Quand les chrétiens sont en ordre avec Dieu, en ordre les uns avec les autres, quand l’accord est complet, l’accès auprès du Père est ouvert, et la prière dans l’Esprit devient une possibilité. La pleine signification de la présence du Seigneur à la droite du Père céleste leur est révélée et ils en voient aussitôt les effets. Leur foi libérée et purifiée réalise que Dieu est ce qu’Il affirme être : le Rémunérateur de ceux qui Le cherchent. Les promesses : « Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez et l’on vous ouvrira » (Luc 11.9) s’accomplissent effectivement. La prière se développe et s’épanouit ; elle grandit de force en force dans la communion du Père céleste. Le miraculeux secours d’en haut répond à tous les besoins du croyant, à ceux du serviteur de Dieu, et accompagne le témoignage de l’Eglise en cette dernière heure.
Soyons pleinement persuadés des choses qui nous ont été dites dans cette étude. Prenons le temps de les méditer pour qu’elles s’emparent de notre esprit. …« Afin que ce que vous demanderez au Père en Mon Nom, Il vous le donne » (Jean 15.16) …« Si vous demandez quelque chose en Mon Nom, J’agirai » (Jean 14.14). Une telle puissance a-t-elle jamais été offerte à l’homme ? Dans le cadre de la volonté révélée de Dieu, toutes choses sont possibles, tout ce qu’Il veut accomplir pendant ce temps de la grâce.
Il est très important d’être au clair à ce sujet. Il faut que nous ayons la conviction profonde de ce que représente la dispensation de la grâce. Pour bien en comprendre le caractère, il faut la mettre dans son contexte, entre la dispensation qui la précède et celle qui la suit : le temps de la loi et le temps du jugement, selon les prophéties de l’Ancien et du Nouveau Testament.
L’ère de la grâce est comme une parenthèse dans les voies de Dieu envers les hommes. La loi avait demandé « œil pour œil et dent pour dent » (Exode 21.24), c’est-à-dire que le principe directeur en était la parfaite justice. C’est ainsi qu’au jour de la vengeance de notre Dieu, le monde récoltera ce qu’il a semé, et les jugements de Dieu retenus pendant le temps de la grâce, s’abattront sur le monde, Alors, au sein de la persécution, les saints restés sur la terre prieront selon la volonté de Dieu en accord avec le caractère du trône d’où Dieu dispensera Ses jugements : « Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-Tu à juger et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? » (Apocalypse 6.9-11)
Le temps de la grâce a eu un début historique précis : la fête juive de la Pentecôte accomplissant les Ecritures; mais sa durée n’est connue que de Dieu (Matthieu 24.36). Nous savons seulement que Sa fin viendra subitement, « en un clin d’œil » (1 Corinthiens 15.52). Mais Dieu veut prolonger le jour de la grâce afin qu’un plus grand nombre d’âmes soient sauvées (2 Pierre 3.9).
« Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ, afin que chacun reçoive selon le bien ou le mal qu’il aura fait, étant dans son corps. Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à convaincre les hommes ; Dieu nous connaît, et j’espère que dans vos consciences vous nous connaissez aussi ».
« Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec Lui-même, en n’imputant point aux hommes leurs offenses, et Il a mis en nous la Parole de la réconciliation. Nous faisons donc les fonctions d’ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au Nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu ! Celui qui n’a point connu le péché, Il L’a fait devenir péché pour nous, afin que nous devenions en Lui justice de Dieu ».
« Puisque nous travaillons avec Dieu, nous vous exhortons à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain. Car Il dit : Au temps favorable, Je t’ai exaucé, au jour du salut, Je t’ai secouru » (2 Corinthiens 5.10, 11, 19-21 ; 6.1, 2).
Le temps de la grâce est le temps de la patience de Dieu, le temps pendant lequel Il intervient en miséricorde envers le monde entier ; ce monde coupable de la crucifixion de Son Fils est désormais l’objet de Son amour, et Dieu offre Son pardon à tous ceux qui croient à cet Evangile qu’Il a ordonné de prêcher à toute créature (Luc 24.47 ; Marc 16.15). C’est le temps où Dieu exauce les prières des croyants qui invoquent sur les hommes Sa puissance et Sa volonté de salut, à cause de l’œuvre accomplie par notre divin Rédempteur.
Ce temps touche à sa fin… le jour d’opportunité passe et bientôt le cri retentira : « La moisson est passée, l’été est fini, et nous ne sommes pas sauvés ! » (Jérémie 8.20)… Soyons vigilants, nous qui connaissons le secret de cette puissance par laquelle Dieu intervient en faveur des hommes. Hélas, combien peu de croyants savent l’employer ! Leur négligence est l’un des plus graves sujets de condamnation dont l’Eglise est menacée, après celui de sa révolte contre l’autorité et l’inspiration de Sa Parole, clef de la délivrance des âmes et du salut des hommes.
