 000 personnes ! parfois, c’est 38 000 une année, et une autre, ce sera 42 000...et cela représente beaucoup de gens. Je ne désirais donc pas lui apprendre à conduire mais elle le voulait, aussi, il a fallu que je lui montre comment conduire. Je lui ai donné des instructions, je lui ai parlé des différentes choses concernant la voiture, ce qu’elle devait faire, quand elle devait le faire, et comment elle devait le faire, mais cela ne lui a pas enseigné comment conduire. Ce n’était là que des instructions de base. Puis il a fallu monter dans la voiture, et alors j’ai dit à ma fille : « Commence à faire marcher la voiture et partons ! » Vous comprenez, maintenant : elle était enseignée, par l’expérience.

C’est la distinction qu’il y a entre les deux mots, dans l’original, en hébreu. Ainsi, maintenant, vous recevez les instructions et lorsque vous rentrerez chez vous, nous voulons croire que Dieu vous donnera les enseignements pratiques.

Mais n’interprétez pas mal ma pensée. Ne dites pas : « Cet homme croit-il donc que nous ne savons rien concernant la direction divine ? » Non, ce n’est pas ce que je pense ; beaucoup d’entre vous savent ce que c’est que de se laisser conduire par Dieu, et je le sais très bien ! Mais il faut que je considère aussi ceux qui ne le savent pas. Par exemple, certains d’entre vous glanent ici une nouvelle vérité ; ailleurs, quelqu’un d’autre en glanera une autre. Peut-être y a-t-il des frères qui savent très bien certaines choses, qui les connaissent peut-être mieux que moi, mais c’est édifiant d’avoir quelqu’un qui confirme ce que nous savons déjà. Pour d’autres personnes, ces choses seront complètement nouvelles.

Ainsi, nous voyons le besoin d’être conduits par Dieu dans le fait qu’un guide nous est pourvu. Nous le voyons aussi dans la volonté de Dieu de nous conduire.

Relisons encore le verset 8 : il est dit : « Je te conseillerai, je te conduirai, j’aurai le regard sur toi ».

Je ne vous expliquerai pas cela maintenant, mais nous avons là le principe, le moyen de direction. Dieu donne un moyen de direction efficace, il promet d’être le guide. Il veut nous conduire, et il y a pourvu par des possibilités de direction. Si nous n’avions pas besoin d’une direction divine, pourquoi serait-il notre guide, pourquoi promettrait-il la direction divine et pourquoi pourvoirait-il aux moyens de conduire ? Ces trois choses à elles seules nous montrent le besoin d’être dirigés par Dieu elles en rendent témoignage.

Nous lirons le verset 13 du Psaume 106: {Ps 106.13}

Nous avons là une autre raison de notre besoin de direction. Voici une nouvelle petite difficulté dans la version anglaise. Il nous est dit qu’ils n’attendirent pas de connaître sa volonté ou plutôt, ils n’attendirent pas de connaître son conseil, Puisque je dois établir mes études sur la Bible anglaise, nous allons nous en servir, bien que la traduction française soit meilleure peut-être.

« Ils n’ont pas attendu, son conseil ».

Dieu nous montre là très clairement que nous avons besoin de son conseil. J’aimerais vous dire quelque chose, la raison pour laquelle je suis en France cette semaine. Je voudrais vous dire comment cela s’est passé, en vous expliquant ce qui m’est arrivé l’été passé, alors que j’étais parmi vous.

J’étais donc à Rouen et notre frère, M. F., m’a demandé s’il me serait possible de venir pour la Convention, cette année-ci. Je lui ai répondu : « Mon frère, c’est tout à fait impossible. Je m’en vais en Extrême-Orient et en Australie et je prendrai la route du Pacifique, qui est la plus courte ». En ce qui me concernait c’était ma dernière réponse à notre frère.

M. F. est venu, une seconde fors me demander si je ne pouvais vraiment pas venir. Je lui ai dit : « C’est absolument impossible, je pars dans une autre direction, je ne passerai pas par l’Europe ».

La même nuit, j’ai dormi à l’hôtel et très tôt, le matin, le Seigneur m’a réveillé par sa présence, une présence intense et il m’a donné ce verset : « Ils n’ont pas attendu mon conseil » ! Je savais immédiatement ce que Dieu voulait me dire ; il me montrait que j’avais donné une réponse à notre frère, M. F., avant même d’avoir tourné mes regards vers Lui pour qu’il me dicte lui-même la réponse. J’ai réalisé que Dieu voulait me dire quelque chose. Je me suis assis dans mon lit, j’ai élevé mes mains et j’ai dit : « Père, tu me fais savoir que je n’ai pas attendu ton conseil, mais, tu vois, je m’en vais par la voie du Pacifique, aller en France est tout à fait hors de ma route ». Ainsi, je demeurais là, assis, dans la présence de Dieu. Je me disais : « Comment pourras-tu aller en France, puisque tu pars pour l’Extrême-Orient ? » Alors, une pensée m’est venue. Je ne veux pas dire que c’est Dieu qui me l’a dit, mais cela m’est venu comme cela. Je crois que cette pensée était dans la providence de Dieu : « Tu pourrais quand même aller en Europe, puis gagner l’Extrême-Orient, en traversant le pôle Nord ». C’était une bonne idée, mais je me suis dit : « Cela rallonge quand même le voyage ! » Mais Dieu continuait à mettre cette pensée sur mon cœur, je sentais qu’il voulait que je fasse un changement dans mes plans, et que je passe par la France ! « Ils n’ont pas attendu le conseil de Dieu » ! Mes amis, que d’erreurs tragiques ont été commises simplement parce que le conseil de Dieu n’avait pas été attendu...

J’aimerais vous mener pour quelques instants dans notre Ecole biblique. Cela ne vous coûtera rien ! vous n’aurez rien à payer pour les cours !

Je me souviens d’une année où nous avions un jeune homme à l’école, nous avions aussi une jeune fille—nous avons à peu près 100 jeunes gens et 100 jeunes filles — cette demoiselle était parmi les plus jolies jeunes filles que nous ayons eues à l’école. Ce jeune homme l’aimait beaucoup. Il avait un réel ministère, mais elle n’était nullement intéressée dans le ministère...Elle était intéressée dans son miroir ! Vous savez bien ce que je veux dire. J’ai dit au jeune homme : « croyez-vous être dans la volonté de Dieu, croyez-vous qu’elle soit la compagne qu’il vous faut dans le ministère ? » Oui dit-il, elle est toutefois la fille que j’aime ! (Il y avait une douzaine, deux douzaines de jeunes gens qui l’aimaient aussi). Je lui ai dit : « Frère, j’ai peur pour votre ministère ; si j’étais à votre place, je m’assurerais avant d’être bien dans la volonté de Dieu ». Il y a des personnes qui n’aiment pas la volonté de Dieu, elles ne veulent pas savoir ce que Dieu a à leur dire, parce qu’il pourrait leur dire ce qu’elles n’aiment pas ! Et ainsi, il l’a épousée. Quelques années plus tard, ils préparaient leur divorce. Puis, ils ont un peu raccommode les affaires, mais ce jeune homme n’est jamais rentré dans le ministère...Je pourrais dire qu’il était entré dans le ministère, mais qu’il est sorti du chemin. Elle n’était absolument pas l’épouse pour un serviteur de Dieu. Dans le service du Seigneur, l’homme n’a pas besoin d’une poupée, il a besoin d’un coéquipier qui connaît Dieu. En Amérique du Sud, ils ont de superbes papillons dont les couleurs émerveillent les yeux : mais s’ils désirent un papillon pour femme, c’est une chose...mais s’ils veulent un co-équipier dans l’œuvre de Dieu, c’est tout autre chose...Votre femme ne gagnera peut-être pas à un concours de beauté, elle n’a peut-être jamais été Miss France ou Miss Amérique, mais si vous avez une femme qui connaît Dieu, qui sait comment prier et se tenir à vos côtés dans la nuit, alors vous avez un bijou hors prix. Un jeune homme, surtout a besoin de connaître la volonté de Dieu avant de se marier. Comme je suppose que la plupart d’entre vous sont mariés ainsi je ne parle à personne !

Dieu m’a préservé d’un désastre dans ce domaine particulier.

Lorsque j’étais à l’Ecole biblique, j’avais une jeune amie ; elle était l’une des plus jolies filles de l’Ecole, et on me félicitait. On me disait : « je vous admire pour votre goût » — et un jour, Dieu entre en scène. Il m’a montré ce qui m’arriverait si je persévérais dans cette voie-là, et je suis tout juste arrivé à rompre...Je ne savais pas pourquoi mais douze ans plus tard, j’ai appris ce qui s’était passé dans ce laps de temps. Je me suis mis à genoux à côté de mon lit, j’ai élevé mes deux mains devant Dieu et je lui ai dit : « Père, je te remercie de ce qu’il y a douze ans, tu m’as sauvé d’une telle erreur ! » Si j’avais pris cette voie-là, je ne serais pas, aujourd’hui, dans le ministère...

Combien nous avons besoin de Dieu. Que ferais-je maintenant avec une épouse qui ne comprendrait pas que je puisse m’en aller visiter tous les pays du monde ! Mon épouse est avec moi cent pour cent, m’approuvant, me soutenant dans mes activités ; elle sait que j’agis selon le plan de Dieu. Elle sait ce que c’est que d’avoir Dieu qui lui parle.

Mes amis, cela veut beaucoup dire. Plus d’un serviteur est absolument seul ; sa femme lui demande une plus belle voiture, un foyer plus confortable, plus d’argent et de luxe, une nouvelle robe toutes les deux semaines, et elle sort son mari du ministère, pour avoir de beaux habits ! Vous n’avez peut-être pas de telles femmes en France, mais nous les avons, aux Etats-Unis...

Nous avons besoin de Dieu !

Voyons un autre point ; pour cela, nous lirons dans le livre du Deutéronome, chapitre 28, les versets 65 à 68. {De 28.65-68}

Bien sûr, je sais que ce passage concerne Israël, mais il y a là quelques principes dont nous pourrons nous servir. Nous avons là quelques symptômes de ce que c’est que d’être hors de la volonté de Dieu. En vous les signalant, je vous demanderai de faire très attention car ce ne sont pas absolument des preuves que nous sommes hors de la volonté divine, mais lorsque nous ne sommes plus dans la volonté de Dieu, nous avons ces symptômes. Parfois, lorsque nous agissons ainsi, nous sentons dans notre cœur un manque de repos, de calme, d’assurance, de sûreté, de conviction. Lorsque je voyage pour le Seigneur, je m’assure auparavant que je suis bien dans sa volonté, je dois en être très sûr, autrement, je pourrais connaître des situations très compliquées. J’arrive dans certains pays où il y a la guerre, où des révolutions éclatent, des pays où il y a des désordres politiques sérieux. Cet été, j’espère m’arrêter dans une île du Pacifique. L’on m’a dit que si je puis y entrer, il n’y a aucune garantie que je puisse en sortir ; mais je n’ai pas le temps d’entrer dans des explications maintenant. Avant que je visite cette île, je veux être convaincu que je fais bien la volonté de Dieu.

J’entre dans des pays, des quartiers où il y a des épidémies. Il y a deux ans, je suis allé aux Indes. Partout autour de moi, les gens mouraient comme des mouches d’une certaine épidémie. J’étais au milieu d’elle, je n’ai pas été touché. J’ai été attaqué par des animaux sauvages, une fois par un singe, aux Indes...Il faut donc que je sois sûr de marcher selon la volonté de Dieu, aussi avant de partir, je veux en avoir l’assurance.

En Tunisie, Dieu m’a protégé du couteau d’un Arabe. Ainsi, avant que j’aille quelque part, il faut le témoignage de l’Esprit de Dieu. Je voyage énormément, et presque toujours, par la voie des airs ; je ne peux pas faire mes voyages par bateau ; je préférerais pourtant prendre la voie maritime ! J’ai déjà connu trois atterrissages forcés. L’été passé, nous avons eu des ennuis de moteur au-dessus de la jungle du Brésil. Je savais que des avions ont péri dans ces jungles faute d’avoir été découverts ; ils disparaissaient avec leur cargaison humaine. Et bien souvent, on ne peut y pénétrer pour secourir ceux qui sont encore vivants ! Lorsque ces choses-là arrivent, vous vous sentez mal à l’aise. On glissait au-dessus des arbres de la jungle, essayant d’atteindre le terrain d’aviation de l’autre côté de l’Amazone. J’ai dit au revoir à ma famille, dans mon cœur plus d’une fois ! je veux dire : au revoir pour toujours ici-bas. Mais Dieu m’a ramené sur l’autre bord.

Il me faut l’assurance dans mon esprit.

L’été dernier, nous sommes tombés entre les mains des rebelles à Cuba. Il nous a fallu passer entre deux rangées d’hommes, mitraillette au poing. Leur doigt était sur la gâchette. J’ai regardé au travers du canon d’une mitraillette...nous ne savions ce qui pouvait se produire, mais tout a été très bien par la suite. Ce n’était rien de bien sérieux, mais sur le moment, nous ne savions pas comment cela tournerait. Imaginez-vous marchant tout seul, au milieu de deux rangées de rebelles, avec des mitraillettes !

Savez-vous ce que je pouvais dire alors ?

— « Père, je sais que je marche dans ta volonté ! » et cela est un grand réconfort en de tels moments.

Il faut que je travaille, que je marche avec une assurance, une certitude en moi-même, je ne peux me permettre aucun doute dans mon esprit, aucun manque de sûreté dans mon cœur, car ces choses : manque d’assurance, de confiance sont des symptômes que nous ne sommes pas dans la volonté de Dieu. Evidemment, je ne veux pas dire que chaque fois que vous manquez d’assurance, c’est que vous n’êtes pas dans la volonté de Dieu ce n’est pas une preuve absolue, s’il vous plaît, n’oubliez pas cela ! mais ces choses peuvent être un symptôme.

Vous allez au docteur. Vous dites : « Docteur, j’ai tellement mal à la tête ! » Un mal de tête est le symptôme de bien des maladies, j’ai lu quelque part qu’il peut avoir 300 causes...Vous pouvez manquer d’assurance pour bien des raisons sans pour cela être hors de la volonté de Dieu, mais très souvent, lorsque nous ne sommes pas dans Sa volonté, nous avons un manque de paix, de calme intérieur. Si je devais, aujourd’hui, traverser l’Océan, si j’allais vers l’avion avec un manque de paix, de foi, de confiance dans mon cœur, je ne sais pas si je m’en irais ! je ne peux pas me permettre cela, mais heureusement, Dieu le sait, et toutes les fois que je vais quelque part, Il me donne, Il met dans mon cœur une telle paix, un tel calme si profond, et dans mon âme, une telle assurance qu’il n’y a plus de place pour aucun doute.

Chaque fois que je pars, je parle à mon épouse ; je lui dis : « Comment te sens-tu concernant mon départ ? » Elle me répond : « Je suis sûre que tu es dans la volonté de Dieu, je n’ai absolument aucun doute » — Ainsi, je pars...parce que je sais que, elle aussi, le sait. En même temps, à l’intérieur de moi, il y a quelque chose de la part de Dieu.

Je voudrais, ici, ajouter quelque chose. Je ne veux pas dire que c’est vrai dans tous les cas, mais je vais vous dire de quelle façon Dieu travaille dans ma vie. Je vous fais part ici d’une simple observation que j’ai faite à de nombreuses reprises : la force de la direction de Dieu dans ma vie semble avoir un rapport direct avec les situations critiques que je vais rencontrer. Autrement dit, lorsque je dois faire face à des difficultés sérieuses dans les jours à venir, la direction de Dieu est plus forte que si je n’avais pas à les rencontrer. J’ai fait cette expérience en janvier dernier. Maintenant, l’Ecole biblique accepte que j’aie deux semaines de plus de vacances en janvier pour aller au-delà des mers pour prêcher. Je suis donc allé pour deux semaines en Argentine, à Buenos-Aires. Lorsque je suis arrivé sur le terrain d’aviation de New-York, avant de me rendre à Buenos-Aires, j’ai soudain senti dans mon cœur une forte présence de Dieu. Il me semblait que j’étais enveloppé de la présence de Dieu et là, au milieu de ce terrain d’aviation, il y avait des milliers de personnes qui allaient et venaient et des douzaines d’avions qui arrivaient, qui décollaient...et là, au milieu de tout ce mouvement, la présence de Dieu est venue dans mon cœur. J’étais debout, tranquille ; j’ai dit : « Père, qu’est-ce que cela veut dire ? » Je savais bien que cela voulait dire quelque chose. Je n’ai pas reçu de réponse. Je demeurais là, debout, et je me souviens avoir dit ceci : « je sais que je marche dans la volonté de Dieu » —C’était tout à fait comme si Dieu voulait pousser en moi d’une façon très forte la pensée que j’œuvrais dans sa volonté. Six heures plus tard, je regardais au travers du canon d’une mitraillette dirigée vers moi ! La première chose à laquelle je pense dans de telles circonstances, c’est à ma famille. Mais savez-vous ce que fut, alors, ma première pensée ? : le terrain d’aviation à New-York ! Je me souvenais de quelle façon j’avais senti intensément la présence de Dieu, et combien j’étais sûr d’être dans le plan divin, d’œuvrer dans Sa volonté ! Je me suis dit à moi-même : « tout est bien ! j’étais dans la volonté de Dieu lorsque l’avion a décollé, et c’est pour cela que je suis, maintenant, dans Sa volonté » La force, l’intensité de cette présence à New-York était, pour moi, une grande assurance parce que, à ce moment, personne ne pouvait prévoir ce qui allait arriver.

