« Élisée répondit : Écoutez ce que dit l’Éternel, voici ce qu’il déclare : « Demain, à cette heure, sur la place de Samarie à la porte de la ville, on vendra 10 kilos de fine farine pour une pièce d’argent et 20 kilos d’orge pour le même prix. » Le serviteur du roi qui l’accompagnait répondit à l’homme de Dieu : « Même si l’Éternel perçait des trous dans le ciel comment une chose pareille pourrait-elle arriver ? » Élisée répliqua : « Tu le verras de tes propres yeux, mais tu n’en mangeras pas. » (2 Rois 7.1-2)
« Le peuple de Samarie se précipita sur le camp des Syriens pour le piller. C’est ainsi que l’on put acheter 10 kilos de fine farine ou 20 kilos d’orge pour une pièce d’argent, comme l’Éternel l’avait dit. Le roi avait chargé son serviteur de surveiller la porte de la ville, mais celui-ci fut piétiné là par la foule et mourut, comme l’homme de Dieu l’avait annoncé au moment où le roi était venu le trouver… . » (2 Rois 7.16-20)
« Il y avait à l’époque d’Hérode, roi de Judée, un prêtre nommé Zacharie, qui appartenait à l’ordre sacerdotal d’Abia ; Sa femme était une descendante d’Aaron ; elle s’appelait Élisabeth… . » (Luc 1.5; 8-15, 18-23)
« Je vous invite donc, à cause de cette immense bonté de Dieu, à lui offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu. Ce sera de votre part un culte spirituel. Ne vous laissez pas modeler par le monde actuel, mais laissez-vous transformer par le renouvellement de votre pensée, pour pouvoir discerner la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui lui plaît et ce qui est parfait. » (Romains 12.1-2)
À la fin de cette méditation sur le Seigneur et Sa Parole, nous voulons considérer tout ce qu’Il a dit qu’Il nous apporterait, sur un plan pratique.
Ces passages ci-dessus nous disent clairement que, bien que le Seigneur a des ressources merveilleuses et illimitées, ce sont des ressources qui sont au-delà de notre compétence, en dehors de notre compréhension naturelle, qui cependant sont à notre disposition, pour nous en Christ. Mais quand tout ce qui peut être dit l’a été sur la réalité et la nature de ces ressources nécessaires, elles ne sont d’aucune valeur pratique et vivante dans notre expérience, tant que nous n’exerçons pas notre foi par rapport à elles. Le lien entre Sa plénitude et notre besoin, c’est la foi.
Les deux passages du livre des Rois et de l’évangile de Luc sont les exemples frappants d’un échec, car la foi en Dieu n’a pas été exercée face à une situation impossible humainement. Cet échec de la foi a conduit dans un cas à la mort, dans l’autre cas à un ministère « silencieux ».
Dans les 2 cas, un miracle était nécessaire, en dehors d’une simple opération de la nature. Dans les 2 cas, ceux qui étaient étroitement connectés aux choses divines posaient des questions, doutaient, laissaient le naturel reprendre le dessus et dominer la situation. Du fait de la grande difficulté qui était devant eux, ils prenaient le domaine naturel comme un critère plutôt que celui de l’assurance divine, de la promesse divine, de la parole divine. L’homme de 2 Rois 7 en perdit sa vie, alors que Zacharie, au moins pour un temps, en perdit son ministère.
Ces deux événements ont un sens spirituel : nous pouvons perdre notre vie spirituelle à cause de notre incrédulité. Cette vie qui est en Christ, cette vie de résurrection du Seigneur, ne pourra être expérimentée que si nous allons par la foi au-delà des conditions naturelles pour croire plus en Dieu que dans la situation.
Pour la même raison, le ministère peut être entamé et limité. La situation de Zacharie pourrait bien devenir la nôtre, lui qui est devenu muet pour un temps. Ce qui voudrait dire que nous n’avons aucun écho face aux choses importantes et les valeurs du ministère sont comme suspendues.
L’histoire de Luc nous révèle un contraste : quand le message vint aux oreilles de la femme de Zacharie, Élisabeth était tout sauf muette ; elle éclata dans un chant merveilleux d’adoration.
Zacharie lui resta muet et silencieux.
