[On a aussi abusé des sujets de ce genre, ce qui les a fait tomber dans un discrédit analogue à celui dont les sujets de morale ont été l’objet. On a été rassasié de sermons romantiques, et la faute des prédicateurs est retombée sur les matières dont ils s’occupaient de préférence. Ce dégoût est sans doute excusable, mais il est injuste cependant, et il convient que les sujets dont nous parlons reprennent la place qui leur appartient.]
On avait mis en opposition le Dieu de la nature et celui de l’Évangile. On l’a fait, avant le réveil, dans un sens ; après le réveil, dans un autre. Ce que nous avons dit des vérités de la religion naturelle trouve ici son application ; car ceci n’est pas autre chose. La grâce n’a pas mis au rebut la nature ; et parce que les cieux ne racontent pas toute la gloire de Dieu, il ne s’ensuit pas que, sur ce sujet important, les cieux soient devenus muets. Dira-t-on que ce qu’ils disent n’a plus de prix depuis que l’Évangile a parlé ? On ne saurait le croire ; non, ils parlent : il faut recueillir leur voix. – Il est vrai que la nature parle aussi de la chute et du péché, et nous force à désirer une nouvelle terre et de nouveaux cieux ; mais, encore sous ce rapport, il est utile de parler de ce monde-ci, et de montrer comment tout est calculé pour l’éducation religieuse de l’homme.
D’ailleurs, la correspondance du monde physique et du monde moral est frappante : la nature est une immense parabole.
Remarquons seulement que ce qui, dans ce genre, est permis à la chaire, ce n’est ni de la science, ni de la poésie, quoique la science, dans ses résultats généraux, et la poésie, par une conséquence nécessaire, y prennent une place. Cette contemplation de la nature doit être essentiellement religieuse. Elle s’aide de la science, elle abonde naturellement en poésie ; mais la science n’en est que le moyen et la poésie que l’accident. Il est à désirer que le prédicateur n’en parle pas d’une manière vague et au hasard, mais avec la précision que donne la science. Les merveilles cachées ne sont pas les moindreso
o – Nous citerons, comme exemples de ce genre de sujets, certains sermons de et celui de Manuel sur l’Hiver Sermons, tome II, sermon XVIII.)