A peu près 25 heures après, je suis arrivé à Buenos-Aires. Il était minuit. Le missionnaire est venu à ma rencontre. Il me dit :

« Frère Beuttler, savez-vous que vous arrivez par le dernier avion qui va atterrir à Buenos-Aires ? tout le pays est en grève, aucun avion ne va plus atterrir, il n’y aura plus de trains, plus d’autobus, tous les magasins vont être fermés, toute la ville sera « morte ».

Nous avons même peur concernant notre Convention ! » et il ajouta : « je ne sais même pas si la Convention pourra avoir lieu.

Nous sommes perplexes, vous êtes venu, vous avez fait tout ce chemin depuis New-York, trente heures d’avion, et peut-être n’y aura-t-il pas de Convention ! »

Je me suis alors souvenu de New-York, de la présence de Dieu, et j’ai dit : « Frère, ne vous inquiétez pas, Dieu fera quelque chose pour nous ». Je ne lui ai pas dit l’expérience que j’avais faite à New-York, mais j’ai raisonné de la façon suivante : « si j’étais dans la volonté de Dieu en quittant cette ville pour Buenos-Aires, je dois encore être dans la volonté de Dieu en arrivant ici, parce que, certainement, je ne l’ai pas perdue en route ! »

Le lendemain, rien ne remuait dans la ville, elle était entièrement « morte », sauf plus de cent explosions...ils faisaient sauter les trains, les usines, il semblait que c’était une vraie révolution. Un autre jour a passé. « Frère Beuttler — me dirent-ils — cela ne sent pas bon ! mais nous croyons comprendre que le gouvernement va agir. En effet, celui-ci a déclaré la loi martiale, les hommes et les personnes qui conduisaient les autobus, et tout le reste, ont été mis sous la force de l’armée, et il a annoncé que tous ceux qui ne répondraient pas à l’appel, qui n’obéiraient pas aux ordres gouvernementaux seraient mis à mort...Le matin suivant, je suis allé voir ce qui se passait dans la ville et j’ai découvert que le métro marchait, un homme conduisait, un soldat debout derrière lui, la mitraillette posée sur son dos ! et s’il refusait d’obéir, le soldat avait l’ordre de le tuer, sur le coup ! Il en était de même pour les autobus et les trains ; le chauffeur avait la mitraillette dans le dos...Et ainsi, les gens ont pu venir à la Convention. Lorsque le soir est arrivé, nous avions un bel auditoire, et le lendemain, tout le monde était là ! Ils venaient du Paraguay, de l’Uruguay, ils venaient de 2 à 3 000 km de distance et Dieu nous a donné une semaine tellement bénie ! C’était dans la volonté de Dieu.

Lorsque vous faites de telles expériences, si vous n’aviez pars l’assurance d’être dans la volonté de Dieu, vous pourriez avoir de l’inquiétude au-dedans de vous-même !

Savez-vous ce que l’on m’a dit ?

« Frère Beuttler, nous ne savons pas quand vous pourrez quitter l’Argentine. Vous serez peut-être obligé de rester jusqu’à ce que la révolution soit terminée ». Mais, je me suis souvenu de New-York ! Que je doive rester ou que je puisse m’en aller, je savais que j’agissais selon la volonté de Dieu. Si j’avais été obligé de rester, j’aurais dit : « Très bien, mes Frères, ayons une école biblique pendant quatre semaines ! » Voyons là la providence de Dieu ! « La révolution nous permettrait ainsi de faire une réelle école biblique ! » Mais l’armée a tout interrompu, ainsi j’ai dû rentrer à New-York. Mais le fait est le suivant : lorsque nous agissons dans la volonté de Dieu il y a une paix, une assurance, une confiance intérieure, même si les circonstances extérieures vont dans le sens opposé. Toutes ces choses soulignent le fait que vous et moi avons besoin d’être conduits par Dieu. Nous avons besoin de l’aide de Dieu pour diriger nos voies, car ce n’est pas à l’homme qui marche de diriger, de conduire ses propres pas...

Lisons dans Romains chapitre 12, versets 1 et 2 : {Ro 12.1,2} Ce passage nous montre beaucoup de choses concernant la volonté de Dieu. Il nous enseigne, tout d’abord, que nous pouvons connaître sa volonté, que nous devrions la connaître, et il nous enseigne quelques-unes des conditions pour cela. Par exemple, nous devons offrir nos corps comme un sacrifice vivant, voici ce que veut dire l’Apôtre Paul : nous devons apporter nos corps avec toutes leurs facultés, sous la domination de Dieu. Permettez-moi d’illustrer cela pour vous.

Il y a quelques années, je tenais une série de réunions aux Etats-Unis, mais je n’étais pas satisfait de ces réunions. L’auditoire l’était, moi, pas. Aussi, le dimanche soir, j’ai prié : « Père, qu’est-ce qui ne va pas dans ces réunions ? » Je cherchais une direction, mais Dieu ne m’a donné aucune réponse. Je me suis couché, et j’ai dit à Dieu : « Dieu, demain matin, j’aimerais dormir ». Dieu savait très bien ce que je voulais dire. Il me réveille, le matin, très souvent afin que je passe un moment avec Lui, et ainsi je voulais lui faire savoir que je n’avais pas le désir d’être réveillé ce matin-là ! Cependant à 6 heures moins 10, je fus réveillé, mais je ne voulais pas être réveillé si tôt ce jour-là, bien qu’il soit déjà tard. Il faisait très froid, il pleuvait, c’était un de ces matins où vous avez tout simplement l’envie de rester bien au chaud dans le lit ! je savais que Dieu me réveillait pour que je me lève et le rencontre. J’ai hésité, je lui ai dit : « Seigneur, si tu as quelque chose à me dire, tu pourrais aussi bien le faire quand je suis sous mes couvertures ! » Mais, Il ne m’a rien dit...Je me suis dit alors : « Beuttler, ne sais-tu pas encore ce que tu dois faire ? » et j’ai sauté hors du lit, très vite. Il faisait beaucoup trop chaud là-dedans ! et pendant que je me levais, Dieu a répondu à ma prière de la veille. Maintenant, retenez bien ceci. Il fallait que je lui offre mon corps, il fallait que j’obéisse totalement. Lorsqu’il m’a réveillé, cela voulait dire : « Il est l’heure que tu te lèves ! » ce n’était pas le moment de rester sous les couvertures plus longtemps. Ainsi, j’ai offert mon corps comme un sacrifice vivant, et au moment où je sautais hors de mon lit, Il m’a donné ce verset de l’Ecriture, {Mr 4.27} « Qu’il dorme ou qu’il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu’il sache comment ». Il s’agit du paysan qui ensemence son champ.

Je me suis demandé ce que Dieu pouvait bien vouloir me dire. Me disait-il que je pouvais retourner dormir dans mon lit ? j’aurais aimé qu’il le fasse ! Mais je me suis soudain souvenu de quelque chose que j’avais fait, lorsque j’étais jeune, en Allemagne. Nous, les garçons, nous nous promenions dans la ville, après minuit ; on réveillait les gens qui dormaient, et après cela, nous leur souhaitions une bonne nuit ! Je pensais toutefois que Dieu n’aurait pas agi ainsi : me réveiller puis me dire après : « Eh bien, bonne nuit ! »

Je me suis éloigné de mon lit et je me suis habillé. Et alors, j’ai réalisé ce que Dieu voulait me dire. J’ai cherché le passage de Marc, là où il y a cette parabole du Semeur, vous la connaissez. Un homme sort pour ensemencer son champ ; lorsque son travail est terminé, il rentre chez lui et il s’endort. Il ne reste pas là, debout, s’inquiétant, se troublant, disant : « Je n’ai rien fait, cela ne pousse pas ! »

Moi, j’avais dit : « Seigneur, qu’est-ce qui ne va pas dans ces réunions ? J’ai prêché pendant trois jours, où sont les résultats ? »

Et c’était comme si Dieu me donnait cette réponse : « Quand un fermier ensemence une terre, reste-t-il là dans son champ, disant : je me demande ce qui ne va pas, j’ai travaillé toute une semaine à Rouen et je ne vois aucun résultat, j’ai ensemencé, il n’y a aucune récolte, je veux savoir ce qui ne va pas ».

L’homme n’agit pas ainsi ; il jette sa semence en terre, il rentre chez lui, il s’endort, il oublie son champ ; il se lève le lendemain, il fait autre chose, il ne se soucie pas. Quelques mois plus tard, il ira vers son champ, et la récolte sera là.

C’était comme si Dieu me disait : « Pourquoi t’inquiètes-tu de savoir si tu as accompli quelque chose ; tu as jeté ta semence, elle ne germera pas immédiatement. Ne t’inquiètes pas ; au temps voulu, il y aura une récolte ». La réponse était là, mais je n’avais pas reçu cette vérité, tant que je n’avais pas présenté mon corps comme sacrifice vivant, en sortant du lit lorsque le Seigneur m’appelait. Beaucoup de choses dépendent de la réponse physique de notre corps à la volonté divine. Celle-ci peut être connue et devrait être connue. Mais l’une des conditions, c’est d’offrir nos corps, et cela coûte parfois beaucoup...

Je vais au restaurant (parfois, de temps en temps, je mange aussi !) Un jour, j’ai commandé mon repas, et j’ai dit à la serveuse de quelle façon je le voulais ; elle me connaissait très bien, et elle l’a préparé juste comme j’aimais. Elle m’a apporté ce repas avec trois tranches de beurre. Elle me dit : « Voulez-vous encore du beurre ? » — « Oui, bien sûr ! » Elle en a encore apporté. Elle me dit : « Aimez-vous cela ? » — « Oui, c’est très appétissant ! » Puis, elle est partie. Alors, j’ai reçu un appel intérieur de la part de Dieu, et je savais ce qu’il voulait de moi : « Tu ne vas pas manger ! » Oh ! j’ai discuté avec Dieu, j’ai dit : « Seigneur, que dira la serveuse après tout le mal qu’elle s’est donné pour me faire une faveur, et maintenant tu veux que je m’en aille et que je laisse là mon repas ? » Je regardais mon déjeuner et mon estomac disait : « il a bonne apparence ! » Mais, dans mon esprit, je savais que Dieu ne voulait pas que je mange. Ma femme était assise en face de moi, elle s’est appuyée sur la table, elle m’a dit : « Il me semble que tu ne dois manger ce repas ». Et il me semblait alors que j’étais comme un petit garçon qu’on surprend la main dans le pot de confitures ! Je lui ai dit : « C’est vrai ». Elle me dit : « Pourquoi regardes-tu cette assiette ainsi, pourquoi ne vas-tu pas à l’hôtel faire ce que tu dois ? » J’ai donc dit « au revoir » à l’assiette et je suis parti...Dieu a fait quelque chose pour moi ce matin-là. Il voulait que je jeûne, et que je prie. Je ne sais pas comment on fait en France, et c’est peut-être mieux que je ne le sache pas ! comme cela je peux vous parler très librement. Je ne m’inquiète pas de connaître les conditions de vie des villes où je passe—je ne veux rien savoir de vous. Ainsi, je peux permettre à Dieu de se servir de moi plus librement, ne connaissant rien de votre vie. Aux Etats-Unis, nous avons beaucoup plus de festins que de jeûnes (c’est un jeu de mots anglais qui ne joue pas en français, malheureusement ; il y a beaucoup plus de personnes qui déjeunent qu’il y en a qui jeûnent, voilà !) L’Eglise a des banquets, les écoles du dimanche ont des banquets, les prédicateurs ont des banquets (c’est vrai !), les moniteurs, les jeunes, les sœurs, les frères, tous ont des banquets et lorsque c’est l’heure de la réunion de prières, il n’y a presque plus personne !. Il y a eu une époque où nous pensions au jeûne et à la prière, maintenant, nous nous occupons plus des pique-niques et des déjeuners. Il y a bien encore place dans nos vies pour le jeûne et la prière-le jeûne est tout un sujet en lui-même, nous ne pouvons nous en occuper maintenant.

En tout cas, il est nécessaire de présenter à Dieu nos corps. {Ro 12.1}

Remarquez autre chose au 2e verset. Afin de comprendre la volonté de Dieu, il est nécessaire que nous subissions une transformation de notre esprit, et ceci, mes amis, est très important.

Permettez-moi de conclure ainsi : les pensées de l’homme sont diamétralement opposées à celles de Dieu.

Nous pouvons avoir la pensée de Dieu quand nous nous donnons à Dieu, quand nous vivons une vie de prière, quand nous passons du temps avec Dieu. Beaucoup de prédicateurs ne prient plus comme ils priaient autrefois. Je ne peux pas parler de la France, mais le manque de prières est l’une des maladies des prédicateurs des Etats-Unis. S’il s’agit de préparer un programme, d’organiser des banquets, et d’y assister, ils sont là, mais lorsque c’est le moment de passer du temps devant Dieu, cela n’intéresse pas beaucoup d’entre eux...et si vous êtes un homme, une femme de prière, certains de ces prédicateurs iront même jusqu’à rire. de vous...Il fut un temps où les prédicateurs passaient un moment sur leurs genoux avant la réunion ; ils cherchaient Dieu. Maintenant, si vous vous mettez à genoux pour prier, particulièrement avant une réunion pour les prédicateurs, certains se moqueront de vous. Vous avez la marque de Caïn sur le front ; l’homme qui, de nos jours, marche avec Dieu est souvent ridiculisé. Si vous êtes capable de parler de la dernière marque de voiture sortie des usines, ou de dire quel genre de poisson est servi comme hors-d’œuvre en cette saison, vous êtes un homme excellent ! mais si vous voulez parler de la communion avec Dieu, vous ne recevrez aucune réponse ! Il y a certes des exceptions, mais elles sont rares. Le manque de prière est la maladie des prédicateurs, ce peut être aussi celle des chrétiens.

Permettez-moi de vous montrer quelque chose. Voici ce qui se passe en vous lorsque vous passez du temps devant Dieu : supposons que cette main représente la pensée de Dieu (bien sûr, l’image est ridicule, mais c’est ce que je peux faire de mieux). Nous dirons que mon autre main représente notre esprit naturel. Par suite de la chute de l’homme au Jardin d’Eden, celui-ci n’est plus en harmonie avec Dieu. La pensée de l’homme est complètement opposée à celle de Dieu. Maintenant, l’homme entre dans la présence de Dieu ; il veut passer du temps avec Lui. Voici ce qui se passe : Quelque chose commence à changer dans l’homme, même sa manière de penser devient différente ; et il y a une approche très lente, vers la façon de penser de Dieu. Dans la mesure où l’homme passe du temps avec Dieu, son esprit et sa pensée sont amenés en harmonie avec ceux de Dieu, et il a maintenant la pensée de Christ. Il sait comment Dieu agit, et, à beaucoup d’égards, il sait comment Dieu pense. Je ne veux pas dire que nous savons absolument toutes choses, mais l’homme comprend Dieu, de plus en plus.

Permettez-moi de chercher un verset dans le livre du prophète Jérémie : c’est au chapitre 9, les versets 23 et 24. {Jer 9.23,24}

C’est un passage merveilleux ! Je l’aime, ce passage !

« Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse ».

C’est ce que font les hommes, aujourd’hui. Ils se glorifient de leur éducation, du grand nombre de livres qu’ils ont lus...Je suis allé dans un certain pays (je ne vous dirai pas lequel). La première question que me posa un prédicateur fut la suivante : « Avez-vous lu ce livre ? » — « Non. » — « Et celui-là ? » — « Non ». — « Et tel autre livre ? » — « Non ». — « Voulez-vous voir mes livres ? » — « Non »...Je ne crois pas qu’il m’ait aimé depuis ce jour-là ! J’aurais aimé qu’il me demande quel livre je lisais, moi. je lui aurais répondu : « Moi ? je lis le livre de Jérémie ! » et j’avais envie de lui demander : « Et vous, lisez-vous ce livre-là ? » Avez-vous de ces gens-là, en France, qui disent : « Voyez ma bibliothèque ! j’ai 2 500 livres et je les ai tous lus ! »

Et alors, quoi ? « Que le sage ne se glorifie pas de sa sagesse ! » et pas plus, de ses « degrés » théologiques. Si vous voulez vous glorifier de cela, glorifiez-vous ! mais moi, j’ai quelque chose de meilleur...« Que le fort ne se glorifie pas de sa force ! Que le riche ne se glorifie pas de ses richesses ! » Si vous venez, un jour, aux Etats-Unis, voilà ce que vous entendrez : « Quel genre de voiture avez-vous ? combien l’avez-vous payée ? » — « 4 000 dollars ! »— « La mienne m’a coûté 5 000 dollars et vous devriez essayer de Ta conduire. Vous n’avez rien d’autre à faire que pousser un bouton, et...zoum ! elle s’en va ! »

Il y a quelque chose de meilleur à cela. Que celui qui se glorifie, se glorifie en ceci : (voilà pourquoi je lis ce passage) « Qu’ils me comprennent et qu’ils me connaissent ». Mes amis, c’est là une parole magnifique. Réalisez-vous bien ce que ce passage veut dire ? cela veut dire que l’on peut réaliser que Dieu peut être compris, je ne veux pas dire que nous comprenions absolument tout à l’égard de Dieu, mais Il veut nous révéler ses voies, il veut que nous apprenions à le comprendre, et cela, c’est mieux que de se réjouir de son compte en banque ! Peut-être bien que la plupart de vous diront : « Mais je n’ai pas de compte en banque dont je puisse me réjouir ! » Je veux bien vous croire. Mais comprenez-moi bien. Il y a place pour une joie intense intérieure de connaître Dieu, et voilà en quoi Dieu se réjouit. Ainsi, lorsque nous passons du temps devant Dieu — comme je vous l’ai déjà dit—nous arrivons à être en harmonie avec Dieu. Il y a une transformation qui s’opère dans notre pensée, dans notre esprit, nous commençons à penser différemment et par cette transformation, nous apprenons ainsi à connaître et à comprendre la volonté de Dieu. Mais, si nous cessons de passer du temps devant Dieu, quelque chose arrivera : cette pensée qui s’est alignée avec celle de Dieu se désharmonisera, et nous rétrograderons.