Ces illustrations nous conduisent au passage de Romains 12 : « Je vous exhorte, par les compassions de Dieu, à offrir vos cœurs comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable (votre adoration spirituelle) »
C’est la première étape : de telles paroles mettent en lumière le sacrificateur saisissant le sacrifice entre ses mains à l’autel, où sans aucune résistance, il est capable de prendre la vie et de l’offrir en sacrifice.
« Présentez vos corps en sacrifice vivant… », sans résistance, sans rébellion, sans poser de questions… il s’agit de notre « adoration spirituelle ».
Comme nous l’avons déjà vu, l’adoration c’est donner à Dieu toute Sa place et tous Ses droits.
L’adoration spirituelle implique que nous n’opposions aucune question à la volonté de Dieu.
Ensuite, l’Apôtre dit : « Ne vous conformez pas à ce monde, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence et de vos pensées… » N’est-ce pas une belle illustration des deux histoires précédentes ?
Qu’est-ce que se conformer au monde ?
Nous savons que les principes qui régissent ce monde sont basées sur le visible, sur le raisonnement et l’argumentation, en accord avec ce qu’on appelle le « bon sens » ou le « sens commun ». Le monde dit toujours qu’il faut prendre les choses comme elles viennent : nous devons reconnaître les faits tels qu’ils sont, voir la situation comme elle est, que c’est une folie de fermer les yeux sur elle. Il faut tenir compte des faits et les reconnaître ; le monde pense qu’il est complètement absurde de dire que ce qu’on obtient ne constitue pas l’argument final et définitif. Ainsi va le monde…
Maintenant, le Seigneur Jésus ne demande jamais de considérer les faits autrement que ce qu’ils sont, et que nous devrions essayer par un exercice mental de notre imagination de rendre les choses différentes de ce qu’elles sont. Mais, Il nous appelle à considérer au-delà de la réalité de ces choses. La foi permet de voir au-delà.
Le monde parle de faits ou d’événements difficiles, mais la foi peut les dissoudre.
Être conforme au monde, c’est de se dire, comme l’homme de main du roi, que les faits disent clairement qu’ils vont mourir de faim. Dans la ville, tout a été sacrifié et consacré à la nourriture, hormis quelques chevaux qui ont été épargnés et ils sont menacés de périr dans un siège implacable ! C’est une réalité ! Dire que la situation peut changer du jour au lendemain et qu’en 24 heures, non seulement ils auront à manger mais en plus à un prix incroyablement bas, même si Dieu ouvrait les fenêtres des cieux, on pourrait toujours en douter ! Voilà la conformité à ce monde…
Il en fut de même pour Zacharie. En présence de l’ange, ce dernier dit en effet : « Il est un fait que je suis vieux et ma femme aussi, ne nous voilons pas la face, rien ni personne ne peut y changer ! C’est ainsi que raisonne le monde…
L’Apôtre dit de ne pas nous conformer à ce monde. Avez-vous remarqué comment il l’applique au domaine de la pensée ? « … mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence… » C’est un vaste domaine qui touche à tout, à tout notre mode de vie.
Cela peut toucher à tout ce qu’on appelle l’attachement aux biens de ce monde dans tous les domaines. Mais il y a aussi et surtout une application spécifique au temps présent : que la pensée renouvelée change la perspective, l’attitude, la conscience, les opportunités, mais aussi l’individu chez qui l’intelligence est renouvelée.
Ceci signifie simplement que nous devons avoir une autre pensée sur les choses, une nouvelle pensée, une nouvelle façon de voir, pas celle du monde.
La pensée de l’Esprit dit : « Les faits sont ce qu’ils sont, la situation est très difficile, la nature nous dit on ne peut plus clairement que nous sommes face à une impossibilité, mais le Seigneur a donné une assurance, une promesse, une révélation de possibilités nouvelles. Il nous dit qu’il existe des ressources dépassant le niveau naturel, et la foi, qui franchit ce fossé, représente une autre pensée, une autre façon de voir, une pensée renouvelée. Alors, vous pouvez éprouver ce qui est la bonne, agréable et parfaite volonté de Dieu.
Puis, vous êtes comme le sacrifice vivant qui ne demeure pas du côté où la nature exerce son emprise, mais du côté où Dieu est votre critère, votre valeur, votre argument. En quelque sorte, nous sommes mis au défi par rapport aux ressources en Christ.
