Notre planète a connu un homme libre, RÉELLEMENT LIBRE : c’est le Christ, le seul qui, durant sa vie terrestre, échappa à toute contrainte. Pas une fois il ne céda à la peur ou à la crainte des hommes. Lisez l’Evangile avec soin et vous serez émerveillé de découvrir sa totale maîtrise de soi, sa parfaite insensibilité à l’opinion des autres, son calme absolu face à l’opposition ou devant la mort.
Vous le verrez libre au désert, lorsqu’il refuse d’opérer le miracle qui doit mettre un terme à son épreuve. Tenaillé par une faim horrible, il résiste au diable qui lui suggère de transformer les pierres en pain.
Il vous apparaîtra libre au milieu de la tempête quand il dort paisiblement dans la barque alors qu’autour de lui s’affolent les disciples, tous saisis de panique et paralysés par une grande frayeur.
Libre encore lorsqu’il pénètre en Samarie sans redouter la désapprobation de ses compatriotes. Les « Juifs qui n’ont pas de relations avec les Samaritains » (1) se gardent de fouler cette province, une terre réputée impure à cause de sa population semi-païenne.
(1) Jean 4.9.
Notre Seigneur est libre lorsqu’il accepte publiquement de recevoir les hommages d’une prostituée (2) ou de frayer avec des gens de mauvaise vie sans se cacher des pharisiens qui épient ses faits et gestes pour le discréditer et le condamner.
(2) Luc 7.36-50.
Libre, il l’est aussi devant ces Juifs religieux, gens hostiles et influents, qui réclament un miracle pour « croire en lui ». (3) Quelle tentation pour le Maître d’accéder à leur désir pour les gagner à lui et, du même coup, briser toute opposition.
(3) Matthieu 16.1-4.
Sitôt après la multiplication des pains et alors que la foule émerveillée songe à le faire roi (4), Jésus, l’homme libre, se retire, insensible aux honneurs. Il méprise la gloire des hommes. Affranchi de toute ambition, il apaise l’enthousiasme charnel de la foule et des disciples, puis gravit lentement la montagne pour aller, seul, prier son Père.
(4) Jean 6.15.
Le Christ est libre de crier « Malheur à vous scribes et pharisiens ! ». (5) Sans ménagement, il dé- nonce l’hypocrisie et l’orgueil de ses adversaires déclarés, indifférent aux réactions de ceux qui seront un jour – et il ne l’ignore pas – ses pires accusateurs.
(5) Matthieu 23.13-36.
A quelques heures d’une agonie terrible qu’il sait devoir connaître, le Fils de l’homme est libre de fêter la Pâque et de chanter des cantiques avec les siens plutôt que de faire retraite, à l’écart, pour se préparer au martyre. (6)
(6) Marc 14.12-26.
Libre encore est Celui qui s’avance vers ses bourreaux, les abordant en disant calmement : « C’est moi ! » Traqué, il ne cherche nullement à fuir à la faveur de la nuit, pas plus qu’il ne songe à fausser compagnie aux soldats tombés à la renverse sous le coup d’une immense frayeur. (7)
(7) Jean 18.5-8.
Jésus est libre devant Pilate : libre de se taire alors qu’un mot d’explication aurait gagné à sa cause un gouverneur hésitant et, en définitive, favorable. (8) Ici comme à Gethsémané, le Fils « s’offre lui-même » pour le sacrifice suprême.
(8) Matthieu 27.13-14.
Enfin, sur le Calvaire, le Sauveur se montre à tous pleinement libre. La foule à beau ricaner : « Il ne peut se sauver lui-même » ou ordonner « Si tu es le Fils de Dieu, descend de la Croix », le supplicié se contente de bénir ses bourreaux. (9)
(9) Luc 23.34.
Les autorités juives ou les soldats romains sont-ils les adversaires irréductibles du Sauveur qui l’empêchent de descendre ? Non ! Il suffirait d’un regard vers son Père pour qu’une légion d’anges vienne en hâte à son secours. (10)
(10) Matthieu 26.53.
Satan le tiendrait-il lié à la potence ? Au contraire ! Il serait trop heureux de voir le Fils éviter le martyre car cette mort – il ne l’ignore pas – sera sa défaite. Pour toujours. (11)
(11) Hébreux 2.14.
Est-ce son extrême faiblesse ou les clous qui retiennent la victime sainte sur la Croix ? Non puisque « toute puissance lui a été donnée dans le ciel ou sur la terre ». (12)
(12) Matthieu 28.18.
Alors pourquoi le Fils de l’homme demeure-t-il « pendu au bois », maudit, apparemment vaincu à jamais ? Qu’est-ce donc qui le laisse sans force sur le Calvaire « buvant jusqu’à la lie, la coupe de la colère de Dieu » ?