Il est possible que vous ne soyez pas d’accord avec moi maintenant. Il n’est pas forcé que vous croyiez ce que je veux dire :

Il y a quelques années, j’ai reçu une lettre du Japon. On me demandait d’aller là-bas pour une rencontre de serviteurs, comme ici. Mais on m’a dit : « Le soir, nous voudrions un programme tout spécial ; nous voulons louer une grande salle et inviter le public japonais, et particulièrement un philosophe japonais, de façon que vous ayez un débat public sur l’existence de Dieu ». Me voyez-vous faisant une telle chose ? D’abord, je ne suis pas qualifié pour me débattre avec un homme de cette taille-là ! et puis, Jésus n’opérait pas de la sorte. Il offrait aux hommes la Parole de Dieu, personne n’était obligé de la recevoir s’il ne voulait pas la recevoir.

J’ai écrit au Japon, par retour du courrier. J’ai dit : « Mes frères, je n’ai pas cet appel ! » et je leur ai suggéré que j’irais dans un autre pays. Ils m’ont répondu : « Venez quand même, on arrangera cela autrement ».

Les Japonais aiment beaucoup se lancer dans des controverses ; ils discuteraient avec vous toute une journée si vous le leur permettiez ! Aussi, quand je vais au Japon, j’agis de la sorte : je dis : « Mes frères, maintenant, je ne discute pas. Je vous offre la Parole de Dieu, si vous n’êtes pas d’accord avec moi, laissez-la, mais ne venez pas discuter avec moi. J’enseigne sur une base, un principe : c’est à prendre ou à laisser.

Je voudrais vous dire ceci : voilà ce qui arrive aux Etats-Unis, tel que je le vois de mes yeux. Dans le passé, le chrétien moyen cherchait Dieu. Les serviteurs étaient des hommes de prière ; ils croyaient dans l’efficacité de l’onction du Saint-Esprit, et leurs pensées étaient en harmonie avec celles de Dieu. Mais, maintenant, le manque de prière se fait sentir, aux Etats-Unis. Nous avons beaucoup plus de réunions, de programmes spéciaux que de réunions de prières et voici ce qui se produit : à cause des postes de télévision, vous ne pouvez pas réunir un bon auditoire le dimanche soir, dans beaucoup d’églises. Les chrétiens sont à la maison, regardant la télévision ! Moi, je n’en ai pas ; si vous m’en faisiez cadeau d’un, je le jetterais par la fenêtre ! Je ne veux pas de télévision, je veux la révélation !

Il n’y a donc, le soir, que de petits auditoires, et pour essayer de relever la situation, ont fait du cinéma dans l’église. C’est vrai ! ce sont des films religieux — peut-être un film sur la vie d’un missionnaire — mais là, tout n’est pas uniquement religieux...Or, c’est la seule condition pour avoir du monde le dimanche soir...Ils disent : « mais qu’est-ce qui ne va pas ? les gens peuvent bien apprendre quelque chose ainsi ! »

Il y a vingt-cinq ans, vous auriez été renvoyé de l’église si vous aviez parlé de cinéma, et maintenant, vous pouvez acheter des films au quartier général des Assemblées de Dieu en Amérique, à Springfield ; mais oui, vous pouvez les acheter ! Il y a vingt-cinq ans, on n’aurait pas toléré cela !

Savez-vous ce qu’il faut ? C’est que le peuple de Dieu se mette de nouveau à genoux, et qu’il se repente d’être devenu rétrograde ; qu’il cherche la face de Dieu et qu’il prie pour une nouvelle onction du Saint-Esprit, comme nous le faisions il y a cinquante ans. Mais les gens n’y croient plus, maintenant. Je vous donnera mon opinion personnelle bien que beaucoup de personnes, aux Etats-Unis, sont d’accord avec moi à ce sujet. Je vois les choses ainsi : il y a eu une époque où nous pensions comme Dieu pensait, et puis, nous avons permis que le manque de prière entre dans nos vies, et avec lui, bien d’autres choses sont entrées aussi...Le pire de tout, c’est que la façon de penser du peuple de Dieu a changé ; il n’est plus en harmonie avec Dieu et, de plus en plus, il pense comme il pensait autrefois, avant sa conversion. C’est pourquoi, on ne croit plus devoir enseigner comme on le faisait, il y a cinquante ans. Les opinions ont changé : on pense que ce n’est plus un péché que de se mettre du rouge aux lèvres, des boucles d’oreille, d’avoir des ongles de cette longueur, et tout peints en rouge ! ce n’est plus un péché que d’avoir la robe coupée jusque là, en bas, des talons hauts comme cela ! Que s’est-il passé ? — Savez-vous ce qu’ils disent ? Ils disent : « nous voyons maintenant les choses tout autrement...(c’est vrai !) nous ne sommes plus aussi étroits qu’autrefois, nous sommes devenus larges d’esprit, nous sommes beaucoup plus libéraux ! Dieu est un Dieu de grâce, Il voit les choses différemment ! »

Il y a certes beaucoup d’exceptions à cette règle : toutes les églises ne sont pas ainsi, tous les serviteurs ne sont pas ainsi, mais ce que je viens de dire est vrai pour beaucoup d’églises...et malheureusement, vous ne voyez plus beaucoup de différence entre les jeunes des Assemblées de Pentecôte et les femmes qui sortent d’Hollywood elles ont autant de peinture sur la figure, et sont habillées de la même façon. Il n’en était pas ainsi autrefois. Maintenant, elles voient les choses différemment...

Comment cela se fait-il ? Sommes-nous réellement devenus plus larges d’esprit ? Je ne le crois pas. Ce qui est arrivé, c’est que nous avons perdu le contact avec Dieu, nous ne passons plus de temps devant Dieu, et la pensée qui était autrefois en harmonie avec celle de Dieu retourne vers la pensée naturelle, de sorte que nous ne voyons plus comme autrefois.

Il n’est pas absolument nécessaire que vous soyez d’accord avec moi sur ce point, mais je vous dis tout simplement ce que je crois. Il fut un temps où nous croyions à ce verset de l’Ecriture : « Non par ta force, non par ta puissance, mais par mon Esprit » dit le Seigneur.Maintenant, nous établissons un programme académique, hors de l’onction du Saint-Esprit. La question qui est posée actuellement aux Etats-Unis est la suivante : « A quelle école biblique êtes-vous allé ? — Combien d’années avez-vous étudié ? Combien de livres avez-vous lus, combien de diplômes, de titres de théologie avez-vous ? »

On disait autrefois : « cela n’a pas d’importance », et l’on posait d’autres questions : « Etes-vous rempli du Saint-Esprit ? Avez-vous une vie de prière ? Avez-vous reçu un appel de Dieu ? Avez-vous payé toutes vos dettes ? Votre vie est-elle en règle avec Dieu ? Dieu est-il avec vous ? »

Maintenant, tout cela ne compte plus. Que s’est-il passé ? — Dieu a-t-il changé ? Dieu n’a pas changé, mais l’homme a changé, parce que sa pensée n’est plus en harmonie avec celle de Dieu.

C’est pour cela que si nous voulons comprendre la volonté de Dieu, il nous faut offrir nos corps comme un sacrifice vivant, passer du temps avec notre Dieu, enfin que notre pensée’ soit absolument en harmonie avec la sienne. Et par la puissance, le secours du Saint-Esprit, nous pourrons alors discerner ce qui est bon, agréable et parfait dans la volonté divine.

Beaucoup de personnes voudraient bien connaître la volonté de Dieu en ce qui concerne leur vie, et cependant, elles ont de grandes difficultés pour la discerner. J’aimerais vous faire cette suggestion : il y a souvent des raisons pour lesquelles l’homme ne peut connaître la volonté divine ; il y a des handicaps précis, certaines choses qui le rendent incapable de connaître cette volonté. Nous mentionnerons, cet après-midi, quelques-uns de ces obstacles les plus importants et pour cela, nous lirons dans le livre des Proverbes où nous trouverons des versets sur la direction de Dieu. Vous savez certainement que c’est Salomon qui a écrit ce livre, et c’est bien regrettable que Salomon n’ait pas prêté attention à ses propres conseils ! Il a découvert qu’il était plus facile d’en donner que de les suivre...et je pense qu’il en est de même pour nous tous...Mais ses conseils, néanmoins, sont excellents !

Lisons dans le chapitre 3, les versets 5 et 6 {Pr 3.5,6} :

Dans ce passage, nous avons un avertissement : nous ne devons pas nous appuyer sur notre propre compréhension. La pensée humaine, l’esprit humain, n’a pas la capacité de connaître ce qui est meilleur pour l’homme. Par exemple, nous ne connaissons pas l’avenir, mais Dieu sait ce qui nous attend.

Je pense en ce moment à un homme et à une femme aux Etats-Unis. C’étaient de jeunes mariés, et comme beaucoup de leurs. semblables, ils avaient imaginé ce que serait leur maison. Ils en avaient fait tous les plans, ils avaient décidé quel genre de maison ils construiraient, et là où ils voulaient la bâtir. Et vous le savez, les nouveaux mariés et les jeunes amoureux aiment se. trouver seuls.

Ils voulaient donc installer leur foyer hors de la ville, là où il n’y aurait pas d’autres constructions. Ils voulaient se trouver absolument tout seuls, n’avoir rien autour d’eux, sinon des arbres superbes, de beaux prés verts, des animaux, et des oiseaux qui chantent ! Mais ce jeune couple connaissait le Seigneur et dans leur cœur, ils n’avaient pas la paix au sujet de ce projet. Ils se sentaient mal à l’aise, alors ils ont décidé d’attendre. Ils ont attendu deux ans et ils ont découvert la raison pour laquelle, ils n’avaient pas eu de paix à ce sujet ; ils ne l’ont réellement compris qu’à ce moment : un groupement a acheté toutes les propriétés autour du terrain où ils voulaient construire leur maison, et savez-vous ce que ces hommes ont bâti ? Une usine de caoutchouc ! N’êtes-vous jamais allé auprès d’une telle usine ? connaissez-vous l’odeur qui s’en dégage ? Ils ont compris pourquoi Dieu ne les avait pas conduits ; Dieu savait ce qui se produirait, un jour ; que dans deux années, il n’y aurait plus d’oiseaux qui chanteraient, plus de belles fleurs avec un doux parfum. Il y aurait le bruit des machines, et l’odeur du caoutchouc ! Cela est bien différent du bon parfum français ! S’ils s’étaient appuyés sur leur propre désir, s’ils avaient méprisé ce sentiment de manque de paix intérieure que Dieu mettait dans leur cœur, ils auraient commis une erreur qu’ils auraient regrettée tout le reste de leur vie.

Ne t’appuies pas sur ta propre intelligence !

L’été dernier, je suis allé à Lima au Pérou. Nous avions une convention comme celle-ci et un après-midi, au cours d’une réunion, il est arrivé une terrible odeur. Je pouvais à peine parler Je me suis inquiété de connaître l’origine de cette odeur : sur un côté de la salle, il y avait une usine de conserves de poisson, et de l’autre côté une usine de. produits d’engrais ! C’était un excellent parfum ! et dans le cours de mon message, je m’étais servi de l’illustration que je viens de vous donner ! Un des frères est venu me dire : « Frère Beuttler, comme je regrette de ne pas voir consulté Dieu au sujet de la construction de notre salle, car certainement nous l’aurions édifiée dans un autre lieu » — Mais c’était trop tard, ils y étaient.

Nous pouvons croire que nous sommes très intelligents par nous-mêmes, et il y a des personnes qui sont très habiles ! Elles sont tellement spirituelles que Dieu, lui-même, ne peut leur donner un conseil...Vous me comprenez ?

Ne t’appuis pas sur ta propre intelligence !

Il y a deux ans, je suis allé aux Indes. Je voulais à tout prix m’arrêter à Bagdad, afin de pouvoir visiter les vestiges de l’ancienne Babylone. Cela ne m’aurait pas coûté un sou de plus, et pourtant, Dieu m’en a empêché. Il m’en a averti d’une façon très précise. Je ne sais pas pourquoi Dieu a agi ainsi mais je présume qu’il a dû avoir de très bonnes raisons.

Mes amis, cela vaut la peine d’avoir confiance en Dieu et de reconnaître que, dans nos vies, Il connaît les choses infiniment mieux que nous ne les connaissons nous-mêmes. La suffisance personnelle empêche la direction divine.

Nous lirons, le verset 9 du psaume 32. {Ps 32.9} J’en ai déjà parlé dans plusieurs de vos réunions, mais vous m’excuserez d’y revenir. Peut-être y-a-t-il d’autres personnes qui ont besoin de ce conseil, et peut-être ceux qui l’on déjà entendu, en auront encore besoin aujourd’hui. Nous oublions si rapidement !

Lisons donc ce verset 9 du psaume 32 :

Nous avons ici un grand obstacle à la direction divine. Je suppose que la plupart d’entre vous aimez vous laisser conduire par le Seigneur. Mais il y a une condition pour cela. Au verset 8, Dieu promet de nous conduire (nous l’avons déjà vu ensemble), mais maintenant, afin que nous soyons conduits, Il dit : « Ne soyez pas comme un cheval ou comme un mulet ». {Ps 32.8}

Ces deux animaux sont l’emblème de l’entêtement. Avez-vous des personnes têtues, en France ? Je ne le pense pas, elles sont toutes en Amérique ! Je ne connais pas grand’chose en ce qui concerne les chevaux. Mais je me souviens d’un jour, en Allemagne, j’étais alors un petit garçon, et je ne l’oublierai jamais. En ce temps-là, nous n’avions pas d’automobile (du moins la classe moyenne n’en avait pas) l’on se déplaçait en voiture à cheval. Un jour, toute une famille partait en voyage, tout à coup, les chevaux se sont mis à courir ; ils allaient de plus en plus vite, et les personnes qui étaient dans la voiture se sont mises à crier ; c’était un spectacle terrifiant de voir ces chevaux emballés. Tout contrôle était perdu, et les personnes dans la voiture ne pouvaient absolument rien faire.

Là est l’image d’une volonté personnelle, de personnes qui ont une telle personnalité qu’elles insistent pour faire toujours leur propre volonté. Tout le monde doit « danser à leur musique ». Elles tapent sur la table, elles tapent des pieds, et si elles’ ne peuvent faire ce quelles veulent, elles ne feront absolument rien. Ce sont des chevaux...mais Dieu ne conduit pas des chevaux ! Ceux-ci ont besoin d’un mors comme frein.

C’est une image de ceux qui ont une volonté forte et personnelle. Si vous êtes ainsi, si vous croyez que tout le monde doit se plier à votre volonté, vous aurez beaucoup de difficultés à vous laisser conduire par Dieu.

Le psalmiste dit : « Ne soyez pas comme des chevaux, ni comme des mulets ».

Je ne sais pas grand’chose non plus en ce qui concerne les mulets, mais à l’école biblique, nous avions un jeune homme ; c’était un paysan et il avait un mulet. Voici ce qu’il ma raconté, un jour :

Il me dit : « je sais bien ce que David voulait dire dans ce psaume ! » Je lui ai demandé : « que voulait-il dire ? »

« Frère,—me dit-il—j’avais un mulet, et un jour, je l’ai conduit aux champs. Au milieu de la route, il s’est arrêté ; il s’est couché, là, en plein milieu de la route, et rien ne pouvait le faire partir. Je me suis tellement fâché que je lui ai donné un coup de pied, mais cela n’a rien changé à l’affaire ! Pourquoi ? parce que c’était un mulet ! J’ai essayé de le tirer, il ne voulait pas bouger...j’ai essayé de le caresser, cela ne lui a fait aucun effet. ».

Et il m’a dit : « Frère, rien n’a pu faire bouger ce mulet jusqu’à ce qu’il se soit décidé de se relever et de partir ! »

Ces mulets, nous en avons chez nous, vous ne pouvez absolument rien en tirer, vous ne pouvez pas les pousser, ni les caresser. Quoique vous fassiez, ils ne veulent faire que leur propre volonté. Ils refusent de collaborer avec quelqu’un : ils ne collaborent même pas avec eux-mêmes ! personne ne peut rien faire avec les mulets...Ce ne sont que de simples mulets têtus. Soyez très heureux de ce qu’ils ne soient pas en France, mais qu’ils soient de l’autre côté de l’Océan !