Face à chaque besoin, à chaque demande où la provision a été faite en Christ, nous sommes appelés à prendre une attitude adaptée de foi. C’est à nous de décider : allons-nous prendre notre position sur cette base là quand survient une nécessité, quand une occasion se présente, quand il y a une demande, en tenant ferme et en exerçant la foi par laquelle Dieu peut tout faire de la bonne manière ? Allez-vous le faire ? Ce n’est qu’ainsi que la valeur des choses se manifestera.
L’importance suprême de ce qui est permanent et qui demeure éternellement est un des multiples points sur lesquels l’accent a été mis lors de ces méditations.
Une chose qui est on ne peut plus clair dans la Parole de Dieu et le Nouveau testament en particulier, c’est que le monde est considéré comma ayant une durée transitoire, comme quelque chose qui passe et disparaît : « Le monde passe et sa convoitise aussi. » Les hommes sont trompés dans leur propre raisonnement en pensant qu’ils vont réaliser toujours plus de choses, rendre le monde de plus en plus merveilleux, ce qui signifie que, malgré son développement, ce monde deviendra un jour une Utopie ; ce qui incite à penser que nous entrerons bientôt dans le Millénium.
Le fait est que les êtres humains n’ont fait que découvrir et utiliser ce qui existait déjà. En effet, face à la plus merveilleuse découverte que l’homme ait faite, Dieu nous dit : « J’ai créé cela, ça y était déjà et vous ne le découvrez que maintenant ! Je suis capable d’amener la race humaine au niveau de connaissance et d’expérience où elle se trouve, sans découverte ou investigation produites par la raison. Sans faire de laborieuses années de recherche, tout ce qui contribue au bien de l’homme et à son bénéfice, est déjà là ! Vous passez votre vie à découvrir, et vous disparaissez… vous n’avez rien ajouté au bonheur de l’humanité par votre découverte. »
À cause du caractère passager et transitoire des choses, l’accent est mis sur l’ordre céleste dans le Nouveau Testament : le relation avec le Ciel, les ressources d’en haut. Chaque croyant est considéré comme séparé de ce monde tant pour sa vie que pour ses moyens de subsistance, et, avec tout ce qui appartient au Ciel, il est un être céleste. Bien qu’il soit ici bas sur la terre, il vit en dépendance du Ciel. C’est ce qui donne au croyant sa dimension permanente et éternelle et qui est résumé dans le Seigneur ressuscité, dans Sa vie de résurrection, une vie permanente et éternelle qui n’appartient pas à ce monde.
La caractéristique éternelle du croyant réside dans son union personnelle avec le Seigneur ressuscité et avec Ses ressources.
L’église est de la même nature céleste et spirituelle.
Le titre de cette étude « Christ ressuscité et tout ce qui ne pourra jamais être ébranlé » décrit bien la permanence de notre union avec Christ ressuscité. L’église est quelque chose de permanent et d’inébranlable, parce qu’elle est unie à Christ ressuscité, dont elle est l’expression.
Tout ce qui est appelé église autrement que cela, passera et disparaîtra.
Toute la force de l’épître aux Hébreux réside dans cette affirmation : « Une fois encore, Je n’ébranlerai pas seulement la terre, mais aussi le ciel. » Les choses qui peuvent être ébranlées le seront et les choses inébranlables demeureront. Cela s’est appliqué immédiatement au système juif de l’époque : la lettre a été écrite au moment où Jérusalem fut détruit et où le temple n’avait plus une pierre au dessus de l’autre. Les croyants juifs qui étaient tentés de retournée au judaïsme, furent prévenus par cette lettre qu’un tel ébranlement se produirait sur toutes choses, y compris les choses religieuses, afin que tout ce qui était attaché à la terre, y compris le domaine religieux, soit ébranlé jusque dans ses fondations, détruit comme appartenant au passé. Le seul espoir pour les croyants était d’appartenir au domaine spirituel et céleste, inébranlable.
La nature céleste de l’église s’opposa frontalement à la nature terrestre du judaïsme, la permanence contre le transitoire, le spirituel contre le temporel.
La véritable Église est éternelle, parce que céleste, et c’est sur ces bases qu’il est possible de vaincre les portes de l’enfer et de triompher.