C’est l’AMOUR.
L’amour seul et rien d’autre. Librement et lucidement, il donne sa vie pour plaire à son Père, pour sauver les pécheurs que nous sommes. Sur la colline, il assume pleinement le sacrifice, toutefois sans le subir. « Il s’est livré lui-même » pour vous et pour moi. Volontairement. Quel amour ! L’auteur de l’épître aux Hébreux appelle ce sacrifice « une offrande », « l’offrande du corps de Jésus » (13) précisant en outre « qu’il s’est offert pour porter les péchés de plusieurs ». (14)
(13) Hébreux 10.10.
(14) Hébreux 9.28.
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Oui, le Fils n’a jamais cédé à la crainte et il est précieux de le savoir car nous avons ainsi l’assurance qu’il peut nous affranchir de toute domination, nous délivrer de tous liens et nous sauver parfaitement.
Nous sauver de QUI ou de QUOI ?
1° D’abord, de Dieu lui-même. La Bible nous rappelle que l’homme révolté a perdu la liberté – et même le désir – de s’approcher de lui, comme l’enfant évite son père qu’il vient d’offenser. En effet, « nul ne cherche Dieu » (15) et la raison, c’est le péché ! Adam dut se cacher et fuir l’Eternel lorsqu’il eut pris le fruit défendu. Son geste entraîna la rupture entre l’homme et son Créateur plongeant ainsi l’humanité dans le désordre et le malheur.
(15) Romains 3.11.
Mais, gloire à Dieu ! Par le sacrifice du Calvaire, le Fils a obtenu ce que l’homme ne pouvait mériter, à savoir : un ciel ouvert, la réconciliation avec le Père et sa pleine réhabilitation dans la famille de Dieu. (16) Les Evangiles nous apprennent que le voile du Temple se déchira de haut en bas lorsque Jésus rendit le dernier soupir, Dieu voulant montrer par là que le ciel était dès lors accessible au pécheurs. Et puisque nous avons maintenant une « libre entrée dans le sanctuaire (le ciel)… au moyen du sang de Jésus » (17), « approchons-nous avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde pour être secourus dans nos besoins ». (18) Le péché étant « payé », expié une fois pour toutes, l’obstacle a dis- paru, le mur de séparation est renversé. (19) Désormais, l’unique obstacle au salut sera le refus de répondre à l’invitation du Seigneur, ou encore d’accueillir celui qui pardonne et libère : « je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui… ». (20) Une nation qui claque la porte à un ambassadeur démontre son hostilité à l’égard du pays qui l’envoie. Qui refuse d’accueillir Jésus l’ambassadeur du Père venu pour rétablir l’harmonie entre la créature et son Créateur, prouve sa rébellion à l’égard de Dieu.
(16) Romains 5.10-11 et 8.33.
(17) Hébreux 10.19.
(18) Hébreux 4.16.
(19) Ephésiens 2.14.
(20) Apocalypse 3.20.
Et puisque le ciel est ouvert, ne nous privons pas de la grâce mais ENTRONS… par la repentance et la foi. C’est de cette façon que le fils prodigue réintégra la maison paternelle. Et c’est ainsi que tout homme doit s’approcher de Dieu.
2° Ensuite, sauvé du TENTATEUR. Vaincu au Calvaire, Satan n’a plus de pouvoir sur nous lorsque nous nous réfugions en Christ, « notre haute retraite. » Refusons son action et dénonçons-le chaque fois qu’il veut nous dominer. A ce sujet, relevons quatre remarques :
a) Le chrétien doit démasquer l’Adversaire, lui résister et ne pas se contenter de « renoncer au péché ». Tenté dans le désert, Jésus ordonne avec force : « Retire-toi Satan » (21) A Pierre qui use d’un langage charnel pour le détourner de sa mission, le Maître s’adresse directement au diable : « Arrière de moi, Satan ». (22) A Ananias qui vient de mentir devant l’Eglise, l’apôtre Pierre dénonce l’action de l’Adversaire : « Pourquoi Satan (et non l’amour de l’argent) a-t-il rempli ton cœur ? ». (23) A Elymas le magicien qui cherche à détourner de la foi le proconsul Sergius Paulus, Paul déclare sévèrement : « Homme… fils du diable… ». (24)Lisez les épîtres du Nouveau Testament et vous noterez que les apôtres ordonnent de s’opposer à l’action du Tentateur et de veiller à ne pas lui laisser une tête de pont dans notre vie.
(21) Matthieu 4.10.
(22) Matthieu 16.23.