« Ne soyez pas comme un cheval ou un mulet »—Ecoutez-moi, mes amis ! Le psalmiste dit qu’ils n’ont aucune compréhension ; c’est bien là ce qui manque à ces chevaux à ces mulets, sans cela ils ne seraient pas ces animaux — Ainsi, cessez d’être des mulets ! Les personnes qui sont vraiment sages ne sont pas des mulets ; ce n’est pas là la sagesse, c’est tout le contraire, et si nous voulons être conduits par Dieu, il faut, que nous nous débarrassions de la nature du mulet ou de celle du cheval, et que nous devenions plutôt comme un agneau, ou comme un enfant qui dépend de son père pour le conduire. Etre têtu est un obstacle a la direction divine, de même, vouloir diriger soi-même sa vie.

Nous lirons le verset 20 du chapitre 42 du livre du prophète Jérémie {Jer 42.20} :

Un autre obstacle à la direction de Dieu, est le manque de sincérité. Nous n’avons pas le temps d’étudier tout ce passage, mais voici l’image, en quelques mots. Quelques hommes étaient venus vers le prophète Jérémie afin de connaître la volonté de Dieu, mais dans leur cœur, ils avaient décidé ce qu’ils feraient, quoique Dieu puisse leur dire. Il est clair qu’ils ne pouvaient pas recevoir une direction de Dieu parce qu’ils n’étaient pas sincères.

Si nous allons vers le Seigneur pour être conduits, il est bien évident que nos cœurs doivent être prêts à suivre la direction qu’il nous donnera. Dans le cas contraire, Dieu ne sera pas obligé de nous montrer ses voies, et certainement, il répondra...par le silence ! car Il ne se moque pas de ces choses. Beaucoup de personnes ne sont pas sincères ; elles désirent connaître la volonté divine, uniquement par curiosité, et elles ne désirent nullement la mette en pratique.

Nous avions un jeune homme dans notre école biblique ; il est tombé amoureux de l’une de nos étudiantes. Bien sûr, cela n’a rien d’extraordinaire, et cela existe en France ! Vous allez me demander : « Comment le savez-vous ? » Eh bien ! je vois cela partout, sur la route, dans les parcs, partout !

Evidemment, on ne peut lui jeter la pierre d’être devenu amoureux d’une jeune fille, mais l’un des professeurs lui en a parlé et lui a dit : « Etes-vous certain d’être dans la volonté de Dieu ? » — « Oui, j’en suis sûr » a-t-il répondu. Quand ils s’aiment, ils sont toujours sûrs, car l’amour est aveugle ! Il est aussi sourd !

Il lui a conseillé quand même de s’assurer qu’il était bien dans la volonté de Dieu. Un jour, il s’est levé dans l’église, et s’est écrié : « Alléluia ! Je sais maintenant que je suis dans la volonté de Dieu. J’ai mis Dieu à l’épreuve » — et voici le témoignage qu’il nous a donné :

« J’ai demandé à Dieu de répondre à cette prière : Seigneur si cette jeune fille est pour moi, fais que ma grand’mère m’envoie cinq dollars par le courrier de lundi prochain. Dieu a exaucé ma prière : Lundi dernier, le courrier m’a apporté les cinq dollars ! »

Mais il y a une chose qu’il n’a pas dite : c’est que sa grand’mère lui envoyait cinq dollars tous les lundis !

Il n’était pas sincère. Mes amis, nous ne pouvons nous jouer de Dieu, nous devons le prendre au sérieux. Il connaît nos cœurs, et le manque de sincérité est un très grand obstacle.

Lisons dans le second livre des Rois, au chapitre 6, verset 33 : {2Ro 6.33}

« Pourquoi devrai-je encore attendre le Seigneur ? »

Cela nous suggère l’impatience d’une personne qui recherche le conseil de Dieu ; s’il ne répond pas à la minute même, alors elle fait comme bon lui semble. Elle refuse d’attendre plus longtemps. Et c’est là la raison pour laquelle Dieu attend parfois pour répondre ; il voit l’impatience dans nos cœurs. Dans cette impatience, il y a un élément de manque de sincérité, et en définitif, Dieu refuse de donner sa réponse. Si nous désirons connaître la pensée de Dieu, il faut que nous devenions patients, et que, patiemment, nous attendions que le Seigneur nous parle.

Je voudrais vous parler des conditions nécessaires pour que Dieu nous conduise. Nous reviendrons au livre de Jérémie, chapitre 3, verset 4 {Jer 3.4} (nous serons obligés d’emprunter la traduction anglaise, si cela ne vous ennuie pas).

Il est dit là : « Tu es le guide de ma jeunesse ».

Que voyons-nous dans ce passage ? — le fait de reconnaître combien nous avons besoin d’être conduits. « O Dieu, tu es le guide de ma jeunesse ! » Que dites-vous ? Dites-vous : « je veux diriger ma propre vie, je n’ai besoin de personne pour me conduire...ou bien au contraire, dites-vous : « J’ai besoin de la direction de Dieu ; je ne suis pas suffisamment habile pour diriger mes propres pas ? »

Il y a quelques années, j’entrais dans le port d’Halifax au Canada, par bateau. Hors du port, il y avait un navire qui avait fait naufrage et je me suis souvent demandé ce qui lui était arrivé, jusqu’au jour où quelqu’un m’a raconté les conditions de ce naufrage.

C’était un bateau anglais, dont le capitaine était très orgueilleux. Lors de son retour, le long de la côté, il y avait un brouillard excessivement épais. Vous savez qu’aucun capitaine ne peut rentrer un navire dans le port par temps de brouillard. De plus, quand un transatlantique arrive à proximité d’un port, un pilote vient et prend le contrôle du navire. Ce bateau s’approchait donc du Canada : il était encore à une bonne petite distance de la côte, un petit peu plus loin que le lieu où, en principe, les pilotes vont pour aborder le bateau.

On a demandé au capitaine du navire d’attendre qu’on lui envoie le pilote, mais il était trop orgueilleux et il a dit : « je n’ai pas besoin de pilote maintenant ; attendez que je vous le dise ! » Il a continué d’avancer et il est arrivé sur les rochers...et voilà que le bateau s’est couché. Il n’a plus jamais pris la mer, et ce capitaine n’a plus jamais conduit un autre navire ! Il était beaucoup trop orgueilleux pour accepter qu’un pilote le conduise dans le Port !il y a des personnes comme cela. Elles sont si confiantes dans leurs propres capacités, qu’elles n’ont pas besoin de Dieu pour les conduire, ce sont elles qui voudraient Le diriger ; du moins, elles essayent de le faire !

Mes amis, si nous voulons être conduits par le Seigneur, il faut que nous sentions en nous-mêmes le besoin d’être dirigés. Et c’est là une prière magnifique à faire monter vers Dieu :

« O Seigneur ! tu es, toi, le guide de ma jeunesse »

Nous lirons dans le psaume 25, le verset 9 : {Ps 25.9}

Dieu conduira les humbles dans ses voies, les humbles, et non les orgueilleux. Mes amis, l’orgueil est une chose terrible. Une année, Dieu m’a fait connaître ce qu’était l’orgueil : peut-être vous sera-t-il utile de savoir que c’est la déification de soi-même, et j’aimerais vous parler de la « cousine » de l’orgueil qui s’appelle : la désobéissance — Dieu m’en a également donné la définition, un jour, et la voici : la désobéissance est le rejet du gouvernement de Dieu sur nos vies.

Revenons maintenant à l’orgueil.

Dieu ne promet pas d’enseigner sa voie aux orgueilleux. Savez-vous pourquoi ?—parce qu’ils ne peuvent être enseignés : ils savent tout. Ils n’ont besoin de personne pour les conseiller, ils connaissent tellement de choses ! toutefois, ils s’imaginent cela. Ainsi Dieu n’essaye même pas d’enseigner les orgueilleux mais il enseigne les humbles. L’humilité de cœur et d’esprit est l’une des conditions essentielles pour être conduit par Dieu.

Nous allons parler de quelques-unes des nécessités de se laisser conduire par Dieu, et j’aimerais parler d’une qualité nécessaire ; nous la trouverons dans l’Evangile de Jean, au chapitre 7 et au verset 17 : {Jn 7.17}

Jésus parle ici de la doctrine et il dit que la possibilité de comprendre certaines doctrines (autrement dit, la compréhension des choses spirituelles) dépend en partie de notre cœur, s’il est d’accord pour obéir à la vérité. Ce principe s’applique également à la direction divine. Si nous désirons connaître la volonté de Dieu, il faut que la nôtre soit livrée entre ses mains. La difficulté la plus grande que Dieu rencontre dans l’homme, c’est son esprit têtu et non livré ; vous découvrirez que beaucoup de nos difficultés spirituelles naissent du fait que notre propre volonté refuse de se soumettre à la domination, au règne de Dieu.

Ceci nous amène à une seconde pensée, liée à celle-ci. Nous aimerions souligner quelques-unes des caractéristiques d’une volonté soumise (c’est vraiment quelque chose que d’abandonner notre volonté entre les mains de Dieu !)

Evangile de Jean, chapitre 6, verset 38 : {Jn 6.38}

Observez ce passage, très attentivement. Je ne connais évidemment pas la traduction française, mais nous la verrons ensemble :

« Car je suis descendu du ciel, non pas pour accomplir ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m’a envoyé ».

Jésus parle, ici, du but même de sa vie ; celle-ci avait un double but, et il devrait en être de même pour nos vies propres : un but négatif et un but positif.

Jésus décide volontairement, non pas de faire de sa propre volonté, le but même de sa vie, mais d’accomplir la volonté et les œuvres de Dieu le Père.

Cela me ramène à l’une de nos classes, à l’école biblique.

J’enseignais l’étude du livre du prophète Osée. Le livre d’Osée est magnifique et j’aimerais vous en donner la clé : il nous révèle Dieu comme celui qui aime et qui est délaissé, comme un amoureux qui est abandonné et méprisé. J’aimerais bien un jour vous parler de ce livre. Un jour...dans la providence de Dieu...

Dieu a béni l’étude de ce livre, et il a, à plusieurs reprises, déversé son esprit sur cette classe. De ce fait, j’étais en retard sur le programme de quelques semaines. Un jour, l’Esprit de Dieu à œuvré à nouveau parmi nous. Je me souviens avoir fait une objection, dans mon cœur. Je me suis dit : « Comment arriverai-je au bout de mon travail ? » réalisant que je prenais du retard sur le programme de l’année. Dieu m’a parlé aussitôt et voici ce qu’il me dit : « Tu n’as aucun travail à faire, ton travail est de collaborer avec moi, de faire mon travail »—J’ai compris alors ce qu’il voulait dire : je désirais faire ma volonté, aller de l’avant dans mes leçons, mais le Seigneur est venu me faire savoir que j’étais à l’école uniquement pour faire sa volonté, et non la mienne.

Aimeriez-vous s’avoir ce qui s’est passé dans cette classe ?

Lorsque j’ai reçu cette parole de Dieu, j’ai poussé mes livres sur le côté, et j’ai dit aux étudiants : « Je sens dans mon cœur que Dieu veut œuvrer parmi nous » — à ce moment, Dieu a donné une puissante prophétie, qui a vivifié toute la classe ; les mains se sont levées dans les louanges qui montaient vers Dieu, et puis, tout s’est calmé, mais c’était un calme vivant ; l’on pouvait sentir que Dieu se manifestait au milieu de nous. Nous sommes demeurés, là, dans le silence, dans la présence de Dieu. L’une de nos étudiantes a commencé à chanter en langues, puis une autre, puis nous avons eu l’interprétation de ce chant ; quelqu’un d’autre a encore chanté en langues ; cela fut aussi interprété, puis d’autres se sont joints à ces chants...Et le Saint-Esprit est descendu sur la classe ; une des filles a reçu le baptême du Saint-Esprit. L’heure du cours était déjà passée ; la cloche a sonné, et c’était l’heure pour un autre groupe d’élèves de venir dans cette classe. Mais personne ne voulait quitter la pièce, tout le monde se réjouis- sait dans le Seigneur ! les étudiants qui devaient venir étaient dehors, dans le couloir, près de la porte et ils attendaient...Ils ne savaient quoi faire, se demandant ce qui se passait. Pendant qu’ils demeuraient là, debout, l’Esprit de Dieu est descendu sur eux. Et ils ont commencé à louer et à bénir le Seigneur, dans le corridor ! Une autre heure s’est écoulée, et une troisième classe » devait venir, à son tour. Les élèves ne pouvaient pas entrer : il y avait une classe dedans, une autre dehors...et sur eux, aussi, le Saint-Esprit était descendu. Lorsque Midi est arrivé, il était descendu sur toute l’Ecole...L’heure du repas était arrivée ; il y avait trois heures que nous étions en prière — et à midi et demi, lorsque la cloche a sonné pour le déjeuner, sur deux cents étudiants, seulement une douzaine sont allés manger. Tous les autres étaient dehors, louant Dieu.

Lorsque des étudiants ne prennent pas leur repas, c’est qu’ils sont amoureux ou malades, ou qu’ils jouissent de la bénédiction du Seigneur. C’était là le cas.

Voici ce que je veux vous dire : pour que Dieu ait pu agir ainsi, il a fallu que j’abandonne ma volonté, que j’abandonne ma classe. Je risquais le blâme pour n’avoir pas terminé la classe en temps voulu. Mais il fallait absolument que je fasse la volonté de Dieu, et que j’ignore la mienne.

Mes amis, cela coûte parfois de vivre selon l’Esprit-Saint. Je sens en moi-même que Dieu voudrait que je continue sur cette même pensée ! Permettez-moi de vous dire autre chose :

Un jour, j’étais assis dans mon bureau, à l’école. J’ai entendu du bruit dans la chapelle, en bas. Des étudiants criaient : « Alléluia ! gloire à Dieu ! » J’étais là, dans mon bureau, et Dieu m’a parlé : « Je veux que tu descendes dans cette chapelle, et que tu « te tiennes au milieu de cette classe ». Je n’avais jamais rien fait de semblable, mais je suis descendu. Devant l’estrade, se tenait le v professeur. C’était une personne très intellectuelle, qui n’aimait pas que le Saint-Esprit parle pendant qu’elle enseignait. Dieu m’a demandé d’aller me planter là, au milieu. Je savais très bien ce qui se passait : Dieu voulait agir au milieu de cette classe, mais ce professeur voulait parler, enseigner — « Je veux que tout le monde se tienne tranquille, passons à la seconde question » Quelqu’un a crié : « Alléluia ! » « De l’ordre, s’il vous plaît ! » a dit le professeur. « Il faut que nous poursuivions la leçon ».

A ce moment, je suis entré dans la classe, et je me suis assis au milieu des élèves. Alors, le Seigneur a placé sur mon cœur un fardeau d’intercession. Savez-vous ce que c’est que : l’intercession ? l’intercession dans le Saint-Esprit ?

Je sentais un fardeau si lourd que je commençais à gémir en mon esprit et j’ai dit : « O Dieu ! O Dieu ! O Dieu ! »

Cela a dérangé le professeur. Alors, d’autres étudiants ont senti le même fardeau et ils disaient : « O Dieu ! » finalement celui qui enseignait a dû s’arrêter. J’ai regardé dans sa direction et voici ce que le professeur a fait ; il a dit : « O Dieu ! si tu veux que je te consacre mes livres, tu peux les prendre, les voici ! » et à ce moment même, le Saint-Esprit est passé au-dessus de la chapelle ; ce fut le début d’une visitation de Dieu qui a duré dix jours. C’est quelque chose ! Cela coûte parfois d’abandonner « sa » volonté au Saint-Esprit, mais nous verrions beaucoup plus Dieu à l’œuvre si nous livrions cette volonté...

J’étais, un jour, assis dans l’école. Nous avions là une jeune fille comme étudiante. Après la classe, elle est venue à mon pupitre. Elle m’a dit : « Frère Beuttler, j’aimerais être employée par l’Esprit de Dieu. Dans notre église, nous n’avons jamais de manifestation des dons spirituels, j’aimerais que Dieu puisse se servir de moi dans l’Assemblée. Comment pourrais-je recevoir ces dons de l’Esprit ?

Nous avons parlé un peu ensemble ; j’ai pris mon crayon, je l’ai pointé vers elle et je lui ai dit : « Si tu veux être employée par l’Esprit, cela va te coûter quelque chose ! » Puis, elle est partie. Environ deux semaines après, je devais parler à la réunion, dans la chapelle. Pendant les chants, Dieu a commencé à œuvrer dans l’auditoire ; nous étions là, tous ensemble, louant le Seigneur lorsque j’ai entendu quelqu’un devant l’estrade. J’ai ouvert mes yeux, et j’ai vu là mon étudiante ! elle dansait en rond, elle allait en avant, en arrière, et elle est retournée à sa place. Après la réunion, elle est venue vers moi.

« Frère Beuttler — m’a-t-elle dit — avez-vous vu ce que j’ai fait ? » Je lui ai dit « Oui ». Elle a ajouté : « Qu’avez-vous pensé de moi ? » (Je savais que c’était une jeune fille excessivement timide). Je lui ai dit : « Eh bien ! j’ai pensé qu’il était excellent pour vous que vous soyez un peu libérée de votre timidité ».

« Savez-vous ce qui est arrivé », me dit-elle.

— « Non ».