La même chose s’applique dans l’Église pour les dons et le ministère : ils ont un caractère de permanence. Reprenons les passages du Nouveau Testament où le ministère et les dons spirituels sont mentionnés. Si vous parcourez la liste des dons et ministères telle que dans la première épître aux Corinthiens ou ailleurs, vous remarquerez que l’apôtre fait allusion à la loi de durabilité pour montrer la valeur des dons.
Dans I Corinthiens 12, Paul étudie les dons et met en valeur leur caractère durable pour les mettre en valeur, et dans le chapitre 13, il dit qu’un certain nombre d’entre eux passeront. Il ouvre le chapitre 13 en parlant du don des langues : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges… . » Bien sûr, la différence entre les langues des hommes et les langues des anges est identique à le différence entre ce qui se passe à la Pentecôte et ce qui se passe plus tard. À Pentecôte apparurent les langues des hommes, dans le but express que les personnes issues des différentes nations soient en mesure d’entendre l’évangile dans leur propre langue : il y avait un rapport direct avec l’intelligence humaine. Les apôtres ont été compris grâce au don de la langue des hommes.
Mais plus tard, apparut le don d’une langue différente, la langue des anges, c’est-à-dire l’adoration extatique des anges, impossible à comprendre sans interprétation : cette interprétation des langues célestes ne peut se faire que par don spécial du Saint-Esprit. À la Pentecôte, il n’y eut aucune interprétation, mais à d’autres moments, lorsque les langues furent opérationnelles, elles ont requis une interprétation.
L’Apôtre nous dit : « Quand je parlerais les langues des hommes (intelligibles) et les langues des hommes (inintelligibles), si je n’ai pas l’amour, je suis comme un airain qui résonne, une cymbale qui retentit » « S’il y a des langues, elles cesseront »
Les dons ne sont que pour un temps. Puis Paul continue en disant qu’il y a d’autres choses en y établissant le même principe. Ces choses passeront également.
« Que ce soit les prophéties : elles seront abolies ; les langues : elles cesseront ; la connaissance : elle disparaîtra. »
Il résume tout cela en affirmant : « Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Quand je suis devenu un homme, j’ai aboli ce qui était de l’enfant. Aujourd’hui, nous voyons comme dans un miroir de façon confuse, mais alors, nous verrons face à face. Aujourd’hui, je connais en partie, mais alors, je connaîtrai comme j’ai été connu. » « Aujourd’hui (maintenant) » et « Alors » représentent le passager et le permanent, ce qui passe et ce qui demeure.
« Aspirez aux dons les meilleurs » dit l’Apôtre. « Mais maintenant, trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour, et la plus grande, c’est l’amour. » C’est la durabilité qui détermine la valeur ultime de chaque chose.
Vous pouvez voir à quel point les Corinthiens étaient conformes à ce monde concernant les dons spirituels : c’était tout l’enjeu de leur situation.
En lisant les premiers chapitres de cette première épître aux Corinthiens, vous verrez la pensée du monde, la sagesse humaine et l’homme naturel tenir « le haut du pavé » sur l’Esprit de Dieu : la pensée du monde essaye d’amener les choses de Dieu au niveau de la philosophie ou de la raison humaine.
Quelle est la pensée du monde au sujet des ministères humains ? Elle est très étroite aujourd’hui : vous allez écouter des prédicateurs parce qu’ils vous conviennent et que vous les aimez bien !
Lors de conventions par exemple, les réunions sont très fréquentées à cause des personnes qui prennent la parole. D’autres réunions sont bien moins fréquentées, du fait que la personne est moins attirante dans sa méthode ou dans sa façon de parler. Tout est question de considération humaine. Il n’est pas question ici d’être attiré par une quelconque aide spirituelle, ce qui est autre chose, mais de n’être influencé que par des préférences ou des affinités humaines : c’est la conformité à la pensée du monde, une sélection des serviteurs de Dieu selon des critères humains. Paul ! Apollos ! Pierre !…
Paul montre clairement que tout ceci s’apparente à l’immaturité spirituelle, au bébé spirituel, car c’est ainsi que les enfants agissent. Les enfants n’ont pas la capacité de déterminer la valeur humaine réelle. S’ils aiment quelque un, ils le suivent partout, ils ne sont influencés que par leurs sympathies ou leurs antipathies, par ce qui est assez superficiel. Il est tout à fait possible qu’ils rejettent une personne de grande valeur qui pourrait, en cas de besoin, être d’une bien plus grande aide que n’importe quelle autre personne, mais, c’est la préférence de l’enfant.