(23) Actes 5.3.
(24) Actes 13.10.
« Résistez au diable et il fuira loin de vous » déclare Jacques. (25)
(25) Jacques 4.7.
« Résistez au diable avec une foi ferme » conseille Pierre. (26)
(26) 1 Pierre 5.9.
« Ne donnez pas accès au diable » (27) précise Paul…
(27) Ephésiens 4.26.
De fait, c’est du Malin dont nous devons être délivré (28), c’est pourquoi ne nous contentons pas d’attendre passivement une quelconque libération du péché mais opposons-nous plutôt avec énergie à l’action de Satan. Refusons fermement de devenir son champ d’action, d’être manipulé par lui « tel un instrument d’iniquité ». (29)
(28) Matthieu 6.13.
(29) Romains 6.13.
b) Deuxième remarque : Le diable rôde. (30) Chassé, « il s’éloigne jusqu’à un moment favorable ». Cela ne doit ni nous surprendre ni nous décourager. Après tout c’est bon signe. Si Satan nous assaille par des pensées impures, dénonçons-le et refusons de telles pensées. S’il revient à la charge deux, trois. dix fois, résistons-lui en disant autant de fois que c’est nécessaire : « Arrière Satan ». Cette lutte est sans doute éprouvante puisque Pierre précise aussitôt : « Après que vous aurez souffert un peu de temps… le Dieu de toutes grâces vous rendra… inébranlable » (31) Donc pas de relâche. « Veillons… l’Adversaire rôde comme un lion… ». (32)
(30) 1 Pierre 5.8-9.
(31) 1 Pierre 5.10.
(32) Romains 13.14 et Ephésiens 6.13-17.
c) Troisième remarque : « Résistez-lui avec une foi ferme » sans pour autant contempler l’Adversaire et le combattre en le fixant du regard. Il est « l’homme fort » qui ne ferait qu’une bouchée de notre résistance. Il importe plutôt de s’approcher du Christ pour « se revêtir de lui et de ses armes » car lui seul a le pouvoir de le mettre en déroute. Notons que le Malin attaque « par vagues ». (33) Il accorde des heures de répit (les jours favorables) – sa tactique est éprouvée – pour nous faire croire que nous sommes enfin à l’abri de ses coups. Or qui s’imagine fort n’est pas loin de tomber. C’est pourquoi, tenons-nous humblement sur nos gardes, près du Seigneur. Ce n’est pas sur le champ de bataille, en pleine attaque (le mauvais jour, selon Ephésiens 6.13), que nous devons songer à revêtir l’armure. C’est trop tard. Un bon soldat se prépare avant d’engager le combat. Utilisons donc nos « moments favorables » (le dimanche, les jours de congé ou de vacances, les heures de relâche…) pour nous approcher de Jésus et lui confier notre lutte. Se revêtir de lui, c’est placer toute sa confiance en celui qui dit avec autorité : « Arrière Satan ! ».
(33) Luc 4.13.
d) Quatrième remarque : Louons le Vainqueur de Satan. Avec et derrière le Christ, c’est la victoire assurée sur les puissances du mal. Donc, je puis, à l’avance et même en pleine lutte, « rendre grâces au Père qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres ». (34) Je dois également faire mienne la promesse de l’Ecriture qui vient sitôt après l’ordre de résister au diable : « Le Dieu de toute grâce qui vous a appelés en Jésus-Christ à sa gloire éternelle, après que vous aurez souffert un peu de temps, vous perfectionnera lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra INÉBRANLABLES. A Lui soit la puissance au siècle des siècles. Amen ! (35)
(34) Colossiens 1.13.
(35) 1 Pierre 5.10-11.
3° Libre à l’égard du moi égoïste et rebelle. Paul ne déclare-t-il pas : « Le péché n’aura point de pouvoir sur vous puisque vous êtes non sous la loi mais sous la grâce… Mais maintenant étant affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté et pour fin la vie éternelle ». (36)
(36) Romains 6.22.
4° Enfin libre à l’égard de la condamnation et de la mort. Quiconque se confie dans le Seigneur ne redoute plus l’au-delà : « Il n’y a plus de condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ ». (37) Le Sauveur ne disait-il pas, jadis : « Celui qui écoute ma parole et qui croit en celui qui m’a envoyé, a la vie éternelle et ne vient point en jugement, mais il est passé de la mort à la vie » ? (38) Le chrétien sait où il va. Et lorsqu’il ressuscitera, Jésus l’introduira dans la gloire à jamais. (39) Alléluia !
(37) Romains 8.1.
(38) Jean 5.24.
(39) 1 Thessaloniciens 4.17.