— « La nuit dernière — a-t-elle continué — j’ai rêvé de vous. Je vous ai vu pointant votre crayon dans ma direction et dans ce rêve, vous disiez : Cela va coûter quelque chose ! » Je savais qu’après ce rêve, Dieu allait me demander d’abandonner ma volonté. Pendant que je me tenais dans la chapelle, et que. Dieu œuvrait au milieu de nous, le Seigneur m’a dit ceci : « Etes-vous prête à vous livrer entièrement, en montant devant l’estrade ? » — J’ai répondu : « Oui, je suis prête » et je l’ai fait en battant des mains devant le Seigneur, et en dansant devant l’estrade ».

Peu de temps après cette expérience, elle a donné son premier message en langues. Un peu plus tard, elle a exercé le don d’interprétation, et Dieu s’en est servi depuis ce jour, dans le don des langues et d’interprétation. C’était une personne très timide, Dieu a été obligé d’agir ainsi vis-à-vis d’elle afin qu’elle abandonne sa propre volonté.

Je suppose que quelqu’un d’entre vous a une question à poser à ce sujet, gardez-vous des questions ! Je sais que Dieu travaille de la sorte. Cette jeune fille a eu de grandes difficultés pour abandonner sa volonté, et c’est au travers d’elle qu’il l’a soumise à Sa volonté. Je ne suggère pas que chacun d’entre nous ait à faire la même chose, je ne recommande pas que vous en fassiez l’essai pour vous, mais Dieu ferait infiniment plus, s’il arrivait à obtenir de certains qu’ils abandonnent leur volonté, une obéissance absolue à Dieu. Je sais ce que je vous dis à cet égard ; Dieu m’a demandé d’accomplir des choses vraiment étranges afin de faire plier ma volonté. Un des plus grands obstacles à l’action du Saint-Esprit, c’est la volonté têtue de l’homme qui refuse de se plier à la volonté divine, et Dieu peut aller parfois très loin, afin de soumettre certaines volontés.

Le but de la vie de Jésus-Christ était d’accomplir la volonté, du Père.

Lisons dans Jean, chapitre 5, versets 30 et 31. {Jn 5.30,31}

Afin de faire la différence entre les deux versets que nous venons de lire, voici ce qui est dit :

Jésus n’a pas considéré sa propre volonté comme le but de sa vie, mais il a considéré l’accomplissement de la volonté de Dieu comme le désir de sa vie. Nous pouvons accomplir la volonté de Dieu, et le faire involontairement ; il est possible d’agir ainsi. Mais le désir de Jésus était d’accomplir la volonté du Père. Jésus a mis volontairement de côté sa propre volonté ; il avait pourtant une volonté personnelle ; il l’a prise et l’a mise de côté. Il devrait en être de même dans nos vie ; il y a certaines choses que nous devons mettre de côté.

Lorsque j’aurai terminé ces réunions à Rouen, je m’en irai en Allemagne, pour un seul jour ; j’aime beaucoup aller voir ma mère ; elle est âgée et je ne pense pas qu’elle vive encore pendant de nombreuses années. Savez-vous quel est mon plus grand désir ? c’est de passer avec elle trois ou quatre jours, mais je ne puis lui accorder qu’une seule journée. Pourquoi ? Parce qu’il faut que j’aille au Japon, et si j’accorde à ma mère quatre jours, je serai obligé d’ôter ces quatre jours aux frères du Japon qui se réuniront dans les villes japonaises pour écouter la Parole de Dieu. Mon désir naturel serait d’aller passer quelques jours avec ma mère, mais je sais que Dieu veut que j’aille au Japon, et ainsi, j’ai mis de côté mon propre désir. Je fais la volonté de Dieu, et cela est vrai aussi à d’autres égards.

Je préfère voyager par le bateau que par avion, beaucoup plus. Mais je voyage rarement par la voie maritime ; il y a tant de travail à accomplir !

Savez-vous ce que je ferais, si je suivais mon propre désir ? Je resterais à la maison avec ma famille. Je prendrais avec moi ma petite fille, nous irions jusqu’au ruisseau et là, nous attraperions des grenouilles ! voilà ce que je ferais. Mais au lieu de cela, il faut que j’accomplisse la volonté du Seigneur. Oui, il faut accomplir la volonté de Dieu, mettre de côté ses propres désirs, et faire de son désir la volonté de Dieu. Voilà ce qu’une volonté abandonnée, consacrée apportera.

Jésus disait : « Je me réjouis de faire ta volonté, ô mon Dieu ! » Jésus a fait de la volonté de son Père, la joie, le plaisir de sa vie.

C’est une des raisons pour lesquelles je n’aime pas la télévision. Elle n’est pas la volonté de Dieu pour moi. Pourquoi passerais-je toute une soirée à regarder cet appareil, voir des femmes danser, alors que j’ai tant de travail à faire pour Dieu ! Ce n’est pas pour moi. Je préfère être dans mon bureau et préparer des notes, des études pour envoyer aux imprimeurs, afin de les diffuser dans le monde entier, de partager ces choses avec le peuple de Dieu, un peu partout. Ce n’est pas la volonté de Dieu que je me tienne toute une soirée devant la télévision et que je gaspille mon temps pour mon propre plaisir. Jésus a fait de la volonté du Père toute sa joie.

J’aimerais vous apporter une autre pensée, car le temps est court. Si je suivais, maintenant, mon propre désir, je m’en irais à mon hôtel. J’enlèverais mes souliers, ma veste, et je me mettrais au lit ! mais ce n’est pas pour cela que je suis venu.

Nous lirons maintenant le verset 105, du Psaume 119. {Ps 119.105}

J’essaierai de vous parler de la façon différente avec laquelle Dieu nous conduit. Il est excessivement important pour nous de savoir comment Dieu peut nous conduire, dans ce verset, il nous est révélé un moyen de direction très important ; je le considère comme tel : c’est la Parole de Dieu.

« Ta parole est une lampe à mes pieds. ».

Il y a des personnes qui cherchent la volonté de Dieu, mais elles négligent ou ignorent la Parole de Dieu, c’est une erreur désastreuse. Dieu peut donner des visions, il peut donner des rêves, je sais qu’il parle par son Esprit, je sais qu’il conduit par bien des moyens, mais la façon la plus importante dont il nous conduit, c’est par sa Parole, comme elle est écrite et révélée dans ce livre. Si donc vous désirez connaître la volonté de Dieu, il est très important que vous soyez un lecteur fidèle de la parole écrite de Dieu.

Il y a aux Etats-Unis des personnes qui prétendent recevoir des révélations spéciales de la part de Dieu, sous une forme ou une autre, elles vont jusqu’à affirmer que ces révélations qu’elles reçoivent sont à ajouter à celles qui sont contenues dans la Parole, de sorte que celle-ci n’est plus valable, Dieu mettrait de côté la parole écrite et donnerait de nouvelles révélations pour les derniers temps. Mais il y a une chose dont vous pouvez être certains, c’est, que Dieu ne changera jamais rien à ce livre, et si vous venez à moi avec une révélation qui est en contradiction avec lui—qui y ajoute ou en retranche quelque chose—je vous dirai que ce que vous avez reçu ne vient pas, de Dieu, même si vous l’aviez reçu de la part de dix anges !

Ce livre est , il a été écrit une fois pour toutes.

Lisons dans la seconde Epître de l’Apôtre Pierre, chapitre 1, versets 17 à 19. {2Pi 1.17-19}

C’est là un passage très important et voici ce que Pierre affirme, à la lumière du Saint-Esprit : il parle d’une parole prophétique sûre, et il se réfère à la parole de Dieu.

Remarquez bien ce qu’il dit : « A laquelle vous faites bien de prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur jusqu’à ce que le jour se lève, et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs ».

Il affirme que cette parole — ce livre — est notre lumière, que nous devons y prêter attention, jusqu’en 1959 ? (ce n’est pas écrit dans ma bible !) jusqu’à ce que le jour se lève. Veut-il dire demain matin ? Non, Il parle du retour du Seigneur Jésus. Ainsi, Dieu n’abolit pas sa parole. Elle demeure notre guide infaillible jusqu’au retour du Seigneur.

Je pense à une dame, aux Etats-Unis (vous voyez ! ces dames elles sont toutes aux Etats-Unis. Comme vous êtes bénis !)

Cette dame avait donné un tapis à l’église ; un jour, elle s’est fâchée avec cette église (il y avait quelque chose qu’elle n’aimait pas) elle a dit : « Je veux qu’on me rende mon tapis ».

Les anciens ne le pouvaient pas, ils lui dirent : « Vous l’avez donné à l’église ; c’est maintenant sa propriété, et nous ne pouvons en disposer ». Alors, elle a prié, disant : « Cher Seigneur, s’il te plaît, conduis-moi, et montre-moi si tu veux que je poursuive l’église au tribunal ».

Elle n’avait pas besoin d’être conduite par Dieu. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était de s’en référer à la 1ere Epître aux Corinthiens, elle aurait trouvé là la réponse de Dieu, là ou l’Apôtre Paul interdit qu’un frère poursuive un autre frère. Il dira :

« Si vous, chrétiens, avez des choses à mettre en règle entre vous, comment se fait-il que vous alliez vers un juge inconverti pour qu’il prononce un jugement ? N’est-il pas honteux pour un chrétien d’aller au tribunal contre un autre chrétien ? et il leur dit : « Arrangez cela entre vous ».

Mais, elle, elle voulait une direction de Dieu ! Au fond, ce dont elle avait besoin, c’était de lire la parole de Dieu.

Je vous ai dit, tout à l’heure, que Dieu conduisait de bien des manières différentes, nous en avons parlé ; le principal moyen dont il se sert, c’est sa parole, et si vous voulez la bénédiction d’une vie conduite par Dieu, la première chose que vous avez à faire c’est de vous nourrir de cette Parole, et de marcher dans sa lumière, dans le chemin de l’obéissance, cela est une réelle direction divine.

J’aimerais faire encore quelques remarques concernant la direction qui nous est donnée au travers de la Parole de Dieu ; nous lirons donc dans le 2e Epître de Paul à Timothée, chapitre 3, verset 16. {2Ti 3.16}

Il nous est parlé ici de l’efficacité de la parole de Dieu ; nous réalisons qu’elle sert à plusieurs choses : elle nous enseigne, elle nous éprouve, nous convainc, nous corrige, et elle nous instruit. Il est bien évident que si nous désirons être conduits par Dieu, il nous faut obéir aux instructions qui y sont contenues.

Le moyen le plus efficace de direction divine est bien la Parole écrite de Dieu.

Maintenant, toujours en rapport avec ce que nous venons de voir, nous allons étudier un autre moyen pour être conduits. Ce n’est pas un second moyen mais un aspect différent de la direction divine.

Lisons ensemble le verset 3 du chapitre 11 du livre des Proverbes. {Pr 11.3}

« L’intégrité des hommes droits les dirige ». Autrement dit, si quelqu’un possède l’intégrité, elle le conduira et lui montrera le chemin de la droiture. Ce dont nous avons besoin, c’est de glus d’hommes intègres.

Dans mes voyages, je dois être conduit par mon intégrité. L’été dernier, j’étais en Amérique du Sud, et avant que je rentre aux Etats-Unis, quelqu’un d’Amérique m’a dit ceci : « Voudriez-vous, s’il vous plaît, prendre une de mes valises, y mettre votre nom, la mettre avec vous dans l’avion comme si c’était votre valise ? »

En voici la raison : les compagnies aériennes n’autorisent qu’un certain nombre de kilos de bagages par passager. Ce frère avait trop de bagages et moi-même, par contre, j’avais quelques kilos qui manquaient.

Je lui ai dit ceci : « Si vous le dites à la compagnie aérienne s et qu’elle le permette, je serai très heureux de le faire, mais en votre nom ». « Non, a-t-il dit, je ne veux pas le lui demander ». « Alors, lui ai-je répondu, je ne pourrai pas le faire ».

Pourquoi pas ? Parce que ce n’était pas honnête ; je ne peux pas agir de la sorte, et m’attendre ensuite à la bénédiction de Dieu.

Il y a quelques années, j’étais à Singapour et là, j’ai reçu une lettre qui venait de l’Indonésie. On m’écrivait : « Cher Monsieur Beuttler, pourriez-vous aller trouver une certaine personne dans la ville de Singapour, elle vous donnera un accordéon ; notre gouvernement ne tolère pas que nous recevions des accordéons de l’étranger, et seul un visiteur peut en amener un avec lui. Apportez-le moi donc, s’il vous plaît, et lorsque vous passerez à la douane, dites qu’il vous appartient, que vous devez vous en servir dans vos réunions ; vous n’aurez ensuite qu’à le laisser derrière vous. Il nous faut absolument cet accordéon ».

Mais, je ne pouvais faire une chose pareille. Pour faire entrer cet instrument dans le pays, il me fallait dire un mensonge.

Voilà des exemples où nous devons nous montrer intègres. Si une chose est défendue, elle est mauvaise. Dieu ne veut pas » que nous fassions ce qui est mal.

« Son intégrité le conduira ». Mais, vous me direz : « Que dois-je faire ? la chose est-elle bien, ou ne l’est-elle pas ? Je crois qu’elle est mauvaise, mais elle est utile ». Dieu veut que nous fassions ce qui est juste.

J’ai fait imprimer une petite brochure que j’expédie avant de partir dans le pays que je dois visiter. Je ne l’ai pas envoyée en France, parce que dans ce pays, je ne rencontre aucune difficulté. Mais j’ai eu des ennuis dans d’autres endroits et dans cet imprimé, je demande aux missionnaires ceci : « S’il vous plaît, ne me demandez pas de vous apporter quelque chose, ou de sortir du pays quoi que ce soit, en violation des lois de la douane, dans les limitations du change, et en dehors des règlements des compagnies aériennes ».

La raison en est la suivante : il faut que je conserve la présence et la bénédiction de Dieu, autrement, cela ne me servirait à rien de voyager. Si nous voulons conserver cette présence divine, nous devons faire ce qui est juste. Dieu veut que nous soyons

conduits par notre intégrité. Il y a des personnes qui n’aiment pas que vous fassiez ce qui est juste, mais Dieu aime cela, et c’est la chose essentielle.

Revenons maintenant à la Parole de Dieu. Nous allons voir quelques personnes qui ont été conduites par leur intégrité.

Voyons tout d’abord dans le 2e livre de Samuel, chapitre 24, verset 24. {2Sa 24.24} Ces vérités particulières ne sont pas de celles qui nous font crier de joie mais les vérités ne sont pas là pour cela. Il y a des choses beaucoup plus importantes, entre autres, celles d’être transformés sous le regard de Dieu, et de faire ce qui est juste.

Lisons ce verset.

Il nous est donné ici l’exemple d’un homme qui était selon le cœur de Dieu. David voulait faire une offrande à Dieu, mais il refusa la proposition d’Aravna qui lui offrait son bien, en disant : « Non, je n’accepterai pas cette offre ; je ne donnerai pas à Dieu quelque chose qui ne m’a rien coûté. Je veux payer mon offrande ». David avait du respect pour Dieu, il a été intègre.

Il y a quelques années, j’étais aux Etats-Unis pour prêcher et le Pasteur m’a dit : « Frère Beuttler, nous avons compté l’offrande et nous y avons trouvé un billet d’un dollar : c’était un très vieux billet, il était déchiré en quatre morceaux, que l’on avait attachés ensemble avec une épingle. Vous comprenez ? les morceaux étaient attachés avec une épingle ! Vous me direz : « Qu’est-ce que cela fait ? ». Une personne qui a du respect pour Dieu n’oserait pas faire à Dieu une telle offrande. Peut-être direz-vous :

« Cette personne n’avait pas un autre billet à donner ». Mais c’est très improbable. La raison est plutôt que la banque a refusé d’accepter ce dollar ; personne n’en a voulu, aussi l’a-t-elle donné à Dieu. L’intégrité suggérerait à une personne qu’il serait préférable qu’elle jette ce dollar au loin, plutôt que de l’offrir à un Dieu saint...

Ne trouvez-vous jamais, dans les offrandes, des billets qu’on ne peut utiliser ? de l’argent étranger dont personne ne peut se servir, une pièce d’argent qui est tellement vieille, usée, que personne n’en veut plus ? Il y a des personnes comme cela qui, au moment de l’offrande, donnent à Dieu la pire pièce, le pire billet qu’elles ont dans leur poche, et elles conservent les plus beaux billets pour elles-mêmes ! On donnerait pas un tel argent au Président de la République française, parce qu’on a trop de respect pour lui. Combien plus devrions-nous avoir du respect pour Dieu ! Peut-être pensez-vous que cela n’a pas d’importance, mais cela en a une pour Dieu.

Aux Etats-Unis, parfois, quelques personnes me font un cadeau pour Noël, il arrive que quelqu’un me donne une enveloppe avec un superbe billet tout neuf de cinq dollars ! Cette personne est allée spécialement à la banque pour avoir un billet tout neuf, qui n’a jamais servi, et elle a écrit sur un bout de papier « Cadeau de Noël pour Frère Beuttler ».

Pourquoi est-elle allée à la banque chercher un billet neuf ? Parce qu’elle me respecte.

Supposez que je reçoive le billet le plus vieux, le plus déchiré que j’ai jamais eu. Ce serait pour moi une indication sur ce que les personnes qui me l’ont donné pensent de moi ! C’est exactement comme cela que Dieu réagit. Ces choses indiquent combien nous avons le respect pour le Dieu vivant.