L’Eglise militante de Jésus-Christ, l’Eglise qui est Son corps, se trouve ici-bas en pays ennemi. Si le monde haït notre Seigneur, il hait aussi tous Ses vrais enfants (Jean 17.14). Ceux-ci forment le royaume de Dieu qui combat au milieu du royaume des ténèbres. Par son caractère et sa vocation, l’Eglise fidèle est nettement séparée du monde, tout en étant dans le monde. Dieu a cependant donné au monde des moyens providentiels pour retenir la corruption et la violence, moyens qui devraient servir de digue contre l’envahissement du mal. Mais le monde est en train de les rejeter ; le Psaume 2 nous dévoile le défi de révolte des hommes contre les liens que Dieu a institués pour maintenir l’édifice social et freiner leurs passions. « Pourquoi ce tumulte… ces vaines pensées… contre l’Eternel et contre Son Oint ? — Brisons Leurs liens, délivrons-nous de Leurs chaînes ! — Celui qui siège dans les cieux rit, le Seigneur Se moque d’eux. Puis Il leur parle dans Sa colère… »
L’institution de la famille. Elle est le premier don que le Créateur a fait à l’homme pour sauvegarder l’état moral de la société. Où le niveau de la famille est celui de la Parole de Dieu, c’est la bénédiction. Appuyée par la dignité de leur vie et leur respect de l’inviolabilité du lien du mariage, l’autorité des parents est exercée selon les principes bibliques. Ils protègent leurs enfants non seulement du péché et du monde, mais de l’esprit du siècle présent. Leur vigilance est sans cesse en éveil, instruite par les avertissements de la Bible touchant l’état de la société dans les derniers temps (2 Timothée 3.1-5 ; Ephésiens 5.1-4). Ils aspirent à ce que leurs enfants se convertissent et consacrent leur vie à leur Sauveur. Ils les gardent des erreurs de l’enseignement moderne autant que du piège des ambitions mondaines. Quand les parents sont ce qu’ils doivent être, la soumission des enfants est faite d’amour et de confiance, et Dieu est honoré.
Le Seigneur a prédit la décadence présente de la famille en comparant le temps qui précède Son retour à celui du déluge et à celui de Lot. A cette décadence, les hommes cherchent un remède, mais vainement ! Hors de la conversion à Jésus-Christ il n’y a point de salut (Luc 17.22-37). Et Satan vise en premier lieu la destruction du plan de Dieu pour la famille… et les hommes s’empressent de « briser ce lien » et de se délivrer de cette « chaîne »… Qui oserait le nier ?
N’y a-t-il pas là un champ d’action pour la prière, à condition que ceux qui prient vivent conformément aux instructions de Dieu touchant ce domaine ?
L’institution des autorités gouvernementales. Ce principe, institué lors de l’alliance de Dieu avec Noé après le déluge et par lequel Dieu proclame que le monde serait gouverné au moyen des hommes eux-mêmes (Genèse 9.8-17), est aussi un de ces « liens ».
Dès la première mention de ce principe, la Parole de Dieu fait une distinction très nette entre l’office du gouvernement et les hommes qui le remplissent. A ce sujet, l’apôtre Paul et l’apôtre Pierre ont été inspirés à donner des instructions si claires à l’Eglise que celle-ci n’aurait jamais dû confondre ses attributions avec celles de l’Etat. L’Eglise a une vocation céleste, un caractère spirituel ; sa tâche lui est définie : être ambassadrice pour Christ dans l’évangélisation du monde. Mais pendant qu’elle accomplit son œuvre ici-bas, ce qui concerne le gouvernement des nations est remis entre les mains des hommes… deux choses distinctes qui ne doivent pas être confondues. Voici ce qu’en dit la Parole, la Parole qui inspire nos prières :
« Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures ; car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi, et ceux qui résistent attireront une condamnation sur eux-mêmes. Ce n’est pas pour une bonne action, c’est pour une mauvaise, que les magistrats sont à redouter. Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais le bien, et tu auras son approbation. Le magistrat est serviteur de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains ; car ce n’est pas en vain qu’il porte l’épée, étant serviteur de Dieu pour exercer la vengeance et punir celui qui fait le mal. Il est donc nécessaire d’être soumis, non seulement par crainte de la punition, mais encore par motif de conscience » (Romains 13.1-5).
« J’exhorte donc, avant toutes choses, à faire des prières, des supplications, des requêtes, des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et pour tous ceux qui sont élevés en dignité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et honnêteté. Cela est bon et agréable devant Dieu notre Sauveur, qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Timothée 2.1-4).