Paul parle aux Corinthiens comme à des enfants et montre que c’est l’immaturité qui guide leurs choix, et même ce qui est inspiré par le monde.
Il dit la même chose à propos des dons : « ce qui vous importe, Corinthiens, est de vous concentrer sur la manifestation des dons, parce que c’est la démonstration qui compte. Les dons manifestés extérieurement sont, à votre avis, des preuves si évidentes de puissance qu’elles sont de la plus haute importance. Mais quand vous les considérez, leur valeur n’est pas aussi grande, car quelle est la durabilité des langues ? Quel est la valeur éternelle des guérisons ?
Mais la vraie puissance ne se manifeste pas toujours extérieurement, sans faire appel aux sens et sans glorification de la chair, sans « spectacle » ! Voilà la puissance : il y a des choses que vous ne pouvez prouver, elles ont une valeur infiniment plus grande, impossible à démontrer par les sens, mais elles sont durables et permanentes : Foi, Espérance, Amour. Elles restent là quand tout le reste a disparu.
Vous pouvez recevoir une guérison : vous l’aurez jusqu’à votre mort ici bas, mais il n’est pas nécessaire qu’elle ait une valeur spirituelle éternelle. S’il avait été plus précieux pour Paul d’avoir été guéri, au lieu du contraire, il l’aurait été. C’est pourtant celui qui a été le plus associé aux dons spirituels, dont la guérison, qui avait une « écharde physique » dans sa chair. Le Seigneur lui refusa cette guérison à cause d’une valeur éternelle bien plus grande, qui prouve bien que ce don de guérison n’était nullement une nécessité absolue…
Ce que Dieu recherche et qui compte beaucoup à Ses yeux, c’est la valeur spirituelle.
En considérant ce que le Seigneur a accompli au temps du Nouveau Testament, en voyant Paul, nous devons tirer la conclusion suivante : l’expression et la manifestation des dons (don des langues, don de guérison, don des miracles,… ) fait partie de l’enfance spirituelle, et n’est plus autant mis en évidence, voire même pas du tout, dans la maturité spirituelle. C’était vrai dans la vie même de Paul et dans l’Église elle-même dès le commencement. C’est toujours vrai aujourd’hui. La manifestation des dons, dont on fait souvent une priorité, va souvent de pair avec l’immaturité spirituelle.
Quand nous en arrivons à la question de la révélation spirituelle, la connaissance du Seigneur en plénitude spirituelle n’est pas toujours accompagné par les dons, qui sont de l’ordre d’une expression extérieure.
C’est donc une des surprises du Nouveau Testament : l’immaturité, l’ignorance spirituelles, le manque de révélation, se retrouvent de pair avec la manifestation des dons !
Le pasteur chinois bien connu, M. Hsi, traite de cette question dans un de ses livres : Il déclare que les nouveaux convertis chinois, fraîchement libérés de leurs superstitions athées, recherchaient une nouveau mode de vie et vivaient une merveilleuse manifestation des dons spirituels : guérisons, miracles, signes et bien d’autres dons…
Il remarque ensuite, qu’alors que les chrétiens grandissaient par la grâce de Dieu et devenaient plus mûrs dans leur foi, toutes ces choses disparurent peu à peu. Quand les chrétiens étaient affermis et solidement établis, ces signes extérieurs disparurent peu à peu et ils furent amenés à croire au Seigneur, non pour ce que le Seigneur pouvait faire ou apporter, mais pour ce que le Seigneur était Lui-même.
Ainsi en est-il de la maturité: sa valeur demeure. La permanence des dons et du ministère demeure. L’Apôtre insiste sur le fait que « chaque œuvre humaine sera éprouvée… le feu testera quelle sorte d’œuvre a été produite. Si l’œuvre humaine demeure… elle recevra une récompense. »
Demeurer ! Voila ce qui est le plus important… Ce qui périt et ce qui reste, voila ce qui détermine sa valeur spirituelle… . « car nous ne regardons pas aux choses visibles, mais aux choses invisibles ; car les choses visibles sont temporaires, mais les choses invisibles sont éternelles » Ce sont les choses qu’il nous faut considérer.