David dit : « Non, je ne donnerai pas à l’Eternel une offrande qui ne me coûte rien. Je veux payer pour cette offrande ». Cela, c’est l’intégrité.

Nous lirons dans le livre de Ruth chapitre 3, versets 11 à 13 : {Ru 3.11-13}

La situation est la suivante : Boaz est amoureux de Ruth. Il veut l’épouser, mais il a un parent qui a le premier droit, celui d’épouser Ruth. Ruth propose à Boaz de l’épouser. Cela peut nous étonner, nous sembler étrange, mais selon les coutumes de cette époque, Ruth avait le droit de se proposer à un parent, après la mort de son époux. Boaz la désirait mais il lui dit : « Ruth, avant que nous puissions nous marier, il faut que nous demandions à l’autre parent, parce que c’est à lui que revient le premier droit. Si, lui, il désire t’épouser, il devra se marier avec toi. S’il ne veut pas, alors, je te prendrai. »

Qu’a fait Boaz ? Il a respecté les droits de quelqu’un d’autre, c’est là une réelle intégrité. Il aurait pu frustrer ce parent de son droit, mais il a refusé de prendre l’avantage.

En tant que chrétiens, nous avons besoin de respecter les. droits des uns des autres ; c’est un principe d’intégrité et nous devrions être conduits par ce principe.

Nous verrons un autre exemple dans Genèse, chapitre 39, versets 7 à 10 : {Ge 39.7-10}

Nous avons là un autre principe d’intégrité. Joseph a reçu une proposition mauvaise, comme vous pouvez vous en rendre compte au travers du récit. A ce moment, Joseph n’avait pas besoin a d’une direction particulière de l’esprit, il avait besoin d’une révélation de Dieu, il avait besoin de l’intégrité, d’avoir la force de dire « non ». Nous avons besoin d’apprendre comment il nous faut dire « non » et être, ainsi, enseignés par la Parole de Dieu, afin que nous sachions ce qui est juste, ou mal, sous le regard de Dieu. Alors, lorsque nous recevons des propositions mauvaises, (peu importe ce que seront ces propositions, immorales, financières, ou d’un tout autre genre)—, la Parole de Dieu mettra dans notre âme de tels principes, que nous ferons ce qui est juste, et refuserons de faire ce qui est mal.

Combien je reçois de mauvaises propositions au cours de mes voyages, des propositions de toutes sortes ! Il semble qu’on reconnaît un Américain à 10 km de distance. Vous tournez le coin de la rue, aussitôt quelqu’un vous attend déjà à l’autre bout !

Il y a un an, à Rouen, j’ai connu une situation bien embarrassante. Je suis heureux qu’aucun de vous ne m’ait vu ; je ne sais ce que vous auriez pu penser.

Je suivais la rue qui mène vers la gare ; je marchais tout doucement, je ne faisais qu’une petite promenade. Une demoiselle est venue vers moi ; elle a pris mon bras, et elle m’a dit : « Je vais avec toi, et toi, tu viens avec moi ».—Supposez que vous m’ayez vu à ce moment ! J’ai retiré mon bras, mais elle ne voulait pas me quitter ; elle a saisi ma manche et m’a dit : « Je viens avec toi ! » Je me suis dégagé, mais elle a continué à marcher à côté de moi, et je ne savais que lui dire. Je marchais de plus en plus vite, elle me suivait toujours ! J’avais peur que quelqu’un d’entre vous m’aperçoive. Vous vous seriez dit : « Que fait-il donc, ce Beuttler ? » Alors, j’ai fait quelque chose qui m’aide presque toujours. Je me suis servi d’un jeu d’enfant, en usage en Allemagne, qui consiste à se compter avec des mots étranges ; en France : vous avez Pick et pick et kollegram...). Elle m’a regardé...et elle est ; partie ! Je crois qu’elle a pensé que je sortais d’un asile d’aliénés !

Je vous dirai pourtant que toutes les situations dans lesquelles on se trouve ne se dénouent pas toujours aussi facilement, et toutes ne sont pas aussi amusantes.

Mes amis, Dieu veut que nous soyons intègres. Lorsque nous savons ce qui est juste et ce qui est mal, il nous faut faire comme Joseph ;   ;dire un non absolu et définitif. Il faut aussi que je dise « non » à des chrétiens, et c’est vrai. Cela arrive dans les questions financières, lorsqu’ils veulent trouver quelque avantage en me donnant de l’argent, au marché « noir », lorsqu’ils me proposent un trafic d’argent, de vêtements, ou autre. En toutes choses, il faut l’intégrité. « Son intégrité le conduira » au moyen de sa Parole, Dieu veut mettre en nous des principes d’intégrité, de sorte que nous puissions faire ce qui est juste à ses yeux.

Voici un autre verset de l’Écriture : « Les voies d’un homme sont devant les regards de Dieu, et il sonde son allée et sa venue ».

Pensez-y ! Là où nous marchons, ses yeux nous voient, et plus encore, il pèse, il mesure ce que nous faisons, il pèse nos actes comme sur une balance. Il évalue nos motifs, il pense à nos actions. Combien nous devons être prudents avant de marcher devant Dieu dans l’intégrité ! « Son intégrité le conduira »—et cette intégrité est établie sur la Parole de Dieu quant à ses principes.

Nous allons maintenant continuer en parlant d’un autre moyen d’être conduit, un moyen excessivement important. Nous le trouvons dans Romains, chapitre 8, verset 14 : {Ro 8.14}

Nous avons ici la direction par le Saint-Esprit. Il y a, dans nos vies, beaucoup de cas où Dieu ne peut nous diriger directement ; nous avons besoin là que l’Esprit de Dieu nous conduise.

Ainsi, par exemple, l’an dernier, j’ai eu une direction très précise de l’Esprit de Dieu pour venir à Rouen cette année ; je vous en ai déjà parlé. Ce n’est pas la Parole de Dieu qui a pu me diriger, à cet égard ; la Bible ne disait pas : « Frère Beuttler, il faut qu’à cette même époque, tu reviennes à Rouen ». Ce n’était pas écrit. Trouvez-vous cela dans votre Bible ? Alors, il est nécessaire que nous ayons un autre moyen d’être conduit, et c’est l’Esprit de Dieu.

Je vous ai déjà dit de quelle façon le Seigneur m’avait réveillé la nuit, et m’avait poussé à dire « oui » à l’aimable invitation de notre frère, M. F..

A cet égard, les gens ont souvent une question à poser : « comment l’Esprit de Dieu nous conduit-il ? » Ce sujet va occuper notre pensée maintenant ; néanmoins, je pense que nous ne l’achèverons pas.

Comment l’Esprit de Dieu nous conduit-il ?

Remarquez, dans ce même chapitre, au verset 16, {Ro 8.16} il est écrit : « L’Esprit de Dieu lui-même rend témoignage à notre esprit »

Il n’est pas question là de la direction divine mais du fait que le témoignage de l’esprit est aussi un moyen puissant employé pour nous diriger. Vous dire ce qu’est ce témoignage de l’esprit, est quelque peu difficile, parce que c’est surtout une question d’expérience. C’est une assurance intérieure, quelque chose que vous connaissez, que vous savez, ou que vous recevez de l’Esprit comme une confirmation.

Il y a quelques années, nous visitions l’Assemblée de Mar seille, et nous étions en route pour Alger (M. Lemarquand et moi-même). Vous vous souvenez qu’il y avait la guerre, à cette époque, on se battait en Algérie, comme on le fait encore actuellement...Je me souviens être allé sur le terrain d’aviation où nous conduisait le Pasteur, et j’étais personnellement un peu inquiet quant à ce voyage en Algérie. Je me suis dit : « Supposons qu’il m’arrive quelque chose en ce moment, que se passerait-il dans mon foyer ? ». Alors, je me suis éloigné du Pasteur, de mon frère Lemarquand, pour être seul. J’étais là debout près d’un pilier et j’ai parlé à Dieu. J’ai dit : « Père, est-ce que je fais bien d’aller à Alger ? Es-tu vraiment sûr que tu veux que j’y aille ; j’ai juste le temps de faire demi-tour ». Pendant que je priais, l’Esprit de Dieu a mis en moi une assurance profonde : j’étais conscient de sa présence et je savais que nous devions y aller. C’était le témoignage de l’Esprit de Dieu.

Quelques années auparavant, je me trouvais à Rome pour prêcher, et de là, je devais me rendre en Tunisie. Il y avait des troubles à cette époque dans ce pays, et dans ces cas là, je pense toujours à mon foyer. Que leur arriverait-il à eux, s’il m’arrivait quelque chose à moi ? Et j’étais là, devant le bureau de l’aviation italienne. J’ai courbé mon front ; j’ai dit : « Seigneur, es-tu sûr que tout est en règle pour me rendre en Tunisie ? » Et Dieu a mis en moi une telle paix, une telle joie, une assurance si intense, que je me suis tourné vers l’interprète italien. J’ai dit : « Frère, si j’ai jamais fait un pas dans la volonté de Dieu, c’est bien en me rendant en Tunisie ». C’était là le témoignage intérieur du Saint-Esprit.

Mes amis, je suis reconnaissant du témoignage de l’Esprit de Dieu. Certains d’entre vous m’ont déjà entendu parler de cet exemple, mais je dois répéter cette anecdote pour ceux qui ne la connaissent pas.

A Tunis, l’interprète et moi-même, nous montions l’une des avenues principales de la ville pour nous rendre dans le quartier arabe ; je voulais visiter quelques boutiques arabes, parce que je trouve ces coins excessivement intéressants. Pendant que nous nous promenions ensemble, l’Esprit de Dieu m’a soudainement et intérieurement révélé une présence ; ce témoignage était si intense, que j’ai senti que j’étais dans un danger imminent ; c’est venu si soudainement que, sans savoir pourquoi, j’ai fait un saut sur ma droite, et à ce moment même, un jeune Arabe a frôlé mon épaule avec un couteau qu’il tenait dans sa main droite. Il allait apparemment s’en servir pour couper ma poche, et c’est au moyen de l’avertissement de l’Esprit que j’ai pu faire un saut, évitant ainsi le couteau, au moment précis où l’homme allait s’en servir. Nous avons un secours magnifique dans le Saint-Esprit. Il rend témoignage, il nous avertit, il nous prévient du danger, et il confirme aussi nos voies. Il y a peut-être parmi vous des personnes qui croyaient ne pas comprendre ; je peux très bien comprendre que certains d’entre vous ne comprennent pas, mais il y a à cela une excellente raison : les choses spirituelles sont comprises spirituellement, et pour comprendre certaines choses, il faut une mesure d’expérience. Je crois aussi ceci : c’est que quelques-uns ont fait des expériences, mais vous ne saviez pas ce qu’étaient ces expériences. Peut-être maintenant, direz-vous dans votre cœur : « Oh ! maintenant je sais ce qu’était cette expérience, c’était là le témoignage du Saint-Esprit ». Il est nécessaire d’avoir l’enseignement du Saint-Esprit pour connaître cette expérience. « Le Saint-Esprit de Dieu rend témoignage ». Je me sers constamment de ce témoignage de l’Esprit. Le Seigneur ne me dit pas : « Frère Beuttler, tu vas parler, ce soir, sur la parabole du Semeur. Ainsi le Seigneur parlera... ». Il ne me dit rien de la sorte sur le sujet que je dois aborder. Cependant, l’an dernier, je savais que je parlerais aux Serviteurs sur la faillite de Saul, et j’ai attendu toute l’année pour vous parler de ce sujet-là. Ce message, je l’ai reçu pour vous dans l’Hôtel de Nice, ici à Rouen, il y a un an. Maintenant, n’allez pas à l’Hôtel de Nice, croyant que vous allez recevoir là une révélation ! Rien ne se produirait. Les révélations ne sont pas dans l’hôtel, mais elles sont dans le Saint-Esprit. En ce qui concerne la parabole du bon Semeur, je me suis tenu devant le Seigneur ; j’ai parcouru mes notes, me disant : « je me demande sur quoi je pourrais leur parler ; nous avons quatre jours : mardi, mercredi, vendredi et samedi. Qu’est-ce qui me donnerait un sujet convenable pour ces quatre jours ? J’ai donc parcouru mes notes, et je suis ainsi arrivé à la parabole du Semeur. Ce message-là s’est enregistré intérieurement, et je sentais que c’était bien dans mon esprit.

J’avais en moi-même ce témoignage : c’est cela ! Je n’ai pas en tendu de voix audible, je n’ai pas entendu un ange me parler, je n’ai pas entendu parler le Saint-Esprit, pourtant, c’est bien le Saint-Esprit qui m’a parlé ! Il a rendu témoignage à l’intérieur de moi-même...Qui, oui, c’est cela. Et cela est tout. Alors, vous me direz : comment pouvez-vous être si sur ? » Lorsque vous passez du temps devant la face de Dieu, que vous marchez dans l’onction de Dieu, vous n’aurez pas besoin d’une force extraordinaire pour vous montrer quelque chose, le plus petit attouchement vous conduira. N’est-il pas dit dans les psaumes : « Je te conduirai par mon regard » ? Cela est difficile à expliquer, mais voulez-vous que j’essaie ? Peut-être quelques-uns pourraient être éclairés. « Je te conduirai avec mon œil »

— Comment Dieu peut-il nous conduire avec ses yeux ? C’est là une direction familière, une direction dans une vie d’intimité. C’est très difficile à expliquer ! Mais dans la mesure où vous marchez avec Dieu et que vous passez du temps devant Lui, vous serez rendus capables de distinguer les plus légères directions du Seigneur, parce que vous deviendrez excessivement sensibles à la pensée de l’Esprit.

J’aimerais ajouter ceci.

Lorsque j’étais un jeune garçon, des parents sont venus, un jour, nous visiter, et évidemment, maman voulait que son garçon se tienne convenablement ! Je n’étais pas un garçon tellement sage ! Il y avait du gâteau et du café, et voici comment je mangeais le gâteau...Voici comment je buvais le café...Ma mère parlait avec les parents que nous recevions, pendant que je faisais du bruit en mangeant et en buvant. Tout à coup, il y eut un moment de silence...elle s’arrête de parler. J’ai regardé dans sa direction. alors, elle m’a donné une direction, me fixant de son regard ! « Je te conduirai avec mes yeux » — Elle n’a pas prononcé une seule parole, mais je comprenais très bien ce qu’elle voulait me dire...je savais très bien que si je n’observais pas sa « direction » je recevrais d’elle, un peu plus tard, d’autres « directions » j’ai l’impression que vous me comprenez !

L’idée, la voici, mais c’est excessivement difficile à expliquer car, en fait, c’est une explication qui ne satisfait pas, parce que c’est une chose que vous devez apprendre, expérimenter vous-mêmes. Le fait que Dieu nous parle de cette direction par son regard implique un rapport extrêmement étroit avec Dieu. Vous serez prêts à voir ses yeux, de sorte qu’il pourra vous conduire d’une façon très intime, sans se servir de grands moyens ; c’est là une direction dans l’intimité, une direction par une simple suggestion. Je ne puis aller plus loin avec cette pensée. Bien sûr, cela nous est aussi communiqué par le Saint-Esprit. Le Saint-Esprit nous rend aussi témoignage d’une autre façon : au travers des dons de l’Esprit.

Voici un exemple que nous avons eu dans notre Ecole biblique, il y a quelques années. Je faisais une étude, selon une certaine pensée, et je savais qu’un des garçons de la classe ne m’aimait pas du tout. Toutes les fois qu’il le pouvait, il me cherchait chicane, il discutait avec moi. Ce jour-là, avant d’aller en classe, j’ai dit au Seigneur : « Seigneur, tu sais combien ce jeune homme m’aime ! — et Dieu savait très bien ce que je voulais dire. — Tu sais qu’il J va me chercher encore des ennuis aujourd’hui, il va soulever une objection à ma doctrine, ne voudrais-tu pas m’aider, s’il te plaît ? »

Nous sommes entrés dans la classe. J’avais justement achevé de parler, et je m’attendais à ce qu’il lève la main, mais avant qu’il en ait eu le temps, le Saint-Esprit, lui, a « levé la main » ! Une de nos filles a donné un message en langues, et l’un des garçons l’a interprété, de cette manière : « Voici, les choses que tu viens d’entendre sont vraies et moi, le Seigneur, je rends témoignage à la vérité », avec ces paroles, la bénédiction du Seigneur est descendue sur la classe, les mains des étudiants se sont levées, les garçons ont crié : « Alléluia ! alléluia ! alléluia ! » toute la classe criait, et Dieu continuait de bénir jusqu’à ce que la cloche eut sonné. Il ne restait plus de temps pour discuter. J’ai pensé que le Seigneur était vraiment merveilleux ! C’était là le témoignage de l’Esprit de Dieu rendant témoignage à la vérité.

Durant cette semaine, l’Esprit de Dieu a aussi rendu témoignage.

Et vous trouverez aussi cela dans l’Epître aux Hébreux, au chapitre 2 et au verset 4. {Heb 2.4}

Voyez-vous la vérité ? Dieu rendant témoignage par les dons du Saint-Esprit. Parfois, un prédicateur parle, et dans l’auditoire, il y a quelques personnes qui n’acceptent pas ce qu’il annonce, bien que ce soit la vérité. Le Saint-Esprit rend alors témoignage à la vérité, au moyen du don des langues et de l’interprétation, par la prophétie, de sorte que ceux qui n’ont pas accepté le message peuvent le faire maintenant. Quelques-uns le reçoivent, alors, d’autres le refusent encore. Mais l’Esprit de Dieu rend témoignage.