« Bien-aimés, je vous exhorte, comme étrangers et voyageurs sur la terre, à vous abstenir des convoitises charnelles qui font la guerre à l’âme. Ayez au milieu des païens une bonne conduite, afin que, là même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils remarquent vos bonnes œuvres, et glorifient Dieu au jour où Il les visitera. Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité établie parmi les hommes, soit au roi comme souverain, soit aux gouverneurs comme envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et pour approuver les gens de bien. Car c’est la volonté de Dieu qu’en pratiquant le bien vous réduisiez au silence les hommes ignorants et insensés, étant libres, sans faire de la liberté un voile qui couvre la méchanceté, maïs agissant comme des serviteurs de Dieu. Honorez tout le monde ; aimez les frères ; craignez Dieu ; honorez le roi » (1 Pierre 2.11-17).
L’office gouvernemental est institué de Dieu ; il est destiné à retenir la corruption, la violence, à maintenir la paix et la liberté de conscience, à retenir l’action de ceux qui veulent la ruine des nations. Les chrétiens doivent respecter ce que Dieu a institué. Et Dieu leur demande avant tout de prier pour les hommes qui sont « élevés en dignité », afin que rien n’entrave le témoignage de Son Eglise, sur son propre terrain, avec ses armes qui sont des armes spirituelles.
Les siècles nous prouvent que si l’office gouvernemental est rempli par des hommes violents et impies, qui ne craignent pas Dieu et ne respectent pas l’homme (Luc 18.2), la vie n’est pas « paisible », la liberté de conscience n’est pas respectée, la Parole de Dieu n’est pas honorée et sa diffusion devient impossible. Alors le chrétien est mis en face du choix que durent faire les premiers disciples (Actes 4.19) et « la nuée de témoins » qui, au cours des siècles, en temps de persécution, ont été fidèles au prix du martyre. Nul n’a le droit de s’interposer entre notre conscience et notre Dieu. Ceux qui ont dû résister pour maintenir une telle liberté en ont payé le prix et nous savons où cela a souvent conduit… « Ils crièrent d’une voix forte : Jusques à quand, Maître saint et véritable, tardes-Tu à juger, et à tirer vengeance de notre sang sur les habitants de la terre ? Une robe blanche fut donnée à chacun d’eux ; et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères qui devaient être mis à mort comme eux » (Apocalypse 6.10, 11).
Dieu ne veut pas que nous prions pour les autorités d’une façon servile, mais avec sagesse, afin que ceux qui remplissent cet office craignent Dieu et L’honorent, et respectent la liberté de conscience. Nos prières devraient les entourer d’une puissance protectrice contre les influences cachées, religieuses ou politiques, qui visent à fausser les balances de la justice, à supprimer la liberté, à dominer les hommes ou bien à les déifier, tout en les asservissant à un système quelconque. Dieu a promis de bénir ces prières. Heureux les peuples et les pays qui en ont fait l’expérience !
Cette sorte de prière ne concerne ni le salut, ni la sanctification ; elle est un moyen que Dieu destine, dans le temps de la grâce, à coopérer en faveur de l’œuvre de Dieu parmi les hommes. Où prévaut l’influence de telles prières, les hommes vivent en paix. Où Dieu n’est pas respecté, où Sa loi et Son honneur sont outragés, les nations se détruisent, les peuples souffrent. Pour ceux-là il n’y a qu’un seul remède : c’est une repentance nationale. Et Dieu répond toujours quand il y a repentance véritable ! (2 Chroniques 29.1-11 ; 30.27 ; 31.20, 21 ; Esdras 9.10-15 ; 10.1)
Aujourd’hui, à la veille d’événements dont nul ne peut prévoir l’envergure ni l’issue, il est temps que les chrétiens apprennent cette « sorte de prière », autant dans leurs réunions de prière que dans leur intercession individuelle et cachée (Matthieu 6.6).
La Bible nous avertit que les persécutions vont revenir. Les facilités relatives de l’heure présente, liberté de voyages, de communications, de correspondance, seront supprimées. Chacun sera livré à lui-même. Mais, comme nous l’avons dit, il y a un moyen de communication qu’aucune puissance humaine ne peut supprimer : l’accès au trône de la grâce, où tous les esprits des croyants se rencontrent et d’où le Seigneur exauce, selon les besoins de Ses enfants et du monde en détresse.
Oui, des temps troublés et difficiles sont à la porte, et Dieu nous appelle à vaincre sur ce champ de bataille par la prière et la fidélité dans le témoignage. « Ils l’ont vaincu à cause de l’Agneau et à cause de la Parole de leur témoignage, et ils n’ont pas aimé leur vie jusqu’à craindre la mort » (Apocalypse 12.11).
Tandis que Satan pousse les hommes à rompre les barrages qui subsistent encore, à rejeter toute contrainte, levons l’étendard de la prière au Nom de Celui qui est au-dessus de tout. Ainsi nous servirons nos semblables et notre pays. Ainsi nous glorifierons Dieu et magnifierons Sa Parole.