Vous et moi devrons nous initier aux secrets du Seigneur, et celle-ci se fait par la Croix qui œuvre profondément en nous, détruit en nous tout ce qui nous attache au temporel, au temporaire, au visible, au manifeste, pour nous mettre en relation avec le spirituel et l’éternel.
C’est ce que l’apôtre veut nous dire dans 1 Corinthiens 12.1-3. Il fait référence à la vie des Corinthiens avant leur conversion à Christ. De toute évidence, beaucoup avaient été initiés aux cultes mystiques du paganisme. Un de ces rites avait la forme d’un baptême où ils recevaient un code ou un mot de passe qui leur permettait d’entrer en relation avec les autres. Devant une incapacité à donner ce code, il ne pouvait être initié à ce rite mystique et ne pouvait plus qu’être reconnu comme outsider avec qui il s’avérait dangereux de parler de ces choses. Nous trouvons la même chose dans la franc maçonnerie avec le code secret de l’initié. Paul saisit cet exemple en disant : « Avant de vous convertir, vous étiez guidés par des idoles muettes. À présent, vous êtes initiés à autre chose, baptisés en Christ. Le nouveau code secret est : « Jésus est Seigneur ! »… et personne ne peut dire ce code si ce n’est par le Saint-Esprit. Celui qui est initié au secret de Christ ne pourra jamais dire « Jésus est anathème ! » mais seulement « Jésus est Seigneur ! »
Il ne s’agit pas d’un artifice de langage, mais une connaissance intime de Celui que le code mentionne.
Un grand nombre de ceux dont Il parle diront : « Seigneur ! Seigneur ! », mais Il leur répondra : « Je ne te connais pas » Non, car cela signifie le connaître comme Seigneur. Est-Il seigneur ? Dans tous les domaines ? Seigneur de la nature ? Seigneur des démons ? Seigneur des hommes ? Seigneur du Ciel ? Jésus Christ est Seigneur dans tout son contenu et dans toute sa dimension spirituelle. Il nous faut être initié avant de recevoir ce code, être baptisé et recevoir le don du Saint-Esprit. La question est de connaître le Seigneur dans la puissance du Saint-Esprit et d’être libéré de toute trace de ce monde, trop souvent limité aux lieux infréquentables ou à certaines façons de s’habiller. La mondanité est bien plus que cela : c’est amener les valeurs et les standards du monde peser sur les choses de l’Esprit.
Corinthe connaissait bien cet esprit du monde au regard des dons spirituels. Ils les aimaient par ce qu’ils procuraient une certaine satisfaction à la chair parce qu’ils en démontraient la preuve, mais sans avoir une quelconque valeur durable.
C’est pourquoi l’apôtre amène ce qui vrai et durable pour soutenir toutes choses, en disant que notre priorité résidait dans tout ce qui avait une valeur spirituelle pour le plus grand nombre.
Tous les dons qu’ils avaient, devaient, selon la pensée de Dieu, édifier le Corps. Le mot utilisé en grec signifie « construire » et de manière immédiate, les dons ne contribuaient pas à cette construction, ils sortaient de leur fonction, de leur destination et ont cessé ensuite d’accomplir le plan du Seigneur.
Encourageons nous tous dans la pensée que, bien qu’aucun de ces dons qui doivent être démontrées ne nous appartiennent, néanmoins si les chrétiens sont édifiés à cause de nous, leur valeur n’en sera que plus grande. Mais en ayant le don des miracles, cela n’aura pas le même effet et le bénéfice n’en sera que pour un temps limité.
Ils pourront donner gloire à Dieu, mais leur permanence sera sujette à caution. Ces choses ne sont pas mauvaises ; les dons de l’Esprit existent aujourd’hui, mais il nous faut prêter une plus grande attention à l’importance que nous accordons à ces choses et ne pas placer en premier ce que Paul a placé en dernier, ne pas donner la première place à ce qui est secondaire. Ce qui devrait prendre la première place, c’est ce qui contribue le plus à la maturité spirituelle et aux valeurs éternelles.
La valeur des choses doit être jugée au regard de leur permanence spirituelle et de la mesure qui permet d’arriver à la maturité spirituelle.
Ce qui est une autre façon de dire : en dehors du monde vers le Ciel, vers Christ et sa plénitude… et tout ce qui ne pourra jamais être ébranlé.