Je vous dirai encore quelque chose concernant le Saint-Esprit.

Nous allons lire, dans le livre des Actes des Apôtres, au chapitre 8, le verset 29. {Ac 8.29}

Voyez-vous ce verset : « L’Esprit dit à Philippe... »

L’Esprit a dit à Philippe ce qu’il devait faire, en termes précis. C’est la voix de l’Esprit de Dieu qui a parlé au-dedans de son être. Ce n’est pas de l’imagination. Il y a des personnes qui ont le don de l’imagination, ils s’imaginent toutes sortes de choses ! mais ce n’est pas le cas de Philippe. Il a eu une révélation. L’Esprit de Dieu lui a parlé.

Certains d’entre vous m’ont déjà entendu raconter une anecdote à ce sujet, je ne vais donc pas vous redire toute l’histoire, mais j’aimerais dire ceci :

Il y a quelques années, j’étais dans la ville de Stuttgart, en Allemagne, lorsque l’Esprit de Dieu m’a parlé de cette façon, très distinctement. Il m’a dit : « Va à Amsterdam, le jour du Nouvel An, vers le milieu de l’après-midi, par la voie des airs ». Ces paroles ont été répétées à trois reprises parce que je n’avais pas répondu immédiatement.

Un grand nombre parmi vous sait ce qui s’est produit, à la suite de cet appel à Amsterdam, je ne vous fatiguerai pas en vous obligeant à m’entendre parler encore de cette expérience. Mais c’était une circonstance dans laquelle j’ai entendu l’Esprit de Dieu parler d’une façon distincte. Habituellement, il n’agit pas ainsi et je ne voudrais pas que vous pensiez que j’entends des paroles distinctes tous les jours ! Je n’en entends pas, et je ne crois pas faire une expérience semblable chaque année. Cela ne m’est pas arrivé depuis quelques années, à moins que j’ai oublié ! Mais ce jour-là, j’ai entendu ces paroles en moi-même, comme si quelqu’un parlait à l’intérieur de mon être ; c’était des paroles aussi claires qu’un son de clochette, mais cela n’est pas une chose fréquente, et je ne pense pas que Dieu veut que ce soit l’expérience journalière du chrétien. Je ne vous conseille surtout pas de demander une telle chose, ce serait une erreur. De même, si vous demandez à Dieu une vision, vous faites erreur ; si vous lui demandez un rêve, là encore vous faites erreur. Je ne prie jamais pour ces choses-là. Je n’oserais même pas le faire. Nous pouvions demander à Dieu de nous conduire, mais nous devons laisser à Dieu le choix de la méthode qu’il jugera bonne. Dieu ne conduit pas son peuple par une méthode surnaturelle, d’une manière générale. Il peut y avoir une exception, dans des circonstances inhabituelles, mais ne faisons pas une règle de cette exception...

Alors, comment Dieu nous conduit-il d’habitude ? Par sa parole, bien sûr, comme nous l’avons dit, mais beaucoup plus par un témoignage intérieur, qui n’a pas besoin d’être quelque chose de phénoménal.

J’ai reçu de Dieu une direction précise pour me rendre dans certains pays, pour d’autres, je n’ai rien de précis. Si vous me demandez comment je puis savoir que Dieu veut que j’aille en Amérique du Sud, je vous répondrai ceci : « J’ai sur le cœur un fardeau pour l’Amérique du Sud, je sens dans mon cœur que Dieu voudrait que je fasse un saut là-bas. »

Alors, c’est tout ? mais oui, c’est tout ! et je fais mes préparatifs pour aller dans ce pays. Parfois, j’ai des directions très précises ; j’en ai eu pour la France, lorsque je suis venu la première année. Pendant trois jours, Dieu a agi dans mon cœur pour que je vienne en France. Je n’avais aucun intérêt à venir ; lorsque j’étais enfant, on m’a appris à haïr les Français, et, en Allemagne, on m’a appris qu’un vrai Allemand devait être capable d’haïr les Français...C’est horrible de recevoir un tel enseignement, mais c’est ce qu’on nous disait, lorsque nous étions jeunes. Je ne crois pas que j’ai jamais été un vrai, un bon Allemand...Lorsque j’étais enfant, j’ai un peu réfléchi, et je suis rentré un jour à la maison ; je revenais de l’école où l’instituteur nous avait dit que nous devions être prêts à combattre les Français, que nous devions devenir de bons soldats pour cela. J’ai dit : « Maman, que nous ont donc fait les Français pour que nous soyons dans la nécessité de les tuer ? » et c’est vrai ! Si le Kaiser m’avait entendu, je crois qu’il m’aurait tué—mais je présume que c’était l’heure de la grâce de Dieu pour moi...

Je n’avais donc pas pour la France un intérêt tout particulier, mais pendant trois jours, Dieu a œuvré dans mon cœur pour que j’y aille ; ce n’était pas par des mots, des paroles, des visions ou des rêves, j’avais une poussée intérieure de l’Esprit. Savez-vous ce que je veux vous dire par là ? Ce besoin était sur mon cœur, quelque chose me poussait, m’obligeait de venir, de sorte que j’ai dû obéir. J’ai dit : « Mais, Dieu, que ferai-je en France ? Ils n’ont pas besoin d’un Allemand, et d’après tout ce que j’entends, ils n’ont pas plus besoin d’un Américain ! Pourquoi aller en France ? » mais j’avais toujours cette pression de l’Esprit. Finalement, j’ai dit : « Seigneur, c’est d’accord, j’irai, mais pour cela il faut de l’argent ! Cela va me coûter au moins 500 dollars, et si tu veux que j’aille en France, il faut que tu me les donnes. »

Je me suis dit : « Cela sera certainement trop pour Dieu, tu es en sûreté, tu n’iras pas en France ! »

Mais j’ai eu une grande surprise ; je suis allé à une réunion d’évangélisation et l’évangéliste s’est levé pour dire ceci : « Toute la matinée, pendant que j’étais en prière, Dieu m’a parlé, Il m’a demandé de prélever une offrande du peuple de Dieu, cette offrande devra être au moins de 500 dollars, et je devrai la donner au Frère Beuttler ». J’étais assis dans l’auditoire, et lorsque j’ai entendu ces paroles, combien j’étais excité ! Je me suis levé et je suis allé me promener dans le bois...Plus tard, je suis revenu à la réunion et on m’a donné un chèque de 508 dollars ! Je suis donc arrivé au Havre, puis je suis allé à Versailles et à Paris, puis, chez notre frère M. F.. Tout cela était la conséquence de la poussée de l’Esprit de Dieu en moi. Sur le chemin de la France, Dieu m’a dit, en paroles très claires et distinctes : « Je t’envoie en voyage ».

Mes amis, c’est une chose merveilleuse que d’être conduit par Dieu. L’Esprit de Dieu conduit. Certains d’entre vous ont eu connaissance des nombreuses directions de l’Esprit que j’ai reçues.

Nous allons voir, maintenant, un autre verset de l’Ecriture, toujours dans les Actes des Apôtres, au chapitre 16, versets 6 et 7. {Ac 16.6,7}

Nous voyons à nouveau l’Esprit de Dieu qui conduit ; là, il interdit, il ne permet pas d’agir. C’est aussi difficile à expliquer, c’est quelque chose qui se passe à l’intérieur de votre esprit ; vous sentez en vous-même que vous ne devez pas. Quelque chose vous retient, et parfois, cela se produit pendant que nous prêchons.

Je me souviens avoir prêché dans une certaine ville (je n’ai pas besoin de parler de cette ville-là, mais je vous parlerai de Rouen). Lors de ma première visite, je vous parlais de la connaissance de Dieu ; nous avons passé ensemble toute la semaine, et nous sommes arrivés à la réunion du dimanche après-midi. Le samedi qui a précédé ce dimanche, j’ai eu une réunion de prière avec le Seigneur, dans un parc, tout près d’ici. Je parlais à Dieu, et je lui ai dit : « Il va falloir que tu me soutiennes ». Nous avons eu la réunion de l’après-midi ; je me souviens que j’étais à peu près aux trois-quarts du message, lorsque, tout à coup, le Saint-Esprit m’a empêché de parler. J’essayais de vous parler, mais j’ai été dans l’impossibilité de poursuivre la prédication. L’Esprit me retenait ; c’était sa direction. Je me suis arrêté. J’ai senti dans mon cœur que quelqu’un avait quelque chose à donner en langues, et en effet quelqu’un a donné un message en langues, après cela, Dieu a commencé à nous bénir. Je me souviens que les mains se sont levées, dans l’adoration. L’Esprit de Dieu m’avait retenu parce qu’il voulait, lui, introduire quelque chose d’autre dans la réunion. Mais peut-être faut-il que j’ajoute qu’il y a des personnes qui ne croient pas à ces choses, mais le Saint-Esprit croit.

Nous avons des hommes, aux Etats-Unis qui diraient : « Personne n’ose donner un message en d’autres langues, pendant que, moi, je parle. Le Saint-Esprit ne s’interrompt pas lui-même ». J’ai envie de leur répondre : « Vous n’êtes pas le Saint-Esprit ! » Je sais que le Saint-Esprit dirige différemment, je le sais, et c’est comme cela.

Supposons que nous ayons une réunion. Dieu parle au travers du messager. Même s’il est oint du Saint-Esprit, cela n’enlève pas la possibilité que le Saint-Esprit insère autre chose dans la réunion. Permettez-moi de vous montrer quelque chose.

Lisons dans 1 Corinthiens, chapitre 14, verset 30 : {1Co 14.30}

L’Apôtre Paul parle du prophète qui accomplit son ministère de la part de Dieu. Il présume que quelqu’un parle sous l’inspiration du Saint-Esprit et il dit : « Si quelqu’un d’autre a une révélation dans l’assemblée, que le premier se taise ». Ecoutez. Si je vous prêche, même sous l’onction de l’Esprit, je ne suis pas, moi, tellement important pour que l’Esprit ne puisse pas descendre sur quelqu’un d’autre, dans l’auditoire, et qu’il donne une parole prophétique ; ou un parler en langues avec une interprétation. Voici ce que je fais dans notre Ecole biblique. Je dis :

« Etudiants ! si l’Esprit de Dieu descend sur vous, et que vous ayez une manifestation de l’Esprit, même si je ne le discerne pas, donnez libre cours à cette manifestation ». Souvent, je le discerne, je sais que quelqu’un a quelque chose à donner de la part de Dieu. Je m’arrête et je dis : « Si quelqu’un a un message à donner en langues, qu’il le donne ». Mais si je ne le discerne pas (je ne suis pas infaillible !) je leur dis : « Mettez-vous debout, afin que je sache que vous avez un don à donner, lorsque je vous verrai, je me tairai pour que vous puissiez parler de la part du Seigneur. Lorsque vous aurez terminé, asseyez-vous, et moi, je continuerai, de parler ». Dieu agit alors magnifiquement. C’est exactement comme ceci : il y a une conférence entre frères, et on apporte un télégramme sur le bureau de celui qui dirige la réunion. Ce dernier dit : « Nous allons arrêter nos discussions un moment. Il y a ici un télégramme pour Frère Untel. Veuillez venir et prendre ce télégramme ». Ce frère en prend connaissance. « Maintenant, nous pouvons continuer ».

Qu’est-ce qui ne va pas ? Dieu accomplit son œuvre, et parfois, quelqu’un a besoin d’un télégramme de la part de Dieu ; quelquefois c’est le prédicateur qui en a besoin ! Dieu m’a déjà envoyé des télégrammes, lorsque j’avais de la crainte, et que j’avais besoin d’une nouvelle assurance de la part de Dieu. Il voyait que je commençais à m’égarer, que j’avais peur de tous les hommes qui étaient derrière moi. Certains d’entre eux me critiquaient, je perdais mon assurance, et je me disais : « Il vaut peut-être mieux que je ne dise pas cela, peut-être seras-tu critiqué par ceux qui sont derrière toi ». Et voilà un don en langues : « Ainsi parle le

Seigneur, n’aie aucune crainte car je suis avec toi déclare et prêche tout le conseil de Dieu ». Alléluia ! j’avais mon télégramme !

J’ai vu Dieu faire des choses pareilles. Bien sûr, il y a des théologiens qui disent : « Dieu veut que vous compreniez que pendant que je parle, je ne tolérerai aucune interruption ! et si vous avez quelque chose à dire, vous attendrez que j’ai terminé ! »

Mais écoutez-moi : Beuttler n’est pas si grand... et ce qu’il dit n’est pas si important, qu’il ne puisse faire un pas sur le côté et donner la chaise au Saint-Esprit. Il y a des personnes qui sont aussi importantes que cela, mais, moi, je ne le suis pas. Aussi,lorsque je vois que l’Esprit de Dieu veut se manifester, retenu dans mon Esprit, je m’arrête. Quelqu’un a des dons ? je donne au Saint-Esprit la place et le chemin, et lorsqu’il a terminé, je continue. Savez-vous ce que j’ai découvert ? Parfois le Saint-Esprit termine ma prédication lui-même, et c’est lui qui dit ce que j’allais prêcher. Il le dit d’une façon tellement meilleure que je n’ai plus besoin de parler...Il y a des frères qui disent que ce n’est pas dans l’ordre, mais j’ai vu l’Esprit œuvrer, travailler et des choses pareilles sont parfaitement en règle avec l’action de l’Esprit.

Le Saint-Esprit de Dieu conduit, il parle, il rend témoignage, et le fait de sa direction dans nos vies est une évidence que nous sommes fils de Dieu. Car ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont les fils de Dieu.

Nous avons parlé sur la Direction Divine ;   ;nous allons continuer et conclure ce sujet.

Dieu peut parler parfois d’une façon étrange, qui n’est pas la manière habituelle dont Dieu parle à son peuple. Je vous ai dit que Dieu donnait des signes, mais il n’aime pas agir de la sorte. Il parle parfois de façon frappante, étrange. J’ai moi-même entendu la voix de Dieu ; il m’a déjà parlé d’une manière audible, mais tout au plus, deux ou trois fois dans ma vie. Il l’a fait seulement une fois d’une façon si distincte que c’est hors de question. Mais en général, Dieu n’agit pas de la sorte. C’est très rare, et nous ne devrions pas rechercher ces choses dans nos cœurs. Lisons dans l’épître aux Colossiens, chapitre 3, verset 15 : Voici ce que je vous suggérerai : nous avons là une des façons les plus générales par lesquelles Dieu nous conduit à travers son esprit :

« Que la paix du Christ règne dans vos cœurs » J’aimerais vous parler maintenant de la direction divine au travers de la Paix de Dieu. Je crois que, pour ma part, je suis conduit par ce moyen, plus que par un autre. Nous parlons toujours de la direction de Dieu par l’Esprit, mais c’est par cette paix intérieure de l’esprit que Dieu me conduit le plus particulièrement.

Dans l’original, — le grec — ce verset est très remarquable : « Que la paix de Dieu soit l’arbitre de vos cœurs ».

Un arbitre, c’est celui qui met en règle une dispute. Aux Etats-Unis, nous avons une quantité de disputes entre patrons et ouvriers, et, très souvent, il faut que nous fassions appel à un homme choisi, qui lui-même, réglera le différend, qui décidera finalement sur ce qui devra être fait. Voilà l’une des activités de la paix de Dieu.

Maintenant, avant que nous puissions le comprendre, avant que nous puissions nous servir de ce moyen, il nous faut l’idée très claire de ce qu’est réellement la paix de Dieu. La paix de Dieu est un repos surnaturel dans nos cœurs. Lorsque je dis « surnaturel », je ne veux pas dire quelque chose d’extraordinaire, de phénoménal ; je veux dire simplement que cette paix de Dieu n’est pas une paix naturelle, ordinaire ; elle est produite dans nos cœurs par l’Esprit de Dieu. Quand elle arbitre, ou dirige, elle rend témoignage pour que nous agissions d’une certaine manière, à moins qu’elle ne mette dans nos cœurs un souci concernant un projet, une voie que nous pourrions prendre.

Faisons maintenant une distinction importante. Il y a deux sortes de paix :

1° — La paix en Dieu, avec Dieu.

Romains, chapitre 5, verset 1. {Ro 5.1}

Il nous est dit, ici, que nous avons la paix avec Dieu. Voici ce qu’est la paix avec Dieu. Le pécheur est dans un état d’inimitié avec Dieu, mais au travers du sang de Jésus-Christ, et notre foi dans la vertu de ce sang, nous obtenons la paix avec Dieu, c’est-à-dire que cet état d’inimitié entre Dieu et nous-même est enlevé au travers du sang de Christ, et que nous avons, alors, la paix avec Dieu. Nous ne sommes plus des ennemis. C’est exactement comme lorsque deux pays sont en guerre ; finalement, par un moyen ou un autre, ils arrivent à une réconciliation ; un état de paix est déclaré.

Cela, c’est la paix avec Dieu.

2° — Mais la paix venant de Dieu est autre chose.

Lisons dans l’Epître de Paul aux Philippiens, chapitre 4, v. 7. {Php 4.7}

Il est question, ici, de la paix de Dieu. Ayant fait au travers de l’activité de l’Esprit Saint, la paix avec Dieu, nous recevons la paix de Dieu dans nos cœurs. Nous recevons un profond repos intérieur, un repos surnaturel, premièrement, parce que ce repos ne peut être produit que par le Saint-Esprit, et deuxièmement, parce que c’est un tel repos qui gardera notre cœur en paix malgré toutes les circonstances contre nous. C’est cette profonde paix, ce calme intérieur que Dieu met dans nos esprits.

Revenons à notre verset « la paix de Dieu arbitrera, ou régnera dans vos cœurs » et disons-le de la façon suivante : Supposons que j’aie deux voies à suivre. Je peux m’en aller de ce côté-ci, ou de ce côté-là. Quel chemin dois-je emprunter ? La paix de Dieu m’aidera. Pendant que je contemple cette voie-ci, j’ai un manque d’assurance dans mon cœur, un manque de repos, de calme. J’ai l’esprit inquiet. C’est la paix de Dieu qui rend témoignage et qui dit : « Non, ne va pas par ici ». Lorsque je regarde l’autre voie, et que je la suis, il n’y a pas un manque de repos dans mon cœur, mais il y a au contraire un grand repos, une assurance intérieure. Il y a quelque chose qui me dit en moi-même : « Voilà le chemin ». Evidemment, on ne peut pas bien expliquer cela, c’est une chose qu’il faut expérimenter. Comme je vous l’ai déjà dit, je suis très souvent, presque toujours, conduit par la paix de Dieu, dans mes voyages. Si je le veux, je puis aller dans un certain pays, ou bien aller dans un autre. Je dois faire un choix entre ces deux pays différents, parce que je ne puis aller en même temps dans les deux. Alors, je me tourne vers Dieu. Dans mon cœur, je sens la direction que je dois prendre, uniquement par la paix intérieure que je ressens, ou le manque de repos intérieur. Alors, je suis cette paix dans la direction donnée. « Que la paix de Dieu habite dans votre cœur »

Supposons que vous ayez le désir de vous rendre en Amérique. Vous avez de l’argent, vous en avez le temps, vous avez cette possibilité (évidemment, c’est une supposition !) Mais si, au moment où vous faites vos plans, vous sentez votre cœur mal à l’aise, si l’assurance vous manque, si vous n’avez pas un repos intérieur, c’est que ce n’est pas là la voie que vous devez prendre. La paix de Dieu est un moyen magnifique pour nous conduire.

Une fois, on m’a invité pour aller enseigner dans une certaine Ecole biblique des Etats-Unis. Plusieurs années avant de m’y rendre, je savais qu’un jour, j’enseignerais dans une Ecole biblique. Même lorsque j’étais pasteur, je le savais. J’ai donc été invité à me joindre au corps enseignant. Nous avons eu un interview, et pendant ce temps, ma femme était assise dans la voiture. Nous avons parlé du travail dans cette école, ils m’ont dit ce que je devrais enseigner, et d’autres choses concernant cet enseignement. Plus on me parlait, plus je me sentais mal à l’aise. Je n’avais pas la paix dans mon esprit, plus ils me parlaient, plus je sentais que ce n’était pas cela. Ils désiraient fort m’avoir dans leur Ecole biblique et ils m’ont dit : « Frère Beuttler, quelle est votre réponse ? » Je leur ai répondu : « Je vous écrirai demain je ne puis prendre une décision immédiate ». Dans mon cœur, je savais déjà ce que serait ma décision, et je suis sorti pour voir ma femme. Je ne lui ai rien dit concernant notre entretien, je lui ai seulement dit : « Comment te sens-tu à l’égard de cette proposition ? » Elle m’a répondu : « Je me sens mal à l’aise à ce sujet ». Je lui ai dit : « Comment, tu te sens mal à l’aise, moi aussi ! » tous deux nous avons réalisé que ce n’était pas là notre voie. C’était la paix de Dieu qui faisait l’arbitre dans nos cœurs. Elle voulait nous dire : « Non, non, ne le fais pas » et ainsi, nous n’y sommes pas allés.

Je n’ai eu aucune vision. Pourquoi avoir besoin d’une vision ? Je n’ai pas eu de révélation, je n’ai entendu aucune voix, aucun ange n’est venu me visiter. Il n’y avait ni tonnerre, ni éclairs, mais tout simplement, il y avait un manque de repos, de calme intérieur ; c’était la paix de Dieu qui arbitrait, et c’est tout ce dont nous avions besoin.

Il y a quelques conditions à remplir si nous voulons avoir la paix de Dieu dans nos cœurs. Tous les croyants ont la paix avec Dieu, autrement, ils ne seraient pas des croyants, mais tous n’ont pas la paix venant de Dieu car bien qu’ils soient chrétiens, ils ne marchent pas dans l’esprit ; ils marchent encore selon la chair.

Voici quelques conditions pour avoir la paix. Voyons le Ps 119, verset 165 : {Ps 119.165}

« Grande paix en ceux qui aiment ta loi et rien ne les offensera » Alors,si nous désirons la paix de Dieu dans nos cœurs, il est nécessaire que nous aimions la parole de Dieu, la loi de Dieu ; et si nous l’aimons réellement, nous devons lui obéir. Cela nous conduira vers Esaïe, chapitre 48, verset 22 ; {Esa 48.22} nous lirons là un passage qui concerne la paix de Dieu.

« Il n’y a point de paix pour les méchants », dit le Seigneur ; autrement dit, si nous aimons la paix de Dieu, il faut que nous fassions ce qui est juste. Il y a certains chrétiens qui ne sont pas justes ; ils font le mal envers leurs semblables ; or, si nous ne sommes pas des justes, nous ne pouvons pas nous attendre à recevoir la paix de Dieu.

Dans le même chapitre, nous avons le verset 13 qui concerne aussi ce sujet. {Esa 48.13}

Ici, on nous ordonne d’obéir aux commandements de Dieu, en remplissant cette condition, nous pouvons nous attendre à recevoir et à jouir de la paix de Dieu.

Nous avons donc trois conditions :

car ceux qui n’obéissent pas ne peuvent s’attendre à jouir de la paix, mais lorsque nous marchons avec Dieu, nous pouvons jouir alors d’une paix constante — indépendamment des circonstances — qui nous conduira dans de nombreux cas, et cette paix est une. part d’activité au travers de la direction de Dieu.

J’aimerais vous dire quelques faits concernant la providence divine. Parfois, Dieu nous conduit par sa providence, pour en trouver un exemple, nous lirons dans le 1e Livre de Samuel, chapitre 9, versets 1 à 17. {1Sa 9.1-17}

Nous avons là une direction providentielle de Dieu, très remarquable. Par « providence de Dieu », nous voulons dire : la capacité de Dieu de se servir des circonstances les plus diverses pour nous diriger selon sa volonté.

Ici, Saul est appelé à devenir le roi d’Israël. Il n’en a aucune idée. Les ânesses ont été perdues, et le père de Saul lui a demandé d’aller les chercher. Dieu, dans sa providence, a voulu que les ânesses soient perdues, et que le père de Saul l’envoie les chercher afin qu’il puisse entrer en contact avec le prophète Samuel. Vous avez vu comme Dieu a agi d’une façon remarquable à cet égard, afin de le mener vers le prophète. Il s’agit là d’une direction donnée au travers des circonstances, ce qui est la même chose qu’une direction providentielle. C’est la puissance de Dieu agissant d’une façon active.

J’aimerais vous dire ceci, concernant la direction divine. Il y a trois formes de direction, qui sont les plus importantes ;   ;il y en a beaucoup d’autres, mais je parlerai de celles-ci :

Il faut que nous fassions très attention quand cela concerne une direction au travers des circonstances, car parfois, celles-ci sont mal interprétées. Je n’agis pas beaucoup au travers des circonstances, au fait, je ne me laisse pas conduire uniquement par elles. Si Dieu me conduit, je veux aussi posséder dans mon cœur la paix de Dieu, en confirmation, autrement, cela ne serait pas assez sûr.

Nous avons une jeune fille, dans notre Ecole biblique. Elle était devenue amoureuse d’un des étudiants, mais elle ne savait pas s’il s’intéressait à elle. Elle a voulu mettre le Seigneur à l’épreuve, elle voulait être conduite par les circonstances. Un jour, elle est venue,me trouver. Elle était toute souriante. Elle me dit : « Vous savez, M. Beuttler, il est pour moi ! » Je lui ai demandé : « Mais, qui vous fait penser cela ? » — « J’ai mis le Seigneur à l’épreuve, — me dit-elle, — voici ce que je lui ai dit : Seigneur, je vais maintenant descendre à la salle à manger pour dîner et si tu me réserves ce jeune homme, fais qu’il me sourie ! » Elle faisait déjà des projets pour le mariage ! L’amour est aveugle, et il est muet ! Etablir une telle direction sur le sourire de quelqu’un ! A combien de personnes croyez-vous que je sois obligé de sourire, moi ? Supposons que tout le monde en tire une conclusion ne serait-ce pas bien embarrassant ?

Je lui ai dit : « Oh ! pauvre fille ! Cela ne veut pas du tout dire qu’il s’intéresse à vous ; il a eu peut-être tout simplement pitié de vous ! »

Vous savez, il est facile de prendre n’importe quelle circonstance et de l’interpréter de façon à ce que cela réponde à nos désirs. Dieu se sert des circonstances, mais je n’aimerais pas me laisser conduire uniquement par elles.

Nous allons lire dans le livre du prophète Jonas, au chapitre 1 et au verset 3 : {Jon 1.3}

Jonas fuyait loin de la face de l’Eternel ; il était hors de la volonté de Dieu en cela. Lorsqu’il est descendu vers le port de Japho, il y avait là un bateau tout prêt à partir et Jonas avait l’argent pour payer son voyage. Si Jonas avait été comme certains Pentecôtistes, il aurait crié : « Alléluia ! Je suis bien dans la volonté de Dieu : je suis descendu au port, il y avait là un bateau qui allait prendre la mer, et le Seigneur a même pourvu au prix du voyage. Ainsi, j’ai pu payer et partir. Oh ! Je dois être vraiment dans la volonté du Seigneur ! »

Mais, bientôt, il a découvert qu’il en était tout autre ; lorsque la tempête s’est levée, qu’il a cru que le bateau allait faire naufrage et que les hommes du navire avaient peur ! Ils ont alors tiré au sort : Qui est responsable de cette tempête ? — Jonas fut désigné comme étant le coupable et on le jeta à la mer, puis voilà le poisson qui l’avale...S’il a pensé un moment qu’il était dans la volonté de Dieu il a certainement bien vite changé d’idée, bien qu’il avait l’argent du voyage, et bien que le bateau soit prêt à partir...Au début, les circonstances ont pu paraître favorables, cependant cet homme n’était pas dans la volonté de Dieu.

Mes amis, des circonstances favorables ne sont nullement en elles-mêmes une garantie que nous sommes dans la volonté du Seigneur, et elles ne peuvent nous indiquer la voie que nous devons prendre.

Maintenant, voyons le revers de la médaille :

Nous lirons dans l’Evangile de Marc, chapitre 4, les versets 35 à 38 : {Mr 4.35-38}

Voilà la circonstance opposée à celle que nous venons de voir. Jésus vient de dire à ses disciples : « Allons sur l’autre bord du lac », et ses disciples ont obéi. Remarquons quelque chose : Jonas a subi une tempête parce qu’il était hors de la volonté de Dieu ; les disciples ont eu une tempête parce qu’ils étaient dans la volonté divine. Comprenez-vous cela ? Ainsi, des circonstances non favorables ne prouvent pas que nous sommes hors de la volonté de Dieu ; de même, des circonstances favorables ne garantissent nullement que nous sommes dans Sa volonté. Il faut beaucoup plus que des circonstances...

Les disciples étaient dans le centre du plan de Dieu, au milieu de la tempête. Mais, le savaient-ils ? Il y avait pour eux la parole du Seigneur, les paroles de Jésus ; ils étaient dans la volonté de Dieu, et pourtant, ils avaient bien peur !

Voici quelque chose qui m’a beaucoup aidé ; comme je vous l’ai dit, nous ne devons pas nous laisser conduire uniquement par des circonstances. Lorsque je voyage pour le Seigneur, je puis me trouver dans des situations si difficiles que si j’étais conduit seulement par les circonstances, je ferais parfois demi-tour et je rentrerais chez moi. Mais j’ai, au plus profond de mon âme, quelque chose qui me fait savoir que je suis dans la volonté de Dieu, même si les choses ne semblent pas justes.

Cet été, je vais dans le Pacifique ; un missionnaire veut m’y conduire pour que je puisse accomplir mon ministère. C’est une île, près de l’Indonésie, et lorsqu’on y arrive, il n’y a aucune garantie qu’on puisse en repartir, du moins pour quelques mois, en raison de certaines circonstances. Mais, lorsque j’arriverai en Indonésie et que j’aurai dans mon cœur le témoignage de la volonté de Dieu, nous irons alors dans cette île quelles que soient les circonstances !

Voici ce qui m’a beaucoup aidé. Lorsque, en 1925, je suis allé pour la première fois aux Etats-Unis, les bateaux étaient alors différents de ce qu’ils sont aujourd’hui. En ce temps-là, le capitaine du bateau avait trois horloges pour lui donner l’heure. Maintenant, on n’a plus besoin de ces trois pendules, les moyens de navigation sont différents. Si vous aviez demandé au pilote pourquoi il avait trois pendules différentes, qui marquaient la même heure, il vous aurait répondu ceci :

« Nous n’avons pas confiance dans une seule pendule (il avait besoin de l’heure exacte pour fixer la position du bateau). Une seule peut faire une erreur, nous donner une mauvaise heure, et cela pourrait être désastreux pour le bateau. Deux pendules aussi peuvent faire erreur, mais il est presque impossible que trois pendules ne donnent pas l’heure exacte, au même moment »

— Vous avez compris ?

Si l’une des horloges ne donne pas la bonne heure, le pilote sait que quelque chose ne va pas, parce que les deux autres marquent la même heure. Il en est de même quant à la direction divine. Vous pouvez vous tromper quant à la direction du Saint-Esprit ; vous pouvez mal la comprendre ; vous pouvez même mal comprendre les circonstances, mais Dieu nous a donné trois pendules :

et ces trois devraient nous dire la même heure, c’est-à-dire : les circonstances devraient être en accord avec la parole, et l’Esprit devrait concorder avec la parole et les circonstances. Il devrait y avoir une harmonie entre ces trois choses.

Il y a quelques années, le frère Le Marquand et moi-même, nous sommes allée en Algérie. J’ai vu pour la première fois ce que je savais qui existait depuis longtemps. Nous avons pris le bateau de Marseille à Oran et nous avons passé, la nuit, entre ces deux îles qui se trouvent dans la Méditerranée, en face de Barcelone : les Iles Baléares. Il y a là un port nommé Pointa.

J’étais déjà couché lorsque ce frère est venu vers moi et m’a dit : « Frère Beuttler, voulez-vous voir les Iles Baléares ? » Je suis monté et là, j’ai vu ce que je désirais voir depuis de nombreuses années.

Il y avait, dans le lointain, trois lumières, bien brillantes et elles étaient à une grande distance l’une de l’autre. Le bateau a fait comme un tour devant cette ville et alors, les trois lumières se sont réunies et finalement, des trois il n’en demeurait plus qu’une seule. Vous voyez bien ce que cela veut dire. Il y a trois lumières sur l’île ; elles sont arrangées de telle manière que lorsque le pilote d’un navire veut rentrer dans le port, il dirige son bateau de façon que les trois lumières soient dans une seule ligne ; elles n’en forment plus qu’une, et lorsque c’est ainsi, le pilote sait qu’il est dans la bonne direction ; tout ce qu’il faut qu’il fasse, c’est de surveiller que ces trois lumières n’en fassent qu’une seule. Comme elles sont l’une derrière l’autre, s’il suit une seule lampe il est au milieu du canal. Il peut ainsi entrer sain et sauf dans le port.

Les trois lampes n’en font plus qu’une ! Dieu nous a donné aussi trois lampes :

Ces trois lampes devraient être en accord, pour n’en former qu’une. Si c’est le cas, alors, nous pouvons être sûrs que nous ne faisons pas d’erreur.

Maintenant, pour conclure, nous allons lire le psaume 23, et le verset 1 : {Ps 23.1}

L’idée du berger suggère la pensée de direction. Le Seigneur est celui qui me guide ; le Seigneur dirige ma vie ; je ne manquerai de rien...

Ceci nous donne la leçon suivante :

Seule une vie pleinement conduite est une vie réellement heureuse et satisfaisante. Si nous permettons à Dieu de nous conduire dans notre voie, et si nous le suivons dans le chemin de l’obéissance, nous serons comme le roi David lorsqu’il dit : « Je ne manquerai de rien »

On a demande, un jour, à l’école, à un petit garçon de réciter le 23° psaume. Il a commencé à lire le verset 1 de la façon suivante : « Le Seigneur est mon berger, j’ai tout ce qu’il me faut ! »

Si donc, nous faisons du Seigneur notre berger, notre guide, nous ne manquerons de rien, nous aurons tout ce qui est nécessaire et nous vivrons réellement une vie contente et heureuse, car ainsi que Jérémie l’a dit lui-même :

« O Seigneur ! Tu es le guide de ma vie ! »

Que le Seigneur bénisse chacun d’entre vous, vous donnant une pleine direction de la part de notre Dieu merveilleux et que tous, vous puissiez jouir du bonheur et de la paix qui proviennent d’une vie dirigée par Dieu.

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